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lundi 20 mars 2006

Départ de Pauline Marois - Perdre un modèle quand il y en a si peu....

par Isabelle N. Miron






Écrits d'Élaine Audet



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Le départ de Pauline Marois des rangs du Parti Québécois n’étonnera pas grand monde : en fait, il s’en trouve beaucoup pour se demander ce qu’elle attendait. Il est vrai que j’ai été étonnée de la voir faire du porte-à-porte aux côtés de Vivian Barbot, cet hiver : relever ses manches et se remettre à l’ouvrage après sa défaite dans la course à la chefferie avait demandé, selon moi, beaucoup de courage et d’humilité.

Pourquoi est-ce donc si dur pour les femmes de faire de la politique ? Les commentaires entendus aujourd’hui sont révélateurs. On reparle de Mme Marois en terme de « bourgeoise », de femme « loin des gens », on parle de son poids et de sa garde-robe.... Étrange comment une si longue carrière peut se résumer à si peu de choses. De tout ce qu’elle a fait, de ses bons coups, on parle peu. Mais on revient à satiété sur la vitesse avec laquelle elle a annoncé sa candidature après la démission de Landry (parce que l’ambition, on le sait, ne va pas bien aux femmes) ou sur les soi-disant erreurs qu’elle a commises dans les différents ministères qu’elle a dirigés (les points de vue sont pourtant bien partagés, là-dessus). Les garderies à 5$, initiative saluée internationalement, semblent bien loin des esprits...

La plupart des chroniqueurs politiques s’entendent pour dire que le traitement réservé à Madame Marois fut, plus souvent qu’autrement, injuste. Comment peut-on sincèrement lui reprocher d’être plus bourgeoise qu’un Bernard Landry ou qu’un André Boisclair ? Elle n’a pourtant jamais caché ses origines modestes et ses débuts professionnels comme travailleuse sociale !

Dans son émouvant discours d’adieu, elle a parlé de l’importance de ne pas faire peur, d’encourager les futures générations de politiciennes. Hélas... Vu le traitement réservé à une femme de ce calibre... Quelle fille censée voudrait se lancer dans une telle aventure ?

Peut-être un jour aurais-je un peu de votre courage, Madame Marois.

Au revoir, et merci de nous avoir inspirées.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 20 mars 2006.

Voir :
 Élaine Audet, Départ de Pauline Marois : le vrai visage du "renouveau".
 - Dossier du Journal de Montréal avec les beaux hommages de :
Lise Payette et Joseph Facal.



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Isabelle N. Miron


L’auteure est chercheuse, diplômée en Études féministes et poursuit des études de maîtrise en sciences politiques.



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  • > Départ de Pauline Marois
    (1/5) 14 avril 2006 , par

  • Très beau texte de Gil Courtemanche
    (2/5) 25 mars 2006 , par

  • De vieilles idées dans des jeunes têtes
    (3/5) 22 mars 2006 , par

  • Hommage à Pauline Marois
    (4/5) 21 mars 2006 , par

  • > Départ de Pauline Marois - Perdre un modèle, quand il y en a si peu....
    (5/5) 20 mars 2006 , par





  • > Départ de Pauline Marois
    14 avril 2006 , par   [retour au début des forums]

    Je vous signale un excellent article de Mohamed Lotfi, sur La Tribu du verbe : Partir, revenir..., le 29 mars 2006.

    Très beau texte de Gil Courtemanche
    25 mars 2006 , par   [retour au début des forums]

    Gil Courtemanche signe un texte sur le départ de Pauline Marois dans Le Devoir d’aujourd’hui, samedi le 25 mars. Texte extrêmement touchant et très éclairant. Merci monsieur Courtemanche.
    J’aurais aimé vous donner le lien internet, mais le texte est cadenassé. Vite, allez acheter le journal.

    De vieilles idées dans des jeunes têtes
    22 mars 2006 , par   [retour au début des forums]

    Rajeunir le parti... à tout prix ?

    Boisclair se conduit en jeune ingrat qui veut rejetter du revers de la main la génération qui le précède. Comme si le simple fait d’avoir moins de 40 ans était une garantie d’idées nouvelles ! Boisclair, mais aussi Mario Dumont nous ont montré que ce n’est pas toujours le cas. Et si c’est pour faire de la place aux jeunes ambitieux sans contenu qui gravitent autour de lui... cette jeune-ci ira voter ailleurs !

    Hommage à Pauline Marois
    21 mars 2006 , par   [retour au début des forums]

    Pauline Marois fut un exemple de courage, d’humilité, d’abnégation pour le parti. Elle a donné 25 ans de sa vie à la politique. Tout cela pour recueillir des commentaires ignobles de plusieurs Québécois. Les journaux rappelaient aujourd’hui ses deux défaites à la chefferie et sa célèbre phrase : "Il y aura cinq ans de turbulence." qui aurait, aux dires de ses adversaires, viré le Québec à l’envers alors qu’on sait tous qu’elle a raison. Boisclair, à Montréal aujourd’hui...demande aux députés qui réfléchissent à leur avenir de le faire rapidement. Autrement dit : de partir ( sous-entendre de la suivre ). Étrangement, je pense que c’est Jean Charest qui lui a rendu le plus bel hommage. Il a eu un mot touchant sur le fait qu’elle est erffectivement un modèle pour les femmes qui veulent faire de la politique.Il a dit qu’il ne croyait pas qu’un homme puisse un jour diriger tous les ministères dont elle a eu les commandes. Il est peut-être cuit, mais là je l’ai cru...
    Allez en paix Pauline et riez tout de même un peu dans...votre barbe.

    > Départ de Pauline Marois - Perdre un modèle, quand il y en a si peu....
    20 mars 2006 , par   [retour au début des forums]

    Bien d’accord avec vous. Voici le commentaire que j’ai écrit sur le site Cyberpresse, en réaction à l’article sur son départ du PQ. (Je vous envite d’ailleurs à commenter aussi dans cette enfilade, car c’est pas les commentaires hostiles qui manquent.)

    « Tiens, une autre figure de la "vieille garde" péquiste qui part. Certains "jeunes" de la "relève" s’en réjouiront... Mais bizarrement, quand c’était Landry le chef, on ne parlait pas de "vieille garde"... "Vieille garde" = vision sociale-démocrate ? "Nouvelle garde" = crypto-adéquisme ? Tiens, à 37 ans, je me sens vieux, tout à coup... »

    J’espère que Pauline Marois ne quittera pas vraiment longtemps la politique active, péquiste ou autre... d’ailleurs j’en douterais.

    • > Départ de Pauline Marois - Perdre un modèle, quand il y en a si peu....
      21 mars 2006 , par
        [retour au début des forums]

      On dirait bien que le forum de commentaires auquel menait mon lien a vite été supprimé...

      Vraisemblablement pris au dépourvu, Boisclair a dit hier que d’autres péquistes partiront bientôt, "signe de renouveau" comme il dit. Ça sent la purge, l’improvisation et le "damage control". Maintenant c’est notamment Jean-Pierre Charbonneau, qui soutenait Mme Marois durant la course et qui est je crois le principal promoteur péquiste d’une réforme du mode de scrutin, qui envisage de partir. Aussi, Denis Lessard, de La Presse, parle d’un éventuel départ de Mme Louise Harel en juin.

      Tiens, peut-être est-il possible d’anticiper certains autres départ prochains en consultant la liste des diverses personnalités péquistes figurant dans cette page Web ?...

      Quant au club politique péquiste Syndicalistes et Progressistes pour un Qc Libre (SPQ-Libre) de l’ancien candidat à la chefferie Pierre Dubuc (qui s’était rallié à Mme Marois en fin de course pour tenter de bloquer ce Boisclair qu’on comparait à Mario Dumont), seul un court communiqué, banal et laconique, a été émis sur le départ de Mme Marois. J’espère un peu mieux de leur part ces prochains jours... Mais mentionnons que toujours selon Denis Lessard de La Presse, Mme Monique Richard, présidente du PQ et membre du SPQ-Libre, lorgnerait maintenant le comté de Taillon laissé vacant par Mme Marois, ce qui déplairait à certains disciples de cette dernière.

      [Répondre à ce message]

      • La Presse pressée
        21 mars 2006 , par
          [retour au début des forums]

        En effet, ils ont vite envoyé l’article aux archives payantes. Mais les autres liens que tu indiques sont très intéressants. Merci.

        [Répondre à ce message]

      • Opportunisme
        21 mars 2006 , par
          [retour au début des forums]

        Je ne pense pas que Dubuc et son club disent plus, ce sont des opportunistes qui ménagent leurs arrières. Ils veulent se présenter aux prochaines élections et ne veulent pas froisser le chef.

        Harel partira, c’est sûr. C’était prévu depuis longtemps. À la dernière élection, elle a été tentée de ne pas se présenter, mais Bourque se présentait dans son comté pour l’ADQ et elle croyait qu’il avait une chance si elle quittait.

        Personnellement, je trouve que tous les gens le moindrement progressistes devraient quitter le PQ. C’est devenu un parti drabe et réactionnaire, avec un chef qui n’a pas de contenu mais ne fait que de la stratégie. La dernière chose que je voudrais c’est de travailler sous la direction de cet homme.

        [Répondre à ce message]


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