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Pourquoi le Centre des médias alternatifs du Québec publie-t-il de la propagande haineuse et antiféministe ?

14 juillet 2003

par Micheline Carrier

Depuis bientôt deux mois et demi, le Centre des médias alternatifs du Québec (CMAQ) a diffusé presque tous les jours de la propagande antiféministe, haineuse et diffamatoire produite par des hommes masculinistes. A la suite d’une foule de protestations indignées, venues tant de l’extérieur que de l’intérieur du CMAQ, les responsables du site ont récemment annoncé leur intention de " prendre les mesures appropriées " afin d’éliminer ces abus. Ils avaient annoncé, il y a plus d’un mois, des rencontres des équipes éditoriales qui devaient se pencher sur la question. Mais la lenteur que met le CMAQ à prendre ces mesures pendant que se poursuit une attaque aussi contraire à ses principes affichés soulève bien des questions. Deux mois et demi, c’est long pour prendre conscience de cette dérive et y réagir !



Nostalgie du pouvoir d’antan

L’idéologie masculiniste nie les inégalités de genre qui découlent d’une culture patriarcale millénaire. Elle prétend que, par un retournement de situation, les hommes sont aujourd’hui victimes d’une discrimination systémique dont le féminisme est responsable. Le masculinisme s’attaque avec un certain succès aux acquis des femmes, notamment dans les domaines de la famille, de la lutte contre la violence, de l’éducation et de la santé. Il souhaite, explicitement ou non, un retour aux valeurs patriarcales du passé qui accordaient aux hommes un contrôle sur les femmes et les enfants dans la vie privée et un accès quasi-exclusif à la vie publique. Bref, le masculinisme cherche à restaurer le pouvoir masculin d’antan. (1) Il est l’équivalent masculin des "Real Women", un groupe féminin ultra-conservateur, et non quelque pendant logique du féminisme. L’antiféminisme haineux est son moteur principal, le mensonge, la désinformation et les attaques personnelles sont ses armes privilégiées. Comme mouvement, le masculinisme s’inscrit dans le courant de la droite néo-libérale qu’illustrent la mondialisation sauvage, le désengagement des États, la montée des intégristes religieux et le ressac antiféministe virulent observable dans les médias de masse, y compris Internet.

La liberté de mentir et de diffamer impunément ?

À l’examen, la presque totalité des textes et commentaires masculinistes diffusés sur le CMAQ véhiculent un contenu partial, mensonger ou injurieux à l’égard des femmes et des féministes.(2) Plusieurs contiennent, de l’aveu de l’administration du CMAQ elle-même, des propos diffamatoires et des attaques personnelles, ainsi que des atteintes à la vie privée des personnes attaquées. Le CMAQ définit la diffamation comme un acte qui consiste à « dire ou écrire des choses non fondées, mensongères en vue de porter atteinte à la réputation, à l’honneur de » quelqu’un-e, et la propagande haineuse, comme [ce] "qui est inspiré par et/ou qui incite à la haine". (3) Comment interpréter le déluge de textes téléchargés sur le site du CMAQ à partir de sites masculinistes bien connus ? La répétition incessante de données fausses et d’attaques antiféministes indiquent une volonté ferme de mener une guerre d’usure, que je n’hésite pas à qualifier de harcèlement. En outre, les "auteurs masculinistes " du CMAQ y copient des articles, des extraits et des photos piratés d’autres sites, et dont ils détournent complètement le sens à leur avantage. À charge pour les cyber-éditrices et cyber-éditeurs d’exiger le retrait à la pièce des documents "volés" sans nécessairement obtenir gain de cause.

Le CMAQ est amplement informé de ces abus. L’un de ses administrateurs a lui-même confondu le principal "envahisseur" en faisant la preuve d’un mensonge diffamatoire maintes fois réitéré dans ses écrits. Celui-ci avait prétendu que Martin Dufresne - un proféministe contre qui les masculinistes ont maintes fois lancé des attaques personnelles et des propos diffamatoires sur le site du CMAQ - avait été " expulsé " du Collectif masculin contre le sexisme (CMCS).
Cet administrateur du CMAQ a prouvé que le menteur avait tenté d’usurper le nom du CMCS et menti sans vergogne à ce propos. Mais le CMAQ s’est contenté de lancer des avertissements au menteur, qui les a superbement ignorés, en poursuivant sa campagne de diffamation et en mettant le CMAQ au défi de l’expulser. En ce 10 juillet 2003, cet homme est toujours le plus prolifique auteur de textes sexistes, misogynes, mensongers et diffamatoires qui s’accumulent sur le site du Centre des médias alternatifs du Québec.

Pourquoi ?

Que fait une telle propagande dans un média alternatif et pourquoi celui-ci hésite-t-il à y mettre fin ? Le CMAQ est un site que j’ai beaucoup fréquenté et souvent recommandé, que je considérais comme progressiste, antisexiste, plutôt de gauche, et auquel j’ai collaboré jusqu’à récemment. Qu’il publie depuis deux mois et demi des textes sexistes, antiféministes, homophobes, diffamatoires et haineux me consterne littéralement. C’est plus qu’une déception, c’est une véritable gifle. J’ai protesté par courriel à plusieurs reprises et j’ai sollicité la semaine dernière un entretien téléphonique avec l’un des administrateurs afin de discuter de cette campagne de haine antiféministe. J’ai ruminé et retenu longtemps ce texte, mais comme la recherche de consensus traîne en longueur sur le CMAQ, je ne peux plus attendre.

On nous a demandé d’essayer de comprendre la nature du CMAQ, site "public et ouvert", sa politique éditoriale, ses principes fondateurs, son type d’administration bénévole, ses difficultés à parvenir à des consensus. Je veux bien. Mais je ne fais que ça, depuis neuf longues semaines, essayer de comprendre ! J’ai bien étudié la politique éditoriale et analysé tous les textes masculinistes assortis de leurs commentaires (horreur, je sais, mais je voulais bien savoir de quoi je parlais). Je pense avoir saisi l’ensemble du tableau. Je ne trouve pas que la politique éditoriale, les principes fondateurs et le fonctionnement du CMAQ justifient tant d’hésitation à mettre définitivement à la porte les menteurs, et autres auteurs de propagande haineuse et de propos diffamatoires.

Il semble que le CMAQ n’apprécie pas qu’on le juge sur ses actes, et la moindre impatience face à sa lenteur de réaction est traitée comme un crime de lèse-majesté. « Ce sont nos principes fondateurs. Pouvez-vous comprendre ceci ? », demande-t-on à un critique. « Notre mode de fonctionnement est en bris de continuité avec l’exercice médiatique traditionnel, qui impose un contrôle au discours et détermine les balises de la pensée. » (5) Beaux principes que ceux qui autorisent une si longue dérive. Mais qui exactement détermine depuis deux mois et demi "les balises de la pensée" au CMAQ, qui y "contrôle le discours" ?

Le CMAQ contribue depuis plus de deux mois au pire ressac
antiféministe des dernières décennies en diffusant des écrits outranciers et c’est à nous que les responsables réclament de "modérer nos propos" et de "pondérer nos analyses" ! (6) Respecter une politique éditoriale, qui semble frappée au sceau de l’infaillibilité, serait-il plus important que de mettre fin à une campagne qui ajoute au préjudice social que vivent déjà les femmes et les féministes et qui démolit la réputation de militant-e-s honorables ? Eh bien, je n’ai rien à faire d’une "politique éditoriale" et de "principes" qui autorisent et protègent pareille injustice à l’égard d’organisations et d’individu-es qui ne méritent en rien pareil traitement. En fait, je considère que les personnes qui diffusent sciemment des propos diffamatoires et haineux sont plus responsables que celles qui les écrivent. Ils ont le choix, le droit et le pouvoir de ne pas les publier, mais ils choisissent de le faire sans égard aux conséquences.

On peut lire dans la politique éditoriale du CMAQ que « Les contributeurs, et seulement les contributeurs, sont responsables du contenu de leurs soumissions. Le contenu des articles et autres documents n’engage en rien le CMAQ. » (7) À titre de journaliste et d’éditrice, j’estime cette prétention illégitime, non avenue et sans la moindre valeur juridique. Je sais qu’un éditeur ou une éditrice n’est pas tenu-e d’endosser toutes les informations et toutes les opinions qu’il ou elle publie, mais de là à décliner toute responsabilité dans ce qui se diffuse sur son site, il y a une marge, indigne d’un média responsable et encore plus indigne d’un média progressiste. Il est clair qu’un site qui se présente comme "public et ouvert" s’expose plus que n’importe quel autre aux pires abus. Ne l’avait-on pas prévu ?

Le CMAQ, ses principes et sa politique éditoriale sont loin d’être les plus grands incompris ni les parties lésées dans cette affaire. Le CMAQ nous demande de le comprendre, mais lui, comprend-t-il dans quelle position il a placé les féministes en général et certaines d’entre elles en particulier ? Je n’ai encore rien lu dans ses propos publiés qui démontre cette compréhension. On nous a aussi reproché notre refus de participer aux monologues lancinants et pitoyables, qu’on qualifie de "débats", et invité à corriger un par un les propos mensongers des textes en question, comme si nous avions du temps à perdre à discuter avec des êtres aussi malhonnêtes et méprisants, de l’aveu même du CMAQ. Aussi bien "jeter des perles aux pourceaux". Le CMAQ aurait même souhaité que les féministes l’aident à SE défendre. Il a fallu qu’un intervenant lui rappelle que c’étaient bien les féministes qu’on attaquait, et non le CMAQ lui-même, simplement utilisé comme un canal de diffusion efficace, avant de passer à d’autres.

Je me demande, comme d’autres, si le CMAQ aurait autant de mal à arriver à un consensus sur l’opportunité et la façon de mettre immédiatement fin à une campagne de diffamation personnelle contre la communauté juive ou la communauté gaie, pour ne citer que ces exemples. Les femmes ne sont pas un groupe qui figure parmi les puissants de ce monde. Il est même habituel de solliciter leur tolérance, leur déférence et leur compréhension à l’égard des dominants de tout acabit. On s’attend toujours à ce qu’elles perpétuent la tradition...

Entre deux chaises ?

Les masculinistes sont sans doute les premiers étonnés de la reconnaissance et du crédit "progressiste" que le CMAQ a accordé à leurs attaques les plus grossières sur des pages entièrement accessibles. Aux critiques, on a affirmé qu’il y avait place pour tous les discours, que les masculinistes défendaient une certaine idée de la justice sociale et qu’on n’était tout de même pas pour exclure un "courant de pensée" du fait qu’il déplaise à certains groupes. (De quoi se sentir dans ses petits souliers...) Le plus prolifique auteur de propagande haineuse et de désinformation a reçu ce message d’un administrateur : « Votre opinion suscite des réactions. Le fait que vous contribuiez incitera d’autres personnes à prendre le micro pour dénoncer, appuyer, nuancer et ça, juste ça, l’émergence de débats sans tabous absurdes, compense largement, à mon avis, les prétendus risques liés à la liberté. » (8) Ce message a été adressé de bonne foi, j’en suis sûre, et écrit avant que le CMAQ comprenne à qui il avait affaire. Il me semble toutefois qu’il y a mis beaucoup de temps.

Certains administrateurs ont parfois affirmé ne pas favoriser un
groupe plus que l’autre... Mais il faut comprendre que, dans ce cas,
la " neutralité " équivaut à se faire porteur d’une propagande haineuse. Le CMAQ s’est défendu d’adhérer à l’idéologie masculiniste et aux propos antiféministes diffusés sur son site : le CMAQ ne " publie " ni ne " diffuse " le discours masculiniste, a-t-on affirmé, à preuve les textes masculinistes sont (éventuellement) placés au " Donjon " ! (9) Ce " Donjon " est une zone du site où sont affichés, avec images, animations, hyperliens et autres, les articles qu’on ne veut pas publier en première page. Mais cela demeure une zone publique du site, facilement accessible, au contenu répertorié et accessible par moteur de recherche. La politique éditoriale du CMAQ le prévoit d’ailleurs. Je cite : « Tout matériel qui ne satisfait pas aux exigences définies dans la Politique Éditoriale est exclu des principales catégories de la première page mais reste cependant accessible aux utilisateurs via le Donjon ("Hidden Zone") (...) Sera rejeté au Donjon tout matériel à caractère : injurieux, sexiste, raciste, homophobe, haineux (qui est inspiré par et/ou qui incite à la haine)". » (10).

Des écrits ne cessent pas par magie d’être diffamatoires et haineux une fois relégués au Donjon. L’aura d’interdit qui entoure cet espace
leur assure peut-être même un auditoire accru. Un masculiniste le soulignait dans un message adressé à ses comparses : " Le Donjon, ce
n’est pas le néant, après tout ". Et il avait raison. Cette section du site du CMAQ est devenu en deux mois un salon VIP, une vitrine exceptionnelle pour le mouvement masculiniste. Des textes haineux et diffamatoires s’y trouvent, exposant le Centre des médias alternatifs du Québec aux poursuites que les personnes attaquées pourraient être contraintes d’entreprendre éventuellement.

Pour démontrer leur bonne foi, des administrateurs se sont déclarés pro-féministes. Je veux bien, mais le féminisme, un mouvement soucieux de respect, d’égalité et de solidarité sociale, aura connu de plus fervents alliés... Quoi qu’il en soit, l’antiféminisme et l’indifférence au féminisme ne sont pas des crimes, pas plus que ne l’est le masculinisme quand il ne diffame personne, alors que la diffamation et la propagande haineuse sont, elles, reconnues comme des atteintes aux droits fondamentaux des personnes et relèvent, de ce fait, du Code criminel. Peut-on se dire un site progressiste et voué à la justice sociale en laissant diffamer des personnes et déferler de la propagande haineuse caractérisée, à l’égard d’un mouvement progressiste, en plus ? On ne demande pas au CMAQ d’être féministe ou pro-féministe pour respecter les droits fondamentaux des personnes, qui vont bien au-delà d’un droit de s’exprimer. Un minimum de discernement et d’éthique journalistique suffirait.

Défense néo-libérale de la liberté d’expression

Le CMAQ invoque comme argument principal son choix initial de défendre envers et contre tout (tous, toutes ?) la liberté d’expression. Défendre la liberté d’expression est légitime, j’en suis une ardente défenseresse. Mais, comme n’importe quelle communicatrice responsable, je n’accepte pas qu’on invoque le droit à la liberté d’expression pour justifier la diffusion de propos diffamatoires et haineux. Les masculinistes ont plusieurs fois prétexté cet argument sur le CMAQ, mais il serait décevant que celui-ci les imite. La liberté d’expression n’est pas un droit absolu ; elle doit être arrimée à l’ensemble des droits humains. Elle ne saurait s’exercer délibérément à l’encontre de la dignité, de la sécurité (physique, morale, psychologique, autre) ni de la réputation d’autrui. Il y a TOUJOURS des êtres lésés quand s’expriment, peu importe où et comment, le racisme, le sexisme, la misogynie, l’homophobie et autre haine. Et ce sont habituellement les dominé-es.

La liberté d’expression, telle que semble la concevoir le CMAQ, est celle que privilégient les sociétés néo-libérales, c’est-à-dire une "liberté" qui perpétue les rapports de pouvoir. Comme dans le merveilleux monde de l’économie, qui s’en remet aux "lois du marché" aux dépens des droits humains, la défense néo-libérale de la libre expression se refuse à intervenir pour arbitrer l’équilibre des droits et des forces. On se dégage de toute responsabilité et on se conforte dans l’opinion qu’il revient aux personnes et aux groupes attaqués de se défendre. Cette politique bien traditionnelle de laisser-faire profite d’abord et avant
tout, quand ce n’est pas exclusivement, à ceux et à celles qui parlent et menacent le plus fort, se servent systématiquement du mensonge, de l’intimidation et de la haine pour bâillonner les autres et orienter l’opinion (Ex. : George W. Bush). Cette conception individualiste de la liberté d’expression est contraire à la solidarité sociale. Elle équivaut à la loi du plus fort en gueule, qui puise dans les mêmes racines que la loi du plus fort aux poings ou au fric :le machisme.

Dans cette affaire CMAQ-masculinistes, on peut constater que cette conception de la liberté d’expression protège et encourage les diffamateurs à poursuivre leur "oeuvre". À preuve, ils continuent de placer leurs articles mensongers sur le site du CMAQ, se moquant des incitations polies des administrateurs à se montrer plus modérés. Ils semblent compter sur un refus de principe de les expulser. La politique éditoriale du CMAQ est claire : Un site "public et ouvert" n’exclut personne. "Dans le doute, on publie."

Le CMAQ garde les plus récents délires masculinistes dans sa section "Articles en suspens", le temps d’arriver à un consensus sur les mesures à prendre contre la propagande haineuse. Qui serait lésé si la
désinformation et la diffamation antiféministe étaient suspendues
immédiatement ? Serait-ce vraiment la liberté d’expression ? Ou la
politique éditoriale du CMAQ ?

Le CMAQ menace la liberté d’expression sur Internet

En plaçant la liberté d’expression des propagandistes haineux au-dessus des libertés des personnes qui en subissent les abus, il se peut que le Centre des médias alternatifs du Québec (CMAQ) contribue à pervertir et à mettre en danger la liberté d’expression de l’ensemble des internautes. Si les gestionnaires de sites Internet se montrent incapables de responsabiliser les usagers et tergiversent aussi longtemps avant de mettre les abuseurs à la porte, les législateurs pourraient imposer des lois répressives et trouver prétexte, dans de telles dérives, à bâillonner les critiques politiques et sociales légitimes en même temps que les propos abusifs. Les personnes et les groupes, qui travaillent de bonne foi à instaurer plus de justice dans ce monde et qui trouvent dans Internet un moyen de communication peu coûteux et de diffusion efficace y perdraient beaucoup. Les cyber-éditeurs et cyber-éditrices ne
pourraient-ils/elles pas imiter les médias traditionnels, en
refusant tout écrit mensonger, haineux et diffamatoire sans
renoncer à diffuser une information différente et critique ? On le fait dans les nombreux forums modérés et responsables qui meublent le cyber-espace.

On peut envisager un autre risque. Se sachant exposé-es aux injures et à la diffamation, au travestissement de leurs propos et à la désinformation,
certain-es hésiteront peut-être à l’avenir à s’exprimer sur le site du CMAQ, ou même ailleurs. La réputation du CMAQ en souffrira à coup sûr s’il devient difficile d’y départager l’information véritable de la propagande abusive. La crédibilité d’une information tient à sa source autant qu’à son contenu.

Des solutions existent

Sans vouloir m’immiscer dans la "politique éditoriale" et les "principes fondateurs" du CMAQ, m’est-il permis de lui dire qu’il faudra plus que des changements "cosmétiques" pour faire le ménage et rétablir la confiance ?

En somme, il n’existe pas 56 solutions à une situation qui pourrit depuis deux mois et demi. Plusieurs critiques l’ont dit : le CMAQ devrait retirer de son site tous les textes qui contiennent des propos haineux, diffamatoires et des attaques personnelles ; prendre les moyens d’exclure définitivement de son site les menteurs, les diffamateurs et les propagandistes haineux ; se donner le droit de rejeter de son site ce qu’il sait être de la désinformation ; prendre dans les faits parti contre le sexisme comme il le ferait sans doute pour le racisme ; et enfin (ou d’abord) reconnaître que cette dérive a pu être préjudiciable à des groupes et des personnes et faire auprès d’eux amende honorable.

Le principe d’imputabilité n’est pas incompatible, même sur un site "ouvert et public", avec la défense de la liberté d’expression. Si le CMAQ continue de publier cette propagande en le conservant dans son Donjon, tel un trésor, il me semblera difficile de ne pas le tenir responsable des préjudices qu’ont pu et que pourront subir le mouvement féministe, des groupes, des personnes et d’autres sites.

<B<NOTA BENE : UNE AUTORISATION EST REQUISE POUR REPRODUIRE ET DIFFUSER SUR D’AUTRES SITES CE TEXTE EN TOUT OU EN PARTIE.

ONT APPUYÉ CETTE PRISE DE POSITION :

Élaine Audet
Martin Dufresne
Yannick Demers
Florence Montreynaud
Nicolas Phébus
Louise-Anne Maher
Nicole Archambault
Benoît Lacourcière
Anne-Marie Dufresne
Charles Bergeron
Méryl Pinque
Jérôme Dufresne
Moïsette Corriveau
Jocelyn Côté
Claire. E. Dufresne
Stéphane Côté
Violaine Truck
Elahe Machouf
Liliane Blanc
Nathalie Gagnon
Pascale Brosseau
Marie-Hélène Poirier
Laurence Fortin-Pellerin
Jean-Michel Roy
Sébastien Duclos
Micheline Deboudard
Jean-Marc Deboudard
Melissa Lasnier
Hélène Martel

Sources

N. B. Si certains liens ne fonctionnent plus, c’est que le CMAQ a retiré les articles en question depuis la publication de ce texte.

1. Condition féminine Canada, "La réussite scolaire comparée selon le sexe : catalyseur des discours masculinistes", Gouvernement du Canada, mars 2003.
2. À ce jour, 10 juillet 2003, on trouve ces textes soit au Donjon, soit dans la section "Articles en suspens".
3. La politique éditoriale du CMAQ .
4. "Yves Pageau est un menteur", commentaire de Christian Dubois sur le CMAQ, 28 mai 2003, à la suite du texte "ARTICLE DIFFAMATOIRE : Le Conseil du statut de la femme commet deux erreurs importantes"
5. Commentaire du CMAQ sur Sisyphe
6. Commentaire du CMAQ sur Sisyphe
7. Politique éditoriale du CMAQ
8. "Précieuse liberté d’expression", commentaire du CMAQ, 8 mai 2003.
9.Commentaire du CMAQ sur Sisyphe.
10. Politique éditoriale du CMAQ.

Mis en ligne sur Sisyphe le 10 juillet 2003

COMMUNIQUÉ DU CMAQ

Des changements sur cmaq.net


CMAQ, dimanche, 07/13/2003 - 23:07

Pour faire suite à des abus récents de l’espace public offert par le Centre des médias alternatifs du Québec, des changements seront effectués au fonctionnement du site et à la politique éditoriale pour régler la situation.

Le premier changement appliqué dès maintenant consiste à déménager le lien menant à la section des textes rejetés (donjon) hors de la page principale vers la section décrivant la politique éditoriale. Ce changement a pour but de rendre moins visible cette section où depuis quelque temps se retrouvent plusieurs textes et commentaires attaquant de manière personnelle et injurieuse des personnes et des groupes.

Au terme du processus de changement, les textes problématiques qui échouent dans cette section du site cesseront d’être librement accessibles afin de préserver la réputation et l’intégrité des personnes attaquées et de ne pas encourager ce genre de comportement inacceptable de la part de certains utilisateurs.

Rappelons que depuis plusieurs semaines, une foire d’empoigne se déroule sur le cmaq.net entre un groupe d’hommes (dits "les masculinistes") et des lecteurs et lectrices proféministes (dont plusieurs bénévoles du CMAQ). Le débat, principalement alimenté par un très grand nombre de textes et de commentaires, souvent sur le mode de la provocation de la part des tenants de la "parole masculine", a dégénéré en des vendettas personnelles et a donné lieu à un festival d’insultes (des deux côtés) et carrément à des attaques diffamatoires.

La crédibilité et la qualité du cmaq.net se sont retrouvées menacées par cette situation et des réputations ont été entachées.

La politique éditoriale du CMAQ et le fonctionnement technique du site ne permettaient pas de gérer la situation comme elle aurait dû l’être. Après un long - mais rigoureux - processus démocratique impliquant la section de Québec et de Montréal, il a été décidé de modifier ces éléments pour que cessent les abus.

D’ici mercredi, l’ensemble des changement devraient être effectués et mis en vigueur. Un communiqué plus complet sera alors diffusé pour expliquer les changements et la position du Centre des médias alternatifs du Québec. D’ici là, le CMAQ invite ses utilisatrices et utilisateurs à la patience et demande aux protagonistes du respect pour l’espace public qui leur est fourni et pour les personnes qui divergent d’opinion avec eux.

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Afin d’éviter une volée de commentaires enflammés et souvent injurieux similaire à celle qui a suivi la précédente diffusion d’un communiqué sur la question, la fonction de commentaires pour ce texte a été exceptionnellement désactivée.

Soumis par cdubois
Centre des médias alternatifs du Québec.

Micheline Carrier


Source - http://sisyphe.org/article.php3?id_article=547 -