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mercredi 2 janvier 2008

Gardner et la pédophilie

par Mónica Laura Creus Ureta






Écrits d'Élaine Audet



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Le pédophile Richard Gardner a inventé le syndrome d’aliénation parentale, connu sous le nom de ”SAP”.

Il a fini sa vie en se suicidant de manière violente, en se donnant des coups de couteau, le 25 mai 2003. Il était né le 28 avril 1931. Le rapport de son autopsie est disponible sur ce site .

Richard Gardner se prétendait professeur de psychiatrie à l’Université de Columbia mais il s’avère qu’il a utilisé, à des fins purement économiques, son engagement à temps partiel dans cette institution comme volontaire au College of Physicians and Surgeons de l’Université de Columbia Il n’a donc jamais été professeur de psychiatrie de cette université. Son curriculum vitae est inaccessible, on sait seulement qu’il a été sergent de l’armée américaine.

Ceux qui parviendront à résister au malaise profond que cela provoquera peuvent entrer dans la page du site qui défend la pédophilie. Ils trouveront ainsi la “justification” de son idéologie et pourront mesurer l’absence totale de rigueur scientifique du ”SAP”, un diagnostic qu’il a mis au service des abuseurs d’enfants.

Il convient d’indiquer que l’Université de Columbia publie dans son éditorial les travaux de ses professeurs, or aucune publication de Richard Gardner n’est jamais parue dans ces publications, ce qui confirme qu’il n’y a jamais été engagé comme professeur. Ce personnage sans scrupules, a publié ses livres via les Editions Creative Therapeutics, sa propre maison d’édition qui lui a ainsi permis de diffuser son invention perverse.

En se valant du prestige acquis auprès d’abuseurs et de violents, il s’est enrichi avec son travail “d’expert privé” au service des parties, dans des divorces contestés, pour lesquels ses clients étaient accusés d’abus sexuels sur leurs enfants.

Pour défendre l’indéfendable, l’abus sexuel, le "SAP" s’avérait être un instrument parfait dans le cadre de domination patriarcale : "la mère avait aliéné ses enfants et inculqué dans leurs têtes des abus sexuels qui n’avaient jamais existé”.

Le "SAP" est en effet apparu quand les dénonciations d’abus sexuel infantile ont commencé à apparaître, surtout dans les secteurs moyens et hauts de la société. Ceux qui ont non seulement les ressources intellectuelles mais aussi économiques pour payer des avocats, plus ou moins complices et adroits pour mettre en avant ce syndrome et épargner ainsi, à leurs clients abuseurs et/ou violents, une condamnation pénale.

Le travail le plus rigoureux que j’ai pu trouver jusqu’à présent, mettant en évidence les manoeuvres frauduleuses de Gardner pour essayer d’imposer son « productif » “SAP”, est celui de Jennifer Hoult, J.D., « The Evidentiary Admissibility of Parental Alienation Syndrome”, publié dans le Children’s Légal Rights Journal, Volume 26, N0 1 Printemps 2006, en anglais. (Document en pdf.)

Les individus pervers comme Gardner sont rarement des idiots mais sont plutôt des personnes intelligentes.

Comment expliquer que cette imposture ait pu trouver un écho ? Quelques mythes sociaux bien installés ont sans doute favorisé cette infiltration : a) le pouvoir sur naturel des mères... femmes, héritières des sorcières puissantes et nuisibles médiévales, capables de tout... jusqu’à être capable de faire un lavage de cerveau à leurs enfants en leur inculquant des abus sexuels inexistants. b) Les enfants mentent, sont des manipulateurs innés, sont capables de tout depuis qu’ils naissent pour obtenir ce qu’ils veulent : manipuler les adultes. c) Les êtres humains sont complètement manipulables.

En désarticulant des mythes :

a) Plaise à dieu que nos pouvoirs surnaturels féminins soient aussi puissants. Que de bonnes choses nous pourrions accomplir en remuant le bout de notre nez ! En tout cas, nos enfants sont plutôt rebelles et veulent rarement faire ce que nous leur demandons.

b) Les enfants ne sont pas manipulateurs, encore moins lorsqu’il s’agit d’abus sexuel. Il est impossible d’imaginer des agissements qu’ils ne connaissent pas. Les enfants ne peuvent pas inventer, dans leurs histoires ou dans leurs dessins, des situations propres à la génitalité adulte qu’ils n’ont jamais vécues, il faudrait plutôt dire “situations subies”.

c) Si la manipulation était si simple à réaliser, les entreprises et les politiciens candidats n’auraient pas besoin de dépenser des fortunes dans de nouvelles campagnes publicitaires. Il suffirait de laver le cerveau une fois pour toutes.

d) Les abuseurs sexuels infantiles abusent de notre santé mentale. Il est difficile à tout un chacun, d’imaginer qu’un adulte peut menacer, soumettre et utiliser un enfant comme objet pour satisfaire ses besoins sexuels.

Ainsi, l’abus sexuel sur des enfants est impensable pour les personnes qui ne sont pas perverses, si difficile à concevoir que nous avons tendance à le rejeter et le nier. Au lieu de croire les enfants, ceux qui ne connaissent pas la réalité de l’abus sexuel infantile, pensent : "Comment X tellement correct, tellement éduqué, tellement cordial... peut être capable d’acte semblable ?" "C’est sûrement des inventions de cet enfant... il a tellement d’imagination... allez savoir ce qu’il a vu à la télévision..."

Attention

Quand un enfant a le courage de parler de l’abus sexuel qui l’a fait tant souffrir c’est parce qu’il a trouvé quelqu’un en qui il pense pouvoir déposer sa confiance.

En révélant l’abus sexuel, il met en échec toutes les menaces et le travail psychologique méticuleux de l’abuseur.

Malgré sa douleur et sa peur il a le courage de parler : c’est un acte de courage suprême.

Tenons compte ce ces faits

Les abuseurs d’enfants sont toujours dans l’entourage proche de leurs victimes et exercent leur pouvoir sur elles. Ils prophétisent dans leurs menaces les conséquences les plus sinistres si la victime parle.

Un enfant qui révèle l’abus sexuel dont il a été victime, surmontant tous ces obstacles, mérite au moins un adulte affectueusement responsable qui l’écoute, le croit, l’aide et le protége. Qui ne laisse pas parler ses préjugés en mettant en doute la parole de l’enfant, parole prononcée par ce dernier car il compte sur l’attention de l’adulte, parole que l’adulte devrait écouter avec la gravité que de tels actes méritent.

S’ils ne prennent pas au sérieux l’enfant, les menaces de l’abuseur sexuel commencent à s’accomplir : "si tu parles personne ne te croira..." C’est ainsi que le réseau familial commence à se détériorer.

La victime commence à se sentir responsable et coupable de ce qui arrive : "tout cela arrive parce que j’ai parlé ... ... ils ne voudront plus de moi, je vais rester seul(e)”.

Si les victimes d’abus sexuel ne trouvent pas l’attention et l’appui nécessaires elles risquent de se taire pour longtemps.

Le "SAP" s’est transformé durant ces vingt années dans un marché très lucratif, tant sur le plan de l’édition que sur celui des expertises psychiatriques, psychologiques, légales ou pour des thérapeutes et des avocats. Il s’agit d’une affaire qui fait vivre beaucoup de monde.

Pas de fondement scientifique

Le "SAP" manque de tout fondement scientifique, ne tient pas compte ou méconnaît totalement la psychologie infantile et sert seulement à absoudre les abuseurs sexuels.

Il serait bon de rappeler "aux experts en psychologie, psychiatrie et droit" de l’Argentine, qu’un diagnostic doit être posé en respectant des règles déontologiques, dans un cadre de bonne praxis et qu’il doit être également soustendu par des connaissances scientifiques reconnues par la communauté des spécialistes, dans ce cas des psychiatres et des psychologues pour enfants et adolescents. Tous ces principes ne sont pas respectés en cas de ”SAP” Alors que les spécialistes de la psychiatrie et de la psychologie sont assermentés et ont promis d’oeuvrer dans l’intérêt et la santé de leurs patients, le non-respect des règles déontologiques les rend passibles des sanctions prévues par les articles 275, 276 et 277 du code pénal.

L’heure où ces graves manquements seront punis arrivera. En attendant, des avocats et experts sans scrupules mentent et trompent en toute connaissance de cause et les petites victimes sont encore une fois maltraitées par ceux-là même qui devraient pourtant les protéger (pédiatres, experts, juges, avocats...) et par la société entière que nous formons et qui laisse faire.

Ceux qui se déclarent "injustement" éloignés de leurs enfants.

Cette invention sinistre au service des abuseurs sexuels d’ enfants, constitue un argument largement utilisé partout dans le monde par les pères autoproclamés "injustement" séparés de leurs enfants.

Ils le diffusent le “SAP” à droite et à gauche et, à force de le répéter, ils parviennent à convaincre de son existence et, ce qui est pire, obtiennent que l’opinion publique, qui manque de toute formation médicale et/ou psychologique, ingénument les croie.

Ils sont finalement poussés dans cette voie par des “collègues” qui ont fait du "SAP" un revenu assuré et deviennent ainsi des complices d’une entreprise immorale.

Ces pères qui se disent victimes de la justice, usent tous les moyens à leur portée pour alléguer que les dénonciations pesant sur eux sont fausses et que leur ex-conjointe fait obstacle à leurs relations avec leurs enfants.

Il n’est pas certain qu’il y ait un accroissement des fausses dénonciations d’abus sexuel infantile dans les divorces, un autre mythe qu’on prétend installer.

Le travail de Merrilyn McDonald s’avère révélateur. ("The Myth of Epidemic False Allegations of Sexual Abuse in Divorce Cases", Court Review, Volume 35, Published in the Spring 1998, issue of Court Review disponible en anglais. J’ai fait une traduction de ce dernier.)

Rappelons qu’il est difficile de soutenir dans le temps un mensonge induit, même pour un adulte cela s’avère difficile de rester cohérent lorsque l’on ne dit pas la vérité, pour un enfant cela peut être encore plus ardu (car les enfants sont plus spontanés).

Les divorces sont toujours des situations difficiles pour les enfants. Par peur de perdre la seule chose qui leur reste en dehors de la famille, ils s’identifient en général avec le parent gardien.

Confondre ceci avec une "aliénation", terme qui fait allusion à la folie, implique une méconnaissance absolue de la psychologie infantile. Tous les enfants ont le droit d’être écoutés et respectés dans leurs choix, comme le prévoit d’ailleurs la Convention de Nations Unies sur les Droits de l’Enfant et dans notre pays la Loi 26061.

Un des objectifs primordiaux de notre campagne "A.S.I. NO" (Abus Sexuel Infantile NON) dans tout le territoire national est d’enterrer le « SAP” ainsi que son inventeur pervers.

S’il y a des parents qui ont été injustement éloignés de leurs enfants (pour des motifs étrangers à l’abus sexuel ou à la violence) la justice devra se déterminer.

Faire appel et diffuser sans aucune honte ce syndrome inexistant qui a été mis au service d’abuseurs sexuels d’enfants et de leurs défenseurs, est inacceptable.

Il n’est jamais sain de faire appel au mensonge pour obtenir la vérité.

Buenos Aires, 18 mai 2007.

Voir ce site.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 21 novembre 2007



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Mónica Laura Creus Ureta
abusosexualinfantilno.org



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  • > Gardner et la pédophilie ou l’illustration de la paranoïa du monde masculin
    (1/1) 9 janvier 2008 , par





  • > Gardner et la pédophilie ou l’illustration de la paranoïa du monde masculin
    9 janvier 2008 , par   [retour au début des forums]

    La "caste" des hommes s’organisant et étant éduquée en fonction de la croyance en l’infériorité des femmes,se vit en paranoïä permanente d’autrui suceptible à tout moment de remettre en cause la croyance ou d’user à son encontre de maltaitance réservée aux femmes, donc de "dé-grader" .

    Le "SAP" est l’illustration éclatante et éclairante, du type de monde que crée l’idéologie patriarcale.

    Cette atmosphère de paranoïa, de suspicion à l’égard d’autrui, intense et permanente, est ce que vivent intérieurement la majorité des hommes et ce que nous supportons tous partout:en famille, au travail,à l’école, dans la rue,etc....

    Ce texte met bien en évidence l’intense dictature imposées aux esprits en permanence par l’idéologie patriarcale.

    Bien à vous.

    soi


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