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La quête
4 novembre 2017
par
Tu me laisses parfois si seule
parmi nos mots la fumée des sens
le voyage céleste d’une voix
ce parfum durable de ton passageEmbrasement de l’automne
beauté un instant suspendue
tourner autour de l’indicible
feuille et corps pure couleurComment devenir oreille absolue
ouvrir l’espace à nos sens
une voie où nous serions à la fois
la rencontre et le passageTe toucher de partout de toujours
et dans l’étincelle revivre le chaos
cette poudre de lumière en nous
peau arborescente de la matièreAujourd’hui l’air est plein
du ramage perçant des oiseaux
en partance vers le soleil
le temps lui nous regarde passerSi tu écoutes le fond de l’air
tu entendras les accords baroques
de l’enlacement des saisons des voix
la partition secrète de l’infiniIl y a en nous une voix
qui traverse nos éternités
et recompose dans l’eau
l’alphabet de l’intemporelSi tu veux percer le mystère
penche-toi sur le vide
sur la musicale réciprocité
entre l’univers et toiEn deuil de cette part de moi
qui ne peut plus courir vers toi
sarcler le champ des possibles
pour nourrir corps et horizonJour après jour je t’attire en moi
mot à mot au plus près du coeur
comment sinon ne pas manquer
de cendres pour dessiner le soleilSans fin ni lieu la quête
me fait de la tête au pied
une émeute perpétuelle
une échelle sans barreauxL’inéluctable choc de la rencontre
tes yeux captifs de la lumière
le sublime tremblé au bord des cils
le silence fatal comme un motTu entends la chute des feuilles
leur bruit sourd et continu
leur feu échevelé dans l’air
et aussi ton cœur partir au ventChaque matin je reprends la marche
dans l’étrangeté du même
l’étanchéité de la mémoire
mes pas dans le bris perpétuel de l’airMis en ligne sur Sisyphe, le 29 septembre 2017