Le Groupe Femmes, Politique et Démocratie (GFPD) est inquiet de l’absence de préoccupations des chefs des diverses formations politiques en présence dans l’actuelle campagne électorale en ce qui a trait à la parité femmes/hommes dans les lieux de pouvoir et les instances décisionnelles.
Le gouvernement sortant a certes mis en avant et adopté des mesures efficaces pour pallier la sous-représentation des femmes au sein des conseils d’administration des 22 sociétés d’État visées par la Loi sur la gouvernance des sociétés d’État, et son premier ministre a nommé, sur une base volontaire, un Conseil des ministres paritaire, une première dans l’histoire du Québec. Toutefois, le principe de la parité pour la constitution du conseil des ministres n’est pas encore assuré par une loi.
Des moyens pour y arriver
Le GFPD proposait, dans son mémoire ’Pour atteindre l’égalité de fait", présenté dans le cadre de la Commission parlementaire des relations avec les citoyens en février 2011, plusieurs moyens pour atteindre la parité.
En effet, la trajectoire de l’évolution de la présence des femmes dans les sphères décisionnelles n’est pas linéaire, pas plus qu’elle n’est progressive. Aussi, rien n’est acquis dans cette quête de la représentation paritaire, et cela, même lorsque certaines avancées sont constatées.
Par exemple, le Québec a lui-même connu un recul en matière de parité lors de l’élection provinciale de 2007. La proportion de femmes élues à l’Assemblée nationale est passée de 30,4 % aux élections de 2003 à 25,6 % aux élections de 2007. Les taux de féminisation actuels, qui demeurent sous le seuil des 30 %, soit 28,0 % à l’Assemblée nationale (en mai 2012) et 24,6 % à la Chambre des communes (en juin 2011), ne sont pas sans rappeler le fameux « plafond de verre » autour de 30 % que les femmes n’arrivent pas à dépasser.
Moins de femmes
Selon des données récentes du DGEQ pour la campagne électorale en cours, on retrouve 254 candidates qui représentent 28,4% des candidatures alors qu’en 2008 elles représentaient 3 % des candidatures. Il y a donc moins de femmes candidates en 2012 qu’en 2008. Le pourcentage de candidates selon l’affiliation partisane se lit comme suit : CAQ : 21,6 % ; Option nationale : 23,1 % ; Parti québécois : 27,2 % ; Parti libéral du Québec : 38,4 % et Québec solidaire : 50,0 %.
Plus de la moitié de la campagne électorale est passée et il reste moins de deux semaines avant le jour du scrutin. Compte tenu de l’importance politique de la question et au nom de l’atteinte d’un idéal de citoyenneté démocratique et inclusif, le GFPD est d’avis qu’il est impératif que ces enjeux, très peu abordés jusqu’ici, soient débattus dans le cadre de la campagne électorale. Aussi, le Groupe Femmes, Politique et Démocratie adresse les questions suivantes aux chefs des formations politiques en présence :
1) Êtes-vous prêt à nommer un conseil des ministres paritaire et à en établir le principe dans une loi ?
2) Êtes-vous prêt à avoir recours aux quotas comme mesures temporaires de rattrapage comme on l’a déjà fait pour favoriser la parité, au sein, entre autres, des organismes des sociétés d’État ainsi que dans la Loi électorale ?
3) Quels moyens entendez-vous mettre en avant pour atteindre la parité ?
Parce que la démocratie, c’est aussi notre affaire, le GFPD veut des réponses !
Québec 2012 - Débat sur les enjeux féministes : Les partis répondent présent ! Grande bibliothèque, jeudi le 23 août, à 19h30, avec une candidate de chaque parti.
Mis en ligne sur Sisyphe, le 23 août 2012