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#INDIGNÉES : le hashtag des mères en colère ...
France - Quand le gouvernement se penche sur la "fraude" des mères !

25 juin 2015

par SOS Les Mamans

Comment réussir à nous faire gober que les femmes sont des « privilégiées », économiquement parlant, après une séparation conjugale, alors que TOUS et TOUTES nous connaissons pertinemment les chiffres d’une réalité qui impacte directement les femmes. (1)

Eh bien si ! c’est possible, avec cette étude foutrac, de Pierre-Yves Cusset et Mahdi Ben Jelloul (2) qui se targue d’orienter le gouvernement vers une modification de la législation socio-fiscale « pour qu’elle prenne mieux en compte la situation des parents séparés » et celle, bien sûr, des ex-conjoints qu’il faut (une nouvelle fois) « réhabiliter » dans leurs droits.

C’est #INDIGNEES ! que nous entendons les conclusions bâclées d’une étude à charge, fausse surtout, dénoncée demain dans Le Monde (24 juin 2015) par Le Collectif Onze (chercheures sociologues) dont nous révélons quelques extraits dans ce communiqué, et en PJ. Pour ces chercheures « le niveau de vie des femmes ayant divorcé en 2009 a baissé en moyenne de 20% un an après la séparation, contre 3% pour les hommes ». (3)

La pauvreté augmente et touche d’abord les femmes !

Alors que tous les indicateurs de comparaison entre la situation des hommes et des femmes sont en défaveur de ces dernières : taux et durée de chômage, temps partiel, statut professionnel, carrière tronquée, plafond de verre, niveaux de salaire, retraite, etc., l’étude de Pierre-Yves Cusset et Mahdi Ben Jelloul fait « un constat pour le moins surprenant qui va à l’encontre de tous les résultats statistiques », selon le Collectif des Onze sociologues, qui ont travaillé à décrypter cette étude consternante « dont de nombreux médias ont repris les conclusions sans en interroger la validité. »

Le commissariat général à la stratégie et à la prospective - France stratégie (organisme rattaché au Premier ministre qui fait des recommandations au gouvernement) - s’est offert un nouveau jouet : un algorithme qui fait la chasse aux femmes vénales, pour celles qui avec 3 enfants perçoivent pour eux (selon le barème 2015) 110 euros pour chacun, au titre de la contribution parentale d’éducation. Cette pension doit du reste être dûment déclarée et affecte tous les systèmes sociaux ainsi que le coefficient familial. Cette contribution est à l’inverse soustrait de l’impôt du parent « donateur ».

Quand une étude est basée sur deux revenus identiques (F/H), nous sommes dans une réalité fictive et perverse…

La rémunération brute totale moyenne des femmes est inférieure de 27% à celle des hommes,

54% des personnes prisent en charge par le Secours Catholique sont des mères avec leurs enfants.

Les mères qui élèvent seules leurs enfants (ce qui est le cas de quatre familles monoparentales sur cinq en France) sont en grande précarité, 40% d’entre elles ne reçoivent aucune contribution pour les enfants de la part de l’autre parent.

85% des retraité-e-s qui touchent 500 euros de pension par mois sont des femmes.

Unique association pour soutenir les mères, nous serons présentes, probablement en sous-représentation par rapport aux nombreuses associations défendant les droits des pères participantes. Et ce, pour porter ce contradictoire, lors de la rencontre organisée demain mercredi 24 juin à 9 heures à France Stratégie (18, rue de Martignac, 75007 Paris) à l’occasion de la publication de la Note d’analyse « Comment partager les charges liées aux enfants après une séparation ? »

Notes et références :

1. Collectif Droits des Femmes 80 : « Égalité parentale oui mais laquelle ».
 Les femmes représentent 51% de la population, mais 53% de la population pauvre. (HCEfh)
 Les femmes représentent près de 80% des emplois à temps partiel, 61% des salariés peu qualifiés et 78% des salariés non qualifiés. 30% des emplois occupés par les femmes sont des emplois peu qualifiés. (HCEfh)
 Le taux de pauvreté des familles monoparentales est de 32,4% contre 10,8% pour les couples. La monoparentalité concerne des femmes seules avec enfant dans 85% des cas. (HCEfh)
 40% des pensions alimentaires ne sont pas payées. (UNAF)
En cas de désaccord sur le parent qui percevra les allocations familiales et s’il y a mise en oeuvre effective de la résidence alternée des enfants du couple, le partage devient la règle. En cas de résidence alternée de l’enfant mineur, la charge fiscale est donc partagée par moitié entre les deux parents. Le partage de la majoration de part implique également le partage des réductions et des crédits d’impôts liés aux enfants. Les majorations de prime pour l’emploi accordées pour chaque enfant dont la charge est également partagée entre les parents divorcés ou séparés sont réduites de moitié.
(Collectif Droits des Femmes 80 : « Égalité parentale oui mais laquelle »).
2. ETUDE réalisée par Pierre-Yves Cusset et Mahdi Ben Jelloul, publiée le 18 juin.
3. Extrait de la tribune du Collectif Onze :
« Le ’coût’ d’un enfant pour le parent gardien et le parent non-gardien : les auteurs reconnaissent l’emprunter à une étude portant sur... les séparations en Australie au début des années 2000. »
« L’économiste Alain Jacquot remarque ainsi que « si on prenait aussi en compte le manque à gagner pour le parent gardien contraint de réduire son activité professionnelle pour assurer la garde, la pension alimentaire ’équitable’ deviendrait plus élevée ».

Tribune du Collectif Onze (juin 2015) - L’appauvrissement des mères après une séparation n’est pas simulé !
Téléchargez le PDF.


Site SOS LES MAMANS.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 23 juin 2015

SOS Les Mamans


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