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samedi 3 octobre 2009

Seules la laïcité et l’égalité permettront au Québec d’évoluer

par 2 Fik, artiste photographe






Écrits d'Élaine Audet



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L’auteur a prononcé cette allocution lors de la conférence du 24 septembre 2009, organisée par Sisyphe à Montréal, sur le thème « Laïcité et égalité : quel projet pour le Québec ? »


__________________________

Bonsoir à toutes et à tous,

2 Fik, artiste photographe

Je m’appelle 2Fik et suis artiste photographe. Tout d’abord, je tiens à vous remercier de m’avoir invité à cette conférence. Je suis honoré de voir que je suis en mesure de pouvoir apporter quelque chose à la société qui m’a accueilli, il y a maintenant six ans. Merci.

Étant autodidacte – autant comme photographe que comme conférencier – vous excuserez mes tournures de phrases un peu crues et mon manque de tact.

Dans mes photos, je parle de la notion d’identité et de sa définition. Loin de moi la volonté de passer pour un psychologue, un anthropologue ou quoi que ce soit d’autre : je suis juste une personne qui a vécu l’immigration à trois reprises dans sa vie, et qui a vu et connu des cultures assez différentes pour pouvoir lancer quelques idées sur l’intégration et en faire un travail artistique que l’on considère pertinent.

La question que je me pose régulièrement est la suivante : « Comment gérer son arrivée dans une société multiculturelle et jeune comme la société québécoise quand on vient de l’étranger ? » Quand je dis jeune, je ne fais pas référence à la population, que nous savons vieillissante. Je fais référence à l’histoire : 400 ans, c’est court…

J’aurais tendance à commencer ma réponse par le fait que toute personne qui immigre doit se rendre compte des responsabilités qu’elle acquière avec la liberté que le pays d’accueil lui offre. De ce constat, je considère que quelle que soit notre origine, nous devons respecter les règles culturelles locales, en l’occurrence celles du Québec.

La société Québécoise est sortie grandie de sa Révolution tranquille, ce que je surnommerai « l’âge de raison ». Maintenant, on pourrait comparer le Québec à un adolescent qui sait d’où il vient, mais ne sait pas trop où il va. Il se questionne encore beaucoup sur ce qu’il est, s’il est vraiment l’enfant de ses parents…

N’oublions pas que la grande immigration qui est arrivée au Québec, ces dernières années, met la société face à différentes situations : acceptation des diverses cultures étrangères, accommodement face à ces personnes que l’on veut considérer comme néo-Québécoises mais qui ne seront jamais prises comme telles, car la notion même de Québécois est encore un peu floue dans le sens où il n’y a pas de valeur très clairement exprimée et reconnaissable par toutes et tous : enfants, aîné-es, immigrant-es, population locale.

De là vient ma seconde question, c’est-à-dire : « Quelles sont les limites qu’il faut se donner comme société, mais aussi comme immigrant-e, afin de s’intégrer au mieux ? »

Le Québec est à la recherche de son identité car il vit une situation particulière de par sa langue et sa culture hybride, entre anglo-saxons et latins. Tout cela, mêlé à une certaine facilité à accommoder l’autre afin d’éviter les chicanes et les accusations de racisme, permet à un certain pan de la population immigrante de faire des demandes et des revendications qui sont, à mes yeux, aberrantes. La laïcité reste le meilleur moyen de respecter les libertés communes de toutes et de tous.

Il serait temps que la société québécoise n’ait pas peur de dire à une personne immigrante : « Vos demandes n’entrent pas dans les valeurs québécoises, donc, nous ne les traitons pas. » Cela n’est pas du racisme, cela est du bon sens. On se fiche de connaître votre nom de famille ou votre couleur de peau. Quand une violence est faite à une femme, qu’elle se nomme Padma, Manon, Kenza ou Li n’a pas d’intérêt, c’est de la violence et cela ne doit pas se produire. Point à la ligne.

Quand un enfant est maltraité par une famille marocaine, c’est culturel. Quand cela arrive dans une famille québécoise, c’est la DPJ. Comme l’a dit Djemila dans son livre, c’est le relativisme culturel qui est la cause de ces dérives et je considère que les médias y sont pour beaucoup. Il serait important que la polémique cesse et que nous avancions tous et toutes dans un même sens.

Pour conclure, je tenais seulement à vous rappeler le ridicule de la situation actuelle : nous en sommes arrivés à un point où il faut un Arabe, homosexuel, ex-musulman, pour pouvoir parler de ce dossier sur ce ton sans craindre de se faire pointer du doigt et se faire appeler raciste ou xénophobe. De plus, sous prétexte que je suis une minorité, je pourrai me permettre de dire les plus grosses bêtises qui passeront comme une lettre à la poste, car on ne pourra m’empêcher de parler sous peine de se faire accuser de racisme : charmante situation, non ? Heureusement que j’ai du bon sens ! Je vais donc profiter de ce statut d’ultraminorité pour pouvoir faire avancer le débat. C’est pour ça que je suis ici avec vous.

Je conclurai donc en affirmant ma croyance dure comme fer que seules la laïcité et l’égalité permettront au Québec d’évoluer adéquatement. D’une part, en s’enrichissant de ses nouveaux arrivants et, de l’autre, en inculquant à ces même personnes les valeurs du Québec, entre autres l’égalité homme-femme, qui m’est chère.

Notre couleur de peau ou pays d’origine ne doit pas avoir d’effet sur les responsabilités et les droits que nous donne le Québec.

Merci.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 30 septembre 2009

Suggestions de Sisyphe

  • Site de 2Fik.
  • Signez en ligne l’appel de Sisyphe Pour une Charte de la laïcité au Québec.
  • À compter du 15 octobre 2009, visitez le site du Collectif citoyen pour l’égalité et la laïcité (CCIEL).
  • Site de Djemila Benhabib.
  • Site du Conseil du statut de la femme.



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