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Tuerie de Polytechnique : des roses blanches pour regarder vers l’avenir

2 décembre 2018

MONTRÉAL — La Semaine de la rose blanche, à la fois une commémoration de la tuerie de l’école Polytechnique et une campagne de financement pour éveiller l’intérêt scientifique des jeunes filles, bat son plein.

« Bien sûr qu’on se souvient toujours, mais on regarde vers l’avenir », explique Michèle Thibodeau-Deguire, première femme diplômée en génie civil à Polytechnique, qui préside aujourd’hui le conseil d’administration de son alma mater.

Cela fera bientôt 29 ans qu’un tueur est entré dans l’université de génie pour y faucher quatorze femmes avant de retourner son arme contre lui. Maintenant, Mme Thibodeau-Deguire veut faire de la date anniversaire de ce féminicide une occasion de faire des gestes porteurs d’avenir.

La Semaine de la rose blanche est née d’une volonté d’attirer davantage de femmes en sciences, en technologies et génie. Elle permet à la population de se procurer des roses blanches virtuelles en échange d’un don à Folie Technique, un organisme d’animation scientifique qui cible des milieux défavorisés. Les sommes recueillies permettront plus spécifiquement d’offrir à des filles âgées de 7 à 17 ans l’occasion d’attraper la piqûre des sciences.

Folie Technique peine à répondre à la demande et l’écart à combler est immense, alors que les femmes représentent moins de 13 pour cent des ingénieurs en exercice titulaires d’un permis au Canada.

« Quand j’étudiais à Polytechnique, nous étions quatre filles dans toute l’école. Aujourd’hui, nous sommes 2600 », s’enthousiasme Michèle Thibodeau-Deguire.

Bien que les femmes ne composent que 28 pour cent de l’ensemble de la population étudiante, la parité est déjà atteinte dans certains domaines tels que le génie biomédical, le génie industriel et le génie chimique.

« On va s’arranger pour en avoir plus en informatique », avance Mme Thibodeau-Deguire, d’un ton assuré.

« Il faut s’y prendre jeune, explique-t-elle, émerveillée par les talents découverts à Folie Technique. C’est fou ce qu’elles arrivent à faire. Il faut qu’elles l’apprivoisent tranquillement. »

Depuis sa création en 2014, la Semaine de la rose blanche a recueilli près de 63 000 $, permettant à près de 8000 filles d’assister à des ateliers en classe et de participer au camp estival.

 Pour renseignement additionnel ou pour acheter une rose : https://calendrier.polymtl.ca/?com=detail&eID=847461

Mis en ligne sur Sisyphe, le 2 décembre 2018




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