source - http://sisyphe.org/article.php3?id_article=4766 -



Enfance violée

25 mai 2014

par Mélusine Vertelune

J’suis qu’une poupée morcelée
exhibée et transpercée
consommée et condamnée
par vos regards dérangés
Me soumettre à l’arbitraire
Rien de tel pour les distraire

Est-ce que ma voix résonne ?
Car il semble qu’elle n’atteigne personne
Ma vie ne compte pas
comme si j’n’existais pas

La lois c’est celle du silence
pour garantir la jouissance
de ceux qui broient mon enfance
en se donnant bonne conscience
Peu importe ce que j’éprouve
encore faut-il que je le prouve

Est-ce que ma voix résonne ?
Car il semble qu’elle n’atteigne personne
Ma vie ne compte pas
comme si j’n’existais pas

Vous voulez que je pardonne
que toute dignité j’abandonne
pour assurer votre confort
Ma seule issue est-elle la mort ?
Car c’est moi que vous jugez
pour avoir osé parler

Est-ce que ma voix résonne ?
Car il semble qu’elle n’atteigne personne
Ma vie ne compte pas
comme si j’n’existais pas

Est-ce que ma voix résonne ?
Car il semble qu’elle n’atteigne personne
Mon avis ne compte pas
puisque j’n’existe pas

Mélusine Vertelune est co-auteure avec Jeanne Cordelier de Ni silence, ni pardon – L’inceste : un viol institué, Montréal, M éditeur, 2014.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 18 mai 2014.

Mélusine Vertelune


Source - http://sisyphe.org/article.php3?id_article=4766 -