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Le véritable changement viendra lorsque les résultats électoraux seront proportionnels

28 mars 2007

par le Mouvement pour une démocratie nouvelle

Montréal, le 28 mars 2007. Le 26 mars, des centaines de milliers de personnes ont vu que leur vote n’était pas pris en compte. Pour le Mouvement pour une démocratie nouvelle, les résultats de l’élection prouvent encore une fois que la société québécoise a besoin d’un mode de scrutin produisant des résultats proportionnels.

Il est révolu le temps où la volonté populaire trouvait à s’exprimer à travers le bipartisme. Désormais, la quantité de votes allant à des partis en émergence ne pourra que grandir. Tout en sachant que leur vote ne serait pas respecté, près de 305,000 personnes l’ont fait cette fois-ci, en appuyant le Parti vert du Québec et Québec solidaire. Combien d’autres auraient souhaité le faire ? L’actuel mode de scrutin réfrène non seulement l’expression des appuis aux partis en émergence, mais il empêche tous les partis de recueillir leur juste part d’appui et d’être traité avec équité.

Aujourd’hui encore, de graves distorsions touchent la population de pratiquement toutes les régions. Et cela est particulièrement frappant lorsque tous les sièges ont été remportés par un parti alors que le vote exprimé dans ces régions était autant diversifié qu’au niveau national.

Il s’en est fallu de peu pour que nous assistions au renversement de la volonté populaire. Seulement 90,317 votes (7 sièges) séparent le parti gagnant du parti arrivé second. Quant à la distance séparant l’Action démocratique du Québec du Parti québécois, elle est à peine plus grande soit 98,459 votes, ce qui se solde pourtant par une différence de 5 sièges.

Il est notamment inconcevable qu’en 2007 rien de concret ne soit encore fait pour corriger les sous-représentations des femmes et des personnes formant la diversité ethnoculturelle. L’Assemblée nationale comptera 31 femmes (24,8%), soit un recul face à ce qui était jusqu’alors la meilleure note, soit 32% avant le déclenchement des élections. Du côté de la diversité ethnoculturelle, de 8 à 10 personnes élues en font partie, selon la souplesse de la définition utilisée, comparativement à 9 à la fin de la session, soit pratiquement le statu quo. Si l’arrivée d’un premier député autochtone constitue une amélioration, cela n’en est pas moins révélateur du peu de liens entre la composition de l’Assemblée nationale et la composition de la société.

C’est l’ensemble de la population québécoise qui subit le contrecoup de ces distorsions en n’obtenant pas une Assemblée nationale respectueuse de ses opinions et de ses valeurs d’égalité et d’inclusion. La chute du taux de participation doit d’ailleurs être entendue comme un signe quant à l’urgence d’agir.

Il est temps que cela cesse. Plusieurs consultations ont eu lieu ces dernières années sur le remplacement de l’actuel mode de scrutin. Toutes ont conclu à la nécessité et à l’urgence de doter le Québec d’un mode de scrutin dont les résultats seraient véritablement proportionnels et qui serait accompagné de mesures pour que cesse la sous-représentation des femmes et la sous-représentation de la diversité ethnoculturelle.

Dans son précédent mandat, le gouvernement libéral n’a pas complété la réforme du mode de scrutin tel qu’il s’y était pourtant engagé. En ce deuxième mandat, le MDN lui rappelle qu’il doit répondre au message clair qu’il a reçu par la consultation de la Commission spéciale sur la loi électorale. Ce message, porté par des centaines de groupes et d’individus, était à l’effet que la réforme du mode de scrutin est urgente et qu’elle doit être réalisée de façon à représenter un gain majeur pour la démocratie.

Le Mouvement pour une démocratie nouvelle demande au gouvernement de poursuivre sans délai le processus de réforme pour que la prochaine élection se déroule avec un mode de scrutin qui corrigera véritablement les anomalies du système actuel. Et nous attendons de l’opposition officielle qu’elle travaille en ce sens, puisque l’Action démocratique réclame une réforme du mode de scrutin depuis sa création.

En juin prochain, le gouvernement recevra l’avis qu’il a demandé au Directeur général des élections. Le MDN produira également un avis, pour ajouter sa voix à celle du DGEQ et s’assurer que le gouvernement n’abandonne pas le chantier, en cours depuis 40 ans. L’actuel mode de scrutin ne doit plus jamais être utilisé, mais surtout, son remplaçant doit donner des résultats véritablement proportionnels et améliorer concrètement la démocratie.

Le 26 mars, un grand nombre de citoyennes et de citoyens ont senti que leur droit d’être représenté avait été bafoué par un système désuet causant des injustices démocratiques. Mouvement pour une démocratie nouvelle invite ces personnes à se joindre à lui pour faire en sorte que plus jamais une telle situation ne se reproduise et pour demander au gouvernement et au directeur général des élections de tout mettre en œuvre pour que la population québécoise obtienne une Assemblée nationale respectueuse de la société québécoise.

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Pour information :Mercédez Roberge, présidente du Mouvement pour une démocratie nouvelle
Courriel

Mis en ligne sur Sisyphe, le 28 mars 2007

le Mouvement pour une démocratie nouvelle

P.S.

Signez la pétition pour un nouveau mode de scrutin.




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