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Motion sur l’islamophobie - L’errance de nos élus
Lettre aux députés du Parti québécois

6 octobre 2015

par Jérôme Blanchet-Gravel, Claude Simard et Claude Verreault

Jérôme Blanchet-Gravel, bachelier en science politique et candidat au doctorat en sciences des religions à l’Université Laval ; Claude Simard, professeur retraité en didactique du français è l’Université laval et Claude Verreault professeur retraité de linguistique française à l’Université Laval



Le 1er octobre 2015 a été un jour sombre dans l’histoire du Québec. L’Assemblée nationale a voté à l’unanimité une motion présentée par Françoise David pour dénoncer l’« islamophobie » qui sévirait actuellement dans la société québécoise, plus précisément « l’augmentation des vidéos et déclarations à caractère islamophobe et raciste qui fusent sur les réseaux sociaux ». Par son appui à cette motion tendancieuse, le Parlement a fait preuve d’un grand manque de clairvoyance et de courage.

On ne peut que s’étonner que tous nos parlementaires aient entériné une motion aussi mal conçue et aussi ségrégative. On y dénonce l’« islamophobie » sous prétexte, entre autres choses, de soutenir les réfugiés syriens. D’une part, il faut souligner que la vague de migrants qui déferlent sur l’Occident aujourd’hui n’est pas formée majoritairement de Syriens, mais d’une foule d’immigrants économiques illégaux provenant de différents pays musulmans. D’autre part, il convient de rappeler que le peuple syrien est multiethnique et multiconfessionnel : outre des musulmans, les réfugiés issus du conflit en Syrie comptent aussi de nombreux chrétiens implantés dans le pays depuis l’Antiquité, donc bien avant l’apparition de l’islam.

La motion du parti Québec solidaire affirme que « les Québécoises et les Québécois de confession musulmane sont des citoyens à part entière ». Bien sûr, mais elle omet de dire que les adeptes de l’islam posent d’énormes problèmes d’intégration aux sociétés occidentales, aussi bien en Europe qu’en Amérique, car nombre d’entre eux, favorables à cette loi inique et rétrograde qu’est la charia, revendiquent avec opiniâtreté des accommodements religieux qui nient la laïcité et les valeurs des démocraties modernes. En les présentant comme une communauté faisant l’objet de discrimination dans notre société, la motion leur confère le statut compassionnel de victimes, si bien qu’on hésitera dorénavant à contrer leurs velléités communautaristes.

Plus grave encore, en soutenant cette motion qui « s’inquiète de l’augmentation des vidéos et des déclarations à caractère islamophobe et raciste », nos députés ont avalisé, au plus haut niveau, le concept douteux d’islamophobie. Or, ce concept amalgame abusivement race et religion, et il a été instrumentalisé par les islamistes eux-mêmes pour empêcher toute critique de l’islam. La dénonciation des dérives de l’islam et des comportements abusifs de ses fidèles n’est absolument pas du racisme ; elle correspond plutôt à une lutte citoyenne contre une idéologie politico-religieuse à visée théocratique.

Au nom du Parti québécois, le député de Bourget, Maka Kotto, a certes exprimé des réserves à l’endroit de la motion et il a demandé des amendements. Il n’empêche qu’au bout du compte, vous tous, députés du Parti québécois, vous avez voté en faveur de la motion dans sa formulation intégrale. L’épisode traumatisant qu’a été pour votre parti le projet de loi 60 — la « charte des valeurs » — sur l’interdiction des signes religieux ostentatoires, vous aurait-il rendus à ce point timorés que vous n’osez plus aborder les questions religieuses que dans le plus strict conformisme ?

Vous êtes à l’évidence tombés dans le piège habilement tendu par Québec solidaire ; en même temps, vous avez fait le jeu du gouvernement libéral qui profitera sans doute de cette occasion inespérée pour faire passer son liberticide projet de loi 59 (Loi édictant la Loi concernant la prévention et la lutte contre les discours haineux et les discours incitant à la violence). Il fallait au contraire voter contre cette motion insidieuse et avoir le courage de braver la bien-pensance médiatique afin de respecter la volonté de l’immense majorité des Québécoises et des Québécois.

Pourquoi nos parlementaires ne s’informent-ils pas davantage sur la religion musulmane, sur son histoire, sur sa doctrine, sur ses textes sacrés, sur la vie de son fondateur, le prophète armé Mahomet ? Il n’est pourtant qu’à lire les centaines de versets haineux et violents du Coran pour constater que l’islam n’est pas cette « grande religion de paix et d’amour », comme on cherche à le faire croire à la population.

Démocrates convaincus, nous restons très préoccupés par la montée de l’islam et de son pendant politico-religieux, l’islamisme, ainsi que nous l’avons exprimé dans notre mémoire présenté à la commission parlementaire chargée d’étudier le projet de loi 59. Avec l’adoption unanime par l’Assemblée nationale de la motion insensée de Québec solidaire, nous constatons que tous les partis politiques, y compris le Parti québécois, font fi des profondes inquiétudes que nous partageons avec un bon nombre de nos compatriotes face à l’islam.

* Publié aussi dans Le Devoir, le 6 octobre 2015. Merci aux auteurs de leur collaboration.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 6 octobre 2015

Jérôme Blanchet-Gravel, Claude Simard et Claude Verreault


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