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La 42e Assemblée Générale annuelle de l’Association des femmes autochtones du Canada (AFAC) rassemble jeunes et aînées
6 octobre 2016
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Plus de soixante-dix dirigeantes autochtones de toutes les régions du pays, auxquelles se sont joints 40 observateurs et invités, se sont rassemblées sur le territoire algonquin non cédé de Gatineau (Québec), les 24 et 25 septembre 2016, à l’occasion de la 42e assemblée générale annuelle (AGA) de l’Association des femmes autochtones du Canada (AFAC).
Les participantes à l’AGA ont reconnu que nous sommes à une époque décisive, alors que le gouvernement fédéral travaille à remplir un certain nombre d’engagements concernant les Autochtones, y compris la tenue d’une enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées.
Les déléguées ont pris le temps de discuter de certaines questions clés qui préoccupent profondément les femmes autochtones du Canada.
Catherine McKenna, ministre de l’Environnement et du Changement climatique, a donné le coup d’envoi à un débat crucial sur l’équilibre à atteindre et à maintenir entre les responsabilités de gérance environnementale et le développement économique.
Certaines déléguées ont décrit des situations particulières à leurs provinces et leurs territoires, qui compromettent directement l’eau et la terre dans leurs communautés, et la capacité à vivre sur le territoire.
La ministre a été invitée à tenir compte du savoir autochtone, non seulement à titre d’information, mais aussi pour guider le travail du gouvernement entourant le changement climatique et le développement économique.
Michèle Audette, commissaire de la Commission d’enquête nationale et ex-présidente de l’AFAC, a présenté une mise à jour au sujet de l’enquête, et l’assemblée lui a souhaité tout le succès possible dans son travail. Des participantes ont également exprimé l’inquiétude que leur inspire le fait que la Commission n’a pas encore commencé son travail, alors que son mandat n’est que de deux ans.
Le chef national de l’Assemblée des Premières Nations, Perry Bellegarde, et le chef national de l’Assemblée des peuples autochtones, Dwight Dorey, ont offert leurs bons vœux et présenté des arguments intéressants à propos de la position des femmes autochtones dans les priorités du gouvernement fédéral. Celui-ci s’est en effet engagé à l’égard de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, selon laquelle les femmes autochtones ont le droit de choisir les associations représentatives qui parlent en leur nom.
Or, l’AFAC a été exclue récemment de certaines consultations autochtones, notamment la séance sur le changement climatique et l’environnement, qui doit avoir lieu cette semaine, à laquelle participeront trois organismes autochtones nationaux. On a posé la question : peut-on présumer qu’à cette occasion les femmes autochtones sont représentées par l’APN, le Ralliement national des Métis et Inuit Tapariit Kanatami ? Si oui, ce postulat n’est pas valable.
La présidente intérimaire Francyne Joe, le chef national de l’APN Perry Bellegarde et l’ancienne présidente Dawn Lavell-Harvard ont pris la parole.
Le discours prononcé par Willow Hill, qui a illustré les déficiences du système de protection des enfants par le récit de sa propre histoire vécue, a été l’un des moments les plus puissants de la fin de semaine. Son histoire et sa force évoquaient bien la résilience et la force des femmes autochtones.
Les déléguées se sont engagées à aborder le système de protection des enfants comme un système qui fait du tort aux enfants autochtones et à leurs familles, notamment en appuyant Cindy Blackstock et la Société du soutien à l’enfance et à la famille des Premières Nations du Canada dans leurs initiatives.
Cora Lee McGuire a clos l’assemblée en racontant un cas de réussite, celui du travail effectué par l’Ontario Native Women’s Association (Association des femmes autochtones de l’Ontario) afin d’obtenir 100 millions de dollars pour mettre fin à la violence envers les femmes autochtones au cours des trois prochaines années.
Une déléguée de la Colombie-Britannique a livré le message final, qui symbolisait la force des femmes autochtones afin de répondre aux besoins immédiats, tout en travaillant pour transformer le système. Elle a fait appel à toutes les femmes, invitant chacune à agir comme parent nourricier pour des enfants autochtones pendant que nous nous occupons de reconstituer un système de protection qui soutiendra les enfants, les femmes, les familles et les communautés autochtones.
La délégation a tenu une consultation lundi le 26 septembre à propos de la discrimination sexuelle dans la Loi sur les Indiens, et plus particulièrement de l’affaire Descheneaux.
L’Association des femmes autochtones du Canada (AFAC) est fondée sur l’objectif commun d’améliorer, de promouvoir et de favoriser le bien-être social, économique, culturel et politique des femmes des Premières Nations et des Métisses au sein des sociétés autochtones et de la société canadienne. À titre d’organisme national qui représente les femmes autochtones depuis 1974, l’AFAC a pour mandat d’accomplir l’égalité pour toutes les femmes autochtones au pays.
Communiqué, 27 septembre 2016, Gatineau, Québec.
Mis en ligne sur Sisyphe, le 1 octobre 2016