| Arts & Lettres | Poésie | Démocratie, laïcité, droits | Politique | Féminisme, rapports hommes-femmes | Femmes du monde | Polytechnique 6 décembre 1989 | Prostitution & pornographie | Syndrome d'aliénation parentale (SAP) | Voile islamique | Violences | Sociétés | Santé & Sciences | Textes anglais  

                   Sisyphe.org    Accueil                                   Plan du site                       






lundi 18 septembre 2006

Courte-pointe d’un amour infini : Éloïse et Loïse

par Michèle Bourgon






Écrits d'Élaine Audet



Chercher dans ce site


AUTRES ARTICLES
DANS LA MEME RUBRIQUE


France - L’histoire inavouable de la loi sur la résidence alternée
Pensions alimentaires : une étude farfelue remise au gouvernement
France - Quand le gouvernement se penche sur la "fraude" des mères !
L’emprise des écrans sur les enfants : la résistance s’organise
Une meilleure protection des conjointes de fait est devenue nécessaire
France - Projet de Loi sur la famille d’inspiration masculiniste encore plus d’asservissement pour les femmes et les enfants
Union de fait et pension alimentaire - La Cour d’appel donne raison à Lola
La télé, complice de la pandémie d’obésité chez les enfants
Pensions alimentaires pour enfants - La Cour suprême donne raison à une étudiante monoparentale
Non à l’imposition d’une résidence alternée pour les enfants de parents séparés par défaut !
Protection juridique des conjointes de fait - Au-delà des 50 millions $, il y a les autres femmes
Ontario - La campagne "Un seul droit de la famille pour toutes les femmes"
Pensions alimentaires des enfants - La campagne continue auprès des député-es
Des idées reçues compromettent la sécurité des enfants lors des litiges de garde (Partie I)
Des idées reçues compromettent la sécurité des enfants lors des litiges de garde (Partie II)
La résidence alternée, une loi pour les adultes ?
Garde partagée ou résidence alternée : l’enfant d’abord
Autres textes de Jacques Brodeur sur Sisyphe
Un toutou, une p’tite poupée ou un bébé ?
Les enfants des femmes victimes de violence conjugale - mieux les connaître pour mieux les aider
Le Livre noir de la garde alternée
Punir les enfants pour les iniquités des pères
La DPJ et la chasse aux sorcières contre les mères
Les pères continuent à ne pas faire leur part
Mythes et faits sur la détresse "des" hommes
Une mère belge proteste contre un soutien ministériel à des masculinistes
Du calme, Dr Chicoine
« Lyne la pas fine » a son voyage
Des lunettes féministes au secours des enfants
Réforme des services de garde : Lettre d’une maman à la ministre Carole Théberge
Des mères privées de leurs enfants à cause des préjugés sexistes de la DPJ - suite
Un recul, un affront, un geste politique inacceptable
Garde des enfants - Les pères ont-ils raison de se plaindre ?
La garde alternée : au nom des femmes ?
Quand les pères se vengent
Garde partagée ou résidence alternée : l’enfant d’abord
La machine à broyer les solidarités
L’enfant, prétexte de toutes les dérives des pouvoirs ?
Mythes et réalités sur la garde des enfants et le droit de visite
L’influence des groupes de pères séparés sur le droit de la famille en Australie
Un choix parental féministe et subversif : donner le nom de la mère
La paranoïa paternelle triomphera-t-elle ?
Mémoire au Comité fédéral, provincial et territorial sur le droit de la famille, sur la garde, le droit de visite et les pensions alimentaires pour les enfants
Un programme qui prive les enfants de leur mère
Les enfants du divorce ont besoin de notre protection
La « responsabilité parentale » tiendra-t-elle ses promesses ?
Les partisans des "droits des pères" veulent imposer la garde partagée obligatoire







Entrons toutes et tous dans le jardin de Loïse Lavallée. Un immense jardin plein de fleurs magnifiques. Ouvrir la porte de ce jardin, c’est aussi ouvrir la porte de son âme. Pour elle, les fleurs et la nature sont synonymes de vie et de pérennité.

Loïse nous amène ensuite dans une petite chambre. Une courte-pointe est exposée sur l’un des murs. Assemblement de carreaux représentant chacun un souvenir du passage sur terre de sa fille Éloïse. Troublant témoignage d’une immense souffrance, certes, mais d’un amour maternel toujours vivant. Sur l’un des carreaux, l’anneau de bébé, sur un autre, son toutou préféré, sur un troisième, un thermomètre, une photo où l’amour et la tendresse sautent aux yeux. Éloïse, petite Éloïse. Une vie frappée par la fatalité.

Il y a quelques années, alors que Loïse fait une promenade avec son fils de trois ans et sa petite fille dans un landau, une conductrice ivre va heurter le carrosse dans lequel Éloïse, sept mois, dort. L’enfant est projetée sur le bitume. Brisée en miettes la petite, mais toujours vivante. Plâtrée des pieds à la tête, elle a tout de même de la chance. Elle survivra, mais des problèmes importants se révéleront plus tard. La maman et son fils seront saufs.

Deux mois passent, le plâtre est trop petit pour la pouponne qui grandit rapidement. On procède au changement. Cette fois-ci, on constate que la chance a abandonné Éloïse. Elle aura des séquelles permanentes au cerveau qui la rendent aveugle, muette et quadraplégique. Toute la famille est bouleversée. On passe par la colère, la révolte et ensuite se distille lentement une indescriptible tristesse. Tout un tsunami d’émotions. Puis, on réapprend à vivre avec cette enfant qui ne sera plus jamais comme les autres. Oh, il y a bien l’espoir de maximiser son potentiel, mais le potentiel est faible.

Le noyau familial se resserre autour d’Éloïse. On la berce, la caresse puisqu’elle a conservé la perception du toucher, on lui chante des berceuses, l’ouïe étant toujours fonctionnelle. Et surtout, on l’enveloppe d’amour. Le coeur, lui aussi, est immensément vivant. On veille sur elle jour et nuit. Éloïse nécessite des soins constants. Elle a entre dix et vingt épisodes de convulsions par jour à cause de l’épilepsie qui s’est développée. Qu’à cela ne tienne, la maman, le papa, le frérot, les parents, les amis sont là. Même si cette enfant est aveugle, il y a dans ses yeux cette lueur, ce désir de vivre perceptible pour qui l’observe à tous les instants. Cette esquisse de sourire quand on chante ou qu’on lui caresse le bras. Éloïse file le cours du temps, mais pour elle, le temps court même si l’amour des siens ne faillit jamais.

Vers l’âge de dix ans, elle souffre d’une scoliose sévère. Elle pleure souvent, elle a mal. À ses douleurs s’ajoutent toujours ces crises d’épilepsie qui la secouent continuellement. Qu’à cela ne tienne, on la serre très fort, on la couvre de petits baisers pour qu’elle sache, qu’elle sente qu’elle n’est pas seule. Pour qu’elle ressente tout l’amour qu’on a pour elle. Puis, peu à peu, la lueur dans les yeux d’Éloïse devient minuscule étincelle, puis s’éteint. Éloïse souffre trop. Elle n’en peut plus.

Les médecins convoquent les parents pour leur proposer une opération nécessaire à la survie de la jeune fille : on devra lui poser une longue tige dans la colonne vertébrale pour la redresser afin d’oxygéner ses poumons. On insiste aussi pour faire un trou dans son estomac afin de la gaver puisqu’elle a perdu le réflexe de la déglutition.
Consternés devant les douleurs de leur enfant, les parents refusent les traitements. On les met en garde : leur fille va mourir. Ils le savent, l’admettent et choisissent pour elle, avec elle. Eloïse leur transmet sa grande fatigue, son usure. La vie d’Éloïse est devenue trop pénible. Onze mois plus tard, Éloïse mourra d’une pneumonie entourée de sa famille, à la maison, dans les bras de sa mère. On lui murmure des mots tendres, on lui permet de partir en paix, de partir vers la paix, vers l’infini.

Dans les semaines, les mois qui vont suivre, on croira peut-être que la famille est soulagée. Hélas, non. Éloïse rassemblait à son chevet tout le noyau familial ; maintenant qu’elle n’est plus là, on est désemparés, on ne sait pas vivre sans elle. Le silence est assourdissant, l’absence intolérable. La cellule familiale éclate. Autre deuil.

Loïse Lavallée, la maman, écrira un livre, Éloïse, poste restante, lettres à une enfant disparue, qui témoigne de l’infinie tendresse d’une mère pour sa fille. Ces lettres parlent de douleur, de perte, de deuil, mais aussi d’amour et de vie.

Loïse Lavalée est devenue auteure. La poésie est un baume, une façon d’exorciser la douleur, de perpétuer le souvenir.

Vous trouverez ici la liste des écrits de Loïse Lavallée. Son livre Éloïse, poste restante s’est vendu à plus de 7,000 exemplaires.

Loïse travaille aussi à la préparation de livres pour enfants. Du Yoga avec Om’a à paraître prochainement et Om’a en ski qui est sur sa table de travail. Un recueil de poésie dont le thème est le passage du temps est aussi en préparation.

Robert Latimer

En aparté, Loïse nous parle de Robert Latimer dont l’histoire la préoccupe toujours.

Il s’agit de cet homme de la Saskatchewan qui, par compassion, a mis fin aux souffrances de sa fille. On l’a presque tous et toutes oublié. Pas Loïse qui correspond régulièrement avec lui. Il est en prison depuis six ans. Condamné à la réclusion à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant un minimum de dix ans d’incarcération. Sa petite fille, aussi lourdement handicapée qu’Éloïse, a dû subir les interventions décrites plus haut. Les médecins, investis de leur pouvoir de vie et de mort, ont imposé à Tracy et, par ricochet, à toute sa famille, toutes les opérations nécessaires à sa survie.

L’enfant a souffert plus qu’il n’est possible de le décrire. Les parents ont assisté, impuissants, au martyre de leur enfant. Le système médical s’est acharné contre la volonté des parents, et le papa a décidé de mettre fin au calvaire de son enfant.
Criminaliser Robert Latimer est-il une solution qui satisfait l’opinion publique ? Il paie pour un geste d’amour que beaucoup d’entre nous n’aurions jamais eu le courage de poser. La Cour suprême du Canada a tranché contre lui. Des groupes religieux craignaient que tous les parents des enfants handicapés ne les tuent avec l’assentiment de la société. Allons donc ! Quand on aime comme on aime un enfant, quand on l’a soigné pendant des années, est-il possible de vouloir s’en « débarrasser » par pur égoïsme ? N’est-il pas temps de militer encore en faveur de la libération de monsieur Latimer ? Ne peut-on comprendre son geste, même s’il est criminel ? N’a-t-il pas assez payé et sa famille aussi ?

Quand on pense à tous ces malfaiteurs qui ont tué délibérément, qui ont torturé, violé, détruit la vie d’innocents et qui reçoivent des sentences plus clémentes, est-il vraisemblable de penser que Robert Latimer représente une menace pour la société ? Cela paraît immoral. Pourtant, certains diront que Dieu seul peut décider. Et si Dieu n’avait pas cette méchanceté, si Dieu ne jugeait pas puisqu’on dit qu’il est Amour ? Et si Dieu n’existait pas ? Et si l’Amour était plus fort que tout ? Et si Dieu était Amour ?

Le débat est encore ouvert et restera ouvert tant que la société ne prendra pas ses responsabilités devant une technologie, un acharnement des disciples d’Esculape, des principes religieux incompréhensibles qui gardent des gens en vie contre toute forme d’humanité, de compréhension.
Voilà aussi sur le tapis tout le débat sur l’euthanasie. Réfléchissons d’abord sur l’euthanasie par compassion. Essayons de comprendre, de nous mettre à la place de ceux qui souffrent, de ceux qui aiment. Essayons donc d’aimer comme eux. Soyons tolérants.

Des liens internet intéressants

Vous trouverez sous ce lien le discours que Loïse Lavallée a prononcé en français à la Cour suprême du Canada, de même que celui de son ex-mari Christopher Stone, en anglais. Vous pourrez aussi soutenir la libération de monsieur Latimer et lui écrire. robertlatimer.ca.

On peut lire des articles relatant les événements entourant l’histoire de Robert Latimer.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 17 septembre 2006



Format Noir & Blanc pour mieux imprimer ce texteImprimer ce texte   Nous suivre sur Twitter   Nous suivre sur Facebook
   Commenter cet article plus bas.

Michèle Bourgon

L’auteure a été professeure de français au niveau secondaire pendant 13 ans et est professeure de littérature française au niveau collégial depuis 1990. Elle a prononcé de nombreuses conférences sur des sujets littéraires partout au Québec et elle travaille à plusieurs projets d’écriture. Elle a publié Contes de Noël, qui lui a valu un prix littéraire, et des articles dans Brèves littéraires (Laval, 1999) et Nouvelles Fraîches (Montréal, 1991). Elle a participé à la création de l’émission pour enfants, « Charamoule », à Radio-Canada (1988-1989), sous la direction de Pierre Duceppe.



Plan-Liens Forum

  • Courte-pointe d’un amour infini : Éloïse et Loïse
    (1/19) 9 janvier 2013 , par

  • L’euthanasie des bébés prématurés
    (2/19) 3 décembre 2006 , par

  • Réponse du ministre de la Justice à une lettre de Michèle Bourgon
    (3/19) 1er novembre 2006 , par

  • Scoliose ensemble
    (4/19) 11 octobre 2006 , par

  • > Courte-pointe d’un amour infini : Éloïse et Loïse
    (5/19) 9 octobre 2006 , par

  • > Courte-pointe d’un amour infini : Éloïse et Loïse
    (6/19) 4 octobre 2006 , par

  • Un débat vif !
    (7/19) 27 septembre 2006 , par

  • Il faut se prononcer.
    (8/19) 26 septembre 2006 , par

  • Opinion différente
    (9/19) 26 septembre 2006 , par

  • > Courte-pointe d’un amour infini : Éloïse et Loïse
    (10/19) 24 septembre 2006 , par

  • > Courte-pointe d’un amour infini : Éloïse et Loïse
    (11/19) 22 septembre 2006 , par

  • > Courte-pointe d’un amour infini : Éloïse et Loïse
    (12/19) 22 septembre 2006 , par

  • > Courte-pointe d’un amour infini : Éloïse et Loïse
    (13/19) 22 septembre 2006 , par

  • > Courte-pointe d’un amour infini : Éloïse et Loïse
    (14/19) 22 septembre 2006 , par

  • > Courte-pointe d’un amour infini : Éloïse et Loïse
    (15/19) 21 septembre 2006 , par

  • Merci pour cet article
    (16/19) 21 septembre 2006 , par

  • > Courte-pointe d’un amour infini : Éloïse et Loïse
    (17/19) 20 septembre 2006 , par

  • > Courte-pointe d’un amour infini : Éloïse et Loïse
    (18/19) 20 septembre 2006 , par

  • > Courte-pointe d’un amour infini : Éloïse et Loïse
    (19/19) 19 septembre 2006 , par





  • Courte-pointe d’un amour infini : Éloïse et Loïse
    9 janvier 2013 , par   [retour au début des forums]

    À Sophie qui a laissé un message comportement un lien vers un site de jeux en demandant des précisions sur l’article ci-dessus.

    Que voulez-vous savoir précisément ?

    Savez-vous ausi que les messages contenant des liens commerciaux et/ou sans raport avec le sujet de l’article ne sont pas publiés ? Ne perdez donc pas votre temps à écrire de tels messages, ils vont directement à la poubelle.

    Micheline Carrier

    L’euthanasie des bébés prématurés
    3 décembre 2006 , par   [retour au début des forums]
    L’euthanasie pour les bébés très prématurés ?

    Qu’en pensez-vous ?

    Réponse du ministre de la Justice à une lettre de Michèle Bourgon
    1er novembre 2006 , par   [retour au début des forums]

    Ministre of Justice and Attorney General of Canada
    Ministre de la Justice et procureur général du Canada

    The Honourable / L’honorable V ic Toews,
    P.C., Q.C., M.R/c.p., c.r., député Ottawa,
    Canada, K1A OH8
    OCT 1 9 200G

    Madame Michèle Bourgon

    Madame,

    Le Cabinet du Premier ministre m’a fait parvenir une copie de votre courriel concernant le cas de M. Robert Latimer.

    En janvier 2001, la Cour suprême du Canada a statué que la peine prévue par la loi dans le cas d’un meurtre, soit l’emprisonnement à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant 10 ans, était constitutionnelle, et ce, même en cas de meurtre par compassion. Comme tous les recours d’appel ont été épuisés, la Cour suprême du Canada a effectivement décidé que le seul autre recours dont M. Latimer pourrait se prévaloir serait la prérogative royale de clémence.

    La pratique actuelle veut que la prérogative royale de clémence soit exercée par le gouverneur général ou le gouverneur en conseil (le Cabinet), et ce, sur recommandation du ministre de la Sécurité publique. Pour garantir un exercice juste et équitable de la prérogative, il existe un processus permettant à la Commission nationale des libérations conditionnelles d’examiner les demandes de clémence. En effet, lorsqu’il est saisi d’une telle demande, le ministre de la Sécurité publique a le pouvoir de demander à la Commission nationale des libérations conditionnelles d’en examiner le bien-fondé. Après examen, la Commission fait sa recommandation au ministre de la Sécurité publique qui, à son tour, conseille le gouverneur général ou le gouverneur en conseil (le Cabinet).

    Je me suis permis de faire parvenir une copie de votre lettre à mon collègue l’honorable Stockwell Day, ministre de la Sécurité publique, pour information et considération.

    J’apprécie le fait d’avoir été informé de votre point de vue à ce sujet et vous prie d’agréer, Madame, l’expression de mes sentiments les meilleurs.

    Vic Toews

    c.c. : L’honorable Stockwell Day, c. p., député Ministre de la Sécurité publique

    Scoliose ensemble
    11 octobre 2006 , par   [retour au début des forums]
    Scoliose ensemble

    Fleur nous offre de mettre le lien URL vers son site Scoliose ensemble. Pour tous ceux qui souffent de ce problème, une adresse qui peut aider.

    > Courte-pointe d’un amour infini : Éloïse et Loïse
    9 octobre 2006 , par   [retour au début des forums]

    Bonjour,

    J’ai créé un site internet "Scoliose ensemble" qui parle des personnes atteintes de scoliose.
    En cherchant dans l’actualité, je suis tombée sur votre histoire, la vie d’Eloïse...

    J’ai mis du temps à la lire, la relire, et je pense que je n’ai toujours pas à ce jour, digéré ce que j’ai lu.
    L’histoire de la vie d’Eloïse, me ramène à celle de ma soeur.

    Je vous trouve très digne par rapport à tout cela.
    J’ai vu ma soeur, atteinte d’une importante scoliose, décéder dans des souffrances dont le souvenir ne m’a jamais quitté. Elle avait 13 ans, j’en avais 9.
    Je suis atteinte d’une scoliose grave et mortelle, notre scoliose est reconnue comme étant héréditaire. Ma fille de 7 ans et demi, commence à être touchée.
    Inflexion scoliotique à surveiller.

    Même si les histoires, les vies, les drames sont différents. Les chagrins et les souffrances sont identiques. Perdre un être cher, celui que l’on a pas envie de laisser partir, mais qu’il est bien mieux de laisser s’en aller.
    Ma soeur m’accompagne chaque jour de ma vie, elle est mon ange gardien, grâce à elle je trouve chaque jour l’envie de me battre.

    Je suis convaincue, même si cela en choque plus d’un, qu’elle est bien mieux, là où elle est. Que ce départ est la meilleure fin pour elle. Même si la fin fut tragique, par l’acharnement des médecins. Enfin, ce jour-là, son désir le plus cher se réalisa.

    J’ai été opérée à 4 reprises (avec la fameuse tige harrington), un échec total, et des souffrances qui m’ont semblé insurmontables.
    Après bien des opérations en tout genre, je suis à présent dans un fauteuil, en attente d’un fauteuil éléctrique, foudroyée par une sclérose en plaques d’emblée progressive, de celle qui ne s’arrêtera jamais, avec cette scoliose qui n’en finit plus de m’étouffer.

    Si ma soeur n’était pas près de moi à veiller, je n’aurai jamais trouvé la force. Vivre pour deux. Etre dans la vie.

    La vie en pointillé d’Eloïse, est faîte de souffrance, enfant de lumière, elle veille sur vous chaque jour...

    Du fond de mon jardin, dans la maison du bonheur, je vous envoie ce mail.
    J’aimerais si vous le voulez bien, parler d’Eloïse sur le site de Scoliose ensemble, de sa scoliose, des ravages de celle-ci. De mettre l’article où il est question de votre histoire ( http://sisyphe.org/article.php3?id_article=2393#forum8909 ).
    Je vous invite à venir sur le site, à ajouter votre âme à mon désir le plus cher.

    Venir en aide aux personnes atteintes de scoliose, à leur entourage, à comprendre et à se battre.
    Je ne sais de quoi le reste de ma vie sera fait, je ne sais combien de temps il me restera ici. Mais ce qu’il me reste, je veux le donner aux autres.
    C’est mon but, c’est ma vie. Avant de partir sur la pointe des pieds, retrouver cette âme soeur.

    Avant cela, je dirai carpe diem (profiter de mon amour de fille).

    Merci à vous, pour le bien que vous me faites, me pardonner à moi même, d’avoir souhaité le départ de ma soeur...

    Dans l’espoir de vous lire.

    A bientôt,
    Fleur
    Webmaster du site Scoliose ensemble.

    http://www.scoliose-ensemble.fr

    ps : désolée si mon mail vous semble un peu éparpillé et brouillon, mais tellement plein d’émotion, que je ne pouvais faire mieux.

    > Courte-pointe d’un amour infini : Éloïse et Loïse
    4 octobre 2006 , par   [retour au début des forums]

    Où est-ce qu’on s’en va ?
    J’ai lu quelques-uns des commentaires qui ont été faits au sujet de cet article. Celui de Roslyn est probablement celui qui s’apparente le plus à mon opinion sur la question.

    Il est plus que temps maintenant qu’on revoit notre système judiciaire. D’autant plus qu’il n’est pas rare aujourd’hui de voir des criminels qui ont assasiné, battu ou violé leur victime de sang-froid et s’en tirer pour moins de 10 ans de pénitencier.

    Résultat : aujourd’hui, on a l’impression que l’acte criminel, quel qu’il soit, est banalisé par la société. Pour un viol, on dira : "Ben coudonc, au moins il ne l’a pas tuée."
    Pourtant, c’est tout comme.

    Oui, la ligne est mince entre le meurtre par compassion et le meurtre tout court, mais il y a une ligne et il est plus que temps de l’épaissir en la traçant une fois pour toute. Robert Latimer ne doit pas payer pour l’humanité et la compassion dont il a fait preuve envers sa fille et dont il fait preuve encore aujourd’hui.

    Un débat vif !
    27 septembre 2006 , par   [retour au début des forums]

    Cette article nous illustre bien les deux côtés de la médaille en ce qui à trait à l’euthanasie. D’un côté, un père passionné qui se fait emprisonner, de l’autre, un enfant qui meurt de souffrance et qui disloque une famille avec son départ.

    Ou est-ce qu’on trace la ligne ? Bien évidemment, c’est un sujet un peu sensible et vif avec tous les aspects moraux, sociaux et même religieux qu’il implique...

    Mais bon sang, avec des exemples comme celui-ci, va-t-on encore longtemps continuer de s’obstinner avec notre conscience pour libérer notre passion ?

    Il faut se prononcer.
    26 septembre 2006 , par   [retour au début des forums]
    Mourir dignement

    Dans la Presse, voilà une autre opinion sur l’éuthanasie volontaire. Le débat est actif.

    Opinion différente
    26 septembre 2006 , par   [retour au début des forums]
    L’autre côté du droit de mourir dans la dignité

    Dans le journal Le Droit du 26 septembre, une opinion différente.

    > Courte-pointe d’un amour infini : Éloïse et Loïse
    24 septembre 2006 , par   [retour au début des forums]

    Le cas de M. Latimer était déjà aux oubliettes. Cet article nous fait de nouveau réfléchir sur toute la question de l’euthanasie. Condamner un homme qui a mis un terme aux souffrances de sa fille, est-ce réellement comparable à un homme qui a tué pour son propre plaisir un passant dans la rue ? Comparer M. Latimer à un violeur, un tueur en série ou encore même à Mom Boucher, est-ce réellement la même chose ? La Cour Suprême ne peut-elle pas faire la différence ?
    Roslyn

    > Courte-pointe d’un amour infini : Éloïse et Loïse
    22 septembre 2006 , par   [retour au début des forums]

    Je me fais un devoir de transmettre aux trois jeunes membres de notre génération future habitant sous mon toit la valeur de profond respect de l’autre véhiculée dans l’histoire d’Éloïse.

    > Courte-pointe d’un amour infini : Éloïse et Loïse
    22 septembre 2006 , par   [retour au début des forums]

    Comment peut-on penser condamner un père pour avoir tellement aimé sa fille qu’il a dû mettre fin à ses souffrances lui-même et sans aide ?
    Monsieur Latimer a agi en vrai parent, en parent qui refuse que son enfant souffre à cause des idioties sociales et médicales.
    Pour n’importe lequel de mes quatre enfants, je ferais la même chose, malgré les conséquences légales...
    Notre responsabilité sociale est de brasser nos élus, qui vont se faire voir dans des causes banales mais qui restent muets devant du harcèlement médical et des lois à revoir.
    Merci Michèle de nous remettre ça devant la face ! On doit continuer à lutter pour tous ceux qui vivent ces horribles situations.

    > Courte-pointe d’un amour infini : Éloïse et Loïse
    22 septembre 2006 , par   [retour au début des forums]
    Robert Latimer compte les jours...

    Voilà un article en anglais qui pourra certainement intéresser les gens qui espèrent la libération de monsieur Latimer.

    > Courte-pointe d’un amour infini : Éloïse et Loïse
    22 septembre 2006 , par   [retour au début des forums]

    Quel témoignage bouleversant ! J’admire le courage de ces personnes éprouvées.

    De grâce, est-il possible d’entamer un débat afin d’élargir la discussion, les points de vue et d’entrevoir des pistes nouvelles ?

    En attendant, je trouve inacceptable de laisser M. Latimer en prison alors qu’il a voulu épargner l’horreur à sa fille. Vivement la libération pour cet homme de compassion !

    Monique

    > Courte-pointe d’un amour infini : Éloïse et Loïse
    21 septembre 2006 , par   [retour au début des forums]

    Comment rester indifférente à la lecture de ce drame terrible qui raconte le quotidien de douleur insupportable d’une famille plongée dans l’horreur !

    Au nom de la science et pour sa plus grande gloire, les médecins s’acharnent pour maintenir en vie des êtres qui respirent et fonctionnent à l’aide de machines et à poignée de pilules.

    Est-ce ça, la vie ?

    Robert Latimer croupit dans son cachot parce qu’il a eu l’immense courage de mettre fin aux souffrances de sa fille. Il savait bien qu’il mettait en danger sa propre liberté en posant ce geste ultime de compassion envers son enfant.
    Qu’en est-il du chauffard qui a détruit la vie d’Eloïse et de sa famille ?

    En acceptant cette justice boiteuse, nous devenons complices.
    Demandons haut et fort la libération de Robert Latimer, justement au nom du respect de la vie.

    Dano

    Merci pour cet article
    21 septembre 2006 , par   [retour au début des forums]

    Il est difficile d’imaginer toute l’ampleur de la douleur et l’impuissance que peut ressentir un parent devant la souffrance de son enfant. Peut-on condamner un parent de vouloir alléger cette souffrance, de vouloir qu’elle cesse ? Merci pour cet article. Il touche une question de société importante que l’on se doit de débattre.

    > Courte-pointe d’un amour infini : Éloïse et Loïse
    20 septembre 2006 , par   [retour au début des forums]

    J’ai un immense respect pour cet homme et je crois que sa libération serait de mise car j’imagine qu’il a assez souffert avec sa fille.

    > Courte-pointe d’un amour infini : Éloïse et Loïse
    20 septembre 2006 , par   [retour au début des forums]

    Comme membre du groupe FoRL je connaisais l’histoire d’Éloïse mais pas dans les détails. Votre article est très bien fait mais nous montre aussi notre impuissance devant l’insupportable douleur des uns et l’incompréhension des autres. Le silence n’est pas une attitude acceptable, seulement la patience et la détermination sont de rigueur.

    G. Paradis

    > Courte-pointe d’un amour infini : Éloïse et Loïse
    19 septembre 2006 , par   [retour au début des forums]
    À Michèle Borgon ( Courte-pointe d’un amour infini

    Merci, Michèle, pour cet article. La faculté d’oubli est étonnante. Ne laissons pas la flamme s’éteindre. Je viens de recevoir une lettre de Robert Latimer, il y a quelques jours. Dans ma prochaine lettre à lui, je lui parlerai de votre article.
    Cordialement
    Dagmar


        Pour afficher en permanence les plus récents titres et le logo de Sisyphe.org sur votre site, visitez la brève À propos de Sisyphe.

    © SISYPHE 2002-2006
    http://sisyphe.org | Archives | Plan du site | Copyright Sisyphe 2002-2016 | |Retour à la page d'accueil |Admin