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Publisexisme
L’aveuglement des Normes canadiennes de la publicité

15 janvier 2004

par La Meute québécoise

Affiche compromettante pour toute femme
qui vise l’égalité, la dignité et le respect.


Pour une troisième année consécutive à l’approche de la période des Fêtes, des panneaux-réclames faisant la promotion de boutiques érotiques avec lingerie, accessoires et vidéos XXX bordent certaines voies routières de l’île de Montréal.

Cette affiche, d’abord apparue en 2001 sur la rive sud à deux ou trois endroits aux alentours du pont Champlain, récidivait l’année suivante jusqu’à l’été 2002 où les automobilistes et les camionneurs pouvaient la voir à la sortie sud du tunnel Louis Hippolyte-Lafontaine. Elle a été ainsi placardée le long de quelques grandes artères routières comme sur la métropolitaine dans l’est de l’île de Montréal durant cette même année. Au cours de décembre dernier (2003), elle réapparaissait de nouveau.

Les Normes canadiennes de la publicité (NCP), conscient de la portée d’un tel message, n’a pourtant pas voulu faire retirer cette publicité en jugeant que la représentation imagée " ne discrédite pas, ne déprécie pas un groupe de personnes, et ne contrevient pas à l’article 14 du Code intitulé Descriptions et représentations inacceptables. "

Le NCP, en s’abstenant d’intervenir, encourage la promotion de l’exploitation du corps, surtout celui des femmes, puisque ces annonces expriment sans aucune équivoque que tous les moyens sont bons pour " éveiller ses sens" *, même la pornographie !

Faut-il s’étonner du nombre croissant de publicités sexistes ? Cette affiche avec son message sous-jacent favorise la multiplication de ces publicités. Elle encourage les marchands et les publicitaires machistes et sans scrupule à se servir du corps féminin pour annoncer n’importe quoi. Et que dire de la violation du paysage urbain par la privatisation de l’espace public pour vendre ces produits utilisant les femmes comme valeur marchande ?

Le NCP, qui représente l’industrie de la publicité et qui s’auto-réglemente, démontre clairement que ses intérêts servent uniquement ceux des annonceurs et qu’en conséquence, il supporte le commerce sexuel, sûrement aussi rentable que le trafic d’armes.

Comme le Code des normes est rédigé par le NCP, il a tout le pouvoir pour protéger et faire respecter la dignité et la valeur de toute personne humaine en élaborant des critères plus strictes. Ainsi, il devrait être en mesure de juger de l’impact social d’une publicité peu importe le statut du commerce.

Alors, à quand une structure crédible, dégagée des intérêts capitalistes, qui protège et respecte vraiment la population ?

La Meute québécoise vous invite avec empressement à écrire à votre député provincial et à votre député fédéral pour porter plainte contre Les Normes canadiennes de la publicité, et pour revendiquer auprès de nos élus-es une loi anti-sexiste afin d’encadrer la pratique publicitaire.

Nous vous prions de faire parvenir une copie conforme de votre lettre aux Normes canadiennes de la publicité ainsi qu’au Conseil du statut de la femme. Nous vous suggérons aussi d’exprimer votre indignation au maire de Longueuil et de demander au maire de Montréal la ré-application des lignes directrices concernant les publicités commanditées par la ville de Montréal.

* " Éveillez ses sens ", slogan utilisé sur ces affiches.

Les Normes canadiennes de la publicité
4823 ouest rue Sherbrooke, bureau 130
Montréal,
H3Z 1G7

Conseil du statut de la femme
Siège social
8 rue Cook, 3ième étage
Québec
G1R 5 J7

Pour écrire à votre député-e fédéral-e
Coordonnées des député-es de l’Assemblée nationale du Québec

La Meute québécoise contre la publicité sexiste qui dit :
" Non, je n’achète pas.
"
Courriel

La Meute québécoise


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