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Des groupes de femmes demandent la démission de Miriam Tey, directrice de l’Institut de la Femme en Espagne

novembre 2003

Manifeste
28/05/2003</center


Depuis les organisations de femmes nous réitérons que MIRIAM TEY devrait démissionner à titre de Directrice de l’Institut de la Femme, et ce, parce qu’elle est responsable de l’édition du livre ¨TODAS PUTAS.¨ (¨TOUTES DES PUTES¨).

Les raisons de cette demande de démission de la Directrice de l’Institut de la Femme dépassent la teneur même du livre ¨Toutes des putes¨. En effet, bien que le contenu de ce livre soit inacceptable, nous n’ignorons pas le droit à la liberté d’expression inclus dans l’article 20 de la Constitution espagnole, droit fondamental que nous respectons et pour lequel nous nous sommes toujours battues.

Si nous réclamons la démission de Mme Tey à titre de Directrice Générale de l’Institut de la Femme, ce sont pour les raisons suivantes :

Il est inadmissible qu’une personne détentrice d’un poste publique comme Mme Tey, soit partagée entre une activité privée dans laquelle sont promus des messages totalement opposés au message mis en avant dans ses fonctions publiques. En effet, Mme Tey est Directrice de l’Institut de la Femme de l’État espagnol, dont le principal objectif est la promotion et le développement des conditions qui rendent possible l’égalité sociale entre les deux sexes. À ce titre, elle se doit d’encourager la participation des femmes à la vie politique, culturelle, économique et sociale, alors que l’édition du livre " TODAS PUTAS " met en circulation un contenu qui fait l’apologie de " Quasi " crimes sexuels (1) . L’absence de cohérence entre son activité publique et son activité privée conduit irrémédiablement à une perte de crédibilité et de légitimité de la Directrice lorsqu’elle favorise l’édition dudit livre.

Le fait que Mme Tey partage son temps entre sa charge publique et une activité privée qui lui demande beaucoup de temps permet en soi de questionner son rendement dans ses devoirs liés à sa fonction publique.
Ceci ne devrait pas être autorisé, sans oublier que cette activité peut être incompatible et faire l’objet d’une d’inspection par l’organisme compétent, en référence à la loi 12/1995 du 11 mai concernant les incompatibilités pour les membres du Gouvernement de la Nation et les fonctions élevées de l’administration générale de l’État.

Ratifiant le rapport de la Commission des Droits des Femmes, le Parlement européen rappelle à tous les États membres l’obligation d’appliquer la/les politique/s qui préviennent, empêchent et poursuivent la violence contre des femmes, conformément à la déclaration universelle de droits de l’homme avec une " TOLÉRANCE ZERO en matière de violence à l’égard des femmes " (2) . La directrice de l’Institut de la Femme doit travailler d’une part, pour éviter le meurtre des femmes (36 femmes mortes durant les cinq premiers mois de l’année 2003 en Espagne), et d’autre part pour que la société rejette toute manifestation qui touche la dignité et la liberté des femmes. L’édition d’un livre avec un récit qui constitue une apologie claire du viol, selon l’ auteur lui-même, représente une forme d’" acceptation " et d’éloge publique d’un crime.

A partir de ce fait, on ne peut considérer Mme Tey comme étant une interlocutrice valide pour réaliser sa mission, alors qu’elle a prouvé non seulement un grand manque de sensibilité, mais également une attitude de mépris face à la situation des femmes. Il n’y a aucune autre manière d’expliquer la décision de continuer l’édition de ce livre de la part de Mme Tey et de décider ensuite de le réimprimer, quand elle pourrait l’avoir refusé en tant que coéditrice.

Finalement, tant les organisations de femmes comme les employées/és de l’Institut de la Femme ont affirmé dans plusieurs communiqués que les activités de Mme Tey sont incompatibles avec sa fonction à la tête de l’Institut de la Femme, son travail et son autorité pour diriger l’Institut de la Femme étant remis en cause.

Par conséquent, nous réitérons notre demande de DÉMISSION à Mme Tey, qui à cause de son attitude, met en danger le travail développé par les organisations de femmes depuis des années en ce qui concerne la défense des droits des femmes.

Notes

1. Dans le texte original on parle de "Quasi" Crimen. Le viol des petites filles est un crime. Non ?
2. Voir ce document du Parlement européen en format PDF

Texte original en espagnol

LA SUITE...

 19/12/2003 - Une plainte avait été déposée devant la Commission européenne en mai dernier et deux eurodéputées y ont dénoncé le gouvernement espagnol. La Commission européenne a répondu qu’elle comprenait que cette situation ait pu créer une commotion au sein de la société espagnole, mais qu’elle n’a pas les compétences nécessaires concernant les droits fondamentaux des personnes hors de la législation européenne. Anne Alix le Maignan. Miriam Tey est toujpours à son poste et encaisse le fruit de ventes records du livre qu’elle a édité.

P.S.

Traduction : Anne le Maignan
Anne Alix le Maignan
Generourban
Calle San Bernardo, 117
E 28015 Madrid

« Directora del Instituto de la Mujer edita un libro que hace apología de la violación de mujeres y niñas. »
Titre original de l’article : « El libro de las violaciones », (Le livre des viols), par Xavier Ayén, dans La Vanguardia, Barcelone, 17 mai 2003.
On trouvera d’autres textes sur le sujet en anglais sur le site Red feminista
Réponse en espagnol du défenseur du peuple espagnol à la plainte des organisations féministes




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