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Iran - L’enfer islamiste pour les femmes

2 décembre 2014

par Ana Pak, féministe laïque

Depuis 35 ans, le régime islamiste a fait de l’Iran un grand champ de bataille contre les femmes.

En 1979, une guerre sans merci ni cessez-le-feu fut déclarée avant même que les islamistes n’accèdent au pouvoir : l’image de centaines de mâles promenant comme un trophée, au travers des rues de Téhéran, le corps calciné d’une femme dite « prostituée » annonçait le violent avènement de ce renversement de société à venir.

Dès la prise de pouvoir, la première action à mener tambour battant pour les islamistes fut de recouvrir les femmes d’un voile.

Ils ne cessèrent ensuite d’ajouter d’autres armes à ce voilement afin d’effacer la moitié féminine de la population d’Iran.

Au départ ils taillaient au couteau à lame rectractable (cutter) le visage de nombreuses rebelles qui refusaient de se voiler, tout en criant dans les rues le slogan destiné à instiller la peur parmi les femmes et la population : « Le voile ou les coups ! ».

Un licenciement historique massif de femmes s’ensuivit, à tous les postes de travail et surtout de la justice, qui fut conjugué avec rien moins que 240 pages de lois et décrets (1) pour décider comment les femmes devaient s’habiller, de quelle couleur et de quelle taille devaient être leurs vêtements.

En cas de manquement à l’obéissance, ils offraient de nombreuses variantes du couteau (cutter), telles l’humiliation, les coups de fouets, les lourdes amendes, la prison, et enfin le viol ou le viol collectif !

L’endoctrinement fut loin d’être laissé en berne, ciblant autant les petites filles que les femmes ou les hommes : citons l’inauguration de fêtes du voilement pour les petites filles à l’âge de neuf ans, dont les islamistes exigent cependant que le corps soit déjà voilé dès leur sixième ou septième année, soit le premier jour de leur scolarisation.

Les islamistes appliquèrent également leur loi basée sur la misogynie de la religion : le châtiment par lapidation.

Ils codifièrent aussi la valeur de la vie d’une femme : elle vaudrait désormais la moitié de celle d’un homme.

Ils mirent systématiquement en place des pratiques institutionnelles comme celles du viol des femmes prisonnières politiques par leurs gardiens la veille de leur exécution, déclarant en effet que « si elles étaient exécutées vierges, elles pouvaient aller au paradis ».

Environ 10 à 15% du budget du pays est utilisé pour contrôler les femmes et les contraindre à se voiler.

Par ailleurs, selon les chiffres officiels de la police, plus de 500 000 femmes sont arrêtées chaque année pour port du « mauvais héjab », c’est-à-dire pour une mauvaise note concernant le port du voile ou pour un voile pas « assez conforme ».

Quel est le bilan à tirer de ces 35 années de pouvoir imposées par des islamistes ?

Après 35 ans d’une guerre ingénieuse contre les femmes, une guerre menée le plus abominablement possible, les islamistes tentent maintenant de revenir à leur plan d’action premier, c’est-à-dire brûler les femmes, cette fois par l’acide.

Pour appliquer une des règles de l’islam qui s’intitule « ordonner le bien et interdire le mal », et qui est un devoir pour tout musulman, et au nom même de cette loi, des islamistes circulant en moto ont sillonné Ispahan, la troisième ville d’Iran, pour y jeter du vitriol sur les femmes (2), dont la tenue ne leur plaisait pas et qui marchaient simplement ou qui conduisaient dans l’espace public.

À travers tout le Moyen-Orient, des islamistes veulent réduire la vie des femmes à l’interprétation la plus sectaire, la plus détournée et extrême de l’islam qui soit, celle qui s’est imposée en Arabie saoudite : à savoir la disparition des femmes derrière un tissu noir, leur soumission la plus absolue à la procréation et à la sexualité des hommes.

Mais croient-ils vraiment réussir ?

Malgré une présence policière agressive, à Ispahan comme à Téhéran, des femmes et des hommes ont manifesté contre ces violences de l’État fasciste islamiste.

On pouvait lire sur certains pancartes tenues par les femmes : « Ce que tu asperges, ce n’est pas de l’acide, c’est la haine de toi-même dont tu ne sais que faire ! »

Cette haine des femmes vous consumera-t-elle un jour ?

Notes

1. Livre de Shadi Sadr, avocate en exil, sur les lois vestimentaire dans le régime islamiste.
2. Cette pratique des années 1980-1990 est réapparue en octobre 2014. « Iran : la promotion de la vertu au vitriol », RFI.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 21 novembre 2014

Ana Pak, féministe laïque


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