| Arts & Lettres | Poésie | Démocratie, laïcité, droits | Politique | Féminisme, rapports hommes-femmes | Femmes du monde | Polytechnique 6 décembre 1989 | Prostitution & pornographie | Syndrome d'aliénation parentale (SAP) | Voile islamique | Violences | Sociétés | Santé & Sciences | Textes anglais  

                   Sisyphe.org    Accueil                                   Plan du site                       






dimanche 21 mai 2006


Lettre à Marie Plourde, Journal de Montréal
Mythes et faits sur la détresse "des" hommes

par Micheline Carrier






Écrits d'Élaine Audet



Chercher dans ce site


AUTRES ARTICLES
DANS LA MEME RUBRIQUE


France - L’histoire inavouable de la loi sur la résidence alternée
Pensions alimentaires : une étude farfelue remise au gouvernement
France - Quand le gouvernement se penche sur la "fraude" des mères !
L’emprise des écrans sur les enfants : la résistance s’organise
Une meilleure protection des conjointes de fait est devenue nécessaire
France - Projet de Loi sur la famille d’inspiration masculiniste encore plus d’asservissement pour les femmes et les enfants
Union de fait et pension alimentaire - La Cour d’appel donne raison à Lola
La télé, complice de la pandémie d’obésité chez les enfants
Pensions alimentaires pour enfants - La Cour suprême donne raison à une étudiante monoparentale
Non à l’imposition d’une résidence alternée pour les enfants de parents séparés par défaut !
Protection juridique des conjointes de fait - Au-delà des 50 millions $, il y a les autres femmes
Ontario - La campagne "Un seul droit de la famille pour toutes les femmes"
Pensions alimentaires des enfants - La campagne continue auprès des député-es
Des idées reçues compromettent la sécurité des enfants lors des litiges de garde (Partie I)
Des idées reçues compromettent la sécurité des enfants lors des litiges de garde (Partie II)
La résidence alternée, une loi pour les adultes ?
Garde partagée ou résidence alternée : l’enfant d’abord
Autres textes de Jacques Brodeur sur Sisyphe
Un toutou, une p’tite poupée ou un bébé ?
Les enfants des femmes victimes de violence conjugale - mieux les connaître pour mieux les aider
Le Livre noir de la garde alternée
Courte-pointe d’un amour infini : Éloïse et Loïse
Punir les enfants pour les iniquités des pères
La DPJ et la chasse aux sorcières contre les mères
Les pères continuent à ne pas faire leur part
Une mère belge proteste contre un soutien ministériel à des masculinistes
Du calme, Dr Chicoine
« Lyne la pas fine » a son voyage
Des lunettes féministes au secours des enfants
Réforme des services de garde : Lettre d’une maman à la ministre Carole Théberge
Des mères privées de leurs enfants à cause des préjugés sexistes de la DPJ - suite
Un recul, un affront, un geste politique inacceptable
Garde des enfants - Les pères ont-ils raison de se plaindre ?
La garde alternée : au nom des femmes ?
Quand les pères se vengent
Garde partagée ou résidence alternée : l’enfant d’abord
La machine à broyer les solidarités
L’enfant, prétexte de toutes les dérives des pouvoirs ?
Mythes et réalités sur la garde des enfants et le droit de visite
L’influence des groupes de pères séparés sur le droit de la famille en Australie
Un choix parental féministe et subversif : donner le nom de la mère
La paranoïa paternelle triomphera-t-elle ?
Mémoire au Comité fédéral, provincial et territorial sur le droit de la famille, sur la garde, le droit de visite et les pensions alimentaires pour les enfants
Un programme qui prive les enfants de leur mère
Les enfants du divorce ont besoin de notre protection
La « responsabilité parentale » tiendra-t-elle ses promesses ?
Les partisans des "droits des pères" veulent imposer la garde partagée obligatoire







Madame Marie Plourde
Journal de Montréal

Madame,

Je suis surprise de la naïveté que reflète votre article intitulé « Le temps de changer ? » publié dans Le Journal de Montréal du 11 mai 2006. Surprise aussi que vous laissiez croire, à partir des démonstrations exhibitionnistes de quelques pères, que tous les hommes sont en détresse et laissés à eux-mêmes, et tous les pères discriminés.

Pourriez-vous me dire sur quoi s’appuient les affirmations suivantes ?

« Bien sûr, Morin n’est pas le porte-étendard des pères en crise, il n’est qu’une goutte d’eau de plus dans l’océan des hommes perdus et il s’agite.

« On ne parle plus de cas isolés ; c’est symptomatique d’un grand malaise sociétal. Ça fait la une des bulletins télévisés, des journaux, mais ça ne va pas plus loin. Personne ne bouge, on attend d’autres gestes désespérés, on dirait.

« Les hommes ne se retrouvent plus, ils n’ont pas de modèles positifs pour les inspirer, pas d’oreilles pour les écouter, pas de gouvernement pour les épauler, et on ne leur tend pas de perche. »

LES hommes ? Lesquels ? Ce n’est pas parce que quelques hommes gueulent sur la place publique et que deux ou trois attirent l’attention sur des ponts que LES hommes en général sont en crise et ne savent plus comment se comporter. Et qui crée les modèles des hommes ? Les modèles de femmes sont-ils tous positifs et inspirants ? Certes, il faut s’occuper de la détresse chez les hommes comme chez les femmes, leur venir en aide, mais ce ne sont pas tous les hommes pas plus que toutes les femmes (tous les pères pas plus que toutes les mères) qui vivent cette "détresse" extrême.

Vous reprenez à votre compte des lieux communs rabâchés par une poignée d’hommes comme si c’était là une évidence. Vous faites vôtres les lamentations de Content d’être un gars, dont le site propage la haine et le mépris, et de l’Après rupture, qui diffuse des faussetés, lorsque vous écrivez : « C’est peut-être pour cette raison que le gouvernement ne répond pas aux divers regroupements qui veulent aider les hommes en crise. Les demandes de rencontres avec les ministres de la Santé et de la Justice se multiplient pour tomber dans la filière 13 ».

Pourriez-vous démontrer ce que vous avancez ? Que savez-vous de l’agenda de ces deux ministères ? Ne faites-vous que rapporter ce qu’une poignée de plaignards disent ou avez-vous vérifié si les ministères refusent vraiment de les rencontrer et, le cas échéant, pourquoi ? Qu’est-ce qui vous permet d’affirmer qu’il n’existe pas de ressources pour les hommes désespérés ou en difficulté ? Vous êtes-vous renseignée sur ces ressources auprès du ministère des Affaires sociales, du ministère de la Justice et des CLSC ? Si vous le faisiez, vous découvririez qu’il en existe beaucoup plus que vous ne le pensez.

Il est plus facile de jouer la carte du mélo et de l’apitoiement - c’est aussi plus "glamour" auprès d’une partie de votre lectorat - que d’écrire en vous basant sur des faits. Toutefois, les journalistes et les chroniqueur-es n’ont-ils/elles pas la responsabilité de s’informer et de tenir compte des contextes au lieu de colporter des sornettes et des préjugés ? Plutôt de nous servir, réchauffé, le discours larmoyant sur les injustices et la détresse des hommes, discours qu’on retrouve partout dans les médias depuis quelques années, il serait plus utile, au strict plan de l’information - et n’est-ce pas dans ce domaine que vous oeuvrez ? - de documenter vos affirmations.

Je vous envoie ci-dessous quelques liens d’articles que vous pourrez imprimer et lire, si cela vous intéresse d’en apprendre davantage sur le sujet que vous traitez. Ils contiennent aussi des références qui vous mèneront à d’autres ressources documentaires. Vous y apprendrez, entre autres, que la majorité DES hommes, divorcés ou non, ne sont pas désespérés et "perdus" ; que la grande majorité des divorces ou séparations n’aboutissent pas à des drames concernant la garde des enfants (lire la juge Dubé-L’Heureux sur le sujet) ; que la grande majorité des pères sont des pères responsables et capables de s’entendre sur la garde des enfants avec leurs ex-conjointes et ne ressemblent en rien aux quelques individus qui réussissent à attirer votre attention en grimpant en haut des ponts, exemple extrême à partir duquel vous généralisez.

Vous pourrez constater, en lisant la documentation, qu’il y a parfois de très bonnes raisons de refuser la garde ou le droit de visite à certains pères, notamment lorsqu’ils ont un passé d’homme violent et irresponsable. Celui dont vous parlez entre dans cette catégorie. Son enfant est sous la protection de la DPJ qui a sans doute des motifs valables de lui refuser, pour l’instant, le droit de visite à son enfant. Les enfants ont aussi des droits, en premier lieu celui d’être protégés. Qui croira que cet homme pense d’abord au bien de son enfant ? Après le comportement qu’il a eu cette semaine, je souhaite ardemment que cette enfant soit protégée davantage si elle est un jour en contact avec lui. Pas vous ?

La Revue canadienne VIH/Sida et Droit" rapporte que : "Québec - Le 6 juin 2001, Mario Morin a été condamné à six ans de prison pour voies de fait graves. (G. Gagnon, « Le juge et le sida », Le Nouvelliste, 8 juin 2001, 8 ; « Man sentenced to six years for HIV infection », Vancouver Sun, 7 juin 2001,A5 ; « Jail terms for pair on HIV charges », Edmonton Journal, 7 juin 2001, A12. » Selon le réseau Canoë "...le frère de Mario Morin a dit que ce dernier lui a confié être prêt à aller très loin pour qu’on se souvienne de lui. Il aurait de nombreux antécédents judiciaires (...) Depuis 1999, Mario Morin a été impliqué dans plusieurs causes de harcèlement, menaces et voie de fait." Sachant cela, vous n’hésiteriez pas à accorder un droit de visite à cet homme ou à un de ses semblables ?

J’aimerais savoir quelle est votre attitude à l’égard des femmes qui essaient de protéger leurs enfants de pères violents après un divorce ou qui divorcent pour ce motif. Ce sont des cas plus fréquents que celui de pères privés, injustement ou légitimement, de leurs enfants. Par exemple, le jour précédant la publication de votre article, trois femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint au Québec (voir « Pourquoi cette violence ? »). Des femmes tuées par des conjoints, c’est tellement fréquent que c’en est devenu banal.. et toléré. Cela n’émeut pas autant que la "détresse" d’un homme qui grimpe sur le pont Jacques-Cartier et, quand on s’en émeut, c’est davantage pour s’attarder sur la "détresse" des meurtriers que sur le sort de leurs victimes, femmes et enfants. Vous savez sans doute que ces actes extrêmes ont parfois d’autre motivation que la détresse, notamment un désir de contrôle et de pouvoir.

Le temps de changer, oui : le temps de renoncer aux clichés et aux préjugés.

Bien à vous,

Micheline Carrier

P.S. D’intérêt public, cette lettre sera également publiée sur le site Sisyphe et diffusée dans différents réseaux communautaires.

Adresse courriel de Marie Plourde : mplourde@journalmtl.com

DOCUMENTATION

* L’ex-juge Claire L’Heureux-Dubé réfute l’idée que les tribunaux discriminent les pères divorcés
* Mythes et réalités sur la garde partagée et le droit de visite
* Des lunettes féministes au secours des enfants - Mémoire du Centre des femmes de Laval et de l’R des centres de femmes du Québec sur le Projet de loi 125 modifiant la Loi sur la protection de la jeunesse
* L’influence des groupes de pères séparés sur le droit de la famille en Australie
* La paranoïa paternelle triomphera-t-elle ?
* Sur ARTE, des reportages sur un fait social rarement abordé
* Quand les pères se vengent : le dossier ARTE
* Un programme qui prive les enfants de leur mère
* Les enfants du divorce ont besoin de notre protection
* Les partisans des "droits des pères" veulent imposer la garde partagée obligatoire, par l’Association nationale de la femme et du droit
* La violence et les lois sur la famille
* Des mères se battent contre la "Justice" pour protéger leurs enfants
* Quand l’État livre mères et enfants aux agresseurs au nom des droits des pères et "pour le bien des enfants"
* La résidence alternée, une loi pour les adultes ? par Maurice Berger, psychiatre et psychanalyste
* Enquête sociale générale de 1999 sur la victimisation : Statistique Canada sous influence masculiniste
* The other side of fathers’ rights controversy, Liz Richards, National Alliance For Family Court Justice, Annandale, Va.
* Quand donc les hommes ont-ils renoncé à la parole ?
* Briser le silence : les récits des enfants
* Rubrique Sociétés + plusieurs sous-rubriques - Dans cette rubrique, on trouvera de nombreux articles sur la famille, la garde partagée, la violence, les masculinistes, et maints autres sujets.

Accueil Sisyphe
Plan de Sisyphe
Section anglaise
Livres de Sisyphe

Mis en ligne sur Sisyphe, le 15 mai 2006

Adresse courriel de Marie Plourde : mplourde@journalmtl.com



Format Noir & Blanc pour mieux imprimer ce texteImprimer ce texte   Nous suivre sur Twitter   Nous suivre sur Facebook
   Commenter cet article plus bas.

Micheline Carrier
Sisyphe

Micheline Carrier est éditrice du site Sisyphe.org et des éditions Sisyphe avec Élaine Audet.



Plan-Liens Forum

  • Des faits, non du mélo et des préjugés
    (1/1) 17 mai 2006 , par





  • Des faits, non du mélo et des préjugés
    17 mai 2006 , par   [retour au début des forums]

    Madame Micheline Carrier,

    Devrais-je vous faire parvenir les centaines de messages que je reçois pour que vous voyiez la souffrance des hommes ?

    Les statistiques de la vie, je les ai dans mon courriel et ce n’est pas du mélo, comme vous dites.

    On peut être à la fois contre la détresse des hommes et celle des femmes, personne ne devrait être obligé de choisir un clan.

    C’est pourtant ce que vous demandez.

    Il y a tellement de mépris et de condescendance dans votre message, madame, vous ne vous en rendez même pas compte. Sans doute, trop obnubilée par le pouvoir que vous vous conférez.

    Oui, dans le lot, il y a quelques illuminés, mais vous savez quoi ? Ils tiennnent le même genre de discours que vous.

    Marie Plourde

    PS : Je n’aime pas les guerres, pas la peine de revenir à la charge.

    Ma réponse

    Madame Plourde,

    C’est facile de me demander de ne pas répondre à vos commentaires, mais je le ferai tout de même. Si pour vous commenter et réfuter des affirmations c’est faire la guerre, c’est votre problème.

    Il y a beaucoup de suffisance dans votre message. Croyez-vous vraiment détenir le monopole du savoir sur la souffrance des hommes (ou des êtres humains) parce que vous avez reçu des centaines de courriels ? En aucun cas, je n’ai nié la souffrance de certains hommes, mais je mets en cause votre généralisation qui reprend à son compte les propos de certains hommes extrémistes sans vérifier les FAITS, ce qui est indigne d’une professionnele de l’information. Vous ignorez délibérément l’essentiel de ma lettre, à savoir si vous avez demandé au ministère de la Santé et des Services sociaux, au ministère de la Justice, ainsi qu’aux CLSC s’ils offraient des services aux hommes en difficulté. Vous auriez reçu une réponse affirmative qui vous aurait retenu - je l’espère - d’affirmer que LES hommes sont abandonnés. D’ailleurs, depuis quelques années, il existe un comité sur la condition masculine au ministère de la Santé et des Affaires sociales qui coordonne des programmes d’aide pour hommes. Je ne puis m’empêcher de sourire lorsque vous me renvoyez dans le camp des "illuminés", c’est ce qu’on fait quand on n’a pas d’argument à apporter. Cela ne fait que démontrer que vous ne voulez rien savoir de l’information sur les sujets que vous traitez. Toutes les références que je vous ai données sont des articles écrits par des gens compétents. Gardez vos idées reçues, si cela vous convient, votre travail, avec ou sans trémolo, en est un de désinformation, et malheureusement, il rejoint un vaste public.

    Micheline Carrier

    • Quel pouvoir ?
      17 mai 2006 , par
        [retour au début des forums]

      Je ne saurais dire quel pouvoir m’attribue Mme Plourde : Sisyphe a en moyenne 6000 visiteurs/visiteuses par jour et le journal dans lequel écrit Mme Plourde doit avoir plus de 100 000 abonnés quotidiens. À moins que se baser sur les faits constitue un pouvoir, dans lequel cas ce pouvoir me semble à la portée de Mme Plourde également.

      [Répondre à ce message]

    • Des faits, non du mélo et des préjugés
      28 septembre 2008 , par
        [retour au début des forums]

      en réponse a Micheline Carrier,
      Sans vouloir partir une guerre vous aussi vous devrier être réaliste, moi et ma conjointe avions 5 enfants qui nous a été enlèvé par la dpj pour supposément des manquments a nos devoir de parent aucune enquête pour savoir si le bien fondé de la plainte..... après nous avons démontré qu’ils se trompais.... mais vu la situation politique ou l’erreur est considéré comme un echec social.... ils refusent d’avouer leurs tord donc après 2 ans de séparation et toutes les preuves pour prouvé nos dire il ont trouvé un Juge qui leurs donne raison au nom de quoi ..... Pour se qui est de l’aide des clsc et autres... ILS DONNE AUCUNE AIDE !!!! réveille. si la DPJ ne signe pas un formulaire d’aide donc encore la ou est l’aide quand on en demande .... Pour ce qui est de prendre pour un bord ou l’autre ...sachez qu’avant tout tout les couples qui on eu des enfants doivent s’avoir aimé avant de choisir un chemin différent.... mais peut importe l’important se n’est pas le père ou la mère.... c’est les enfants et se que nous leurs montrons que dans la vie ; l’amours,le partage et surtout admetre leurs tord ainsi que nos valeur personnel qui est important .... c’est facile d’écrire sur un web mais la plus part des gens font les moutons si le gouvernement fait ceci ils doit y avoir une bonne raison .... Faux la seul bonne raison c’est pas le bien être du peuple mais le leurs.

      [Répondre à ce message]


        Pour afficher en permanence les plus récents titres et le logo de Sisyphe.org sur votre site, visitez la brève À propos de Sisyphe.

    © SISYPHE 2002-2006
    http://sisyphe.org | Archives | Plan du site | Copyright Sisyphe 2002-2016 | |Retour à la page d'accueil |Admin