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Versailles - Viol punitif posthume de la Reine Marie-Antoinette

21 juin 2015

par Elisseievna, militante féministe

Les jardins du Château de Versailles sont aujourd’hui affublés d’une « oeuvre » intitulée « Dirty Corner » : monumental tuyau dont une ouverture béante fait face au Château.

Le fabriquant de cet objet, Anish Kapoor, le décrit comme « une mystérieuse sculpture en acier rouillé de 10 mètres de haut, qui pèse plusieurs milliers de tonnes et avec des blocs de pierres tout autour.

Là encore, à connotation sexuelle : le vagin de la reine qui prend le pouvoir. »

Le sexisme et l’obscénité de cet évènement dit artistique, conceptuel plutôt, sont énormes : il s’agit ni plus ni moins que de la mise en scène du viol punitif posthume d’une femme, Marie-Antoinette, sous l’accusation de « prise de pouvoir ».

L’Ancien Régime aurait donc été un pouvoir féminin, aux mains de la Reine, qui fut d’ailleurs aussi suspectée d’être lesbienne.

Son amie la plus proche, la princesse de Lamballe fut, elle, lynchée par la foule et dépecée en pleine rue. Marie-Antoinette, accusée d’inceste avant d’être exécutée, n’avait probablement pas été assez maltraitée…

La voilà déshabillée, plus que déshabillée : écorchée jusqu’à l’organe nu, exhibée, offerte aux visiteurs, qui peuvent entrer debout dans son « corps ».

On nous vante le sens « révolutionnaire » de cette « sculpture ». Voilà qui est une belle injure à la Révolution…

Mais peut-être qu’au fond la Révolution, et sa terreur, et son massacre planifié des Vendéens la méritent bien. La Révolution française nous est présentée comme l’aube d’une nouvelle ère, renversant la barbarie de l’Ancien Régime.

En réalité, elle ne fut que le remplacement d’une classe dominante, la noblesse, par une autre, la bourgeoisie.

Plus précisément, elle fut une lutte entre les hommes de ces deux classes.

Dans toute guerre pour le pouvoir entre groupes d’hommes, les viols des femmes, les viols punitifs sont commis.

Voilà comment il faut comprendre le dépeçage de la princesse de Lamballe.

Parler de la « prise de pouvoir » des femmes sous l’Ancien Régime, laisser peser cette accusation contre la Reine, qui n’était politiquement que l’épouse du Roi, pour expliquer sa dénudation symbolique, est contradictoire, grotesque.

L’Ancien Régime n’est-il pas condamné entre autres en raison de ses inégalités entre hommes et femmes ?

L’État français qui a voté une loi contre le voile intégral, mais se garde bien de tenter de la faire appliquer, ne se gêne pas par contre pour financer une exhibition géante de viol punitif dans un des sites les plus prestigieux du pays !

Il me semble que les droits des femmes sont bien plus fragiles aujourd’hui en France qu’on ne pourrait le croire.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 21 juin 2015

Elisseievna, militante féministe


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