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Au Québec
La ministre Courchesne rencontre une vive opposition à la transformation du Conseil du statut de la femme

14 février 2004

par L’Intersyndicale des femmes

COMMUNIQUÉ

Montréal, le 27 janvier 2004 - Les représentantes des 10 organisations syndicales membres de l’Intersyndicale des femmes ont prévenu la ministre des Relations avec les citoyens et de l’Immigration et chargée de l’application de la Loi du Conseil du statut de la femme (CSF), Michelle Courchesne, qu’elle fera face à une vive opposition si elle dépossède le Conseil de sa mission, en le convertissant en Conseil de l’égalité.

Les membres de l’Intersyndicale ont aussi rappelé, durant leur rencontre du 27 janvier avec Mme Courchesne, que le gouvernement prend clairement les femmes pour cible, notamment par divers projets de loi adoptés avant les fêtes sous l’imposition du bâillon. La dizaine de militantes féministes et syndicales ont eu une heure pour exprimer leur plus profond désaccord avec les politiques gouvernementales et sur le projet de la ministre visant à démanteler le CSF après 30 ans d’existence. Elles ont aussi réclamé le dépôt du nouveau plan d’action préparé par le Secrétariat à la condition féminine (SCF), lequel devrait être présenté au printemps, ou au plus tard à l’automne 2003. Ce plan devait suivre la consultation tenue auprès du mouvement des femmes, à l’hiver 2003, et à laquelle l’Intersyndicale a activement participé.

Sous la gouverne des libéraux, nous assistons à des attaques systématiques contre des groupes de travailleuses parmi les plus vulnérables, comme les intervenantes des services de garde en milieu familial ou les ressources intermédiaires en santé (projets de loi no 7 et 8 interdisant leur syndicalisation). La hausse des tarifs des services de garde (projet de loi no 32) a un impact plus grand sur les femmes chefs de familles monoparentales, sur les plus pauvres, et sur une politique familiale qui commençait enfin à prendre forme.

« Les femmes n’acceptent pas de revenir dans le passé sous prétexte de modernisation et c’est pourtant ce qui se produit depuis l’arrivée au pouvoir des libéraux », dénonce la responsable du Comité des femmes à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Carole Lejeune.

S’ajoute aussi aux coups bas envers les femmes, l’adoption du projet de loi no 34 qui impose un recul sur le plan de la représentation des femmes dans les conférences régionales des élus, au regard du développement des régions. Le projet de loi no 25, sur la fusion des établissements de santé, promet aussi un grand remue-ménage, dans un domaine où la large majorité des travailleuses pansent à peine les cicatrices laissées par les autres interventions majeures faites depuis quelques années dans le réseau de la santé, et dans leurs conditions de travail.

« À l’heure où la recherche d’économies semble la seule motivation des décideurs, les femmes ont plus que jamais besoin d’instruments tel le CSF, dont le mandat est d’assurer la prise en compte de leurs intérêts », a rappelé, en conférence de presse, la 2e vice-présidente du Syndicat des professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), Claire Picard.

Forte de ses 170 000 membres, la voix de l’Intersyndicale des femmes se fera de nouveau entendre lors de la Journée internationale des femmes, pour que le CSF demeure et continue sa mission de vigile et de promotion des droits des femmes et qu’arrêtent les attaques systématiques du gouvernement envers la moitié de la population du Québec. « Il faut que cessent les reculs concernant l’égalité des femmes. Le mouvement des femmes est en marche pour préparer la riposte, le 8 mars prochain », a averti la conseillère à la Condition des femmes, au Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ), Mme Monique Voisine.

Le Conseil du statut de la femme (CSF) est un organisme gouvernemental de consultation et d’étude qui veille, depuis 1973, à promouvoir et à défendre les droits et les intérêts des Québécoises. Au cours de cette période, le Conseil a participé aux grands débats publics, notamment en conseillant le gouvernement sur les lois du travail, le patrimoine familial, l’égalité entre les époux dans le mariage, la violence conjugale, la réforme de la santé et de l’éducation, la mondialisation, etc. Le Conseil a aussi sensibilisé la population à la publicité sexiste, les stéréotypes en éducation et la conciliation travail-famille.

L’Intersyndicale des femmes regroupe la CSQ, le SPGQ, le SFPQ, la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), la Fédération des infirmières et infirmiers du Québec (FIIQ), la Fédération autonome du collégial (FAC), la Centrale des professionnelles et professionnels de la santé (CPS), l’Association professionnelle des technologistes médicaux du Québec (APTMQ), le Syndicat des techniciens et artisans de réseau français de Radio-Canada (STARF) et le Syndicat des agentes de la paix en services correctionnels du Québec (SAPSCQ)

Source et renseignements :
Julie Roy
Agente d’information CSQ
Cell. : (514) 237-4432
roy.julie@csq.qc.net

Site de la CSQ

L’Intersyndicale des femmes


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