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mardi 12 mai 2009 Signes religieux pour les employé-es des services publics - Retournons au vrai débat ! Réponse à Djemila Benhabib
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Présence musulmane Montréal répond ci-dessous à un article de Djemila Benhabib intitulé « J’accuse la FFQ de trahir le combat des femmes ».
Dans un article paru sur le site de Sisyphe, le 11 mai, Mme Djemila Benhabib s’en prend à la Fédération des femmes du Québec (FFQ) dont les membres ont voté contre l’interdiction du port des signes religieux ostentatoires par les employées de la fonction publique québécoise. Mme Benhabib y cite « l’alliance » entre la FFQ et certaines associations musulmanes locales, dont Présence musulmane Montréal (PMM). Évidemment, Présence musulmane Montréal appuie la position prise par la FFQ. Cependant, les membres de Présence musulmane Montréal présentes à l’assemblée spéciale de la FFQ s’y trouvaient à titre individuel. Elles étaient là aussi, et surtout, en tant que femmes, en tant que féministes et en tant que citoyennes québécoises dont l’avenir est indissociable de celui de la société. Accuser la FFQ, comme fait Mme Benhabib, d’une « compromission avec des mouvements politiques des plus rétrogrades… » relève de la fumisterie. Ainsi traite-t-elle les membres de PMM présentes à Québec de « militantes islamistes ». De tels propos témoignent d’une grande ignorance quant au travail de PMM, qui œuvre sur le terrain social et politique québécois depuis plusieurs années maintenant. Tel qu’indiqué sur son site, Présence musulmane Montréal est un collectif de musulmanes et musulmans qui promeut une citoyenneté participative nourrie d’une compréhension contextualisée de l’islam et d’une identité ouverte, tout en cultivant un vivre-ensemble harmonieux dans notre société. D’ailleurs, PMM s’est donné comme objectif prioritaire de susciter et de contribuer au dialogue, et de participer aux débats publics tout en prenant position sur les questions sociales et les problématiques touchant tant les Québécois de confession musulmane que la société québécoise dans son ensemble. N’en déplaise à Mme Djamila Benhabib (« …seule la propagande des femmes islamistes dominait… »), les voix des femmes musulmanes, associées à PMM et autres, étaient peu nombreuses à s’exprimer lors de cette assemblée spéciale. La grande majorité des interventions en faveur de la proposition de la FFQ venaient des femmes québécoises dites « de souche » et non pas de musulmanes. Par ailleurs, comme elle le dit elle-même dans son article (« Sur ce chapitre, heureusement que trois femmes iraniennes ont rappelé le cauchemar que vivent leurs compatriotes depuis l’imposition du voile islamique par Khomeiny et sa révolution islamique en 1979. »), Mme Benhabib et plusieurs autres femmes qui s’opposent au port du foulard à la fonction publique ont pris la parole à de nombreuses reprises afin de faire valoir leur point de vue. Mais où est le vrai débat ? Mme Benhabib voudra peut-être détourner notre attention en évoquant le spectre de l’islamisme. En effet, accuser une personne ou un groupe d’ « islamisme » est devenu le moyen privilégié de taire tout débat : coupable ! Ainsi, Mme Benhabib s’emploie à cacher son mépris pour les femmes et les associations membres qui étaient présentes le 9 mai à l’assemblée spéciale de la Fédération des femmes du Québec en insinuant qu’elles ont été « dupées » par les « islamistes ». Toutes les femmes qui ont voté en faveur de la proposition faite par le CA de la FFQ seraient-elles des auto-aliénées, privées du libre-arbitre et à la solde des dangereux extrémistes que sont les femmes musulmanes ? Si la démarche n’était pas si insultante, elle serait totalement risible. En effet, au lieu de reconnaître que la résolution adoptée par la FFQ est l’expression même de la liberté de conscience et de choix, des valeurs québécoises dont nous sommes tous et toutes si fiers, et un exercice profondément démocratique, Mme Benhabib s’en fait l’unique garante. Elle menace et insulte ainsi celles qui oeuvrent au nom de la réelle diversité, du respect et du vivre-et de l’agir-ensemble, du droit à l’emploi et à l’égalité devant la Loi. La Fédération des femmes du Québec a tranché, ouvertement et démocratiquement. Elle n’a pas retenu l’alarmisme et les fausses représentations dont Mme Benhabib se fait le porte-parole autoproclamé. Le message est clair : c’est aux femmes elles-mêmes de se définir, de préciser les enjeux de leur combat pour la justice et l’égalité. Tout comme la FFQ vient de le faire. Présence musulmane Montréal (PMM). Mis en ligne sur Sisyphe, le 13 mai 2009 Lire aussi : « Présence musulmane Montréal met Sisyphe en demeure de publier sa réplique au texte de Djemila Benhabib » |