source - http://sisyphe.org/article.php3?id_article=4871 -



Femmes, féminisme et philosophie - les enjeux actuels

13 mars 2007

L’Institut de recherches et d’études féministes de l’UQAM,
fier partenaire de « La nuit de la philosophie »,
présente le symposium
Femmes, féminisme et philosophie :
les enjeux actuels
Samedi 24 mars 2007
13 h à 17 h 30
UQAM/Pavillon Judith-Jasmin
Local J-1160
Entrée gratuite
Informations : site de l’IREF
Courriel
(514) 987-6587

La nuit de la philosophie

La nuit de la philosophie se déroulera le 24 et 25 mars 2007 à l’UQAM. Il s’agit d’un événement croissant en popularité d’année en année, ayant attiré plus de 3000 personnes lors de la dernière édition en 2006. Plusieurs activités, tels que des cafés philosophiques, des présentations de films avec discussions, des débats et des conférences s’y tiennent simultanément et auxquelles le grand public ainsi que la communauté scientifique peuvent prendre part. Cet événement unique se caractérise par sa multidisciplinarité ainsi que par sa volonté de rendre accessible à toutes et à tous les questionnements et les enjeux qui se posent dans les différents champs de la philosophie. L’entrée est gratuite et n’exige aucune inscription préalable.

Le symposium en philosophie et en éthique féministes

Ce symposium d’une demi-journée en philosophie et en éthique féministes permettra de mieux cerner certains questionnements, thèmes et enjeux pertinents dans ces champs de recherche. Le symposium sera divisé en deux parties. La première partie sera réservée à des communications libres sur différents thèmes en philosophie et en éthique féministes où seront plus spécifiquement convié-es des professeur-es, chercheur-es et étudiant-es de cycles supérieurs en philosophie.
La seconde partie sera consacrée à une table ronde réunissant à la fois philosophes et féministes pour discuter autour de la thématique du corps des femmes et des normes esthétiques. En fait, les sociétés occidentales ont connu depuis quelques décennies des transformations majeures et marquantes au niveau des conditions de vie des femmes. Le corps des femmes a connu une immense émancipation sous les pressions de nombreuses militantes féministes (contraception, avortement, liberté sexuelle, etc.). Pourtant, paradoxalement, le corps des femmes est aujourd’hui devenu le théâtre d’une réappropriation plus subtile, mais omniprésente de la part des normes de beauté, qui d’après un nombre important d’analyses féministes actuelles, relève d’une logique de domination systémique des hommes envers les femmes. En effet, les chirurgies esthétiques, les cosmétiques, le monde de la mode, les régimes amaigrissants, pour ne nommer que ces éléments, s’insèrent tous dans ce qu’il conviendrait d’appeler l’ère de l’esthétique. Cette ère, marquée par l’explosion des nouvelles technologies de l’information et des communications et des mass médias, favorise la diffusion à l’échelle planétaire d’un ensemble restreint de normes corporelles qui deviennent lentement mais sûrement des idéaux régulateurs d’une portion de plus en plus grande de la population. Cette logique de l’esthétique pousse des centaines de milliers de gens à investir des sommes d’argent faramineuses dans des dizaines de marchés en pleine expansion (les marchés des cures amaigrissantes, des cures de jeunesse, des centres de conditionnement physique, des lignes de mode, des nouveaux traitements de la peau et de la pilosité du type laser...). Les termes d’une analyse féministe nous incitent à s’interroger pour savoir comment le phénomène touche plus précisément les femmes que les hommes, dans une volonté de théorisation systémique.

Par ailleurs, il peut être intéressant de s’interroger en contrepartie comment, dans cette culture du corps et de l’esthétique, mais également et surtout de l’individualisme, certaines pratiques en vue de modifications ou de transformations (légères ou majeures) des corps ou de leur apparence, peuvent s’inscrire dans un registre de réappropriation personnelle de la part de certaines femmes. Des femmes de tout âge soutiennent en effet ne pas souscrire, quand elles effectuent des changements à leur apparence corporelle, à une pression sociale et culturelle, mais bien à une volonté individuelle, à des besoins et des désirs personnels. Ces femmes mettent ainsi l’accent sur la réappropriation de leur corps, une revendication centrale de la deuxième vague féministe.

L’adhésion à des normes esthétiques est-elle toujours piégée dans un système plus global dont nous ne définissons aucunement les règles ou peut-elle au contraire faire l’objet d’une resignification, d’une subversion du système dominant de l’intérieur même de ses dispositifs ? Plus largement, et dans une volonté d’élargir l’analyse à un aspect plus multidimensionnel et intersectionnel, il peut être pertinent de se poser les questions suivantes : Comment ces normes esthétiques affectent-elles différemment les multiples classes socio-économiques de femmes ? Quelles interrogations fondamentales sur un plan éthique et social posent les dépenses de millions de dollars dans ces industries alors qu’un nombre très important de personnes de divers pays vivent sous le seuil de la pauvreté ? Quels modèles esthétiques sont diffusés à l’échelle internationale et comment ces normes renforcent-elles d’autres systèmes de domination comme le racisme et l’impérialisme ? Jusqu’à quel point cette ère de l’esthétique contribue-t-elle au phénomène de sexualisation du corps des femmes et des fillettes et à une certaine violence symbolique et réelle ? Les politiques de subversion proposées par certaines femmes et féministes sont-elles assez efficaces pour déjouer les diktats esthétiques et ne risquent-elles pas d’être récupérées et interprétées à la lumière du paradigme dominant ?

Toutes ces questions méritent d’être posées et certaines d’entres elles seront traitées et approfondies lors de cette table ronde dont l’enjeu principal concerne le corps des femmes et les rapports aux idéaux normatifs de beauté. Ces questions seront abordées à partir d’une perspective multidisciplinaire, à la croisée du féminisme, de l’éthique et de la philosophie dans une discussion conviviale invitant le public à réfléchir avec les spécialistes sur ces enjeux d’actualité.

Programme du symposium Femmes, féminisme et philosophie : les enjeux actuels
Communications libres

13h00 : Audrey Baril, doctorante, Département de philosophie, UQAM/chargée de cours, IREF
"Conférence d’ouverture : Femmes, féminisme et philosophie"

13h15 : Ryoa Chung, professeure, Département de philosophie, Université de Montréal
"Les perspectives féministes en éthique des relations internationales"

13h45 : Monique Lanoix, postdoctorante, Nova Scotia Center on Aging, Mont St-Vincent University
"Changements démographiques et lien social : vers une éthique de la sollicitude"

14h15 : Martin Vallée, étudiant à la maîtrise, Département de philosophie, UQAM
"Moralement parlant, est-ce que les femmes pensent différemment des hommes ?"

14h45 : Pause

Table ronde
"L’Oréal, Wonderbra, Weight Watchers :
le corps des femmes face aux défis des normes esthétiques"

15h00 : Thérèse St-Gelais, professeure, Département d’histoire de l’art, UQAM
"L’usage du corps chez quelques femmes artistes : de la discipline à la résistance"

15h15 : Véronica Ponce, professeure, Liberal Arts Department, Collège Marianopolis
"Féminisme et apparence physique : la position de Radcliffe-Richards"

15h30 : Julie Théroux-Séguin, étudiante à la maîtrise - profil études féministes, Département de science politique, UQAM/adjointe de recherche, IREF
"La multiplicité des genres : entre pathologie et norme productive"

15h45 : Valérie Daoust, professeure, Département de philosophie et de communication, Université d’Ottawa
"La femme, le corps et le choix"

16h00 : Discussion entre panélistes

16h15 : Plénière de discussion avec le public

17h15 : Audrey Baril, doctorante, Département de philosophie, UQAM/chargée de cours, IREF
Mot de conclusion du symposium

Mis en ligne sur Sisyphe, le 13 mars 2007




Source - http://sisyphe.org/article.php3?id_article=4871 -