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jeudi 20 février 2003 Les États-Unis contre l’Irak Une guerre pour renforcer l’hégémonie des États-Unis
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Je ne sais par où commencer. Peut-être par la formation de deux sortes de citoyens. Ou par comment un sentiment d’impuissance paralyse les gens et les empêche de se sentir liés aux autres. Ou par cette colère sourde qui vous remplit le cœur et qui vous empêche de sourire.
Médecin et citoyen canadien, je pratique mon métier au Québec depuis plus de trente ans. Je me sens très bien au Québec, dont la société est ouverte, chaleureuse, et où la culture et les valeurs communautaires ont une grande importance. Du jour au lendemain, je me sens un citoyen de second ordre, parce que je suis né en Iran, et que les États-Unis appliquent ouvertement une politique d’apartheid à l’égard de plusieurs peuples, à cause de leur origine et de leur religion, et que le gouvernement canadien les suit aveuglément. L’équipe au pouvoir aux États-Unis prépare activement sa guerre contre l’Iraq malgré l’opposition d’une large majorité de l’opinion internationale. Les calculs froids à vous donner froid dans le dos vont bon train sur le coût de la guerre (environ 200 milliards $), sur le nombre des victimes iraquiennes (300,000), et cela dans le cas où la situation ne s’enlise pas, sinon la catastrophe serait beaucoup plus grande. Cette guerre n’est dans l’intérêt d’aucun peuple du monde, y compris le peuple américain qui est aux prises avec d’innombrables problèmes sociaux : violence, discrimination raciale, pauvreté de plus en plus croissante des démunis, pollution de la planète, etc. Cette guerre ne profite qu’à une minorité de possédants de ce monde : le complexe militaro-pétrolier, surtout américain. À chaque guerre, les militaires américains ont essayé une nouvelle arme. En 1991, ils lancèrent sur la route de Bassorah, en Iraq, la bombe qui brûle l’oxygène et qui tua, en les asphyxiant, tous ceux qui y circulaient. En 1999, au Kosovo, ils ont largué des bombes au graphite, provoquant des court-circuits et plongeant les villes dans le noir. Bernard Bombeau et Serge Brossolin, de la revue spécialisée Air et cosmos, ouvrent le dossier de la nouvelle arme secrète que les Américains pourraient larguer sur l’Iraq. Cette arme, c’est la bombe E (pour « électromagnétique ». (cf Le Devoir, les samedi 14 et dimanche 15 septembre 2002, page A9.) Ces journalistes estiment que contre l’Iraq, « la réalité rejoint la fiction » car « l’arme à micro-ondes de forte puissance, la fameuse bombe E figure désormais dans le dispositif militaire américain ». Cette arme provoque « la destruction massive du potentiel électronique par émission d’une puissante impulsion électromagnétique d’origine non nucléaire ». Et à l’encontre des êtres vivants, la bombe E agit comme « un four à micro-ondes » qui serait superpuissant. Autrement dit, « elle entraîne l’agitation des molécules d’eau » qui composent les cellules humaines, provoquant une élévation de température, au delà de 45 à 40 degrés, et un effet de cuisson, avec tous les risques de brûlure qui s’ensuivraient, en pénétrant sous et dans la peau. Pendant ce temps, les médias font tout pour nous rendre apathiques et indifférent-es, ils nous parlent des pires horreurs comme si c’étaient des faits divers. Ils nous parlent de tueries de l’armée israélienne en Palestine et d’appels d’offre de l’armée américaine pour le transport de son matériel lourd vers le Golfe persique, en même temps que d’accidents de la route, de sport et de météo, comme si la préparation d’un massacre de la population d’un pays et la destruction d’un des patrimoines les plus riches de la mémoire humaine faisaient partie du commerce international normal. La guerre au terrorisme, un prétexte Les forces de la guerre et de la mondialisation du profit nous ont inventé un ennemi invisible, imprenable, diffus et répandu à travers le monde : le terrorisme, ce qui leur permet d’intervenir militairement pour assurer leur hégémonie et accaparer les richesses du monde et surtout le pétrole. L’Irak est le deuxième producteur de pétrole du monde, et la région du Nord de la mer Caspienne et la région du Golfe Persique (l’Arabie-Saoudite, l’Iran, l’Iraq) à elles seules contiennent les trois quarts de toute la réserve mondiale du pétrole. Voilà le seul mobile de ces monstres de profit qui se préparent à occuper militairement cette région pour les années à venir. Pour le gouvernement des États-Unis, surtout pour l’équipe actuelle, on peut jouer avec le droit humain selon les intérêts du moment. L’allié de plusieurs massacres et de génocides dans l’histoire contemporaine, les États-Unis, ferme les yeux sur les horreurs qui se passent au sujet des maquiladoras à leur frontière entre le Texas et le Mexique où trois cents jeunes travailleuses ont été violentées et assassinées depuis 10 ans, des travailleuses qui sont payées 40$ /semaine par des compagnies comme General Motor, General-Electric et autres. Ces défenseurs des droits humains dans les régions pétrolifères considèrent probablement que l’exploitation et l’assassinat de ces travailleuses sont des problèmes intérieurs du Mexique. Depuis le coup du 11 septembre, le gouvernement canadien, imitant à la lettre les États-Unis, a fait adopter plusieurs lois répressives qui limitent les droits des citoyen-nes. Les arrestations préventives, le contrôle des lignes téléphoniques, du courrier et du courriel sont autorisés par la loi. Ne laissons pas s’installer la répression à petits pas dans nos sociétés, unissons-nous pour créer un vaste mouvement pour la paix et la solidarité sociale. Tous les peuples de la planète aspirent à la paix et au bonheur. Barrons la route à ces guerriers assoiffés de profit et de pouvoir. Lire |