|
vendredi 23 janvier 2015 Où est-il, l’esprit de Charlie ?
|
DANS LA MEME RUBRIQUE "Laïques de tous les pays, mobilisez-vous" - Djemila Benhabib Après Charlie : l’indispensable combat pour la liberté de conscience et d’expression Je suis féministe, je suis Charlie Islamophobie : mot employé par les mollahs contre des femmes iraniennes qui refusaient de porter le voile Je suis Clarissa, je suis Elsa, je suis Hayat Le blasphème, c’est sacré ! Oui, je suis Charlie ! Charlie Hebdo - 4e anniversaire de la Révolution tunisienne sur fond d’attentats terroristes en France « Nous sommes Charlie » Caricatures de Mahomet : ça suffit, la complaisance et l’hypocrisie ! Caricatures de Mahomet - Le monstre est sorti de la bouteille Caricatures du prophète Mohamed : la goutte qui fait déborder le vase Je suis une dissidente de l’islam Ensemble contre le nouveau totalitarisme Combattre l’islamophobie et défendre la liberté d’expression Vers la fin annoncée de l’héritage des Lumières ? "Vous n’êtes pas européens, vous n’avez pas le droit de penser comme des Européens" Une tempête pour des caricatures : les libertés ont connu des jours meilleurs
THEMES ABORDES :
islamisme, intégrisme, terrorisme, femmes, France
|
En réaction au massacre des journalistes de Charlie-Hebdo, l’un des journaux les plus courageux dans la critique des religions et la défense de la laïcité, des millions de personnes se sont rassemblées de mercredi à dimanche pour dire : « Nous sommes Charlie » « Je suis Charlie ». Y a-t-il là un sursaut, une prise de conscience, contre les extrémismes religieux ? En France, est-il encore possible de critiquer des religions et de blasphémer sans crainte ? Pour répondre à ces questions, il faut revenir un peu en arrière, il faut aussi observer ce qui se passe dans des pays sous lois musulmanes. Voir comment, de perte en perte de leurs droits, des millions d’êtres humains sont réduits à des êtres sans droit. Comment des femmes sont réduites à être des esclaves sexuelles (1) et à la reproduction. Dans les années 80, lorsque l’État islamiste d’Iran commettait des attaques terroristes en France, il était obligé de recruter ses assassins au Moyen-Orient parmi des « hezb allah », comme par exemple celui du Liban (2), en les couvrant d’avantages exorbitants. Aujourd’hui, n’importe quel fanatique, dans n’importe quel trou perdu d’un pays musulman, lance une fatwa sur Internet, n’importe quels « loups solitaires » exécutent les ordres les plus barbares. Que s’est-il passé en 30 ans pour qu’aujourd’hui nous ayons des criminels islamistes au sein de la société française ? Des criminels qui vont dans les pays du Moyen-Orient où ils s’exercent à tuer et à violer les femmes ainsi que les droits humains. Puis ils reviennent ici apporter leur idéologie et leur volonté de nous réduire au silence, en anéantissant nos droits à la liberté d’expression. « L’affaire du voile » de 1984 a été au commencement de tout. Depuis 1984, la laïcité n’a cessé de reculer sur tous les terrains. Pour propager leur idéologie, l’islam et les autres religions accaparent le corps des femmes. Le corps des femmes devient leur propriété, leur drapeau, le lieu de leur guerre contre la liberté du reste de la société, après avoir réduit l’existence des femmes à néant. En France, de quelques femmes voilées dans l’espace public, les islamistes ont gagné peu à peu du terrain : le halal pour tout, les piscines séparées dans certaines villes, le refus de la liberté d’expression requalifiée en blasphème, le voile jusqu’à nos universités, à la crèche, à l’école (mères voilées accompagnatrices), les menaces contre des journalistes et enfin l’assassinat. Les intégristes ne s’arrêteront pas là. Comme en Iran, comme en Afghanistan… Lorsqu’ils prennent le pouvoir, ils ont la volonté de faire plier toute la société devant leur diktat. La France vit aujourd’hui ce qui s’est passé au début de la prise de pouvoir des islamistes en Iran. En 1979, Khomeiny déclare, quatre mois après avoir pris le pouvoir : « Dès le début de la prise du pouvoir, nous aurions dû casser les crayons, faire taire les journalistes, interdire les partis politiques, fermer les journaux et dresser des échafauds contre ceux qui sont contre nous ! » Ce qu’il a d’ailleurs fait par la suite. C’est également ce que les islamistes ont fait en Algérie dans les années 1990, et ce qu’ils font par ailleurs aujourd’hui au Nigéria, au Mali, en Irak et en Syrie… « Mais la France est un pays non musulman avec une autre culture, nous ne risquons pas de vivre la même chose que ces pays », nous dit-on… Pensez-vous sérieusement que c’était bien « leur culture », dans tous ces pays où les islamistes massacrent, violent, vendent des femmes sur les marchés, assassinent les personnes qui osent ne pas être comme eux (celles qui, par exemple, qui aiment la musique, qui sont homosexuel-les...) ? Pensez-vous que le nazisme hitlérien, le fascisme mussolinien, le stalinisme russe, était LA culture des populations concernées ? Le fascisme religieux existe. Il existe à partir du moment où la foi et la croyance de quelques individus (qu’ils soient des dizaines ou des milliards ne signifie pas qu’ils ont raison !) deviennent l’idéologie et qu’ils veulent l’imposer à toute la société. Aujourd’hui, la peur est présente. À l’école (3), dans les cités, la peur règne. Aujourd’hui les journalistes sont massacrés. La peur, c’est ce que les fascistes veulent susciter. Aujourd’hui, l’islamisme est là, en France ainsi qu’ailleurs, malheureusement son terrorisme continuera à assassiner een dépit des millions de personnes qui ont affirmé : « Je suis Charlie ». Ces millions de personnes qui disent : « Je suis Charlie » savent-elles toutes que les artisans de Charlie Hebdo luttent pour avoir le droit au blasphème, à la liberté d’expression ? Si tous les journaux français et européens avaient publié des caricatures. Si ces millions de Charlie revendiquaient la laïcité. Si ces Charlie ouvraient les yeux pour voir et condamner ce qui se pratique au nom de la religion, au nom de islam, ce qu’on fait subir aux femmes, en Afrique comme au Moyen-Orient et en Occident. Lorsque l’on critique l’islam, si nous n’étions pas condamné-e-s et traitées « d’islamophobes » comme l’ont été, en 1979 par Khomeiny, les Iraniennes refusant le voile. Alors, oui on pourrait espérer en finir avec le fascisme islamiste. En France, la culpabilité judéo-chrétienne, l’antisémitisme et la misogynie constituent le terreau de l’islamisme (4). Pour en finir avec le fascisme islamiste en France, pays des droits humains, il faut que chacun-e se montre vigilant-e. Sinon nous sommes dans le mensonge, au mieux dans le discours creux. Notes 1. Entre autre, écouter la journaliste du « Monde », Annick Cojean, le 11 janvier 2015 sur France Inter, lors de la soirée d’hommage aux victimes du territorialisme islamiste : « Des dizaines de milliers de femmes sont vendues comme esclaves sexuelles en Irak par l’organisation État islamiste pour attirer les djihadistes ou non, des convertis d’Australie et des pays Occidentaux …. ». Mis en ligne sur Sisyphe, le 19 janvier 2015 |
http://sisyphe.org | Archives | Plan du site | Copyright Sisyphe 2002-2016 | |Retour à la page d'accueil |Admin |