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samedi 24 mai 2014

Les lycéennes de Chibok sont nos sœurs

par Djemila Benhabib, auteure et journaliste






Écrits d'Élaine Audet



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Depuis quelques semaines, la planète s’emballe et s’émeut pour le Nigeria et ses jeunes filles enlevées à Chibok, le 14 avril dernier, par le groupe islamiste d’inspiration salafiste, Boko Haram (1), qui signifie en langue haoussa « L’éducation occidentale est un péché », connue aussi sous le nom arabe de : Jamāʿat ʾahl al-sunnah li-l-Daʿwah wa-al-Jihād (Groupe dédié à la propagation des enseignements du prophète, de la prédication de la guerre sainte).

Il était temps !

Ne cherchez pas de midi à quatorze heures, en arabe comme en haoussa, le message de cette secte est clair comme de l’eau de roche. L’idéologie de ses cambrioleurs de conscience traduit une forme de nihilisme de la modernité s’inscrivant ainsi dans la longue lignée des mouvements islamistes contemporains depuis la création de la Confrérie des Frères musulmans en 1928. Tous sont animés par trois haines viscérales : la haine de l’Occident, des femmes et de l’éducation sécularisée. Tous sont doctrinaires, totalitaires et politiques, avec quelques nuances ici et là.

Le modus operandi est connu depuis la naissance de Boko Haram en 2002 : l’utilisation de la violence. Dirigée d’abord localement contre les autorités fédérales accusées de « collaborer » avec les États-Unis, elle s’est employée à zigouiller les « mauvais musulmans », bombarder des églises, brûler des écoles et des postes de police ou se débarrasser des chrétiens « apostats ». Cependant, à partir de 2009, le gourou de la secte, Mohamed Yusuf, est assassiné et le curseur est pointé vers des cibles « étrangères » potentiellement plus rentables : institutions des Nations Unies, touristes et travailleurs étrangers. C’est l’escalade dans l’ampleur des exactions ! À travers l’élargissement de ses actions, le groupe a acquis une forme de notoriété le propulsant dans un jihad plus global. Le jargon a changé. Il est question de chasser des « Croisés » en terre d’islam !

La belle affaire ! La réalité dépasse la fiction.

On devine qu’aux yeux de ces assaillants, sortis tout droit d’un mauvais conte d’une autre époque, le féminin est déjà une tare congénitale. S’il fallait encore que les têtes de ces bipèdes aux seins généreux et insolents soient alourdies par des savoirs venus d’ailleurs, le châtiment serait encore plus cinglant. Et puis, apprendre... quelle idée saugrenue, suspecte, folle ? À quoi bon enseigner les planètes d’un système solaire qui ne correspond pas aux sept paradis décrits dans le Coran ? Ne parlons même pas de l’hérésie du darwinisme, de la théorie du Big Bang ou de la révolution copernicienne !

Et puis, on peut devenir ivre avec les livres. Surtout, ceux qu’on dévore patiemment en secret. Surtout, s’ils sont disposés à dire le beau, à décrire le vrai et à chanter le tendre. Peu importe leur épaisseur. Peu importe que leur langue soit âpre ou douce. Pendant qu’ils fourmillent et grouillent dans nos têtes. Allah, lui, roupille... Et les portes du paradis se ferment. En enfer, il doit bien rester quelques merveilles ?

Certains mots pervertissent, corrompent, détruisent alors que d’autres font trembler le ciel.

Pour la secte Boko Haram, les filles sont destinées à grossir les rangs des maquis pour servir d’esclaves domestiques et sexuelles. Tout comme pour les talibans en Afghanistan, pour le Front islamique du salut et ses armées, en Algérie, pour les Jamaat-al-islamiya au Pakistan, les Chebabs dans la corne de l’Afrique et les faucheurs de vie en Syrie, le jihad sexuel est promu au nom d’Allah.

Encore et toujours la même rengaine, cette barbarie accouplée à l’obsession sexuelle, à la jouissance sadique et perverse, à ces versets coraniques ânonnés depuis l’enfance tels des vérités absolues et immuables, le tout sous le label d’une religion qui, depuis plus d’un quart de siècle, assassine en premier lieu les siens.

Quelle désolation !

Alors, que faire ? Se mobiliser. Faire bloc. D’abord pour retrouver ces pauvres malheureuses. Et puis, se dresser contre ces faucheurs de vie. Déjà, les États-Unis, la France, la Chine, la Grande-Bretagne ont offert leur aide, en plus de l’implication personnelle du couple Obama et de l’engagement de la France à tenir une réunion le 17 mai prochain.

C’est d’ailleurs dans sa capitale, à Paris, à la place du Trocadéro, qu’a eu lieu la première manifestation symbolique en faveur de la libération des jeunes nigériennes. Vous savez, la France, ce pays laïque, que les islamistes vomissent et que leurs idiots utiles, au Québec en particulier, dénigrent. C’est l’un de leur sport favori ! Éteindre les Lumières, leur motivation première.

Sur des photos, j’ai reconnu quelques copines. Elles tendent leurs mains de la Ville Lumière. Elles ne peuvent s’empêcher de marcher pour toutes les femmes de la terre, les visages irradiés par l’espérance. Ces emmerdeuses, elles se mêlent de tout ! De vraies battantes. Hier, elles étaient aux côtés des femmes vietnamiennes, chiliennes, iraniennes, palestiniennes, algériennes, iraquiennes, kurdes, rwandaises, afghanes, tunisiennes, égyptiennes et bien d’autres encore et aujourd’hui, elles sont toutes nigériennes !

Pendant que les chancelleries occidentales se remuent, avez-vous entendu un mot de l’Arabie saoudite, du Qatar, des Émirats arabes unis, d’un quelconque pays musulman ou africain ? Ne serait-ce que l’ombre d’une vague promesse d’une éventuelle mobilisation potentielle ? Le Hezbollah et le Hamas prévoient-ils d’envoyer des contingents de leurs milices militaires pour libérer leurs « sœurs » musulmanes ?

Eh...

J’attends.

Boko Haram, même s’il s’en prend à « l’éducation occidentale », ne menace pas directement l’Europe. Il menace avant tout l’Afrique. Ce sont des Africains et des Africaines qui meurent quotidiennement sous les balles assassines de ces fascistes.

Pour autant, cet élan de générosité « occidentale » n’efface pas l’essentiel. N’ayez crainte, l’enthousiasme d’une probable libération que je souhaite de toutes mes forces n’érode aucunement mon scepticisme. Disons que j’ai développé au fil des épreuves une forme de lucidité qui me permet de garder les deux pieds sur terre. Je sais bien que cette épouvantable affaire des enlèvements n’est que la pointe d’un iceberg nommé Nigeria, à la dérive depuis presque toujours. Du moins, depuis son indépendance en 1960. Et que les principales puissances occidentales y sont pour quelque chose, pour ne pas dire pour beaucoup.

Il faudra plus qu’une mobilisation ponctuelle pour sauver cet état fédéral peuplé de musulmans et de chrétiens, avec ses centaines d’ethnies, et dont l’histoire est parsemée de massacres entre ses différents clans et tribus. Arrêter de lui voler ses richesses serait même un bon début !

Entendu ?

Contexte du succès de Boko Haram : corruption, pauvreté, vol des richesses du pays

Voilà un pays gigantesque si peu connu du commun des mortels en Occident, soudainement propulsé au-devant de l’actualité internationale. Mais si vous êtes un adepte des palmarès, vous l’avez probablement aperçu dans le peloton de tête des États les plus corrompus de la planète. Ne cherchez pas l’année du classement, la corruption est sa malédiction ! Malheureusement cette fuite des capitaux à ciel ouvert, qui se chiffre en dizaine de milliards de dollars à chaque année, est loin de se résorber.

Pourtant il y aurait eu mille et une raisons d’espérer et de rêver, mille et un projets à mener depuis la découverte de l’or noir en 1956. Le peuple a faim de pain, de roses et de livres. Il a retroussé ses manches dans l’espoir d’une vie meilleure. Premier producteur de pétrole en Afrique et sixième exportateur mondial, le Nigeria a de quoi faire pâlir de jalousie bien des pays sauf que les dollars des hydrocarbures manquent cruellement et le développement boude la région. Le pays ne possède même pas de raffineries et doit importer son carburant. Imaginez !

Par ailleurs, Shell, Total, ExxonMobill, BP y sont comme des poissons dans l’eau. Une eau bien trouble... et de plus en plus polluée. L’espérance de vie dans les communautés rurales, dont la moitié n’a pas accès à l’eau potable, est tombée à 40 ans à peine depuis deux générations. Le petit peuple crève la dalle, particulièrement dans le nord. Les élites politiques nationales responsables du pillage des ressources du delta du Niger, avec la complicité des compagnies pétrolières et des institutions financières internationales, s’en mettent plein les poches.

D’autres records font la singularité de cet endroit le plus peuplé du continent africain, avec ses 175 millions d’habitants, réunissant chrétiens-animistes et musulmans... dans deux régions bien distinctes : le nord majoritairement musulman (55%) et le sud à prédominance chrétienne-animiste. Cette ligne de fracture géographique recouvre ainsi en partie celle des clivages confessionnels. Et si la tendance se maintient, cet éléphant démographique pourrait même ravir aux États-Unis leur position de troisième pays le plus peuplé du monde en 2050 après l’Inde et la Chine.

Les inégalités territoriales entre le nord, délaissé par Abuja, qui subsiste grâce à l’agriculture et à l’élevage, et le sud, poussé par Lagos, la capitale économique, qui bénéficie de la rente pétrolière, a accentué les clivages entre les deux régions. La population subit de plein fouet la faiblesse de l’État, entre un taux de chômage record, une corruption endémique et l’absence d’ordre public et d’infrastructures.

La solution miracle arrive en 2002. Boko Haram a un plan : État islamique et charia. Tout compte fait, pourquoi ne pas appliquer la recette magique au Cameroun et au Niger ? Car il est bien connu que trancher des mains, marier des petites filles à peine pubères et interdire aux femmes de voyager seules ou de monter sur des motos taxis font bondir les indicateurs de développement humains !

Mais Boko Haram ne tombe pas du ciel. Le terreau de l’islam politique est fertile au Nigeria depuis les années soixante. Déjà, le 12 octobre 2001, à Kano, de chauds partisans d’Oussama Ben Laden font trembler la ville dénonçant des frappes américaines sur l’Afghanistan. Le bilan des affrontements est estimé à plus de 200 morts.

Dans les années 1960, un programme d’islamisation accélérée est mis en place par l’Arabie saoudite et ses pétrodollars à travers un réseau d’écoles coraniques et de mosquées. Ahmadu Bello (1910-1966) est l’homme de main de la famille des Saoud d’Arabie, qui en font le vice-président de La ligue islamique mondiale (World muslim League) créée en 1962 et dont l’objectif est de promouvoir le panislamisme pour mettre un frein au panarabisme insufflé par le président égyptien Nasser au tout début des années cinquante. Le coup d’État militaire de 1966 met fin aux ambitions de Bello qui est assassiné, et c’est Abubakar Gumi (1922-1992) qui lui succède, un autre chaud partisan du wahhabisme saoudien.

Les «  talibés  » (étudiants en arabe), ces gamins désœuvrés, analphabètes, sans le sous et sans perspective d’avenir, qui ont transité par les écoles coraniques, qui sont rejetés par leurs familles, errant de ville en ville, nus pieds et sans objectifs précis, trouvent dans la secte une structure sociale stable et une raison d’être.

La guerre à l’« éducation occidentale » est ouverte !

Pourquoi ? Parce qu’elle mène à la débauche, à l’homosexualité et à la mixité. Parce qu’elle finit par détruire la culture islamique. De la folie, quoi ! C’est pourquoi ces faucheurs de consciences exigent la fermeture des écoles publiques héritées du système colonial britannique. L’objectif ultime étant de les remplacer purement et simplement par des écoles coraniques.

Les écoles d’Allah pavent le chemin des 72 vierges avec leurs yeux noirs de jais et leurs monts de vénus prêts à l’emploi.

Filles et femmes : cibles favorites

Cette immonde attaque contre des jeunes filles, qui n’ont que pour seul crime la volonté de s’instruire, n’est pas sans rappeler celle qui a ciblé la jeune Malala Yousufzai, âgée de 14 ans, au Pakistan, le 9 octobre 2012 et a été perpétrée par les talibans à la sortie de son école de Mingora, la principale ville du Swat dans le nord-ouest du pays. Désormais célèbre pour sa défense des droits des filles à l’éducation, Malala Yousufzai, qui a survécu miraculeusement à cette tentative d’assassinat, est devenue la porte-parole des sans-voix. Elle aime à répéter que « les extrémistes ont peur des livres » et que « le pouvoir de l’éducation les effraie. »

Je me souviens qu’en Algérie, il y a de plus de vingt ans, le FIS et ses armées, avec leur politique de la terre brûlée, ciblaient aussi des écolières, des femmes et des écoles. Je me souviens du jihad sexuel, des mariages « de plaisir » ou « de jouissance » (al-moutaa), importés d’Iran, qui ne duraient que quelques minutes. Je me souviens de ces jeunes filles enlevées, violées, enceintes et dont presque personne ne voulait. Je me souviens aussi de l’ultimatum du GIA pour nous ensevelir sous les voiles de la honte et de la mort. Nous avons résisté. Nous avons marché têtes nues. Il y a bien longtemps, me diriez-vous ? En effet. Mais le temps n’efface pas tout, vous savez. Quelquefois, il anime les ardeurs. Car il y a des combats qui ne vieillissent pas. Ceux pour les droits des femmes en particulier.

Regardez les Iraniennes qui se battent depuis la Révolution de Khomeiny de 1979. Encore cette semaine, elles ont lancé la campagne « sans voile ». D’autant plus que les changements tardent à venir depuis le début de la Révolution. Ceux qui se permettent de penser autrement que les mollahs, qui ne sont en réalité que des obscurantistes persécuteurs avec un seul but - faire reculer l’Iran de quatorze siècles - sont toujours persécutés. Le régime islamiste s’est livré à une épuration systématique en accusant ceux qui leur déplaisaient de tous les maux. La purge a gagné les rangs, y compris des religieux.

L’innocence des visages de ces jeunes nigériennes est si effrayante pour nos consciences. Enfin, pour ceux qui en ont une, bien entendu. Les autres trouveront mille et un prétextes pour s’en dissocier. Ils feront mille et une entourloupettes pour nous chanter les vertus d’une supposée « ouverture » à l’autre, sans pour autant se sentir solidaires des autres.
Nos mollahs inclusifs sont certes plus à gauche que les mollahs khomeynistes. Certains sont mêmes rigolos. D’autres ennuyants. Mais tous gagneraient à prendre, de temps en temps, l’avion en direction de Kaboul, de Téhéran ou de Khartoum.

C’est pourtant cette posture égoïste et stérile que défendent Dalila Awada et toutes les midinettes de l’islam politique qui ne sont (conscientes ou pas) que le visage fardé d’organisations islamistes qui avancent, chez nous, masqués. Surtout, ne cédez pas à leurs accusations de racisme, de xénophobie ou de poursuites-baillons. C’est pour nous faire taire. Y a-t-il quelque chose de « culturel », de « spirituel » ou de « religieux » à voiler des petites filles qui ne sont même pas sorties de l’enfance en leur faisant jurer que jamais au grand jamais elles ne laisseront tomber le voile ? Non, c’est juste débile ! D.É.B.I.L.E.! Et il faut le dire... haut et fort. Arrêtez de nous prendre pour des valises ! Il faut que cette « cérémonie du voile » chapeautée par le Centre communautaire musulman de Montréal cesse ! Il faut que la ministre de la Condition féminine le fasse savoir. Il faut que le Conseil du statut de la femme s’en mêle.

Soyons de plus en plus nombreux à afficher notre solidarité. Il n’est donc pas vain d’affirmer aujourd’hui que nous sommes toutes nigérianes, que ces lycéennes de Chibok sont nos sœurs, que Boko Haram est l’ennemi de toute l’humanité.

Il est aussi bon de rappeler que le combat contre l’islam politique doit se faire maintenant, ici, comme ailleurs.

Rappelez-vous que l’islam politique est l’ennemi des femmes et des livres. Rappelez-vous que l’islam politique est l’ennemi de la liberté et de l’émancipation humaine.

Allez, je vous laisse. Mon Allah à moi m’attend avec une bonne bouteille de vin !

Note

1. La polysémie du mot Boko renvoie à trois notions en haoussa : le « livre » (d’après book en anglais), le « sorcier » (boka) et le « mensonge » (boko).

* Publié aussi dans le Huffington Post Québec. Merci à l’auteure.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 21 mai 2014



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Djemila Benhabib, auteure et journaliste

Auteure de Ma vie à contre-Coran (2009), Les soldats d’Allah, Des femmes au printemps, L’automne des femmes arabes, Après Charlie.



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