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Souviens-toi et deviens

2 mars 2016

par Élaine Audet

La coulée de tes mots
laisse sans fin sur son corps
l’empreinte d’une extase
que seul le feu peut apaiser

Elle crierait écrirait volerait
dans les éclats de ta joie
trous noirs cristaux bleus
chants d’éboulis sur sa vie

Elle enfouirait vite le jour
pour éprouver la nuit
le spasme abrupt du rêve
au plus profond de toi

Elle buvait le feu au goulot
pour incendier l’attente
telle la crinière de l’aube
au métissage rouge de l’eau

Ce désir funambule
dansait sur le fil du risque
vertige haute voltige
valse aux bords du temps

La peau morte de la mémoire
te recouvrait d’un voile cru
empire sec invisible du cri
agonie violente des sources

Elle abordait sa terre vierge
long rivage tracé par ta main
sillage secret clivage de joie
arrimage de ses continents

Se souvenir de ton amour
parole pareille à une fleur d’adieu
rouge toutes épines dehors
irremplaçable rose de l’espérance

Mis en ligne sur Sisyphe, le 25 février 2016

Élaine Audet


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