source - http://sisyphe.org/article.php3?id_article=813 -



Non à toutes les violences contre les femmes - ONU et AI

3 décembre 2003

Trafic de femmes, violence conjugale, jeunes filles excisées, prostitution forcée : de nombreuses organisations étaient mobilisées le 25 novembre dans le monde entier, lors de la Journée internationale de l’élimination de la violence contre les femmes, organisée par les Nations unies.

L’organisation de défense des droits de l’homme, Amnesty International (AI), recense un appel à l’aide chaque minute en Grande-Bretagne, pour des faits de violence domestique.

« La violence contre les femmes et les filles représente l’atteinte aux droits de l’homme la plus généralisée [...] Les violences contre les femmes et les filles dépassent les frontières culturelles, religieuses, politiques, sociales et économiques », souligne Amnesty qui précise que 700 000 femmes sont violées chaque année aux États-Unis.

Dans une litanie de chiffres, AI a également rappelé que 120 millions de fillettes sont mutilées sexuellement chaque année, victimes d’excision.

Amnesty a par ailleurs critiqué l’Espagne, où les femmes maltraitées sont dépourvues de protections juridiques et financières suffisantes et soutient qu’une écrasante majorité d’entre elles gardent le silence pour cette raison.

La République de Chypre, qui rejoint l’Union européenne l’an prochain, est devenue un important centre de transit pour la traite des femmes et les autorités sont en partie à blâmer, selon un rapport du médiateur de cette île de la Méditerranée orientale.

Plus de 2000 étrangères transitent annuellement par Chypre avant d’être dirigées vers des réseaux de prostitution en Europe, a indiqué Ilana Nicolaou après une enquête de ses services sur les conditions de travail des étrangères employées comme « artistes de cabaret ».

Au Monténégro, un scandale éclabousse le premier ministre Milo Djukanovic accusé par l’opposition d’avoir « utilisé les services » d’une jeune Moldave de 28 ans qui affirme avoir été séquestrée et contrainte à la prostitution pendant deux ans dans ce pays.

Un rapport du Conseil de l’Europe et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) assure que l’enquête « a surtout servi à protéger des intérêts et des influences n’ayant rien à voir avec la bonne administration de la justice ».

En France, trente personnalités du monde du cinéma, du sport, de la presse ou du droit, ont signé une « charte des hommes contre la violence faite aux femmes ».

Le Conseil suédois pour la prévention des crimes (SKR) relève que les violences conjugales et les viols augmentent et que 11 % des Suédoises ont été victimes de violence de la part de leur partenaire.

Quelque 65 000 Danoises sont victimes chaque année de violence, mais seules 5000 d’entre elles déposent plainte, d’après la ministre danoise des Affaires sociales et de l’Égalité entre les sexes qui note que cette violence a trop longtemps été considérée comme une affaire privée.

En 2002, la Fédération des femmes chinoises a enregistré dans un pays cent fois plus peuplé, 36 600 plaintes de violence conjugale, contre l’épouse dans la plupart des cas, mais les faits sont rarement rapportés aux autorités.

Selon une enquête dans une région rurale, la moitié des incidents sont réglés au sein de la famille ou du village et dans un tiers des cas, les victimes se vengent.

En Afrique du Sud, où près de 150 femmes sont violées chaque jour, la ministre du Développement social Zola Skweyiya a invité des milliers d’hommes à rejoindre « La marche des gentlemen », au Cap hier soir.

Source : Paris, AFP, édition du mercredi 26 novembre 2003




Source - http://sisyphe.org/article.php3?id_article=813 -