source - http://sisyphe.org/article.php3?id_article=5610 -
Un miroir bordé de feu
13 décembre 2021
par
Être cette feuille son feu
sa folle incandescence
sa chute dans la beauté
au fond de toute mémoire
Elle cherche la palpitation familière
de l’air des feuilles et du vent
cette mélodie si secrète de ta main
sur toutes les cordes de sa vie
Le feu peut-il être fidèle
à ce qu’il éclaire de l’intérieur
à ce qu’il brûle en profondeur
dans l’embrasure de la nuit
La présence la plus précieuse
vient d’une aptitude unique
à voir ce qui échappe à la vue
le vide qui précède le poème
Parfois nos rêves et nos pas
dans le froissement des ailes
la splendeur incendiée de l’or
font le bruit sec d’un adieu
Après le long passage du vent
que reste-t-il de l’arbre nu
rien que pure passion d’être
et son corps à corps avec l’infini
Aller toujours vers toi
d’un seul mouvement immense
de l’âme et du corps
son cœur à la pointe du possible
Si pour toi et pour elle la vie
paraît comme un rêve
et le rêve la vraie vie
aimer c’est vaincre le temps
Sa vie est une rencontre
une seule
et l’étincelle vive venue
la perpétuer
Goutte de l’instant
l’été la lumière
le ciel aux doigts
corps de plume
L’ampleur du vertige
la minceur du fil
la vie et ton sourire
revenu du vide
Où vont nos rêves l’aube venue
les rames du poème fouillent l’eau
pour suivre le soleil à la source
et n’oublier ni la trace ni le passage
Vivre l’errance l’enracinement
un miroir bordé de feu
un seul éclat de beauté
soudain lové dans l’infiniment là
Photo : ©Laetitia PortalMis en ligne sur Sisyphe, le 13 novembre 2021