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Force de gravité
5 mars 2018
par
Ouvre vaste la fenêtre
que le vent nous envahisse
le son de la dernière note
longtemps encore dans l’airImmobile au milieu du silence
je dévale les marches du temps
traverse les portes et la démence
je suis l’eau qui fuit et te revientComme la fontaine infiniment
s’abreuve à sa propre eau
mes mots font la roue en toi
je suis ta force de gravitéAu moindre bruissement de plumes
d’aussi loin que tu te taises
ton souffle me frôle de près
l’eau enfin légère touche l’intangibleTu fais de ma vie la plus belle attente
le vertige bleu du toujours jamais là
comme la plénitude seule jette les dés
de nos amours et s’enfuit avec la cléSans fin vouloir inventer la vie le feu
défier la mort funambule née sans filet
réinventer le monde en un seul être
l’aventure infinie du désir mis en motsL’amour est une indomptable solitude
soleil en fusion avec la mer
fascination fulgurante et irréductible
sur le fil d’une lame de fondQuand les oiseaux le désertent
l’arbre sent le froid l’assaillir
seul le vent le fait encore frémir
de sa caresse sans parolesLes mots écrits du doigt sur le givre
fondent à mesure sous nos yeux
lessivent les couleurs de la mémoire
rêves miroirs et plages inéditesN’oublie pas ces rares moments où l’éclipse
ouvre l’infini d’un seul battement de cils
quand le sang de nos rêves colore la lune
et la terre boit enfin l’encre bleue de nos motsCombien de mots de visages et d’adieux
lui reste-t-il à vivre en ce corps vieux
le cœur rompu au rythme des vagues
tandis que la lune multiplie ses éternitésParfois le jour bleu et blanc se lève
comme un sourire un je t’aime entre les lèvres
une envie soudaine de s’envoler
si loin si proche qu’il n’y aurait plus que nousMis en ligne sur Sisyphe, le 15 février 2018