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mardi 1er décembre 2009

Marc Lépine, un tueur transformé en héros

par Barbara Debays, Radio-Canada






Écrits d'Élaine Audet



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Extraits d’un reportage de Radio-Canada.

À l’approche du 20e anniversaire de la tuerie de l’École polytechnique, un activiste masculiniste qui fait l’apologie de Marc Lépine sur divers sites Internet suscite de l’inquiétude, en particulier dans les milieux féministes proches du Colloque qui aura lieu à l’UQAM les 4-5-6 décembre.

Dans le cyberespace, il s’appelle John Gisogod. Il exprime ses idées masculinistes sur au moins trois sites, le principal et le plus élaboré étant sans doute marclepine.blogspot.com.

Sous forme de longs textes argumentaires, autant en français qu’en anglais, mais aussi d’illustrations et de montages graphiques, bien ficelés, qu’il compose avec la seule photo publique connue de Marc Lépine, le vrai. Des illustrations où le personnage de Marc Lépine figure presque toujours avec une arme à la main.

Des exemples ? Cette photo, où l’on peut lire en anglais, sur fond de carte Google pointant Polytechnique et montrant une femme au centre d’une cible avec un insigne nazi dans un symbole du féminin : « Où cela pourrait se passer de nouveau avec les bonnes personnes et le bon équipement. »

Ou cette autre, où l’on peut voir un policier disant à Marc Lépine : « STP Marc, rends-nous service : tue toutes ces salopes. » Ou cette autre... Ou cette autre... Il y a des exemples à foison.

Quand on l’interroge sur ses motivations, Jean-Claude Rochefort rigole. L’homme de chair et d’os prétend faire dans l’« humour ».

Car, de sa perspective, ce sont les féministes qui ont fait de Marc Lépine un héros. Ce sont elles qui ont « récupéré l’événement ».

« C’est un fait divers qu’on a récupéré pour en faire un monument. Est-ce qu’on va fêter Marc Lépine encore dans 50 ans ? Arrêtez, c’est ridicule ! » dit-il.

Un humour que d’autres trouvent de bien mauvais goût. Comme Mélissa Blais, étudiante au doctorat et organisatrice du colloque La tuerie de l’École polytechnique 20 ans plus tard. Les violences masculines contre les femmes et les féministes. Autrement dit, l’autre bout du spectre militant...

Mélissa Blais fait partie des femmes ciblées sur le blogue animé par John Gisogod. Nommément.

Il y a même une illustration d’elle et de Francis Dupuis-Déri, avec qui elle a codirigé l’ouvrage collectif Le mouvement masculiniste au Québec : L’antiféministe démasqué.

En juin, l’historienne et sociologue a décidé de porter plainte auprès de la police.

(...)

Une visite des policiers

Début novembre, Jean-Claude Rochefort reçoit la visite de policiers qui viennent perquisitionner son domicile. Ces derniers y saisissent une arme.

« Ils n’ont rien trouvé qu’une arme de la Première Guerre mondiale, même pas en état de fonctionner », réplique M. Rochefort, qui a comparu lundi dernier sous des accusations de possession illégale d’arme à feu.

N’empêche. À la mi-novembre, le réalisateur belge Patric Jean a préféré annuler son séjour au Québec par crainte de représailles des masculinistes, en particulier de ceux gravitant autour du blogue Marc Lepine.

S’étant fait passer pour l’un d’eux pour réaliser son film La domination masculine, le cinéaste était invité aux Rencontres internationales du documentaire de Montréal pour en parler. Mais comme les blogues masculinistes du Québec commençaient à parler de lui tout en lançant des appels à la formation de milices armées, il a préféré ne pas prendre de chance et annuler son voyage au Québec.

Plus les commémorations de la tuerie se rapprochent, plus la tension monte. Depuis les drames de Polytechnique et Dawson, et tant d’autres encore, les établissements d’enseignement ne peuvent plus se permettre de prendre les choses à la légère.

Tout en ayant le souci de ne pas créer de panique, l’UQAM a d’ailleurs confirmé avoir pris des mesures de sécurité particulières en prévision de l’événement.

Source : Radio-Canada.

Mis en ligne sur Sisyphe le 30 novembre 2009



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Barbara Debays, Radio-Canada



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