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Fil de presse, octobre 2018

1er octobre 2018

par Sisyphe

Mise à jour quotidienne de liens vers des articles d’actualité et d’analyse sur les femmes, leurs droits, ce qui les intéresse. Ces articles proviennent de diverses sources médiatiques en ligne. Les faits rapportés et les opinions exprimées dans ces articles n’engagent que leurs auteur-es. On peut consulter les fils de presse des années et des mois précédents à gauche dans cette page.

Octobre 2018



. Huffington Post - Convertir toutes les garderies du Québec en CPE, ça coûterait combien ?
Les chercheurs d’un institut qui se dit indépendant et progressiste recommandent de cesser de créer de nouvelles places en garderies privées au Québec et de convertir l’ensemble des garderies privées non subventionnées en centres de la petite enfance (CPE). L’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) précise dans une note publiée mardi que l’État doit créer précisément 67 246 places en CPE et rétablir le financement des services de garde subventionnés au niveau de 2013. Les auteurs de la note affirment qu’une telle conversion permettra de diminuer le crédit d’impôt pour garde d’enfant. "Évidemment, si d’un côté on ouvre plus de CPE, que les places sont disponibles, il n’y a plus de raisons de continuer avec cette bonification du crédit d’impôt pour frais de garde."

. La Presse - Prostitution, FFQ et fracture féministe
Dans le coin droit : des femmes qui militent pour que la prostitution soit reconnue comme un travail et que celles qui s’y emploient puissent le faire en toute sécurité et avec dignité. Dans le coin gauche : des femmes qui militent pour l’abolition de la prostitution, convaincues que la prostitution n’est pas un travail mais de l’exploitation, qui permet à des trafiquants et à des proxénètes de s’enrichir sur le dos de filles et de femmes parmi les plus vulnérables de la société. Entre les deux, des tranchées. Si on ne peut nier qu’un certain nombre de femmes choisissent la prostitution comme on choisit n’importe quel autre métier et en tirent des profits, il faut reconnaître qu’il s’agit là d’une toute petite minorité. Pour une majorité, la réalité est autrement plus glauque. On parle le plus souvent de femmes vulnérables, pauvres, racisées, marginalisées, toxicomanes. Des femmes qui ont été agressées sexuellement avant de se prostituer et souffrent de stress post-traumatique. Des femmes manipulées par des proxénètes qui leur font croire que c’est leur "choix" et par une industrie du sexe qui tire profit de ce "choix". Des femmes victimes de traite, vendues comme des marchandises. Pour elles, on ne peut en aucun cas parler de consentement éclairé. D’où cette question : toutes ces femmes, le plus souvent sans voix, pour qui la prostitution est d’abord et avant tout une violence, ont-elles quelque chose à gagner de la prise de position de la FFQ ? Et si ce n’est pas le cas, le déchirement en vaut-il la peine ? Lire aussi : Réaction de la CLES aux prises de position de la FFQ sur la prostitution.

. Le Point - États-Unis - Élections de mi-mandat : le pari des femmes
Aux États-Unis, il y a désormais deux partis politiques. Ce ne sont plus les démocrates et les républicains, mais les femmes et les hommes qui s’affrontent dans une bataille des sexes héroïque et inédite à la veille des élections de mi-mandat. La défaite d’Hillary Clinton et la victoire de Donald Trump ont déclenché une mobilisation politique féminine sans précédent, qui s’est traduite d’abord par la marche de millions de manifestantes au lendemain de l’investiture du président. Une des plus grosses manifestations de l’histoire américaine. Et la grogne des femmes a continué à monter. La faute en partie à Donald Trump : le président n’a cessé d’insulter et de ridiculiser la gent féminine depuis son élection. Il a traité la star du porno Stormy Daniels, avec qui il a entretenu une relation en 2006, de "face de cheval" ; une élue démocrate à la Chambre "d’idiote" au "très faible QI" ; s’est moqué de Christine Blasey Ford, qui a accusé le candidat à la Cour suprême Brett Kavanaugh d’avoir tenté de la violer ; a attaqué ainsi une journaliste "Vous ne réfléchissez pas. Ça ne vous arrive jamais"… Le mouvement #MeToo et la confirmation houleuse de Brett Kavanaugh ont accentué la colère et creusé le fossé entre les deux camps. Lire aussi : "États-Unis : l’article à lire pour tout comprendre aux "midterms" avant la nuit électorale du 6 novembre".

. Europe 1 - Pakistan : la Cour suprême acquitte la chrétienne Asia Bibi, condamnée à mort pour blasphème
Asia Bibi, mère de cinq enfants, avait été condamnée pour blasphème à la peine capitale en 2010 à la suite d’une dispute avec une musulmane au sujet d’un verre d’eau. La Cour suprême du Pakistan l’a acquittée en appel, mercredi. Ce verdict pourrait susciter la fureur des milieux religieux fondamentalistes qui appelaient de longue date à l’exécution de Asia Bibi. Des islamistes radicaux avaient ces dernières semaines menacé les juges statuant sur son cas en cas de jugement favorable. Au Pakistan, l’histoire de cette chrétienne d’origine modeste divise fortement l’opinion. Le blasphème est un sujet extrêmement sensible dans ce pays très conservateur où l’islam est religion d’Etat. La loi prévoit jusqu’à la peine de mort pour les personnes reconnues coupables d’offense à l’islam.

. TVA Nouvelles - Ottawa légifère sur l’équité salariale dans les emplois fédéraux
Le gouvernement fédéral a déposé lundi aux Communes son projet de loi pour instaurer l’équité salariale dans la fonction publique et les entreprises sous juridiction fédérale. En vertu de ce projet de loi, semblable à ce qui existe déjà au Québec, les employeurs fédéraux et les entreprises privées de compétence canadienne (telles que les banques et les compagnies de télécommunications) devront se doter d’un plan visant à corriger les écarts salariaux entre les emplois à prédominance féminine et les emplois à prédominance masculine, lorsque la valeur du travail est égale. La Loi sur l’équité salariale s’appliquerait aussi aux employés du Parlement. Tous les employeurs ayant plus de 10 travailleurs devront s’y conformer. Ils auront trois ans pour le faire.

. La Presse - Le tribunal accorde des millions à une conjointe de fait
Seize ans de vie commune, deux enfants, un conjoint devenu multimillionnaire en lançant des entreprises, tandis que sa conjointe s’occupait de la maisonnée et conservait son emploi. Même si ce couple n’a jamais été marié, un juge vient d’ordonner à un riche homme d’affaires de verser 2,3 millions à son ex-conjointe pour reconnaître que s’il a fait fortune, c’est en partie grâce à elle. ans sa décision, rendue en septembre, le juge de la Cour supérieure Robert Mongeon critique sévèrement le gouvernement, qui ne fait rien pour "faire coller le droit à la réalité socio-économique du XXIe siècle". Il explique pourquoi il accorde à l’ex-conjointe une compensation qui n’est pas prévue explicitement dans le droit de la famille québécois. "Sauf semble-t-il le législateur, tous s’accordent à dire qu’en 2018 les conjoints de fait ont droit à une meilleure protection et à une plus grande reconnaissance de leurs droits de la part du système judiciaire."

. Slate France - Harcèlement scolaire : ces séquelles qui empoisonnent la vie des victimes à l’âge adulte
"J’ai l’impression d’une grosse toile d’araignée sur ma vie, je ne crois pas m’en sortir totalement un jour." Leslie a 41 ans. Les insultes, les crachats, les bousculades, elle les a vécues au collège, au début des années 1990. Son harcèlement scolaire s’est terminé à l’entrée au lycée, mais ses conséquences empoissent toujours sa vie. "J’ai peur des gens, raconte-t-elle. Je me suis mariée avec l’une des rares personnes que j’ai réussi à fréquenter, et qui est la seule avec laquelle je n’ai absolument aucune sorte de crainte." Cette situation, induite par les agressions répétées de ses camarades de classe, a également influé sur sa vie professionnelle : illustratrice indépendante, elle a choisi un travail solitaire, qui lui permet de rester dans sa bulle. "J’ai l’impression de passer ma vie à ignorer cette petite voix empoisonnée qui me dit : ’Tu es une inadaptée sociale, t’es même pas une bonne dessinatrice, t’es même pas foutue de mener ta carrière comme il le faudrait.’"

. La Presse - La prostitution peut être un choix, selon la FFQ
La Fédération des femmes du Québec, qui a toujours été tiraillée quant à la position à prendre face à la prostitution, reconnaît que les travailleuses du sexe peuvent avoir choisi leur métier, et qu’il faut par ailleurs aider celles qui choisissent d’en vivre - ou d’en sortir. Le conseil d’administration souhaitait notamment prendre acte du choix fait par certaines femmes de travailler dans l’industrie du sexe, et de reconnaître le consentement à ces activités. Des "bonifications" ont été ajoutées à une première proposition afin de la rendre "rassembleuse" et permettre de l’adopter par une "majorité" des 150 membres présentes en personne ou par le biais d’internet. La proposition adoptée recommande maintenant "que la FFQ reconnaisse l’agentivité des femmes dans la prostitution/industrie du sexe, incluant le consentement à leurs activités". L’agentivité est un concept des études de genre qui désigne la capacité des individus à exercer un contrôle sur leurs actes. La fédération insiste toutefois sur les distinctions qu’il faut faire "entre l’industrie du sexe, les échanges consensuels, les situations d’exploitation et la traite humaine". Des groupes réfléchissent à savoir s’ils quitteront ou non la FFQ.

. Le Devoir - La gauche se trompe lourdement sur la laïcité
Comment expliquer ce glissement historique d’une gauche qui a toujours été largement anticléricale face à l’Église vers une gauche très défensive quand il s’agit d’appliquer le cadre de la laïcité à l’islam ? La gauche qui a toujours défendu les femmes de l’emprise de la religion est en train de justifier maintenant les excès de l’islam politique misogyne. Aujourd’hui, elle a succombé aux sirènes d’un islamisme prétendu victime en s’alliant à ce mouvement intégriste, identitaire misogyne et fasciste des salafistes et wahhabites. Pour la gauche, qui préconise le relativisme culturel, toutes les civilisations se valent. Or on banalise les dérives sectaires telles que la lapidation, la polygamie, l’excision, le mariage infantile, les crimes d’honneur, la vengeance et la misogynie.

. France Inter - La leçon d’optimisme de la grande intellectuelle américaine Vivian Gornick
Toute sa vie Vivian Gornick a arpenté les rues de sa ville, New York, y saisissant les scènes, les bribes de conversations, les personnages dont elle nourrit son écriture. Journaliste, critique littéraire redoutée, féministe "radicale", elle a travaillé au Village Voice dès les années 1970, et aussi au New York Times comme à la Paris Review, enseigné dans diverses universités ainsi qu’à la New School et bourlingué à travers le monde. Mais c’est comme écrivain d’elle-même, à la manière d’une Joan Didion ou d’un Henry Roth, que Vivian Gornick a fait véritablement entendre sa voix singulière, drôle et féroce, terriblement intelligente, toujours sans concession, vis-à-vis d’elle-même comme des autres. Les éditions Rivages ont eu l’excellente idée de publier ses deux livres de mémoires : Attachement Féroce et La Femme à Part.

. Slate France - Vous n’aurez plus du tout envie d’aller sur YouPorn après avoir lu ce livre
C’est une sorte d’odyssée infernale, de plus en plus glauque, de plus en plus révulsante, insoutenable. Judy, Lola, Sofia et moi de Robin D’Angelo est une plongée dans l’univers du porno « pro-am », contraction de "professionnel" et d’"amateur" », qui a envahi les plateformes comme YouPorn, xHamster, XVideos. On y suit le parcours de plusieurs actrices porno toutes aussi paumées les unes que les autres, entourées d’acteurs et de producteurs pour la plupart racistes, sexistes ou d’extrême droite. Avec à la fin du livre [SPOILER], pour achever de vous dégoûter si vous ne l’étiez pas encore, une horrible scène de "bukkake", où l’on voit une femme apathique, comme anesthésiée, se faire humilier et violenter par une trentaine de mecs (il lui faudra deux jours et un rendez-vous chez le médecin pour s’en remettre, dit-elle), après qu’un producteur cynique a donné le signal en lançant cette phrase ignoble : "Donc aujourd’hui on a une beurette. Elle avait pas trop envie de venir mais c’est bientôt Noël et faut payer les cadeaux aux enfants".

. La Presse - Portrait de Jayne Malenfant. D’itinérante à doctorante
À l’adolescence, Jayne Malenfant s’est retrouvée seule à Saskatoon, obligée de délaisser l’école pour subvenir à ses besoins. Aujourd’hui étudiante au doctorat à la faculté d’éducation de l’Université McGill, elle vient de remporter deux des plus prestigieuses bourses accordées à des étudiants de cycles supérieurs. 15 ans, Jayne Malenfant n’avait pas d’adresse et pas d’argent. Pas même de quoi manger trois fois par jour. Elle s’est retrouvée seule à Saskatoon après le départ de sa mère, partie prendre soin de son frère en Ontario. Un mois plus tard, elle se faisait mettre à la porte de son école. Non pas parce qu’elle était une mauvaise élève. Ni parce qu’elle avait fait un mauvais coup. Simplement parce qu’elle avait accumulé trop de jours d’absence. La raison est simple : elle aimait l’école, mais elle devait travailler pour subvenir à ses besoins. Et manquait sans doute aussi un peu de motivation. Sans parler de ses problèmes de santé mentale : idées suicidaires, scarification…

. Terrafemina - L’OMS demande l’arrêt des "tests de virginité"
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) vient de condamner les "tests de virginité". Sans aucune base scientifique, ils sont pourtant largement pratiqués dans certains pays pour évaluer la valeur et l’honneur des filles. Ces tests sont des procédures qu’elle juge non-nécessaires et potentiellement dangereuses : "L’examen peut être douloureux, humiliant et traumatisant". Ce prétendu examen tente de déceler l’activité sexuelle d’une femme en observant son appareil génital pour détecter la présence ou non d’un hymen ou en introduisant deux doigts dans le vagin pour savoir si la paroi est relâchée. Sauf que l’hymen est très fragile et sa présence ou non n’a aucun rapport avec le fait d’avoir eu des rapports sexuels ou pas.

. La Presse - Les femmes en musique cassent le moule
Le débat sur la parité et la place des femmes a secoué le milieu de la musique depuis un an. Une semaine avant le gala de l’ADISQ, six femmes qui pratiquent des métiers plus ou moins traditionnels nous ont parlé de leur parcours, des préjugés auxquels elles ont fait face - ou non -, mais aussi de leur passion pour leur travail. "Ouain, ça va pas jouer trop, trop fort ce soir..." Sarah Dion joue de la batterie depuis qu’elle a 10 ans. Des commentaires de ce genre, elle en a entendu toute sa vie - et même encore récemment. "Une autre affaire que j’ai vécue souvent en tournée : tu arrives dans une salle et les gens serrent la main de tout le monde, sauf toi, parce qu’ils pensent que tu es la blonde d’un des membres du band ou que tu es la fille qui vend des t-shirts. Quand on arrivait au test de son, ils étaient surpris."

. TV5 Terriennes - Tchad : la justice se penche sur un cas de mariage forcé et d’enlèvement de mineure
Après de nombreux renvois, la justice tchadienne va examiner en appel une affaire de mariage forcé, d’enlèvement et de violences sur une mineure qui dit avoir été séquestrée et torturée pendant plus d’un an par son mari... Ce dernier a été placé en détention le mardi 23 octobre 2018 pour "tentative de corruption sur magistrat". Au Tchad, il y a pourtant une base juridique solide contre le mariage des mineurs. Une loi et une ordonnance de 2015 fixent l’âge minimum du mariage à 18 ans. Les contrevenants risquent 5 à 10 ans de prison et une amende allant jusqu’à 5 millions de francs CFA. "Depuis l’interdiction du mariage des enfants signée en 2015, nous avons constaté des avancées et quelques condamnations ; mais certaines coutumes ou la pauvreté restent des obstacles", précise le ministre de la Justice. Au Tchad, 68% des femmes sont mariées avant leur majorité et celles-ci font l’objet de nombreuses violences, dont des mariages par rapt dans certaines communautés, indique l’Unicef.

. Alternative libertaire - Claudine Legardinier (Mouvement du Nid) : "La prostitution est un archaïsme indigne"
Quels sont les principaux éléments de la loi du 13 avril 2016 sur la prostitution ? Cette loi met fin à la répression des personnes prostituées, considérées depuis des siècles comme des coupables et pénalisées pour racolage. Elle en fait de véritables sujets de droits et engage la société à leurs côtés en développant des parcours de sortie de prostitution pour celles qui le désirent. Elle prévoit une protection et un soutien aux victimes, y compris étrangères, en leur procurant un titre de séjour si elles s’engagent dans un parcours de sortie. Pour la première fois, elle s’attaque à la demande des "clients", ceux que nous appelons les prostitueurs, en les responsabilisant par une sanction pénale. Comme on n’impose pas un acte sexuel par la violence, on ne l’impose pas non plus par l’argent, forme de violence économique et sociale. Enfin, la loi prévoit une politique nationale de prévention, de formation et d’éducation à la sexualité avec l’objectif de réduire les nouvelles entrées dans la prostitution. Le proxénétisme sur Internet est davantage réprimé, le proxénétisme dans son ensemble restant plus sévèrement puni que dans le reste de l’Europe. Cette loi a une portée révolutionnaire en renversant l’éternel point de vue patriarcal : prostituée coupable, client invisible et innocent. Elle marque une étape importante du combat contre toutes les formes de droit de cuissage et contre les violences sexuelles. L’application reste insuffisante et aléatoire, dépendant trop des personnalités des procureurs et des préfets. Malgré tout, autour d’une centaine de parcours de sortie sont engagés. C’est peu, mais c’est un début.

. Le Devoir - Clivage en vue à la Fédération des femmes du Québec
Déjà affaiblie par plusieurs défections survenues ces dernières années, la Fédération des femmes du Québec est à un tournant de son histoire. Réunies en assemblée générale extraordinaire dimanche, les membres de la FFQ seront appelées à se prononcer sur deux positions polarisantes traitant du voile islamique et de l’industrie du sexe, des débats qui pourraient mener à de nouvelles fractures au sein de l’organisation. En entrevue, la présidente de la FFQ, Gabrielle Bouchard, reconnaît que ces deux débats risquent d’être houleux et que quelques maillons pourraient quitter l’organisation. "Pour nous, il n’est pas question d’être membre d’une fédération pro-travail du sexe", tranche Jennie-Laure Sully, organisatrice communautaire à la CLES, qui rappelle que l’effectif de la FFQ s’était déjà effrité en janvier lorsque la Fédération avait dénoncé publiquement la fermeture de salons de massage érotiques à Laval. "La FFQ semble oublier que l’âge moyen d’entrée dans l’industrie du sexe au Canada est de 14 ans", lance Mme Sully, visiblement indignée. La FFQ erre en s’accrochant à "des concepts et des théories" qui ne sont pas ancrés dans le réel.

. BBC News Afrique - Sahle-Work Zewde devient la première femme présidente d’Ethiopie
Diplomate expérimentée, Mme Sahle-Work devient la première femme présidente d’Éthiopie et la seule femme africaine chef d’État en exercice. Son élection à ce poste intervient une semaine que le Premier ministre Abiy Ahmed a formé un gouvernement dont la moitié des postes sont occupés par des femmes. Dans son discours après son élection, la présidente Sahle-Work a parlé de l’importance du maintien de la paix. Elle a été élue suite à la démission inattendue de son prédécesseur, Mulatu Teshome. Le chef d’état-major du Premier ministre, Fitsum Arega, a tweeté que "la nomination d’une femme à la tête de l’État établit non seulement une norme pour l’avenir, mais booste aussi les femmes en tant que décideurs dans la vie publique". Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed avait nommé, plus tôt en octobre, Aisha Mohammed la première femme ministre de la défense du pays dans son nouveau cabinet.

. Le Devoir - Les travailleuses de la santé et la violence organisationnelle
Les infirmières auxiliaires, infirmières et inhalothérapeutes prodiguent actuellement des soins dans des conditions de travail inacceptables : surcharge de travail, manque de personnel, augmentation du nombre de patients, manque de matériel, équipe instable, absence non remplacée, complexité des soins et temps supplémentaire obligatoire (TSO). Les professionnelles en soins sont sans contredit les travailleuses les plus qualifiées qui soient à subir autant de violence. Même en faisant abstraction de l’intensité de facto du milieu de la santé, il n’existe aucune comparaison possible. Aucune profession n’est subordonnée à un système aussi violent que celle d’infirmière. Or, malgré les nombreuses dénonciations et demandes constamment rapportées aux gestionnaires des CISSS et CIUSSS, les professionnelles en soins sont systématiquement ignorées. De la chef d’unité au premier ministre, elles sont méprisées par ceux qui les dominent. Les professionnelles en soins subissent au quotidien plusieurs formes de violence. Par exemple, de nombreuses travailleuses enceintes, infirmières auxiliaires, se voient contraintes d’effectuer des tâches dangereuses pour leur grossesse.

. Radio-Canada - Les femmes et Trump : genèse d’une révolution politique
L’élection de Donald Trump à la Maison-Blanche en novembre 2016 a été reçue comme une gifle par des millions d’Américaines. Deux ans plus tard, des femmes décident de se lancer en politique, surtout chez les démocrates, la plupart souhaitant freiner les républicains de M. Trump. Cette année, 197 démocrates et 59 républicaines visent un siège au Congrès aux élections de mi-mandat du 6 novembre prochain. Un record. Jamais autant de femmes ne se sont impliquées en politique sur la scène nationale. Au quartier général des démocrates, la fébrilité est palpable. Plusieurs des bénévoles présentes en sont à leur première expérience de porte-à-porte. Ici, on ne décolère pas contre Donald Trump. Toutes les femmes à qui nous avons parlé sont encore outrées de son élection à la Maison-Blanche. Chez les femmes républicaines, le style, le langage et les manières du président dérangent beaucoup moins.

. Le Devoir - La musique des femmes
Dimanche après-midi, je suis allée écouter le concert "Portraits de femmes" à la Maison symphonique. Sous la baguette de Jean-Marie Zeitouni, l’orchestre I Musici s’alliait au choeur de chambre Schulich, à six chanteuses : sopranos et mezzo-sopranos, ainsi qu’à à la comédienne Anne-Marie Cadieux lisant des extraits de poèmes ou de lettres ; tous et toutes à l’unisson pour une ode au féminin en plusieurs fragments de mosaïque. Certains domaines semblent destinés d’office à la chaire du dieu omnipotent. Créer la grande musique, diriger un orchestre demeurent très majoritairement des chasses gardées de compositeurs et de maestros, à haute charge symbolique. Investir ces sphères relève du cri de libération féminin. D’où ce parfum de mélancolie dimanche devant le faible nombre de compositrices à s’être imposées à travers les âges ou à se voir du moins interprétées à ce concert. Ainsi le spectacle appelait-il en renfort Mozart, Respighi, Tchaïkovski, Debussy, Poulenc, Haendel, Berlioz, Strauss et Britten pour se nourrir de morceaux inspirés par des femmes plus souvent qu’écrits par elles. Elles étaient là quand même… Venu du XIIe siècle, le chant liturgique O Frondes Virga de Hilldegarde von Bingen, grande poète et musicienne mystique allemande, par la voix des chanteuses en marche ouvrait le concert.

. Global Voices - Júlia Lopes de Almeida, auteur à succès du XIXe siècle, mais absente de l’Académie Brésilienne des Lettres parce qu’elle était une femme
Dans le Brésil de la seconde moitié du XIXe siècle, Júlia Lopes de Almeida faisait figure d’exception : une femme écrivain qui vivait de sa plume. Mère de famille, mariée au poète portugais Filinto de Almeida, elle fut l’une des premières romancières du Brésil. En tant qu’intellectuelle qui défendait l’abolitionnisme, assumait des positions féministes et avait beaucoup de succès auprès du grand public, elle participa à la création de l’Académie Brésilienne des Lettres (ABL). Tout cela pour voir son nom rejeté, quand il s’est agi d’intégrer l’Institution, du simple fait d’être une femme. L’histoire de la plus grande absence des 121 ans de l’ABL fut découverte, par hasard, au cours d’une recherche menée en 2015. Au milieu de son doctorat en Études brésiliennes à l’Université de São Paulo (USP), Michele Fanini a retrouvé, oubliés dans une archive, 12 textes signés de Júlia. Elle raconte que, même si le nom de l’écrivaine figurait dans l’une des premières listes des fondateurs de l’Académie, il a été ensuite effacé de l’Histoire. Qui était Júlia Lopes de Almeida ?

. La Presse - #ELLESAUSSI
Le 14 octobre dernier, quatre députées de différents partis se réunissaient pour affirmer leur soutien aux femmes victimes de violence, lors d’un événement qui marquait la première année de #moiaussi, à Montréal : Véronique Hivon (PQ), Lise Lavallée (CAQ), Hélène David (PLQ) et Ruba Ghazal (QS). À l’ère de #moiaussi, le manque criant de ressources dans les maisons d’hébergement paraissent particulièrement anachroniques. Et ils traduisent là une épreuve de la réalité pour la parité : si des femmes réussissent à se faire élire et à intégrer une "élite" politique, que feront-elles pour celles qui n’en font pas partie ? Pourront-elles travailler encore plus à améliorer les conditions de vie, voire de "survie", des femmes de la marge ? La Fédération des maisons d’hébergement a tenté d’obtenir un rendez-vous avec François Legault, pendant la campagne électorale, sans succès. Dans sa volonté de réduire les dépenses de l’État, il sera intéressant de voir ce que le gouvernement de la CAQ considère comme des "dépenses". Logiquement, on pourrait penser que c’est sur les épaules des députées caquistes que reposera cette délicate tâche : démontrer l’urgence du dossier des manques de ressources pour les femmes victimes de violence. Après la sortie des quatre députées, mentionnée plus haut, pourrait-on espérer que cette tâche soit partagée ?

. Huffington Post France - La GPA est une violence faite aux femmes et une marchandisation des êtres humains
L’enquête d’Eliette Abécassis sur la gestation pour autrui vient à point nommé, dans un contexte où plus les violences faites aux femmes sont dénoncées (par les militantes pour les droits des femmes), plus elles s’intensifient, en raison de résistances patriarcales durablement ancrées (surtout concernant l’utilisation sexuelle et reproductive des femmes), confortées à présent par les usages sexistes des développements technologiques. Or, c’est bien de violence à l’encontre des femmes qu’il s’agit dans la GPA, comme le dit l’auteure : "Faire de la grossesse et de l’accouchement un service rémunéré est la plus formidable violence faite aux femmes depuis l’époque de l’esclavage". L’argumentaire impeccable, illustré de manière nuancée, donne à comprendre les artifices de langage qui rendent acceptable une pratique indigne. Cette "mystification du langage" efface la référence à l’humanité de la femme et à son statut de mère, et vise à rendre invisible l’aspect marchand des transactions contractuelles (vente de gamètes, d’ovocytes, de lait maternel) et des sélections eugénistes (QI, statut social, diplôme etc. de la vendeuse d’ovocytes, sexe de l’enfant, etc.) sur lesquelles la GPA repose.

. La Gazette des femmes - 5 questions sur l’égalité à Pauline Marois
De sa collaboration à la mise sur pied de l’Association coopérative d’économie familiale de l’Outaouais en 1970 à son rôle de première (et seule) femme première ministre du Québec de 2012 à 2014, le parcours de Pauline Marois impressionne. Sa trajectoire est jalonnée d’actions et de contributions au mouvement des Québécoises : plusieurs responsabilités à la Condition féminine, trésorière à la Fédération des femmes du Québec, plus d’une fois ministre de la Famille et de l’Enfance… Et les questions d’égalité ne manquent pas de la passionner encore aujourd’hui ! Question - Un moment-clé dans votre vie personnelle, dans votre carrière, où vous avez pris conscience que l’égalité n’était pas réellement atteinte ? Pauline Marois : "C’est quand je me suis présentée à la chefferie de mon parti en 1985, et tout au long de ma carrière à partir de là. C’est le double standard, le regard différent que l’on pose sur une femme. On est prêt à accepter qu’elle soit notre collègue, mais qu’elle soit notre chef, notre boss comme on dit en bon québécois, c’est moins évident. Le regard que l’on porte sur les femmes est différent de celui que l’on pose sur les hommes. On nous regarde sous l’angle de notre allure, de notre coiffure, de ce que l’on met comme vêtements, etc. Ce double standard a été un choc pour moi et il continue d’en être un."

. Châtelaine - Les fées ont soif en 8 mots-clés
Les fées ont soif est montée pour la première fois en 1978 à Montréal. La pièce, qui clame la soif de liberté des femmes emprisonnée dans les carcans du patriarcat et de la religion, fait scandale et polémique. "Cette pièce est une prise de conscience des violences faites aux femmes, avance la comédienne Bénédicte Décary, qui interprète Madeleine. Une se fait battre, l’autre se fait violer, tandis que la Vierge ne doit pas déroger de son rôle de femme parfaite. On se rend compte que tout cela existe encore aujourd’hui, surtout dans la foulée du mouvement #MoiAussi." Suffit de penser à l’excision des jeunes filles dans certains coins de la planète pour comprendre que la violence contre les femmes prend toujours de multiples et vicieuses formes, selon l’écrivaine Denise Boucher. "Ça arrive partout, tout le temps, même ici, au Québec", renchérit-elle. En 1978, contestée devant les tribunaux par les Jeunes Canadiens pour une civilisation chrétienne – un mouvement catholique fondamentaliste originaire du Brésil - c’est l’intervention d’une femme juge, Gabrielle Vallée, qui a eu raison des arguments du groupuscule, relate Denise Boucher. "Elle a posé une seule question à ses avocats : “Qui représentez-vous ?” Ils ont répondu : “Jésus-Christ et la Sainte Vierge.” La magistrate leur a alors demandé s’ils avaient un mandat. Devant leur réponse négative, elle a renvoyé tout le monde à la maison. Soit-elle bénie entre toutes les femmes !"

. Slate France - IVG : le calvaire des femmes monégasques
À l’origine de ce blocage, l’article 9 de la Constitution monégasque de 1962 : "La religion catholique, apostolique et romaine est religion d’État." Cette simple mention exclut la possibilité d’autoriser l’IVG à Monaco. Si la loi initiale de 1967 qui interdisait complètement cet acte a été modifiée en 2009, pour dépénaliser l’avortement dans les cas de viol, de danger pour la santé de la mère ou de l’enfant, les femmes ayant recours à une IVG sont passibles d’une peine d’emprisonnement de six mois à trois ans, ainsi que d’une amende de 9.000 à 18.000 euros. De même, "quiconque, par quelque moyen que ce soit, aura procuré ou tenté de procurer l’avortement à une femme enceinte" risque la même amende, et un à cinq ans de prison. Lorsqu’il est question d’avortement à Monaco, les discussions virent au vinaigre. Les politiques défendant la Constitution monégasque allèguent que dépénaliser l’IVG reviendrait à remettre en question l’État lui-même.

. L’Express - IVG : en Argentine, les femmes ne renoncent pas
Quelque 50 000 participantes ont fait le déplacement dans la petite ville de Trelew, à 1 400 kilomètres de Buenos Aires, du 13 au 15 octobre, pour la Rencontre nationale des femmes argentines. Particularité de cette 33e édition, dans la bourgade de Patagonie, la présence de groupes de collégiennes et lycéennes, parfois venues avec leurs mères ou leurs enseignantes - une manière de saluer l’engagement inédit des adolescentes dans la campagne en faveur de l’avortement légal, sans risque et gratuit jusqu’à quatorze semaines de gestation. Ces réunions annuelles sont à l’origine d’un projet de loi sur le sujet, largement débattu cette année par les élus, comme dans les médias et au sein de la population. Adopté par la chambre basse du Parlement en juin, le texte a finalement été rejeté par le Sénat, deux mois plus tard, par 38 voix contre et 31. C’est la septième fois que ce projet, rédigé en 2006 par un collectif d’ONG, était présenté devant le Congrès.

. La Presse - Inconduite sexuelle : Juripop lance un guichet pour le milieu culturel
Un an après l’éclatement du mouvement #moiaussi, la clinique juridique Juripop lance officiellement cette semaine L’Aparté : un guichet unique, confidentiel et gratuit destiné aux artisans du milieu culturel qui sont victimes de harcèlement ou d’inconduite sexuelle. La mise sur pied de L’Aparté découle principalement du regroupement des femmes "victimes de Gilbert Rozon", les "Courageuses". L’Aparté est destiné aux artisans culturels de 44 associations ou regroupements professionnels du Québec qui ont récemment adopté un code de conduite commun, dont l’ADISQ, le Regroupement québécois de la danse ou l’Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ). Un figurant dans un film ou un bénévole dans un festival de musique peut aussi y avoir recours. En mars dernier, rappelons que Québec a annoncé l’attribution de 900 000$ sur trois ans pour lutter contre l’inconduite sexuelle dans le milieu de la culture. Lancé en juillet dernier, le guichet actuellement en rodage baptisé L’Aparté répond déjà à un grand besoin. Une vingtaine de personnes, dont six hommes, sont "accompagnées" par l’avocate Virginie Maloney, qui coordonne L’Aparté. Il y a des cas d’agressions sexuelles, d’intimidation et de harcèlement psychologique. Pour des faits du passé, mais aussi très récents. Un appel reçu un lundi rapportait des faits survenus le week-end précédent.

. Maroc diplomatique - Les femmes africaines exposent à Toronto leurs ambitions entrepreneuriales au Canada
Les femmes africaines ont exposé, samedi à Toronto, leurs ambitions entrepreneuriales au Canada lors de la première Conférence des femmes entrepreneurs canadiennes-africaines (CAWEC). Organisée par l’Association marocaine de Toronto, la première édition de cette conférence annuelle a été l’occasion pour la diaspora africaine d’écouter les femmes qui réussissent afin de s’inspirer de leurs expériences. Ce forum, dédié aux femmes professionnelles, tient à honorer le Maroc en tant que pays hôte de cette édition 2018. Il a pour mission de fournir des opportunités aux femmes d’affaires de tous les niveaux professionnels de réseauter, créer des contacts d’affaires et développer des compétences de leadership dans un environnement favorable.

. Russia Beyond - À quoi ressemblait le premier établissement d’enseignement supérieur féminin de Russie
À la fin du XIXe siècle, les femmes russes rêvaient d’avoir accès à l’enseignement supérieur. Comme c’était impossible dans leur pays, beaucoup se sont rendues à l’étranger. En outre, le nombre des écoles rurales était en augmentation constante alors que celui des enseignants masculins était insuffisant. L’empereur Alexandre II, opposé à l’éducation des femmes, était cependant convaincu de la nécessité de créer pour le "sexe faible" une institution de type universitaire. Des cours supérieurs féminins ont ouvert à Saint-Pétersbourg en septembre 1878. Leur premier directeur était le professeur et neveu de décembriste Konstantin Bestoujev-Rioumine. Nadejda Guernet fut la première à avoir achevé le cursus, et y est ensuite devenue enseignante. Guernet est également devenue la deuxième femme mathématicienne de Russie à obtenir un doctorat. À bien des égards, l’apparition des cours était le mérite de la militante publique Nadejda Stassova, qui a dirigé le mouvement des femmes en Russie et a même permis aux femmes de la noblesse de gagner leur vie. C’était une idole et un exemple à suivre pour de nombreuses étudiantes. En 1870, elle a inauguré les premières conférences publiques communes pour hommes et femmes à Saint-Pétersbourg - les cours Vladimir.

. Le Point - Violences sur mineurs en France : des personnalités montent au créneau
Des personnalités de tous horizons signent dans le JDD une pétition adressée au président de la République et assortie de propositions pour faire de la protection de l’enfance une "grande cause nationale". Les signataires rappellent qu’en France, "chaque semaine, deux enfants meurent sous les coups et les tortures" et que "73 000 cas de violences sur mineurs sont identifiés par les forces de police chaque année, soit 200 par jour". En France, poursuit le texte, "7 000 viols de mineurs sont officiellement recensés chaque année, soit presque 20 par jour" et "la moitié des victimes de viols et d’agressions sexuelles ont moins de 12 ans. Seulement 2% des cas donnent lieu à une condamnation." Or, estiment les signataires de la pétition, "la loi dite Schiappa sur les violences sexuelles, votée le 31 juillet dernier, n’y changera rien". "Face aux lacunes de notre dispositif de protection de l’enfance, face à l’indifférence des pouvoirs publics vis-à-vis de ces drames", ils proposent 19 mesures.

. Le Devoir - Le public et les dignitaires font leurs adieux à l’ex-ministre Lise Payette
Flavie Payette-Renouf, la petite-fille de Lise Payette, a déclaré : "Vous savez, il m’a fallu plusieurs années avant de comprendre qu’au-delà de cette mamie que j’aimais tant, il y avait Lise Payette, cette femme déterminée, fonceuse, passionnée et parfois entêtée." L’ancienne première ministre Pauline Marois était très émue en rendant hommage à celle qui fut sa patronne, et qu’elle a toujours tenu à appeler "Mme Payette". "Aujourd’hui, chère Mme Payette, au moment de vous dire au revoir, j’ai le goût pour la première fois, de vous appeler Lise et de vous dire un immense merci", a déclaré Mme Marois, la voix étreinte par l’émotion. C’est le premier ministre François Legault qui a été le premier à prendre la parole. "Si je suis féministe, aujourd’hui, c’est beaucoup à cause de Mme Payette", a déclaré le premier ministre François Legault, se disant fier d’avoir respecté la promesse qu’il lui avait faite, soit de constituer un conseil des ministres paritaire. Voir la galerie de photos à la signature du registre.

. Voir - Consentement. La baladodiffusion
Alors que la pièce Consentement sera présentée sur la scène du théâtre Duceppe, voici une série de 6 balados qui explore la notion du consentement sexuel. Ensemble, nous plongerons au cœur du débat entourant les agressions sexuelles et nous réfléchirons à notre système de justice. Une création de Karima Brikh en collaboration avec Antoine Bordeleau. Consentement est une coproduction de VOIR et du Théâtre Duceppe. Dans ce deuxième épisode, on vous propose une incursion dans notre système de justice. Selon le code criminel canadien : qu’est-ce qu’une agression sexuelle ? Comment définir juridiquement le consentement sexuel ? On démystifiera aussi ce qui se passe au poste de police lorsqu’une victime d’agression sexuelle décide de porter plainte. Dans cet épisode, l’avocat criminaliste Me Félix-Antoine T. Doyon démêlera plusieurs notions juridiques en lien avec les agressions sexuelles. Le mot d’ordre : prudence, prudence, prudence…

. Discernement - Le retour des sophismes contre la laïcité
L’année 2013 a été marquée par les débats sur la laïcité, en raison du projet de charte du Parti québécois, qui formait alors un gouvernement minoritaire. À l’époque, j’avais noté une série de sophismes qui revenaient constamment chez les opposants à la charte, aussi bien sur les réseaux sociaux que dans les médias traditionnels. Sans surprise, ces sophismes reviennent aujourd’hui en force avec le projet du nouveau gouvernement caquiste d’établir la laïcité au Québec. Le faux dilemme consiste à prétendre qu’il n’y a que deux alternatives et que comme l’une des deux est inacceptable, on doit se ranger à l’autre. La caricature consiste à déformer la position adverse, de façon à la faire paraître insoutenable. Le procès d’intention consiste à prêter à des gens des intentions inavouables, qui ne peuvent pas être prouvées. Une autre caricature, dans laquelle on répond à ce que l’autre n’a pas dit. J’ajouterai qu’on retrouve aussi de nombreux sophismes d’argumentum ad hominem, c’est-à-dire qu’on injurie les promoteurs de la laïcité. On les traite notamment d’intolérants, de xénophobes, même de nazis, ce qu’on pourrait considérer comme un sixième sophisme : la fausse analogie. Signez cette lettre d’appui à la laicité. Lire aussi : "Signe religieux ou patrimoine culturel ?"

. Loop Haïti - Pour ne plus violer nos femmes, nos filles ainsi que nos lois
Les droits des femmes sont aussi des droits de l’homme ou du moins des droits humains. Cependant, quand le taux de viol augmente à travers le pays le nombre d’agresseurs condamné diminue. Alors qu’Haïti s’apprête à célébrer la Journée Internationale pour l’élimination de la violence contre les femmes le 25 novembre prochain, 28% des femmes de 15-49 ans sont victimes de violences physiques ; 50% en sont sorties avec des blessures ; 29% des violences émotionnelles ; plus de 425 de violences sexuelles (dont 32 sont perpétrés sur des mineurs) selon l’EMMUS IV. Une situation qui embarrasse les droits humains, souvent coincés entre le marteau de la justice et le clou de l’impunité. Mettre fin aux violences faites aux femmes et punir les agresseurs est l’un des premiers pas à faire si on aspire à vivre réellement dans une société où l’on respecte les droits humains. "La lenteur et l’impunité qui caractérisent le système judiciaire haïtien représente un véritable blocage pour son avancement", regrette la professeure de droit pénale des mineurs, Mme Norah Jean François, également juge conseillère à la défense sociale à la cour d’appel de Port-au-Prince depuis 2002.

. Libération - Rendons le féminin à la langue française
Le français était bien plus égalitaire au Moyen Age qu’aujourd’hui. La masculinisation à marche forcée n’a eu lieu qu’au XVIIe siècle, comme le montre un essai captivant de l’universitaire Eliane Viennot. Le résultat de ce "petit précis historique et pratique" est si passionnant que je m’engage à rembourser celui ou celle qui n’apprend pas quelque chose à chaque page. Le livre est divisé en trois parties. Les deux premières ("La langue française n’a pas besoin d’être féminisée" et "La masculinisation du français") dressent un constat ahurissant pour les profanes, dont je suis : dès le Moyen Age, la langue française disposait de tout l’arsenal nécessaire, grammaire et vocabulaire, pour exprimer très équitablement le féminin et le masculin. Soit par recours à des mots épicènes (commun aux deux genres comme enfant, mécène, ministre…), soit que les noms de métiers ou d’activités, par exemple, existent déjà au féminin : archière, cervoisière, coffrière, ferronne, heaulmière, mairesse, maréchale, portière, jongleresse, chevaleresse, moinesse, doctoresse, chirurgienne, et bien sûr médecine. Même le bourreau avait son équivalent, la bourrelle ! Une ambassadrice était une "dame envoyée en ambassade" - et non la femme d’un ambassadeur, acception inventée sous on ne sait quel prétexte par l’Académie.

. Le Devoir - La parité une fois pour toutes
Un résultat de 42,4% de femmes élues à l’Assemblée nationale du Québec, le 1er octobre dernier, c’est sans conteste une victoire. Un Conseil des ministres paritaire, comme vient de l’annoncer le premier ministre, c’est un motif de réjouissance. Il faut le reconnaître et le célébrer. Mais ne nous y trompons pas. Cela ne s’est pas fait tout seul. La société québécoise était mûre pour ce changement, et les nombreux partenaires de la parité l’ont rendue possible. À force de mobilisations, de prise de parole, de pressions, de revendications, de détermination. L’année qui a précédé l’élection a été particulièrement riche en actions de toute nature qui ont préparé le terrain pour une avancée aussi concluante. Les avancées en matière d’égalité des femmes dans une société comme la nôtre ne sont pas à l’abri des reculs. La partie n’est pas gagnée à tout jamais. Sans l’adoption d’une loi sur la parité, on risque de laisser le champ libre au bon vieux principe de la discrimination systémique.

. Slate France - Pourquoi le langage du sexe est-il si souvent celui de la destruction ?
Nous savons tous ce que veut dire "niquer quelqu’un" : qu’il y a d’un côté la personne gagnante, jouisseuse triomphante qui a dominé l’autre, et de l’autre la personne vaincue, qui s’est laissée avoir et soumettre, par naïveté ou par faiblesse. Combien de mots du sexe sont-ils ainsi synonymes de violence, d’humiliation et de destruction ? Les termes et expressions décrivant l’acte sexuel sont employées pour signifier le conflit et la victoire de l’un sur l’autre. Le phallus est cet instrument d’asservissement et de destruction également suggéré dans tous ces mots que nous choisissons pour imager l’acte sexuel : "pilonner", "piner", "déchirer", "défoncer", "casser les pattes arrière". Le sexe serait ce chantier où fend à tout-va le pénis marteau-piqueur, comme dans l’iconique clip de "Satisfaction" de Benny Benassi. Ce langage problématique est l’une des manifestations d’une croyance ancienne selon laquelle sexe et violence seraient inéluctablement liées.

. Libération - #MeToo : des retours de bâton possibles mais un tournant pour les femmes
Aujourd’hui, je crois que c’est dans le prolongement de ce mouvement-là, avec un pas de plus vers l’intimité. Ces paroles de femmes qui ont surgi, ces plaintes qui se sont amplifiées de manière considérable, révèlent le comportement des hommes, le fait qu’il y a souvent une forme de pouvoir. Ce sont les hommes qui ont le pouvoir dans les médias, en politique, en religion, et qui exercent en même temps ce pouvoir sur le corps des femmes. #MeToo a des conséquences au premier niveau, sur la vie des femmes elles-mêmes, mais aussi par ce qu’il révèle de l’exercice du pouvoir dans nos sociétés. Ce n’est pas exclu non plus qu’il y ait une sorte de retour en arrière. À chaque fois qu’on donne un droit aux femmes, il y a une peur d’une frange non négligeable de la société, masculine et féminine, pour dire "l’équilibre va être remis en question". Je ne pense pas du tout que #MeToo ait été trop loin, mais il est possible que ça ait eu un effet : les hommes se posent des questions sur eux-mêmes, sur leur propre identité.

. La Presse - Cabinet Legault : des "visages neufs" à la tête du Québec
Le "450" prend les commandes. Seize des vingt-six ministres du gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) proviennent de la couronne nord et de la rive sud de Montréal. Un cabinet qui aura une "préoccupation sincère" pour les changements climatiques, a promis pour la première fois le nouveau premier ministre, François Legault. M. Legault, 61 ans, est devenu le 32e premier ministre de l’histoire du Québec lors d’une cérémonie solennelle à l’Assemblée nationale, jeudi. À cette occasion, il a dévoilé un cabinet paritaire, composé de 13 hommes et de 13 femmes. "Ce gouvernement, c’est votre gouvernement, a-t-il déclaré. Ce Conseil des ministres, il est à votre service. On va travailler de toutes nos forces, avec tout notre coeur pour vous autres, mais on va avoir besoin de vous. Si on est des millions à pousser dans la même direction, tout est possible." Le gouvernement aura trois grandes priorités : l’éducation, la santé et l’économie. Ensuite, M. Legault a ajouté l’environnement. Lire aussi : La liste complète du Conseil des ministres.

. Les Terriennes - Au Québec : un nouveau gouvernement paritaire et une assemblée nationale en zone de parité
13 femmes ministres, 13 hommes ministres : François Legault, le nouveau Premier ministre du Québec, a tenu sa promesse de présenter un gouvernement paritaire. En parallèle, la nouvelle Assemblée nationale, issue du scrutin du premier octobre, compte 53 femmes sur les 125 députés, soit une représentation de 42%, zone de parité historique. Bel exemple au Québec. "D’abord, c’est un conseil de ministres paritaire, a déclaré avec fierté François Legault lors de la présentation de son nouveau gouvernement. Ces femmes nommées ministres sont des femmes de grande qualité, de grande compétence, et ce conseil des ministres reflète une valeur fondamentale du Québec, soit l’égalité entre les hommes et les femmes".

. Le Devoir - Un Conseil des ministres sous le signe de "l’ouverture" pour la CAQ
Le 32e premier ministre du Québec, François Legault, a dévoilé jeudi un Conseil des ministres doté d’une "équipe économique de rêve", à qui il commande de tout faire pour obtenir "l’adhésion du plus grand nombre" à commencer par les membres de la fonction publique afin d’obtenir des "résultats". Même s’il compte de nombreux entrepreneurs et gestionnaires, la « marque de commerce » du gouvernement caquiste sera "la proximité, l’humanité et l’ouverture", a indiqué l’ex-homme d’affaires, élevé à la plus haute fonction politique du Québec. "Ce gouvernement, c’est votre gouvernement. Ce Conseil des ministres, il est à votre service", a-t-il déclaré après avoir ouvert la porte du gouvernement à 26 personnes — 13 hommes et 13 femmes. "J’aime les Québécois. Et, pour répondre à un homme qui m’a inspiré toute ma vie, j’ai la conviction profonde que, oui, on forme quelque chose comme un grand peuple", a-t-il ajouté, citant son prédécesseur René Lévesque.

. La Presse - Assemblée nationale du Québec. Le bonus parité
Plus de 50 ans après Claire Kirkland-Casgrain, première femme députée à faire son entrée à l’Assemblée nationale, il y a quelque chose d’enthousiasmant dans le fait de voir un nombre record d’élues marcher sur ses pas. Quelque chose qui pourrait nous faire croire que rien ne sert de légiférer en matière de parité au Parlement. Il suffirait de suivre la marche du temps et de s’en remettre à la bonne volonté des partis politiques. Si on peut se réjouir des efforts des partis qui ont rendu possible cette percée féminine, s’il faut aussi saluer l’engagement de François Legault à nommer aujourd’hui un Conseil des ministres paritaire, on aurait tort de penser que la parité va désormais de soi. Atteindre la parité, c’est bien. La pérenniser, c’est mieux. Comment y arriver ? J’aime bien la proposition d’un bonus parité formulée par le Comité des femmes de l’Amicale des anciens parlementaires du Québec. La loi qu’elles proposent pour garantir un Parlement paritaire accorderait une récompense financière aux partis qui feraient élire au moins 40% de femmes.

. Le Devoir - Abus sexuels : une deuxième action collective sera autorisée contre les Clercs de Saint-Viateur
Une deuxième action collective sera intentée contre les Clercs de Saint-Viateur. Au palais de justice de Montréal, jeudi matin, Me François-David Paré, qui représente les Clercs de Saint-Viateur, a annoncé que la congrégation religieuse ne s’oppose plus au recours. La juge Chantal Lamarche de la Cour supérieure a donc déclaré qu’elle autoriserait l’action collective. Son jugement écrit sera rendu dans les prochaines semaines. Toute personne ayant subi une agression sexuelle aux mains d’un religieux ou d’un laïc qui travaillait pour la Congrégation des Clercs de Saint-Viateur, de 1950 à aujourd’hui, peut participer à l’action collective. Quelque 80 victimes se sont déjà manifestées. Une vingtaine d’agresseurs ont été identifiés jusqu’à maintenant. L’action collective est menée au nom de Brian Ford, un policier de 49 ans, qui agit à titre de demandeur.

. Radio-Canada - "Ça m’a brisé le cœur" : le combat d’une femme mohawk contre sa propre communauté
Waneek Horn-Miller, fière Mohawk qui a grandi dans le territoire de Kahnawake, situé au sud de Montréal, a représenté le Canada aux Jeux olympiques et n’avait que 14 ans lorsqu’elle s’est jointe à l’occupation d’Oka, en 1990. Elle n’aurait toutefois jamais pensé qu’elle aurait un jour à se battre contre sa propre communauté. À Kahnawake, un règlement en vigueur depuis 1981 interdit aux couples mixtes (Autochtone avec non-Autochtone) de vivre sur le territoire. Or, Mme Horn-Miller est mariée à un non-Autochtone, Keith Morgan, judoka. Au cours de sa première grossesse, Mme Horn-Miller ressent le besoin de retourner à Kahnawake pour élever ses enfants dans sa culture. Elle entreprend donc d’y construire une maison, mais les choses ne se passent pas comme prévu. "La communauté a réagi très négativement. Je ne m’attendais pas à ça", se souvient-elle. Mme Horn-Miller et les 16 autres plaignants se sont battus jusqu’à la Cour supérieure du Québec. Dans un jugement rendu le 1er mai dernier, le juge Thomas Davis a suspendu le règlement interne du conseil de bande, arguant notamment qu’il porte atteinte à l’égalité fondée sur le statut social et qu’il enfreint la Charte canadienne des droits et libertés.

. Le Conseil des femmes francophones de Belgique - L’homme le plus pauvre de Wallonie est TOUJOURS une femme
Cette phrase-choc trouve son origine dans le constat alarmant dressé en 2010 par la Fédération des CPAS de Wallonie. En cette Journée Internationale pour l’élimination de la pauvreté, le Conseil des Femmes Francophones de Belgique veut une fois de plus réagir, car force est de constater que la situation économique des femmes s’est encore aggravée depuis. L’infériorisation des femmes sur le marché du travail – entre flexibilité accrue, inégalités salariales et temps partiels – a des conséquences négatives durables sur leur autonomisation financière et, bien entendu, en fin de parcours, sur le montant de leur pension. Si l’on regarde les profils des personnes qui doivent recourir aux revenus de remplacement, qu’il s’agisse des allocations de chômage et d’invalidité ou de revenus d’intégration, les femmes sont surreprésentées et constituent donc un groupe à risques de précarisation. Il en va de même pour une catégorie aussi invisible qu’inadmissible dans un pays comme le nôtre, la case "inconnu" de la sécurité sociale.

. TVA Nouvelles - L’hommage national à Lise Payette aura lieu samedi
La cérémonie aura lieu à 15 h en présence des membres de la famille et des dignitaires au cinéma Impérial, au centre-ville de Montréal. Des places en nombre limité seront disponibles pour le public. Les personnes qui le désirent pourront également offrir leurs condoléances à la famille et signer le registre de condoléances de 8 h 30 à 12 h, à l’hôtel de ville de Montréal. L’annonce du décès de l’ancienne ministre péquiste, auteure et animatrice avait provoqué une onde de choc et suscité beaucoup de commentaires élogieux de la classe politique et de personnalités publiques. Dès lors, le premier ministre Philippe Couillard avait confirmé qu’elle aurait droit à un hommage national. Mme Payette s’est éteinte chez elle, le 5 septembre dernier, à l’âge de 87 ans. Elle a été inhumée jeudi dernier au cimetière Côte-des-Neiges dans la plus stricte intimité comme elle le souhaitait, a indiqué sa famille, vendredi.

. Euronews - Candidates et électrices galvanisées : l’Amérique vit son "année de la femme"
Mobilisées pour ou contre Donald Trump, portées par le mouvement #MeToo ou divisées par le douloureux processus de confirmation à la Cour suprême du juge Kavanaugh, les électrices joueront un rôle crucial lors des scrutins parlementaires du 6 novembre aux États-Unis, où se présentent un nombre record de candidates. "Il y a encore trois ans, je n’étais qu’électrice, maintenant je suis une électrice qui organise aussi des appels pour inciter à voter et qui fait du porte-à-porte. Tout ça, je ne le faisais pas avant Trump", confie à l’AFP Barbra Bearden, 37 ans. Consultante dans le développement international à Washington, cette votante démocrate s’est portée volontaire pour organiser chez elle un centre d’appels pour encourager les femmes à travers le pays à voter. L’initiative, "Call your sister", a été lancée par les organisatrices de la marche des femmes, qui avait rassemblé plus d’un million de personnes aux Etats-Unis après l’investiture de Donald Trump en janvier 2017.

. Le Figaro - Une "ode au viol" écrite par des étudiants suscite la polémique à Caen
Plusieurs chansons paillardes d’une violence rare envers femmes ont été partagées par des étudiants d’une école d’ingénieurs caennaise. Certaines d’entre elles sont des incitations au viol ou à la pédophilie. Les paroles sont d’une violence inouïe. Elles incitent sous couvert d’humour au viol, à la pédophilie, à la violence et au machisme. Les étudiants de l’École nationale supérieure d’ingénieurs (Ensi) de Caen ont distribué en début d’année un carnet de chants où figurent des propos qui restent habituellement entre les murs de l’école. Mais cette année des étudiantes brésiliennes, en échange à Caen, se sont fait traduire ces paroles et ont décidé de les exhumer sur internet. Ces étudiantes brésiliennes, outrées, sont montées au créneau en allant voir la direction de l’école. La direction les a d’abord rembarrées en affirmant qu’ils n’étaient pas responsables vu que c’était une "vieille tradition des élèves".

. Le Devoir - Première victoire de taille pour #MeToo en Inde
Le mouvement citoyen contre le harcèlement sexuel #MeToo a enregistré mercredi sa première victoire de taille en Inde, avec la démission d’un ministre du gouvernement nationaliste hindou mis en cause par une vingtaine de femmes. Vétéran du journalisme devenu un ministre des Affaires étrangères de seconde classe — l’équivalent d’un secrétaire d’État — du gouvernement de Narendra Modi, M.J. Akbar a annoncé mercredi renoncer à ses fonctions pour se défendre à titre personnel des accusations qu’il dément. Réalisateurs, humoristes, journalistes... Plusieurs personnalités indiennes de l’industrie du spectacle et des médias se sont vues accusées publiquement ces derniers jours de comportement inapproprié envers des femmes dans cette société patriarcale. La campagne féministe #MeToo a d’ores et déjà entraîné une série de démissions et d’enquêtes internes dans le géant d’Asie du Sud depuis le début du mois d’octobre, trouvant un écho dans ce pays de 1,25 milliard d’habitants plus d’un an après son apparition aux États-Unis.

. La Presse - Les Canadiens connaissent mal la contribution des femmes dans l’histoire
L’organisme qui nous donne les Minutes du patrimoine soutient que les provinces devraient mieux enseigner aux jeunes Canadiens la contribution des femmes dans notre société, à la lumière des résultats particulièrement accablants d’un petit test de connaissances sur le sujet. Le sondage, réalisé par Ipsos pour le compte d’Historica Canada, a posé une douzaine de questions "vrai ou faux" sur l’histoire des femmes canadiennes. On demandait par exemple de confirmer ou d’infirmer des affirmations comme "Les Canadiens n’ont jamais élu de première ministre fédérale" ou "Margaret Atwood, Alice Munro et Lucy Maud Montgomery figurent parmi les auteurs les plus célèbres du Canada" - deux déclarations vraies. Selon Historica, 55% des répondants ont échoué, et seulement 3% auraient obtenu un "A". Historica révèle par ailleurs que le taux d’échec de son enquête était le plus élevé chez les femmes : 59% des répondantes n’ont pu répondre correctement à la moitié des questions, comparativement à 52% des hommes.

. Slate France - Transition des jeunes trans, quand science et militants divergent
L’article de la chercheuse américaine Lisa Littman, qui examine la possibilité d’un effet de dynamique de groupe pour les jeunes filles s’identifiant comme trans, a suscité l’ire de certains groupes militants. En Amérique du Nord et en Europe, le nombre d’enfants et d’ados consultant des cliniques spécialisées dans les questions de genre a fortement augmenté depuis une dizaine d’années. En Angleterre, le nombre a par exemple été multiplié par cinq en cinq ans. Alors que jusqu’à peu, la majorité des personnes dans ces services cherchaient à faire la transition homme vers femme, le ratio s’est inversé et les femmes sont désormais plus nombreuses à consulter. Selon les spécialistes, une partie de ces nouveaux cas de dysphorie de genre – soit le sentiment d’inadéquation entre son sexe assigné à la naissance et son identité de genre – seraient atypiques : leurs symptômes se manifestent de façon soudaine, sans signes pendant l’enfance. La chercheuse se demande ainsi si certaines questions d’ordre psychologiques ne sont parfois pas trop rapidement interprétés comme de la dysphorie de genre : "Il est important de déterminer quels patients bénéficieraient d’une transition médicale et chirurgicale, quels patients n’en bénéficieraient pas, et dans quels cas cela pourrait être nuisible."

. Le Devoir - Pour la laïcité, et je n’en démordrai pas
Bernard Drainville répond à un éditorial. Un éditorial, par définition, correspond à la position d’un journal. Il faut donc comprendre que l’éditorial de Robert Dutrisac du 13 octobre est la position du Devoir. On peut y lire qu’en déposant la charte des valeurs, le PQ a tenté "d’exploiter les sentiments chauvins et xénophobes d’une frange réactionnaire de la population sous le couvert d’une défense de nobles principes républicains". Rien de moins.
"Chauvins", "xénophobes" : pour Le Devoir, le grand dessein de la charte était donc d’exploiter le sentiment raciste qui traverse une partie de la population québécoise. De là à dire que la charte du PQ était raciste, il n’y a qu’un pas. Le Devoir rejoint ici ceux qui, sur cet enjeu, se posent en tribunal moral du Québec. Dites-moi : est-il possible que pour Le Devoir, la laïcité ne soit que l’affaire des catholiques et des protestants et que certaines minorités religieuses en soient exclues ?

. La WTF - "Pépite Sexiste" : le Twitter qui dégomme le sexisme ordinaire dans la pub
Le compte Twitter "Pépite Sexiste", présent sur Instagram, Facebook, et également sur un site Internet, recense les perles sexistes et autres stéréotypes que l’on retrouve dans la pub et le marketing. On vous prévient, on a parfois l’impression de retomber dans les années 50. Parfois, il vaut mieux en rire qu’en pleurer. C’est tout l’objectif de "Pépite Sexiste". Le but de ce compte ? Pousser les annonceurs à agir de façon éthique en dénonçant le sexisme ordinaire, le marketing genré, les publicités sexistes et l’hypersexualisation des femmes à travers la publicité. Eh oui, il y a du pain sur la planche. Depuis le mois de mars 2018, le compte "Pépite Sexiste", est alimenté quotidiennement et même plusieurs fois par jour. Il faut dire que les exemples de sexisme ordinaire dans la publicité ou le marketing, ça ne manque pas.

. La Presse - Réfugiées : le Canada doit en faire plus, dit Oxfam
Le gouvernement féministe autoproclamé de Justin Trudeau pourrait et devrait faire davantage pour s’attaquer aux problèmes des femmes déplacées par des guerres et des conflits à travers le monde. C’est ce qui ressort d’un nouveau rapport d’Oxfam Canada, qui examine de près la manière avec laquelle le Canada contribue à l’aide humanitaire internationale et les lacunes qui existent en matière de résultats pour les femmes et les filles réfugiées. Le Canada a fait de grands progrès pour faire de l’égalité entre les sexes et du féminisme une priorité clé de ses programmes de politique intérieure et extérieure, mais plus peut être accompli pour aider les femmes touchées de manière disproportionnée dans des crises à travers le monde, indique le rapport. Selon le document, le financement de l’aide internationale du Canada est en décalage par rapport à son ambition d’être un chef de file mondial en matière d’égalité entre les sexes, d’aide féministe et de politique étrangère. L’étude se concentre sur les zones de conflit où les femmes ne reçoivent pas l’aide dont elles ont besoin ou sur lesquelles les efforts visant à améliorer l’égalité des sexes ne sont pas pleinement réalisés.

. The Conversation - Cyberviolence verbale : comment lutter contre ses différentes facettes
La cyberviolence verbale est la forme de violence la plus répandue au sein du web et des réseaux sociaux. Elle prend différentes formes : des insultes qui sont parfois envoyées par salves et qui relèvent du flaming, du roasting et de l’automutilation digitale, notamment chez les plus jeunes. Ces violences peuvent être combattues de différentes manières : par voie juridique, par la modération et par le signalement des contenus discriminants et illicites, par l’éducation des plus jeunes à l’esprit critique, aux médias et à l’information ou encore à l’empathie. L’insulte peut être définie comme un terme impliquant un jugement de valeur négatif, un terme métaphorique, métonymique, ou encore hyperbolique, qui associe une personne à des animaux ou à des objets connotés négativement ou perçus comme dégoûtants. C’est un acte social porteur de conséquences, un acte intentionnel, réalisé en vue de blesser.

. La Presse - Les femmes autochtones victimes de la traite de personnes
La traite des personnes serait étroitement liée à la violence que subissent les femmes et les filles autochtones, reconnaît la police, mais le manque de connaissances permet souvent à ces activités de fleurir sous le nez des policiers. Témoignant lundi aux audiences de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, la commissaire adjointe de la Gendarmerie royale du Canada Joanne Crampton a estimé que les statistiques actuelles sur la traite de personnes sont bien loin de brosser un portrait réaliste de la situation. Mme Crampton a rappelé lundi que la traite des personnes constitue un crime en vertu du Code criminel canadien depuis 2005, mais que depuis lors, la loi a été "extrêmement sous-utilisée" par les forces de l’ordre et le système judiciaire. Elle a par ailleurs noté que s’ils sont signalés, de nombreux cas sont alors classés comme des voies de fait plutôt que du trafic de personne. La commissaire adjointe a souligné la nécessité d’une collaboration étroite entre les divers corps policiers afin de s’occuper adéquatement des cas de traite de personnes.

. La Provence - Santé : les césariennes trop souvent pratiquées selon l’OMS
Demain, saura-t-on encore accompagner l’accouchement naturel ou devra-t-on en passer nécessairement par une intervention chirurgicale ? C’est en filigrane la question que pose une étude de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) relayée par la revue scientifique britannique The Lancet, qui met en garde sur une progression rapide du taux de césariennes dans presque tous les pays de la planète. Le nombre de naissances par césarienne a quasiment doublé dans le monde en quinze ans, de 12% à 21% entre 2000 et 2015, dépassant même 40% dans 15 pays, conduisant les gynécologues à s’interroger sur cette "épidémie", sur laquelle ils se sont penchés de longue date. Alors que l’on estime entre 10 et 15% la proportion de césariennes absolument nécessaires pour des raisons médicales, 60% des 169 pays passés en revue se situent au-dessus de cette fourchette tandis qu’un quart des pays sont en dessous (essentiellement en Afrique), mettant en danger la mère et l’enfant, relève l’étude basée sur les chiffres de l’OMS et de l’Unicef.

. Le Huffington Post - #MoiAussi : les témoignages des survivantes continuent de résonner un an plus tard
Jenny Wright se rappelle avoir fait défiler son fil d’actualité sur Facebook il y a un an afin de trouver « chaque femme » parmi ses amies sur le populaire réseau social qui avait écrit ce simple mot-clic : #MoiAussi. En tant que directrice générale du Conseil du statut de la femme de Saint-Jean, à Terre-Neuve, Mme Wright connaissait déjà les répercussions de la violence sexuelle au Canada. Mais ce n’était pas seulement les militantes qui révélaient avoir été harcelées ou agressées : une foule de femmes issues de toutes les classes sociales et de tous les horizons idéologiques brisaient aussi leur silence. La professeure Jessalynn Keller de l’Université de Calgary a soutenu que le ressac contre #MoiAussi constituait le dernier effort du patriarcat pour écraser un mouvement qui menace son existence. D’après la professeure, les campagnes en ligne comme #MoiAussi ont braqué les projecteurs sur le problème de la violence sexuelle et, avec le temps, elles se traduiront par des changements dans le monde réel. Lire aussi : "Unies pour soutenir les victimes de #MeToo".

. Slate France - Cessez de faire de votre expérience des rapports femmes-hommes une généralité
Quand je vais dans des soirées, on me présente souvent en plaisantant comme "la féministe". J’ai mis du temps à réaliser que le petit sourire qui suit le qualificatif de "féministe" veut dire une chose : l’égalité femmes-hommes n’est pas un sujet sérieux. Un peu comme si on me présentait en disant "voici Titiou, elle collectionne les boîtes de camembert". Mais la soirée n’est pas finie. La deuxième chose qui risque de se produire, c’est que quelqu’un, homme ou femme, nous l’appellerons Bob·ette, vienne me voir pour me reprocher d’aller "trop loin", à quoi j’ai pris l’habitude de répondre qu’en effet, je suis totalement radicalisée sur le sujet de l’égalité, je veux une égalité extrême. La troisième chose qui se passe, c’est que Bob·ette m’explique que je fais fausse route. Là, le terrain devient miné.

. Le Huffington Post - Rassemblement contre la politique "anti-femmes" de Trump à Chicago
"Marchons jusqu’aux urnes" : des milliers de personnes ont manifesté samedi à Chicago contre la politique "anti-femmes" du gouvernement Trump, en exhortant les Américaines à voter en masse lors des élections parlementaires début novembre pour renverser la vapeur. "Votez, votre vie en dépend !", "Chaque vote, chaque élection, tout compte", proclamaient des pancartes brandies par des manifestants. "Je voudrais que les femmes s’investissent dans les élections de mi-mandat", a dit à l’AFP une manifestante de 23 ans, Sarah Sieracki. "Les femmes doivent voter. Elles doivent sortir" voter, a-t-elle insisté. Associations et responsables politiques ont installé des stands dans le centre de la troisième ville des Etats-Unis pour attirer les électeurs, tandis qu’un ballon géant représentant un Donald Trump en couche-culotte flottait au-dessus de la foule. Des rassemblements similaires sont prévus en octobre dans d’autres Etats, dont certains traditionnellement favorables aux républicains comme le Texas, la Géorgie ou la Caroline du Sud. Il s’agit, selon Women’s March Chicago, de protester contre "le programme anti-femmes de la Maison Blanche et du Parti républicain".

. Jeune Afrique - Le prix Nobel alternatif de littérature décerné à Maryse Condé
L’écrivaine guadeloupéenne Maryse Condé a reçu le prix Nobel alternatif de littérature, décerné par la Nouvelle Académie. Cette distinction, créée par des intellectuels suédois après la décision du comité Nobel de ne pas attribuer de prix en 2018, vient couronner l’œuvre de l’une des écrivaines majeures de la littérature des Caraïbes et d’Afrique. La Nouvelle Académie, qui lui a décerné ce prix, a été créée par 109 intellectuels suédois après le scandale sexuel qui a frappé l’Académie suédoise, dans la foulée de la vague #MeToo. Dix des dix-huit sages de l’institution avaient alors fait défection, provoquant le report du Prix Nobel à l’année 2019. "En France, je n’ai jamais eu le sentiment que l’on écoutait vraiment ce que j’avais à dire. Je suis habituée à être un peu marginalisée. Aussi, cela m’étonne que ce soit un pays tel que la Suède, un pays voisin de la France, qui estime que ce que je dis et ce que je suis est important", a déclaré la lauréate.

. Association humaniste du Québec - Michel Lincourt répond à Michel C. Auger : "Vous divaguiez sur la laïcité"
Qu’il me soit permis de faire quelques mises au point à propos de votre article, paru sur le site de Radio-Canada le 4 octobre 2018 et intitulé "Signes religieux : on a déjà joué dans ce film…". Vous y divaguiez sur la laïcité. Pour ceux qui n’auraient pas compris le titre de votre article, je me permets un petit rappel historique. La première projection du film que vous mentionnez date de l’automne 2013, alors que le Gouvernement du Québec présentait le projet de loi 60 sur la laïcité. À ce moment, des médias avaient fait en sorte que le débat démocratique devienne une foire d’empoigne. Quels étaient ces médias ? Vous les connaissez, monsieur Auger, c’étaient Radio-Canada, La Presse et la totalité des médias anglophones, y compris CBC. Qui étaient les maîtres à penser de ce déplorable dérapage ? Eux aussi, vous les connaissez, n’est-ce pas : c’étaient André Pratte et Lysiane Gagnon de La Presse, Martin Patriquin de Maclean’s et vous-même de Radio-Canada. Avec une rare unanimité et singulière férocité, ces médias ont combattu la laïcité. Pendant six mois, ils ont diffusé, publié un nombre impressionnant d’articles, de reportages, d’émis­sions, de pseudo-analyses, de chroniques, d’éditoriaux qui allaient presque tous dans le même sens, c’est-à-dire dans celui de la destruction de l’idée même de la laïcité.

. Radio-Canada - Affaire Cindy Gladue : des associations veulent changer les lois sur la prostitution
Au moment où la Cour suprême se penche sur l’affaire Cindy Gladue, une coalition nationale de groupes de femmes demande plus d’actions pour lutter contre la violence envers les femmes et dénonce un système judiciaire injuste. "Nous sommes ici pour réclamer justice pour Cindy Gladue, pour toutes les femmes, qui sont aux prises avec un système de justice qui nie leur droit", a déclaré Diane Matte, de l’association Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle. Accompagnée d’autres responsables d’associations qui luttent contre les violences faites aux femmes dans tout le Canada, Diane Matte demande que la justice établisse la prostitution comme une forme de violence auprès des femmes. "Aucune femme ne devrait avoir à subir ce que Cindy Gladue a subi", dit-elle, ajoutant qu’aucune femme "ne devrait avoir à subir l’ultime acte misogyne que madame Gladue a subi, c’est-à-dire le meurtre d’une femme par un homme." Dans ce cas précis, il s’agit d’un acte lié au racisme vécu dans le pays par les femmes autochtones, selon les intervenantes qui ont pris la parole mercredi, à la veille de l’appel en Cour suprême de Bradley Barton, l’homme accusé du meurtre de Cindy Gladue.

. La Presse - Quand les pouvoirs s’emmêlent dans un monde réel près de chez vous
"La conviction des gens, la foi et la religion, nous la respectons, mais elle ne peut pas gérer la société. Nous n’atteindrons l’égalité pleine et entière que si réellement il y a une séparation entre la religion et l’État." Cette déclaration n’est pas celle d’une Québécoise militante pro-charte. Elle est de Khadija Cherif, ex-présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates, à qui la cinéaste Yvonne Defour donne la parole dans le film Quand les pouvoirs s’emmêlent, sorti en salle le 5 octobre. À l’issue d’années de cacophonie et de désinformation sur la laïcité au Québec, ce documentaire qui porte un regard international sur le rapport entre laïcité et droits des femmes était plus que nécessaire. Le comédien Vincent Graton, qui a mené les entrevues en Tunisie, en France, aux États-Unis et au Québec, avoue avoir été transformé par ces rencontres.

. Radio-Canada - 125 femmes autochtones disparues et assassinées depuis l’arrivée au pouvoir de Justin Trudeau
La liste ne cesse de s’allonger. Depuis novembre 2015, date de l’assermentation du cabinet libéral fédéral, plus d’une centaine de femmes autochtones ont perdu la vie tragiquement ou ont été portées disparues, selon le collectif Familles de sœurs par l’esprit. Mis sur pied en janvier 2011, ce mouvement dont le but est de sensibiliser les gens à la cause des femmes autochtones a compilé les disparitions et assassinats de femmes depuis que Justin Trudeau est au pouvoir. Quelque 78 cas d’homicide ont été recensés depuis novembre 2015, dont 68 ont mené à des accusations, selon des données établies par le collectif et fournies à CBC News. À cela, il faut ajouter 37 cas de morts suspectes, 6 personnes mortes lors d’une garde à vue et 3 autres alors qu’elles étaient sous les services de protection de la jeunesse. Josephine Pelletier, 33 ans, de la Première Nation Muskowekwan a quant à elle été tuée par la police de Calgary le 17 mai dernier. L’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (ENFFADA) étant une promesse phare de Justin Trudeau, l’organisme Familles de sœurs par l’esprit a donc choisi l’arrivée au pouvoir de son gouvernement pour dresser cette liste.

. Les Vigilantes - Burkini, à Rennes on nage en eaux troubles !
Le modernisme à l’épreuve du conservatisme religieux cède du terrain un peu partout et dans tous les domaines. L’affaire du burkini autorisé dans les piscines municipales Rennaises fait couler non pas beaucoup d’eau mais d’encre parce qu’elle illustre parfaitement la montée des injonctions religieuses intégristes et la manière dont les politiques y font face. A priori on ne nage pas tout.e habillé.e dans les piscines, et plus le slip/maillot de bains est court et moulant, mieux on glisse dans l’eau, ce qui est tout de même le but recherché à la piscine. Question hygiène, plus le corps est dénudé, plus la douche préalable est efficace ; question écologie, moins il y a de tissu, plus la douche est courte et l’eau économisée. Mais à Rennes, ni l’hygiène, ni l’écologie ne sont des priorités ; il faut répondre favorablement aux revendications religieuses et communautaires musulmanes et autoriser le port du burkini en piscine.

. Le Devoir - Lettre à François Legault. Au sujet du recours aux dispositions de dérogation pour protéger la laïcité québécoise
Au sein du système canadien, il y a conséquemment fort à parier que, quand bien même un encadrement législatif de la question du port de symboles religieux peut tout à fait se justifier dans l’absolu, il risque d’être jugé incompatible avec les canons juridiques établis par la Cour suprême du Canada et déclaré inconstitutionnel. Dans cette perspective, un recours aux dispositions de dérogation (article 33 de la Charte canadienne ; article 52 de la Charte québécoise) apparaît comme la voie à suivre pour soustraire cette nécessaire entreprise d’affirmation de la laïcité québécoise à la tutelle des Chartes et éviter qu’elle ne soit euthanasiée judiciairement au nom d’une vision du droit qu’elle prétendrait contredire. Une étude empirique révèle que le Québec a eu recours aux dispositions de dérogation plus de cent fois dans plus de quarante lois distinctes pour écarter le droit des Chartes au nom du bien commun. À plus d’une centaine d’occasions, sur une panoplie de sujets allant de l’agriculture aux régimes de pension, en passant par la procédure civile, le droit linguistique, l’accès à l’emploi et le système d’éducation, le législateur québécois a jugé opportun d’affirmer que certains enjeux étaient d’une importance collective telle qu’ils ne sauraient être mis en péril au nom d’intérêts privés qui prétendraient en chercher l’annulation au nom des Chartes. Lire aussi l’excellent entretien avec Yolande Geadah : "Le débat sur la laïcité, sérieux et nécessaire".

. L’Actualité - #ET APRÈS ?
Une nouveauté attend les 125 députés fraîchement élus lorsqu’ils se pointeront sur la colline Parlementaire. Une fois expédiés leurs serments de loyauté envers la reine et le peuple québécois, ils devront suivre la toute première formation sur le harcèlement, imposée aux élus de l’Assemblée nationale de même qu’aux membres des cabinets et au personnel des bureaux de circonscription. Le gouvernement du Québec a aussi senti le besoin de forcer la main aux directeurs de cégep et aux recteurs d’université pour faire passer un message sans équivoque sur les campus. Une nouvelle loi les astreint à adopter d’ici la prochaine rentrée d’automne une politique claire pour encadrer les relations intimes ou amoureuses entre les professeurs et leurs étudiants. La puissante vague de dénonciation des inconduites sexuelles qui a déferlé sur le Québec l’automne dernier, en écho à des élans similaires dans le monde, a fait naître de profonds espoirs de changement.

. Le Devoir - #ToiAussi #YouToo
C’est comme ça que c’est sorti, sans présentation formelle, comme le dieu Priape d’une braguette : "Oui, mais est-ce qu’il y a eu pénétration ?" Non, la parole d’une victime ne suffit pas. Il faut être la "victime parfaite". L’homme assis devant moi, intelligent et sensible au demeurant, en était là : "Elle a sûrement exagéré, dramatisé, et puis, est-ce qu’il y a eu pénétration ?" On appelle cela du déni crasse ou de la solidarité masculine ? Un an après #MoiAussi, chaque fois qu’un mec se met à douter de notre parole, il se rend complice du #ToiAussi. Et je ne remets pas en question le fait que certaines allégations puissent s’avérer non fondées, mais dans le grand ordinaire des choses, elles sont rares. Cela m’a rappelé Les fées ont soif, de Denise Boucher, qui fait un retour remarqué ces jours-ci au théâtre du Rideau vert. La scène du viol est toujours aussi contemporaine, même si la pièce "scandaleuse" date de 1978.

. TRADFEM - L’auto-déclaration du sexe : bonne ou mauvaise idée ?
Au Royaume-Uni, un groupe de citoyennes - Fair Play for Women (voir leur page FB) - a acheté une page publicitaire dans un grand quotidien de Londres. Elles veulent signaler à la population une proposition de réforme de la loi britannique qui permettrait à n’importe quel homme de se déclarer "femme" à son gré, inconditionnellement, et d’imposer sa présence et sa volonté dans tout espace, ressource ou concours réservé aux femmes ou aux jeunes filles. Exemples de leurs questions : Pensez-vous que n’importe qui devrait pouvoir choisir le sexe inscrit sur son certificat de naissance, inconditionnellement ? Pensez-vous que des hommes adultes devraient pouvoir entrer dans des locaux réservés aux femmes où celles-ci dorment ou se changent, ou dans les maisons d’hébergement de femmes aux prises avec la violence conjugale ? Pensez-vous que des prisonniers masculins, aux organes génitaux intacts, devraient être autorisés à cohabiter avec des femmes emprisonnées ? Pensez-vous que les hommes devraient être autorisés à concurrencer des femmes dans le monde du sport, s’ils se sentent de sexe féminin ?

. L’Actualité - L’égalité entre les sexes, ça s’apprend
L’égalité entre les femmes et les hommes n’est toujours pas chose faite au Québec, rappelle le Conseil du statut de la femme, un organisme qui a pour mission de conseiller le gouvernement du Québec et d’informer la population sur les questions d’égalité entre les femmes et les hommes. Et pour atteindre cette égalité, il faut revoir la façon dont on éduque les enfants, rien de moins. Pour changer véritablement les rapports entre les femmes et les hommes, il importe de concentrer nos efforts auprès des enfants, croit Me Louise Cordeau, présidente du Conseil du statut de la femme. "La clé est l’éducation à l’égalité", dit-elle. Le Conseil l’estime d’ailleurs incontournable pour résoudre les nombreux enjeux entourant l’égalité entre les femmes et les hommes. La violence, le harcèlement, la place des femmes en politique et dans les lieux décisionnels, le cybersexisme, la faible présence féminine en sciences en sont quelques exemples. "De ces réalités se dégage un dénominateur commun : l’importance d’agir en amont, dès la petite enfance", dit Me Cordeau.

. Le Devoir - Prendre la mesure du scandale des prêtres pédophiles au Québec
Le diocèse de Montréal accepterait de collaborer avec les autorités si une enquête était lancée sur le scandale des prêtres pédophiles — en donnant notamment accès aux dossiers des prêtres —, mais il ne souhaite pas pour autant aller au-devant d’un tel exercice. C’est en 1989 que le scandale des prêtres pédophiles a éclaté au grand jour au Canada, lorsque le public a pris connaissance des sévices sexuels subis par des pensionnaires de l’orphelinat Mount Cashel à Terre-Neuve. Trente ans plus tard, on ne sait toujours pas à quel point le phénomène était répandu au Canada comme au Québec. Aucune enquête n’a été menée pour déterminer le nombre total de victimes de prêtres pédophiles ainsi que le nombre d’abuseurs. "Ça pourrait être astronomique", lance Thomas Doyle en parlant du nombre potentiel de victimes québécoises. Cet ancien prêtre dominicain est l’un des premiers lanceurs d’alerte de l’Église catholique. En 1985, il avisait les plus hautes instances du Vatican de l’ampleur du phénomène des agressions sexuelles commises par le clergé aux États-Unis et de l’entreprise de camouflage qui s’en est suivie. Aussi : "Prêtres pédophiles : une enquête est nécessaire".

. Libération - "RBG", dernière icône progressiste à la cour suprême
Portrait coup-de-poing de l’éminente juge Ruth Bader Ginsburg, ce docu met en lumière son combat farouche pour l’égalité des sexes. À 85 ans, épaules voûtées et visage fripé comme une noix, "RBG" (c’est son surnom) est l’une des dernières "stars" de la gauche progressiste dont l’histoire, telle qu’elle la déroule dans le film, est instructive à plus d’un titre. D’abord par le bref rappel des inégalités crasses qui accablaient les femmes nord-américaines dans les années 60 et 70, et contre quoi, redoutable stratège politique, RBG se battit "step by step", c’est-à-dire en enchaînant les victoires à la Cour suprême alors qu’elle n’y siégeait pas encore, jusqu’à ce que des lois fondamentales soient passées en faveur de l’égalité femmes-hommes. Utile aussi cet autre rappel, moins enthousiasmant, qu’en 1993, date de sa nomination par Bill Clinton à la Cour suprême, les audiences de confirmation s’étaient déroulées dans un climat de tolérance et de civilité bipartisane qui semble aujourd’hui tristement ahurissant, dès lors qu’un candidat soupçonné de viol peut emporter la mise en larmoyant de manière obscène autour de son amour de la bière (le juge Brett Kavanaugh).

. La Croix - La Francophonie en pleine errance
La Francophonie a-t-elle encore le français en partage ? Et à quoi sert son institution, l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) ? Jamais ces questions récurrentes n’ont pris autant d’acuité qu’à l’heure où s’ouvre à Erevan, en Arménie, le XVIIe sommet de la Francophonie. Les 54 chefs d’État et de gouvernement qui ont voix au chapitre devraient nommer par consensus, vendredi 12 octobre, leur nouvelle secrétaire générale, la ministre rwandaise des affaires étrangères, Louise Mushikiwabo. Et évincer ainsi, à l’issue d’un unique mandat de quatre ans, l’actuelle titulaire du poste, la Canadienne d’origine haïtienne Michaëlle Jean. Mais que de grincements de dents depuis qu’Emmanuel Macron et son homologue rwandais Paul Kagame ont annoncé en mai dernier leur soutien à la candidature rwandaise – adoubée début juillet par l’Union africaine – avec, semble-t-il, l’efficace entremise du roi du Maroc Mohammed VI. Tout d’abord, cette annonce surprise s’est faite depuis l’Élysée sans concertation au sein de la Francophonie. La France est suspectée d’instrumentaliser l’OIF.

. La Presse - Les oubliées de #metoo
Malheureusement, il se trouve des femmes et des filles qui ont été complètement oubliées par #metoo. J’en parlais dimanche, dans un reportage consacré aux migrantes victimes de trafic sexuel en Italie. On estime que 80% des migrantes du Nigeria qui risquent leur vie pour traverser la Méditerranée sont destinées à la traite. On parle de milliers de filles et de femmes, de 13 à 24 ans, vendues comme des marchandises et traitées comme des esclaves, comme si leur vie ne valait rien. Pour elles, pas de vague #metoo ni d’éveil des consciences, mais juste un ressac permanent. On pourrait penser que cela ne nous concerne pas ou que l’on n’y peut rien. Mais on aurait tort. Parlez-en à Taina Bien-Aimé, directrice de la Coalition Against Trafficking in Women, organisme international établi à New York qui lutte contre la traite des femmes. "La situation des migrantes nigérianes exploitées à des fins de prostitution en Italie est à l’image de ce qui se passe partout dans le monde", me disait cette avocate, de passage à Montréal la semaine dernière pour participer à une conférence de la Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (CLES). Aujourd’hui, Taina Bien-Aimé s’inquiète des orientations du Parti libéral du Canada qui, en congrès en avril dernier, a adopté une résolution pouvant conduire à une légalisation de la prostitution. Quatre ans après l’adoption d’une loi fédérale qui protège les populations vulnérables victimes de prostitution, elle y voit la possibilité d’un ressac.

. Le Soleil - Deux fois plus d’agressions sexuelles signalées au sein de l’armée
Les Forces armées canadiennes voient la montée en flèche du nombre de signalements d’agressions sexuelles dans leurs rangs comme le signe que les efforts déployés pour contrer ce type de comportement ont fonctionné et non comme la preuve que ces crimes sont en hausse. Entre le 1er avril 2017 et le 31 mars dernier, 111 agressions sexuelles ont été rapportées aux autorités militaires, soit plus du double des 47 plaintes déposées l’année précédente. Une chose est claire, c’est que les comportements inappropriés se sont perpétués dans les Forces armées au cours de la dernière année, et ce, malgré les promesses de tolérance zéro du chef d’état-major de la Défense, le général Jonathan Vance. Au-delà des agressions sexuelles présumées, 76 autres crimes sexuels ont été signalés, comme des cas de harcèlement sexuel, d’attentat à la pudeur, de pornographie juvénile, d’abus de pouvoir et d’exploitation sexuelle.

. La Parisienne - Les féministes ne décolèrent pas après la nomination du juge Kavanaugh
C’est fait. Brett Kavanaugh a été élu d’un cheveu samedi, neuvième juge de la Cour suprême américaine. Si Donald Trump a qualifié cette victoire d’"historique", cette confirmation exacerbe la révolte des féministes. "C’est une mauvaise nouvelle pour les droits des femmes partout dans le monde", a déploré dimanche Marlène Schiappa, la secrétaire d’État à l’Égalité. C’est aussi un mauvais signe "pour les Américaines, en particulier, a-t-elle poursuivi, car il est de notoriété publique que M. Kavanaugh est un juge qui porte des positions d’opposition à l’émancipation des femmes et à tous leurs droits, à commencer par le droit à disposer de son corps, à être protégée des agressions sexuelles ou à accéder à une contraception ou à l’interruption volontaire de grossesse". La sénatrice du Maine Susan Collins, qui a soutenu la candidature du Républicain, s’est défendue dimanche d’avoir trahi les femmes et le mouvement #MeToo. La républicaine modérée s’est toujours targuée de défendre les droits des femmes a déclaré qu’elle "croyait Kavanaugh".

. The Conversation - La "femme dangereuse", cette construction culturelle
Alors que les violences faites aux femmes ont souvent pour but de maintenir leur soumission à un ordre patriarcal, à quand remonte la vision négative de la femme échappant au contrôle masculin ? Dans l’Égypte ancienne, la féminité est exaltée, jamais méprisée ni condamnée, comme le montre le culte de la déesse Hathor, principe féminin essentiel. Les Égyptiens de l’époque des pharaons concevaient la virilité et la féminité comme deux puissances différentes et complémentaires, mais nullement subordonnées l’une à l’autre. Bien sûr, la féminité pouvait être violente. La déesse féline Sekhmet était là pour le rappeler. Cependant, même sous cet aspect sanguinaire, elle est envisagée de manière positive. Elle est redoutable, mais sa cruauté ne frappe que les coupables. Sekhmet fait de l’excès de zèle, si bien que les hommes et même les pharaons la craignent, mais ils n’ont qu’à bien se tenir ! C’est en Mésopotamie qu’apparaît pour la première fois la figure de la femme fatale, ce danger féminin qui hante encore notre imaginaire contemporain, notamment à travers la bande dessinée et la chanson, où ce thème est parfois repris de manière humoristique.

. Le Devoir - Nos fils vont très bien, merci
Aux États-Unis, les femmes ne sont qu’une des cibles de la diatribe présidentielle. Mais elles ont sans doute des raisons d’avoir peur. Car cet homme est téflon. La nomination du juge Kavanaugh est ainsi devenue le point focal de cette "guerre des sexes", comme celle de Clarence Thomas, qui avait consacré l’élection d’un plus grand nombre de femmes au Congrès. Sa confirmation pourrait électriser l’électorat féminin — majoritaire aux États-Unis. Si 61% des femmes blanches sans diplôme postsecondaire et 52% des femmes blanches tous niveaux de scolarité confondus ont voté pour Donald Trump en 2016, un réalignement est déjà perceptible. Les femmes mariées, traditionnellement conservatrices (certaines études comme celle publiée dans Political Research Quaterly l’an passé par Stout, Kretschmer et Ruppanner montrent le poids des choix du mari dans leurs décisions électorales) désapprouvent de manière croissante le président (10 points en 22 mois selon Greenberg). Elles se rapprochent ainsi des femmes ayant un diplôme postsecondaire. Lire aussi : "Une époque terrifiante pour qui ?"

. Châtelaine - Nombre record de femmes élues à Québec ! Maintenant, qu’est-ce qu’on fait ?
Si la politique, comme tous les milieux de pouvoir, reste associée à un jeu masculin, les joueuses sont bel et bien entrées dans la danse. Elles le font avec assurance, bien installées dans leur parti et leur siège de députée. On est loin des jours sombres où une Claire Kirkland-Casgrain et une Lise Bacon siégeaient seule. Ou de ceux où une Lise Payette se sentait très isolée comme femme ministre, même si en 1976, cinq femmes avaient été élues en même temps. Une première, à l’époque. Aujourd’hui, elles sont dix fois plus nombreuses : 52 élues qui occuperont en même temps les banquettes de l’Assemblée nationale ! Peut-on penser que ce sera pour de bon ? Au point d’évacuer toute envie d’instaurer des quotas ? Ce sera à voir. Dans le cas des femmes, je suis plutôt partisane de ne jamais rien tenir pour acquis. Notre histoire compte tant d’avancées oubliées et de grands noms effacés ! Jamais les femmes n’avaient été si nombreuses à se présenter à des élections québécoises, jamais les partis n’avaient fait autant d’efforts pour en recruter, et ç’a marché !

. Cheek Magazine - Paz Levinson, la sommelière argentine que le monde entier s’arrache
Nommée en mars sommelière en chef du groupe Pic, Paz Levinson est l’unique femme en France à occuper ce poste dans un restaurant trois étoiles. Et si elle a pu creuser son sillon en Argentine d’où elle est originaire, elle avoue que le modèle français reste “traditionnaliste”. Meilleure sommelière d’Argentine en 2010 et 2014, meilleure sommelière des Amériques en 2015, 4ème meilleure sommelière du monde en 2016… La liste des titres de l’Argentine Paz Levinson impressionne. Née à Bariloche en Patagonie il y a 40 ans, celle qui se destinait à devenir professeur de lettres en Argentine s’est vu happée par le vin, ce breuvage aux mille facettes dont “on n’a jamais fait le tour”. S’il y a bien une caractéristique qui frappe lorsqu’on rencontre Paz Levinson, c’est son insatiable envie d’apprendre. Apprendre les cultures, apprendre les modes de consommation, apprendre la psychologie des clients, apprendre les vignobles et leurs histoires. Et, par conséquent, l’envie de transmettre.

. CNCD - En Haïti, aider les travailleuses pauvres à défendre leurs droits
Haïti reste un des pays les plus pauvres du monde. Elle ne se fraye un chemin jusqu’à nos écrans de télévisions qu’à l’occasion des catastrophes naturelles qui la dévastent à intervalles réguliers. Le terrible tremblement de terre de 2010 a braqué sur elle les caméras du monde entier et a nécessité une aide humanitaire d’urgence. Mais l’aide d’urgence doit désormais laisser la place au développement durable, notamment dans le domaine de la santé. Dans ce but, des organisations haïtiennes de la société civile travaillent, sur le long-terme, à promouvoir la santé et les droits sociaux. Le Centre de Promotion des Femmes Ouvrières (CPFO) est l’une d’entre elles. Il est soutenu par l’Opération 11.11.11, à travers l’organisation Solidarité mondiale (WSM).

. Business Insider - Gita Gopinath, la première femme à occuper le poste d’économiste en chef du FMI
Le Fonds monétaire international (FMI) a nommé Gita Gopinath au poste d’économiste en chef, en remplacement de Maurice Obstfeld, qui prendra sa retraite d’ici la fin de l’année. "Gita est l’une des économistes remarquables dans le monde, avec un parcours académique impeccable, un bilan prouvé de leadership intellectuel et une grande expérience internationale", a déclaré la Française Christine Lagarde, directrice générale du FMI, dans un communiqué, ajoutant qu’elle était "ravie de nommer un tel talent" pour diriger le département de recherches de l’institution de Washington.
À 46 ans, Gita Gopinath devient ainsi la première femme à être nommée à ce poste. Gita Gopinath est née à Calcutta en Inde le 8 décembre 1971. Elle a étudié entre autres à l’université de Delhi et à la Delhi School of Economics.

. La Presse - Une fenêtre ouverte pour la laïcité ?
Une question rebondit donc immanquablement. La Coalition avenir Québec, elle qui a promis l’abrogation de la loi 62 et l’introduction d’une loi proclamant la laïcité, respectera-t-elle son engagement et agira-t-elle de manière conséquente ? Le vote exprimé par la majorité des Québécois le 1er octobre est pourtant clair sur ce plan. Ce qui ressort de l’aspiration à la laïcité au Québec, c’est qu’elle a sa propre résilience. Elle s’est déjà exprimée fortement dans le vote exprimé lors des élections québécoises de 2014, les deux partis prônant la laïcité ayant réussi à réunir près de 50% des voix. Elle s’est exprimée à nouveau cette fois-ci, plus fortement encore. Les données en attestent. Ce qui ressort de l’aspiration à la laïcité au Québec, c’est qu’elle a sa propre résilience. Elle s’est déjà exprimée fortement dans le vote exprimé lors des élections québécoises de 2014, les deux partis prônant la laïcité ayant réussi à réunir près de 50 % des voix. Elle s’est exprimée à nouveau cette fois-ci, plus fortement encore. Les données en attestent.

. Radio-Canada - Quand l’accouchement est synonyme de violence
Selon la juriste Marie-Hélène Lahaye, auteure du livre Accouchement : les femmes méritent mieux, de nombreuses femmes sortent de leur accouchement traumatisées, notamment parce que certaines ont vécu de la violence obstétricale. La violence obstétricale, ce sont des actes médicaux inutiles posés sans le consentement des femmes, précise Marie-Hélène Lahaye. Lorsque les femmes se plaignent de ces gestes, elles se font dire qu’elles devraient plutôt se réjouir que leur bébé soit en santé, déplore la juriste. Dans le meilleur des cas, ces femmes sortent de leur accouchement déçues, en ayant l’impression qu’on leur a volé ce moment important de leur vie, croit Marie-Hélène Lahaye. Elle ajoute que de 15% à 20% des femmes qui accouchent font une dépression post-partum. Selon Marie-Hélène Lahaye, 90% des femmes pourraient accoucher par elles-mêmes, sans l’aide d’un médecin.

. Science Post - Il y a un demi-siècle, la biologiste américaine Rachel Louise Carson prédisait déjà la catastrophe liée aux pesticides !
Rachel Louise Carson (1907-1964) était une biologiste marine américaine qui s’est très vite intéressée à la protection de l’environnement, plus particulièrement aux problèmes causés par les pesticides ou biocides de synthèse. Son ouvrage Le Printemps silencieux paru en 1962 a été maintes fois qualifié de prophétique, et est connu pour avoir contribué à lancer le mouvement écologiste dans le monde occidental. L’ouvrage est le résultat des nombreuses observations faites par la biologiste qui s’est intéressée à la terre dans les années 1950, au moment où l’utilisation des pesticides explosait. À cette période, de nombreuses anomalies inédites sont rapportées et demeurent inexplicables. Cependant, Rachel Louise Carson identifiera rapidement un rapport de cause à effet entre l’utilisation massive des pesticides et les anomalies en question concernant l’environnement – particulièrement au niveau des oiseaux.

. France TV Info - Malgré #MeToo, "le parcours du combattant" des victimes de harcèlement sexuel au travail
Médecin du travail, direction des ressources humaines, inspection du travail… Si la parole est plus libérée, il reste compliqué pour les femmes victimes d’agressions ou de harcèlement sexuels en entreprise de trouver le bon interlocuteur et d’entamer des poursuites. Pour Rosa, les ennuis ont commencé début 2017, peu après sa prise de fonctions. Lors d’un déjeuner, un collègue questionne ses consœurs sur "le goût du sperme". Puis il demande en public à Rosa si elle se masturbe. "Je t’imagine en train de le faire dans un bain moussant avec un verre de vin", lui glisse-t-il. Elle est paralysée, personne ne réagit. Un jour, il l’embrasse au coin de la bouche. Rosa le repousse. "Parce que vous dénoncez un système, vous devenez une paria." Lorsqu’elle demande à ses collègues de témoigner en sa faveur auprès de la direction, plus personne ne la soutient. Un double choc pour Rosa.

. Slate Afrique - Par peur des reproches, les femmes africaines hésitent à dénoncer
La campagne #MeToo a donné davantage confiance aux femmes, essentiellement occidentales, pour dénoncer les violences sexuelles et sexistes. Mais en Afrique, le sentiment de honte et les reproches adressées aux victimes les ont largement maintenues silencieuses. Dans des sociétés férocement patriarcales, où la religion et la tradition définissent le rôle des femmes, le simple fait de dénoncer des violences domestiques est si difficile qu’on n’envisage même pas de faire tomber des hommes de pouvoir, comme l’a permis #MeToo. Dans l’année qui s’est écoulée depuis la naissance de #MeToo, il y a eu tout de même quelques cas lors desquels les femmes ont refusé de rester silencieuses. En mars en Ouganda, des femmes en colère se sont servies de Twitter pour demander la démission du député Onesmus Twinamasiko, qui dans une interview télévisée avait encouragé les hommes à frapper leurs épouses pour les "punir". "Oui, il faut les corriger un peu, c’est même une preuve d’amour", avait-il déclaré. Un rapport gouvernemental publié en Ouganda en 2016 avait établi que 20% des femmes âgées de 14 à 49 ans avaient été victimes dans l’année écoulée de violences physiques ou sexuelles. Quand la députée Sylvia Rwabwogo a porté plainte contre un homme qui l’avait harcelée pendant huit mois, et qui a été condamné en juin à deux ans de prison, elle a été vivement critiquée par des Ougandais qui ont exprimé leur sympathie pour l’étudiant "énamouré".

. À l’encontre - Un rapport d’Amnesty : une centaine de femmes réfugiées témoignent des violences, notamment sexuelles, auxquelles l’exil les a exposées
Le chemin de l’exil est évidemment dangereux pour tous (femmes, hommes et enfants), mais en particulier pour les femmes. Celles-ci fuient des conflits armés, mais parfois aussi des violences domestiques ou sexistes dans leurs pays. Or pour fuir ces violences, elles sont obligées de s’exposer à davantage de risques et de dangers sur la route, où elles sont notamment à la merci des passeurs. Ensuite, quand elles parviennent finalement à rejoindre l’Europe, elles vivent bien souvent dans des conditions déplorables au sein de camps surpeuplés et débordés. Elles y sont exposées à l’insécurité et à beaucoup de risques de violence il n’y a pas d’éclairage le soir, les toilettes et les douches ne ferment pas à clé… Enfin, l’état des hébergements au sein des camps pour réfugiés est également problématique pour les femmes. Absence totale de confort, cruel manque de soins médicaux : des femmes enceintes sont par exemple contraintes de dormir à même le sol, sous tente. Tout cela est dû à la surpopulation dans les camps.

. Radio-Canada - Une série de morts de femmes connues inquiète en Irak
Une entrepreneure, deux directrices de centres de beauté et une célèbre mannequin : quatre Irakiennes bien en vue dans un pays conservateur sont récemment mortes. Deux d’entre elles ont été assassinées sous l’œil des caméras, faisant naître un sentiment d’angoisse chez les femmes. Dernier drame en date, l’assassinat jeudi à Bagdad de l’influenceuse et mannequin Tara Farès a suscité l’émoi dans le pays. Cette star des réseaux sociaux a été atteinte de plusieurs tirs alors qu’elle se trouvait dans sa Porsche blanche décapotable aux fauteuils rouges. De son vivant, à chaque fois qu’elle publiait une nouvelle photo d’elle sur les réseaux, une pluie de commentaires, venant à la fois d’admirateurs et de détracteurs, tombait sur elle. La jeune femme de 22 ans avait imposé son style détonnant dans un pays conservateur, déchiré par une quinzaine d’années de violences. Si un voile de mystère demeure, pour la directrice d’Amal, une ONG qui milite pour les droits des femmes, cette série de morts est inquiétante. Elle n’hésite pas à la mettre en lien avec les droits des femmes.

. Le Journal de Québec - Le Nobel de la paix au Congolais Denis Mukwege et à la Yazidie Nadia Murad
Le prix Nobel de la paix a été attribué vendredi au médecin congolais Denis Mukwege et à la Yazidie Nadia Murad, ex-esclave du groupe État islamique, qui œuvrent à "mettre fin à l’emploi des violences sexuelles en tant qu’arme de guerre". L’un gynécologue, l’autre victime, Denis Mukwege (63 ans) et Nadia Murad (25 ans) incarnent une cause planétaire qui dépasse le cadre des seuls conflits, comme en témoigne le raz-de-marée planétaire #MeToo déclenché il y a un an par des révélations de la presse sur le comportement du producteur américain Harvey Weinstein. "Denis Mukwege et Nadia Murad ont tous les deux risqué personnellement leur vie en luttant courageusement contre les crimes de guerre et en demandant justice pour les victimes", a déclaré la présidente du comité Nobel, Berit Reiss-Andersen. "Un monde plus pacifique ne peut advenir que si les femmes, leur sécurité et droits fondamentaux sont reconnus et préservés en temps de guerre", a-t-elle ajouté.

. Le Devoir - #MeToo : parole de femmes
Symbolisée par les mots-clics #MeToo, #MoiAussi, #BalanceTonPorc, #YoTambien, #YeWoShi, la vague de dénonciations des agressions sexuelles, partie de l’affaire Weinstein, a secoué la planète dans la dernière année. Mais d’un pays à l’autre, l’impact n’a pas été le même. Si certaines dénonciations ont mené à des poursuites judiciaires, d’autres sont restées sans suite, ignorées et critiquées. Le 5 octobre 2017, le New York Times lançait les prémisses d’un mouvement de solidarité sans précédent en publiant les témoignages d’actrices qui accusaient le producteur Harvey Weinstein de harcèlement sexuel. Rapidement, d’autres accusations se sont ajoutées. Le mot-clic #MeToo s’est emparé de la toile, invitant les femmes à travers le monde à dénoncer leur agresseur. C’est toutefois en Suède que le mouvement a eu le plus d’impact, soutient l’auteure québécoise Brigitte Paquette dans son livre La déferlante #MoiAussi, en librairie le 10 octobre.

. La Gazette des femmes - Les filles accros au net, mais plus discrètement
La cyberdépendance touche autant les filles que les garçons, mais prend différents visages. Alors qu’elles sont plutôt accros aux réseaux sociaux, eux le sont davantage aux jeux vidéo. Avec des effets aussi dévastateurs. Pourquoi, alors, les filles sont-elles si peu nombreuses dans les rapports de recherche et les centres d’aide ? Avec une équipe de recherche, Magali Dufour, professeure au Département de psychologie de l’UQAM et chercheuse à l’Institut universitaire sur les dépendances, a mené une étude sur l’utilisation problématique d’Internet auprès de 4 000 jeunes de Montréal, Québec et Trois-Rivières, âgés de 15 à 18 ans. Un élément qui est ressorti, et qui a surpris la chercheuse, est que le taux de prévalence de la cyberdépendance est le même chez les filles et les garçons : environ 1,4% de la population étudiée. L’usage, en revanche, est différent. "Les filles ont les mêmes symptômes que les garçons : répercussions négatives sur le sommeil, l’alimentation, l’hygiène personnelle, les relations, les études… Mais elles sont moins aidées, pour des raisons qui demeurent pour nous énigmatiques."

. Cheek Magazine - Daphne Adler, la mathématicienne qui tacle les mythes de la grossesse
Toute femme enceinte sait que durant ces neuf mois un phénomène étrange se produit : non seulement votre corps semble ne plus vous appartenir et le moindre de vos gestes est pensé pour le bébé mais votre entourage, voire de parfaits inconnus, s’autorisent à vous sermonner à longueur de journée sur ce que vous devriez manger, boire ou éviter de faire. Alcool, sushis, fromage, contacts avec un chat, sport : autant d’interdits qui pourrissent la vie des femmes enceintes, les stressent et réduisent leur liberté et leur bien-être. Sont-ils au moins fondés ? Pour tenter de démêler le vrai du faux, Daphne Adler a enquêté durant trois ans et mis ses compétences de statisticienne au service des femmes. Dans Debunking The Bump - uniquement disponible en anglais -, elle brasse un nombre impressionnant de données issues du meilleur de la science (le tout relu par des médecins) pour “débunker” les 165 plus grands risques et mythes autour de la grossesse. On y apprend que certains conseils très répandus relèvent de l’extrapolation bancale et que d’autres facteurs de risques bien plus grands ne sont jamais évoqués ni même connus des médecins ! De quoi revoir sa copie et penser ces neuf mois autrement.

. Le Nouveau magazine littéraire - Années 70 : un féminisme international
19 mars 1979 : j’arrive à Téhéran le jour même où la féministe américaine Kate Millett en est expulsée. Féministe et américaine, autant dire Satan au carré puisqu’elle conjugue sur sa seule personne à la fois l’"impérialisme américain" qu’elle-même réprouve et l’émancipation des femmes considérée par l’Imam Khomeiny, nouveau maître de l’Iran, comme une incarnation maléfique de l’Occident ! Je fais partie de la délégation dite "française" venue soutenir et partager la lutte des Iraniennes contre l’obligation du port du tchador. Nous sommes dans le même aéroport sans nous rencontrer. Mais cette double présence n’en est pas moins symbolique : symbolique d’une solidarité internationale des féministes, la délégation française relayant en quelque sorte les Américaines. Symbolique de la décennie qui vient de s’écouler, marquée par le développement de mouvements féministes à l’Est comme à l’Ouest, au Nord comme au Sud. Ces mouvements n’ont pas tous commencé au même moment, n’ont pas tous cheminé au même rythme, n’ont pas pris partout les mêmes formes. Mais ils ont bien des thématiques et des analyses communes et ils ont, chacun à leur manière, allumé une rébellion qui n’est pas éteinte : celle des luttes contre un ordre inégalitaire globalement attaqué. Dans le cadre général du refus du patriarcat, de la hiérarchie des sexes, de la domination masculine, se déclinent mille combats partiels semblables, mille revendications communes.

. L’aut’journal - Légalisation de la prostitution : les fausses promesses
Vous pouvez entendre les lobbyistes pro-prostitution affirmer qu’il n’y a aucun lien entre la prostitution et la traite des êtres humains. Et quand ils ne peuvent pas nier que c’est le cas, ils prétendent vouloir lutter contre ce problème. En fait, il existe un lien important entre la prostitution et le trafic d’êtres humains : offrir de l’argent pour votre corps est déshumanisant et aucune femme n’aime vraiment vendre son corps et sa dignité, parce que cela signifie passer d’un sujet autodéterminé en un objet pour les plaisirs sexuels des hommes. Dans la majorité des cas, la raison de se prostituer est la pauvreté. C’est encore plus vrai pour les femmes migrantes des pays pauvres. C’est ce qu’on peut constater en Allemagne, en Autriche et en Espagne où la prostitution est complètement légale et où une grande majorité des prostituées vient de pays pauvres d’Europe de l’Est. Et pourquoi sont-elles dans d’autres pays européens ? Des "job-agents" apparemment sympathiques leur offrent l’opportunité de travailler pour beaucoup plus d’argent que dans leur pays d’origine, par exemple en tant que serveuse dans un restaurant. Une fois que leurs victimes sont à l’étranger, ces assistants amicaux s’avèrent être des proxénètes, forçant leurs victimes à la prostitution. Sans compétences linguistiques suffisantes et sans documents puisqu’ils leur ont été pris par les proxénètes, ces femmes n’ont pratiquement aucune chance de sortir de ce système déshumanisant sans aide extérieure.

. Radio-Canada - Trafic humain dans l’Ouest canadien : un fléau silencieux
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées à Calgary, lundi, répondant à l’appel de la police et de l’organisation Reset pour une conférence visant à sensibiliser les Albertains à l’exploitation sexuelle. Kaitlin Bick se considère comme chanceuse d’être encore en vie. La jeune femme a raconté aux participants de la conférence comment elle s’est, sans s’en rendre compte, retrouvée victime de trafic sexuel. Toxicomane, alcoolique et sans famille, la jeune femme originaire de l’Ontario est rapidement tombée amoureuse d’un homme qui la couvrait de petites attentions. "Un jour, le garçon que je fréquentais m’a dit qu’il partait faire un voyage à Calgary", raconte-t-elle. Elle venait de perdre son emploi et croyait n’avoir rien à perdre. En route, elle et celui qu’elle croyait être son petit ami ont été arrêtés par la police. Ils avaient de la drogue en leur possession. C’est le jeune homme qui a écopé des accusations criminelles. Il a par la suite demandé à Kaitlin de se prostituer pour l’aider financièrement. Lire aussi : Le trafic d’être humain, le "secret inavoué" du Canada.

. 98.5 Montréal - La CAQ interdira les signes religieux
Les employés de l’État en position d’autorité qui refuseront de retirer leurs signes religieux pourraient être congédiés par un gouvernement caquiste. C’est ce qu’a indiqué la députée de Louis-Hébert, Geneviève Guibault, lors d’une réunion des candidats caquistes, à Boucherville. En conférence de presse, le député Simon Jolin-Barrette a d’abord confirmé que le nouveau gouvernement de la CAQ va abroger la loi 62, adoptée par l’ancien gouvernement, pour la rendre plus sévère. Sa collègue, Geneviève Guilbault, ajoute qu’il n’y aura pas de clause "grand-père" et que la loi s’appliquera à tout le monde. Et s’ils refusent, le couperet tombera sur les employés récalcitrants. Ce matin, Justin Trudeau a lancé un avertissement à peine voilé au nouveau premier ministre élu, François Legault. Écoutez les entretenues et les échanges entre Bernard Drainville et Luc Lavoie.

. Radio-Canada - Les femmes d’Edmonton encore bien loin de l’égalité avec les hommes
Dans le grand Edmonton, le salaire médian des hommes s’élève à 53 000$, alors que celui des femmes n’est que de 33 000$. C’est une des conclusions du rapport annuel Vital Signs déposé mardi par l’Edmonton Community Foundation. Le rapport dresse un sombre portrait de la condition des femmes dans la capitale albertaine. Il note des écarts importants dans la rémunération des femmes : elles sont 49 000 à gagner plus de 100 000$ par années pendant que 125 000 hommes ont un aussi bon salaire. Au bas de l’échelle salariale, l’écart se sent également : 241 000 travailleuses sont rémunérées moins de 50 000$ par année, alors que seulement 172 000 hommes ont un revenu similaire. Les auteurs du document indiquent qu’Edmonton fait également piètre figure au chapitre des violences sexuelles contre les femmes. C’est la pire des grandes villes canadiennes en la matière, juste après Winnipeg.

. La Presse - Une Canadienne remporte le Nobel de physique
Une Canadienne fait partie des trois chercheurs qui ont reçu, mardi, le prix Nobel de physique. Donna Strickland, professeure associée à l’Université de Waterloo, a été récompensée pour la mise au point d’impulsions laser pouvant être utilisées dans les domaines industriel et médical, notamment lors de chirurgies correctives de la vue. Elle partage cet honneur avec son directeur de thèse, le chercheur français Gérard Mourou, de même qu’avec l’Américain Arthur Ashkin, qui a pour sa part mis au point des « pinces optiques » capables de saisir des particules minuscules telles que des virus sans les endommager. Donna Strickland, qui est devenue mardi la première femme à obtenir un prix Nobel en trois ans, voit en sa consécration un signe de progrès dans un domaine à prédominance masculine. L’Ontarienne âgée de 59 ans est seulement la troisième femme à remporter le Nobel de physique, la première ayant été Marie Curie en 1903 et la plus récente Maria Goeppert-Mayer en 1963. La victoire de Mme Strickland met donc fin à une disette de 55 ans.

. Le Devoir - Nina Bouraoui : d’où je viens, qui je suis
Tous les hommes désirent naturellement savoir, en lice pour les prix Médicis et Femina, marque le retour de Nina Bouraoui sur ses terres. "À la cinquantaine, j’ai ressenti le besoin de renouer avec l’écriture de soi", indique la romancière d’origine franco-algérienne. Au cours des années 2000, elle avait beaucoup puisé dans son intimité pour écrire. Son métissage, son histoire familiale trouble, son enfance algérienne et sa jeunesse française, sa quête d’identité sexuelle et amoureuse… La montée des extrémismes, la résurgence de la violence dans le monde, et notamment les attentats des dernières années en France, l’ont reconnectée à la réalité qu’elle a connue enfant en Algérie.

. Le Journal de Montréal - Catherine Fournier déplore le "manque de classe" de sa rivale caquiste
L’une des rares députés péquistes à avoir survécu au raz-de-marée de la CAQ, Catherine Fournier, déplore le « manque de classe » de sa rivale caquiste qui a tenu des propos méprisants à son endroit après sa défaite. "Je pense qu’aujourd’hui les gens de [ma circonscription de] Marie-Victorin qui en prennent acte sont rassurés quant à leur choix", a lancé la députée de 26 ans, qui est désormais la seule élue du Parti québécois de toute la grande région de Montréal. Elle a arraché sa réélection dans sa circonscription de Longueuil, un château fort péquiste depuis plus de 30 ans, par à peine plus 700 voix. Visiblement amère après sa défaite, la caquiste Martyne Prévost n’a pas mâché ses mots quant au choix des électeurs. Catherine Fournier trouve particulièrement choquant d’être réduite à son "joli minois", alors qu’elle a passé les quatre dernières années de son mandat à défendre les droits des femmes.

. Change.org - Sauvons celles qui sont encore vivantes
Muriel ROBIN a lancé cette pétition adressée à Emmanuel MACRON, Président de la République française. Le tournage de Jacqueline Sauvage, dans lequel j’ai pu ressentir ce que pouvait être "en vrai" la violence conjugale, ne m’a pas laissée indemne. Je suis, depuis, connectée avec toutes ces victimes (femmes, hommes et enfants). Il était de mon devoir de citoyenne de prendre la parole pour qu’elles ne se sentent plus abandonnées. J’ai besoin de vous, et surtout elles ont besoin de vous afin que nous n’ayons plus honte du nombre effrayant de 150 cadavres par an. Cette pétition est pour leur dire qu’elles ne sont plus seules et que nous allons y arriver. C’est aussi une façon de les prendre dans nos bras. Retrouvons nous le samedi 6 octobre à 14 heures, devant le Palais de Justice de Paris, 10 bd du Palais 75001. En province, n’hésitez pas à initier un rassemblement même jour, même heure.

. Le Journal de Québec - Un nombre record de femmes élues à l’Assemblée nationale
Les Québécois ont élu un nombre record de femmes à l’Assemblée nationale, avec 51 députées. L’Assemblée nationale sera composée de 41% de femmes, dépassant de loin le record de l’élection de 2012, qui était de 33%. Avant le déclenchement des élections, cette proportion était de 29%. "C’est historique, c’est incroyable de se rendre là en une seule élection", affirme Esther Lapointe, directrice générale du Groupe Femmes, Politique et Démocratie, un organisme autonome d’éducation populaire à but non lucratif. Anne-Marie Gingras, professeure au département de sciences politiques de l’UQAM, y voit de son côté une "nette avancée". "On s’approche de la zone paritaire", lance-t-elle. Reste à voir si les femmes élues occuperont des postes-clés dans le nouveau gouvernement caquiste, ajoute Mme Lapointe. "On ne veut pas juste des femmes pour remplir la salle, on veut des femmes qui occupent des postes majeurs", lance-t-elle. En campagne électorale, le chef François Legault a promis la parité dans son conseil des ministres. Lire aussi : "Le Parlement atteindra la zone de parité". Aussi : "Élections provinciales : quand les sondages se méprennent".

. Les Inrockuptibles - “Elisabeth Lévy, Eugénie Bastié et Valeurs actuelles ont une vision victimaire des hommes”
Près d’un an après l’émergence de #MeToo et #balancetonporc, que retenir de ces mouvements faisant écho des violences systémiques subies par les femmes ? Entretien au long court avec la philosophe et féministe Martine Storti. C’est un événement très important, qui continue, et c’est très bien ainsi. Je fais partie de cette génération du Mouvement de Libération des Femmes (MLF) des années 1970, et, à propos du viol, des violences, du harcèlement nous avions à l’époque mené pas mal de de luttes. Je pensais que des points avaient été marqués. Mais, au fil des années, et depuis que je rencontre des jeunes féministes, je me suis aperçue que, malheureusement, sur ces questions, ce qui avait été fait à l’époque n’était pas aussi décisif que je l’avais cru. #MeToo est un mouvement qui ne concerne pas que les professionnelles du féminisme ou du militantisme. Cet enjeu du viol, des violences, du harcèlement, du corps des femmes à disposition des hommes, concerne toutes les femmes.

. Le Monde - Violences conjugales : les cinq mesures promises par le gouvernement français
Les cinq mesures de ce plan présenté comme "inédit" comprennent : Une campagne de télévision lancée dimanche en direction des témoins de violences sexistes et sexuelles. Le lancement d’une plate-forme de signalement en ligne des violences sexistes et sexuelles pour "faciliter les plaintes" en octobre. La création d’une plate-forme de localisation des hébergements d’urgence accessible aux professionnels pour "mettre à l’abri plus efficacement et plus rapidement les femmes en danger, y compris avec leurs enfants". L’engagement des premiers Contrats locaux contre les violences. Il s’agit d’un dispositif de partage d’alertes entre professionnels et associations, autour des préfets et en partenariat avec les deux grandes associations de défense des femmes (le CNIDFF et la FNSF) pour intervenir "avant qu’il ne soit trop tard". 3919 : aucun appel sans réponse. Afin que "100% des appels puissent être répondus", une subvention supplémentaire de 120 000 euros sera attribuée à la fédération qui gère le 3919, numéro d’appel gratuit pour les femmes victimes de violences. Trois postes supplémentaires d’écoutantes vont être recrutées.

. Bourse Direct - "Ici on sauve des vies" : dans l’usine à bébés de MSF en Afghanistan
Les premières heures de la matinée sont les plus fébriles pour le Khost maternity hospital, que l’ONG médicale surnomme avec tendresse sa "baby factory", son usine à bébés, installée à un jet de pierre des zones tribales du Pakistan dans la province de Khost. Les routes sont souvent dangereuses à la nuit tombée dans ces territoires arpentés par les talibans et le réseau insurgé Haqqani. Ouvert fin 2012 dans un désert médical, le Khost Maternity Hospital (KMH) a rapidement été débordé par son succès : pour sa première année complète en 2013, il a pratiqué près de 12.000 accouchements. Quatre ans plus tard en 2017, 23.000. Avec 2.000 naissances par mois, le KMH fait naître presque autant de bébés que la principale maternité des États-Unis (27.000 au Northside Hospital d’Atlanta en 2016), dans un pays qui bat des records de mortalité maternelle. Par comparaison, la plus grande maternité de France métropolitaine (à Lille) accouche moins de 500 bébés par mois. "Ici on sauve des vies et on le fait gratuitement", sourit Safia Khan, 24 ans, responsable adjointe de l’équipe de sages-femmes.

. Le Devoir - "Nous voulons sortir du silence". Premier Parlement des écrivaines francophones
Pour "sortir du silence", "parce que d’autres parlent à [leur] place" et pour s’opposer aux guerres dirigées contre les femmes, quelque 70 auteures de partout dans le monde ont décidé de fonder vendredi à Orléans, en France, le premier Parlement des écrivaines francophones. Après trois jours de discussions, l’initiative, proposée par la Tunisienne Fawzia Zouari et soutenue par l’Organisation internationale de la francophonie, a donné naissance à un manifeste bien senti pour donner une voix à des écrivaines qui bien souvent n’en ont pas, en plus de créer une communauté, d’esprit autant que de corps. "Nous avons envie d’être écoutées, sur nous-mêmes, sur notre propre sort, sur le monde où nous vivons et qui n’est pas si tendre avec nous".

. Radio-Canada - Premier Sommet de la course féminine au Nouveau-Brunswick
L’Olympienne Geneviève Lalonde a réuni 38 néo-brunswickoises samedi à Moncton pour le premier Sommet de la course féminine. L’objectif principal de la journée était d’engager les filles et les femmes qui font de la course ou tout autre sport [...] et aussi de discuter de c’est quoi être une femme dans la course au Nouveau-Brunswick, explique Geneviève Lalonde, le sourire aux lèvres. Le sommet s’adressait à toutes les coureuses, qu’elles rêvent de médailles ou simplement d’une meilleure condition physique. "On veut que les femmes comprennent que c’est accessible à tout le monde, que c’est agréable et qu’on en tire des bénéfices", ajoute l’Olympienne qui a conservé son titre en juillet dernier de championne canadienne du 3000 m steeple. Outre les bénéfices physiques, l’idée derrière la rencontre était aussi de tisser des liens entre les femmes.

. Le Monde - Au Brésil, les femmes dans la rue pour dire "jamais" au candidat d’extrême droite
En tête des intentions de vote du premier tour de la présidentielle, le candidat de 63 ans a multiplié les saillies misogynes, homophobes et racistes. Au-delà de divergences d’opinions politiques, de classes sociales, d’âge, de modes de vie et de couleur de peau, des dizaines, voire des centaines de milliers de femmes se sont rassemblées, samedi 29 septembre, à Sao Paulo, Rio de Janeiro, Brasilia, Belo Horizonte, Recife, Salvador et Porto Alegre, ainsi que dans une soixantaine de villes au Brésil pour dire #EleNao (Pas lui). Un hashtag lancé sur les réseaux sociaux par le mouvement Mulheres Unidas contro Jair Bolsonaro (les femmes unies contre Bolsonaro), opposé au candidat d’extrême droite ; ce dernier est en tête des sondages pour l’élection présidentielle avec 27% à 28% d’intentions de votes. A priori apolitique, la mobilisation comptait pourtant de nombreuses banderoles appelant ici à voter Fernando Haddad, le candidat du PT, remplaçant de l’ex-président Lula. Le nom de Marina Silva, seule femme candidate, représentante du Parti écologiste (Rede) et ancienne ministre de Lula, était aussi scandé par un petit groupe de manifestants quand d’autres vantaient les qualités de Guilherme Boulos, le candidat du Parti socialisme et liberté (Psol, gauche)

. Jeune Afrique - Sénégal : Soham El Wardini est élue maire de Dakar par le conseil municipal
Soham El Wardini a été élue maire de Dakar ce samedi 29 septembre. Elle succède ainsi à son mentor, Khalifa Sall, qui avait été révoqué de ses fonctions, fin août, par décret présidentiel. Déjà chargée de l’intérim à la tête de l’hôtel de Ville depuis l’incarcération de Khalifa Sall, en mars 2017, Soham El Wardini, qui était sa première adjointe, sera en charge des affaires de la ville jusqu’aux prochaines élections locales, en décembre 2019.
Née d’un père libanais et d’une mère sénégalaise, cette ancienne professeure d’anglais entrée en politique dès sa jeunesse à l’Alliance des forces de progrès (AFP), le parti de Moustapha Niasse, s’était progressivement rapproché de Khalifa Sall, qui lui a apporté son soutien pour lui succéder.

. La Presse - Christine B. Ford : la nouvelle crédibilité
Christine Blasey Ford, la professeure de psychologie californienne qui accuse le juge Brett Kavanaugh d’agression sexuelle, a passé la majeure partie de son discours d’introduction, hier devant un comité judiciaire du Sénat américain, à décrire ses traumatismes, ses souvenirs de cet événement survenu il y a 35 ans, et à expliquer comment elle avait décidé, parce que c’était son "devoir civique", de parler publiquement de ce qui lui était arrivé. Le juge Brett Kavanaugh, lui, a passé une étonnante partie de son interminable message de présentation - livré en criant plus qu’en parlant - à expliquer qu’il aimait la bière, qu’il aime encore la bière et même qu’il "embrasse" l’idée de boire de la bière. Mais que cela ne l’avait jamais amené à commettre ou même à essayer de commettre une agression sexuelle, contrairement à ce que disent un nombre grandissant de femmes l’ayant connu. Il aurait été difficile de proposer un témoignage plus évocateur de la culture des fraternités universitaires anglo-saxonnes, typique de l’époque des faits allégués. Christine Blasey Ford, elle, a parlé du réflexe archaïque de "combat ou fuite" déclenché par l’agression, et de la façon dont certains moments du cauchemar qu’elle a décrit sont restés logés dans son cerveau.

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Mis en ligne sur Sisyphe, octobre 2018

Sisyphe


Source - http://sisyphe.org/article.php3?id_article=5487 -