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vendredi 8 mars 2013

Je célébrerai la Journée internationale des femmes quand…

par Rebecca Mott, survivante et écrivaine






Écrits d'Élaine Audet



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Tout assassinat d’une femme ou d’une fille prostituée sera comptabilisé dans des statistiques visant à mettre fin à l’industrie du sexe.

Quand le vendredi soir ne sera pas la soirée où dans le monde entier les prostitueurs achètent des personnes prostituées.

Quand la porno habituelle ne sera pas disponible gratuitement sur tous les ordinateurs.

Quand le fait d’être prostituée ou à l’intérieur de l’industrie du sexe sera discuté en termes de droits de la personne, plutôt qu’en termes de main-d’oeuvre ou de choix.

Quand les profiteurs du sexe ne dragueront pas toutes les filles et les femmes vulnérables pour en faire des marchandises sous-humaines.

Quand le tourisme sexuel n’existera plus.

Lorsque tous les gouvernements ne penseront pas qu’ils résolvent le problème de la prostitution en la plaçant à l’intérieur.

Quand le fait d’être dans l’industrie du sexe sera reconnu comme étant de la torture.

C’est alors que je commencerai à fêter.

Traduction : Martin Dufresne

Mis en ligne sur Sisyphe, le 8 mars 2013



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Rebecca Mott, survivante et écrivaine

Je suis une écrivaine britannique, survivante d’abus sexuels dans l’enfance et de la prostitution. Une partie de la maltraitance que m’a infligée mon beau-père durant mon enfance a été la violence psychologique de me faire regarder de la pornographie hyperviolente. Combinées à la violence sexuelle qu’il m’infligeait, ces images me faisaient ressentir que je n’avais d’autre valeur que celle de servir d’objet sexuel à un homme et que le sexe était toujours associé à la violence et à la douleur. À 14 ans, je suis tombée dans la prostitution et elle était extrêmement sadique. Je ne m’en suis pas détournée pas car j’éprouvais trop de haine de moi-même pour y reconnaître de la violence et du viol - j’avais l’impression que c’était tout ce que je méritais. J’ai fait de la prostitution entre l’âge de 14 ans à 27 ans et, la majorité du temps, les hommes qui m’achetaient tenaient à m’infliger des rapports sexuels très sadiques. Je me suis habituée à des viols collectifs, du sexe oral et anal violent, et au fait de devoir jouer des scènes de porno dure - cela devint mon existence. J’ai failli être tuée à plusieurs reprises, et fait beaucoup de tentatives de suicide, mais j’ai survécu. Quand j’ai réussi à quitter le milieu, j’ai effacé durant 10 ans la plupart de mes expériences. Ce n’est qu’après avoir dépassé le souvenir des violences de mon beau-père que j’ai trouvé l’espace mental pour me souvenir. Se souvenir de la prostitution est terrible, et je souffre d’un lourd syndrome de stress post-traumatique (SSPT). J’ai créé mon blog pour explorer mon SSPT à titre de survivante à la prostitution, pour réclamer l’abolition du commerce du sexe et pour faire état des conditions terribles de la prostitution vécue à l’intérieur. J’essaie d’écrire de la prose poétique, mais je crois que mon travail est de nature politique.



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  • Je célébrerai la Journée internationale des femmes quand…
    (1/1) 9 avril 2013 , par





  • Je célébrerai la Journée internationale des femmes quand…
    9 avril 2013 , par   [retour au début des forums]

    "Quand le fait d’être prostituée ou à l’intérieur de l’industrie du sexe sera discuté en termes de droits de la personne, plutôt qu’en termes de main-d’oeuvre ou de choix."

    La prostitution est une torture, un viol pour les femmes prises dedans.
    Oui absolument d’accord avec Rebecca, car 85 à 90% de toutes les femmes prostituées sont contraintes à la prostitution par des proxénètes [Chaleil (2002), Giobbe et al. (1990) et Hunter 1994)], qu’elles ne gagnent rien, l’argent va de la poche d’un homme à celle d’un autre homme, elles n’ont pour elles que la violence d’une relation sexuelle non désirée, la violence du proxénète ou du réseau, la violence du client...

    De tout coeur avec toi Rebecca Merci pour ton action.


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