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jeudi 21 septembre 2017

Remettre en question la notion d’identité de genre et le silence imposé à l’analyse féministe

par Meghan Murphy, journaliste et écrivaine, Feminist Current






Écrits d'Élaine Audet



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Les femmes qui remettent en question le discours sur "l’identité de genre" ont été en grande partie isolées sur les lignes de front au cours des dix dernières années. Les féministes libérales et les progressistes ont souvent préféré la politique identitaire à l’analyse féministe, et ce dossier ne fait pas exception à la règle. Les personnes qui ne sont pas investies dans le mouvement de libération des femmes sont bien conscientes que le pouvoir qu’elles recherchent ne viendra pas d’un soutien au mouvement autonome des femmes, et la plupart d’entre elles n’ont pas pris la peine d’analyser suffisamment les racines du patriarcat pour comprendre ce contre quoi nous luttons au départ.

Mais aussi, plusieurs de celles dont la politique est par ailleurs enracinée dans des principes féministes radicaux ont hésité à remettre en question publiquement le discours dogmatique sur l’identité de genre. Nous ne sommes que trop conscientes qu’un refus d’accepter et de reproduire des mantras communément acceptés vous place du mauvais côté d’une nouvelle chasse aux sorcières.

Je ne vous cacherai pas avoir eu peur, pendant de nombreuses années, d’adopter une position ferme sur le discours entourant l’identité de genre et la politique trans, bien que je sache que des espaces et des organisations réservés aux femmes jouent un rôle central dans le mouvement féministe et dans le soutien aux femmes qui se remettent de violences masculines.

En fait, pendant de nombreuses années, je n’étais pas tout à fait certaine de ma position. Je craignais que dénoncer la naturalisation des rôles sexistes de genre, intimement liée au soutien de ce qu’on appelle les "droits des trans", nuise à ma lutte contre l’industrie du sexe et la violence infligée aux femmes. Les sanctions imposées aux critiques de la politique trans comprennent la perte d’emplois, la censure et le fait d’être placées sur des listes noires, d’être physiquement et autrement menacées et attaquées par des transactivistes, et d’être socialement ostracisées – toutes choses qui empêchent des femmes de prendre la parole. (Évidemment, j’ai déjà encouru bon nombre de ces punitions, pour avoir dérogé à la ligne de parti et m’être alliée à des femmes étiquetées comme "TERF*" ou "transphobe".)

En fait, nous en sommes arrivées à une époque où les idées féministes de base sont devenues taboues, indicibles, alors que des insultes et des calomnies antiféministes sont largement acceptées et même célébrées par des gens qui se prétendent activistes pour la justice sociale et progressistes.

Quels qu’en soient les risques, je ne peux pas, en toute bonne foi, appuyer la notion individualiste et néolibérale d’ "identité de genre", pas en tant que féministe qui comprend comment le patriarcat est apparu et continue de s’imposer ou en tant que gauchiste qui comprend le fonctionnement des systèmes de pouvoir. Je ne veux pas demeurer silencieuse face à un discours rétrograde et antiféministe : je sais que mon silence nuirait à l’autonomisation d’autres femmes à s’exprimer. Je ne veux pas abandonner mes sœurs qui ont déjà souffert énormément pour avoir pris la parole.

*

Au mois de juillet, une conférence organisée par Julia Long a eu lieu à Conway Hall à Londres. Elle avait pour but de contester un discours devenu incontestable. "Thinking Differently : Feminists Questioning Gender Politics" ("Penser différemment : Des féministes remettent en question la politique du genre") a réuni des conférencières féministes comme Sheila Jeffreys, Lierre Keith, Julie Bindel, Stephanie Davies-Arai, Mary Lou Singleton, Jackie Mearns et Madeleine Berns. Elles ont décrit la chape de silence abattue sur la parole féministe à travers le Royaume-Uni (et au-delà), ainsi que l’impact du discours trans sur la lutte continue pour les droits des femmes et pour leur libération du patriarcat. Les enregistrements vidéo de ces entretiens ont été mis en ligne la semaine dernière.

Sheila Jeffreys fait valoir, dans son allocution, que "le transgenrisme est une invention socialement et politiquement construite" et que, plutôt que d’être inné, il existe en relation directe avec les contraintes du pouvoir propre à une société hétéropatriarcale.

Jeffreys relie la notion d’"identité de genre" au néolibéralisme américain du fait, bien sûr, qu’il s’agit d’une notion très individualiste, mais aussi qu’elle est reliée au capitalisme et à la "vache à lait" que constitue le transgenrisme pour l’industrie pharmaceutique (Big Pharma), les thérapeutes de l’identité de genre, les cliniques et les chirurgiens esthétiques. Il semble même bizarre de discuter de l’identité de genre en dehors du contexte du capitalisme, compte tenu de la façon dont l’"identité" et l’"expression" sont à ce point liées, dans la société contemporaine, au monde de la consommation. La féminité elle-même a été vendue aux femmes depuis des décennies d’une façon totalement sexiste, et voilà tout à coup que l’on s’attend à ce que nous acceptions des discours comme le caractère "autonomisant" des produits cosmétiques, sous prétexte que des hommes les revendiquent comme élément de leur "expression de genre" féminisée.

En fait, Jeffreys suggère aux féministes d’abandonner entièrement le terme de "genre". Elle dit plutôt : "Il nous faut parler de classe de sexe ou de caste de sexe", puisque (en anglais) le mot "genre" est devenu vide de sens et amalgamé avec le sexe biologique.

En tant que féministes, ce que nous faisons réellement consiste à travailler à mettre fin au genre – une chose qui a été inventée et imposée afin de naturaliser la hiérarchie des classes de sexe qui positionne les hommes comme dominants et les femmes comme subordonnées. On doit se demander à quel point il est progressiste, dans une perspective féministe, d’accepter l’idée que le genre est à la fois réel et inné – une identité avec laquelle on peut naître, puisque c’est précisément la tactique utilisée historiquement par les hommes pour défendre l’idée que les femmes ne devraient pas être autorisées à voter, à travailler à l’extérieur du foyer, ou à détenir des postes de pouvoir social.

Les femmes ont été construites comme naturellement "féminines", ce qui signifiait que nous étions trop émotives, irrationnelles et faibles pour participer à la sphère publique comme le faisaient les hommes. Ceux-ci, en revanche, étaient décrits comme plus adaptés aux fonctions publiques et aux postes de pouvoir du fait d’être foncièrement autoritaires, rationnels, impassibles et robustes.

Sommes-nous, en tant que féministes (et en tant que société), vraiment à l’aise avec un tel recul, en acceptant les rôles de genre (qui existent seulement pour naturaliser et imposer le sexisme) comme innés plutôt que socialement construits ?

"Cis" est un autre terme qui a été adopté par ceux qui souhaitent se voir ou se présenter comme progressistes, même s’il est rejeté par les féministes radicales. Est "cis", nous dit-on, "toute personne dont l’identité personnelle est conforme au genre qui correspond à leur sexe biologique." Par conséquent, une "femme cis" serait une femme qui s’identifie à la féminité, ce que je ne fais certainement pas, à l’instar de beaucoup d’autres femmes. Je rejette la notion de féminité et je rejette donc l’idée que les femmes qui se voient imposée la féminité sont soit privilégiées, soit naturellement enclines à leur statut subordonné. "Cis" est un terme régressif, car il laisse entendre que les femmes s’identifient en quelque sorte à leur oppression. Néanmoins, celles qui rejettent ce terme sont qualifiées de "transphobes", – ce qui est une autre façon d’imposer le silence à l’analyse féministe, d’interdire une remise en cause générale de la politique du genre.

Comme Jeffreys, Lierre Keith relie le concept de l’identité de genre au libéralisme, en faisant valoir dans son exposé que les radicaux comprennent que "la société est organisée par des systèmes de pouvoir concrets, et non par des pensées et des idées". Par conséquent, dit-elle, "la solution à l’oppression est de démanteler ces systèmes". Elle souligne que le racisme a été renforcé par une propagande qui affirmait que les personnes noires étaient naturellement inférieures, de la même façon qu’on a prétendu que les femmes et les classes inférieures avaient tout simplement des cerveaux différents (inférieurs), ce qui a eu pour effet de naturaliser les inégalités. Le genre, comme la classe et la race, n’est pas un système binaire, a ajouté Keith, mais une hiérarchie.

Keith sait aussi bien que quiconque combien prendre la parole est source d’intimidation. "Ma carrière est terminé, dit-elle. Je ne peux plus jamais parler dans les universités : même si je reçois une invitation, elle est annulée au cours des deux semaines suivantes." Elle compare cette tendance au maccarthysme : "Le débat public est interdit, vous devez vous en tenir à une certaine ligne."

Julie Bindel, une célèbre et prolifique journaliste féministe, a été officiellement chassée des tribunes universitaires par un syndicat britannique d’associations étudiantes, la National Union of Students (NUS). Dans son allocution, elle explique qu’une motion contre elle, enchâssée lors d’un congrès de la NUS, se lisait tout simplement : "Julie Bindel est vile." Ses crimes incluaient un article rédigé en appui à la lutte de l’organisation Vancouver Rape Relief pour conserver le droit de définir leurs propres membres, après que Kimberly Nixon, un homme transgenre, ait tenté de poursuivre ce centre de soutien aux victimes de viol lorsqu’on lui a refusé une formation pour devenir conseiller de victimes de viol. Cet article critiquait les stéréotypes sexistes qui semblent définir le transgenrisme. Le dénigrement de Bindel était également fondé, a-t-elle expliqué, sur un article de 2007 au sujet de personnes trans qui ont été poussées à subir une "chirurgie de réassignation de genre" et ont ensuite regretté cette décision.

Beaucoup de femmes ont eu peur d’appuyer Bindel à l’époque, et certaines féministes lui disent encore ne pas pouvoir l’inscrire au programme de leurs conférences par crainte de voir l’événement annulé par les locateurs. "Cela n’est pas la façon dont nous devrions faire du féminisme", dit-elle. "Nous abandonnons des jeunes universitaires qui veulent désespérément s’afficher comme féministes radicales et en sont empêchées." Malgré ce que pensent beaucoup de gens, cette censure de l’analyse n’est pas un soutien à des personnes marginalisées ; c’est une façon de détruire le féminisme.

On a essentiellement vu un travail de critique politique être étiqueté comme "phobie", pour repousser une analyse féministe de la domination masculine et du pouvoir systémique dans la catégorie de "bigoterie", afin d’en justifier la censure. Et cela arrive spécifiquement aux féministes radicales qui, explique Bindel, refusent de "capituler face à la politique identitaire qui se contente du libéralisme ou du "féminisme fun". Pendant ce temps, des misogynes et des pornographes sont autorisés à plastronner sur les campus sans susciter la moindre protestation.

Paradoxalement, ce sont les étudiants universitaires qui semblent mener cette charge, en imposant le silence aux étudiantes féministes radicales et en interdisant les campus aux femmes qui osent contester la doctrine libérale. (C’est une dynamique que décrit Magdalen Berns dans son exposé, après avoir été chassée, au cours de sa dernière année d’études, de presque tous les groupes de femmes et de personnes LGTB de sa propre université. Cet établissement a apparemment imposé une mention d’avertissement (trigger warning) au féminisme radical lui-même. J’écris "paradoxalement" parce que, de tous les lieux, les campus universitaires devraient être l’endroit où encourager de tels échanges, puisque l’enseignement supérieur est le lieu où étudier des idées et apprendre à penser de façon critique.

Il est temps de mettre nos peurs de côté. Voici ce que j’ai appris sur le féminisme (le vrai féminisme – pas le libéralisme, pas la politique queer, pas la rhétorique procapitaliste centrée sur des sentiments personnels d’"autonomisation") : Peu importe ce que nous faisons ou disons, nous sommes toujours, en tant que féministes radicales, persécutées, diffamées et censurées. Cela se produit parce que nous nous tenons debout pour les femmes, nous tenons les hommes responsables, et nous critiquons le patriarcat sans ambages. On nous agonise d’insultes comme "SWERF*", "TERF", putophobes", "femmephobes", "transphobes", "antisexe", "prudes moralisatrices", et autres noms d’oiseaux. On ne le fait pas parce que des personnes trans, des femmes prostituées et de la sexualité nous terrifient, ou parce que notre politique est centrée sur l’"exclusion" de personnes données (à moins, bien sûr, que ces individus soient antiféministes - alors oui, vous vous sentirez probablement "exclus" par le féminisme), mais parce que ces termes et ces insultes ont pour effet de nous censurer et de nous exclure. C’est nous qui sommes chassées des tribunes et blackboulées, discréditées à la moindre occasion, au point que d’autres personnes n’osent pas s’associer avec nous, nous soutenir, ou partager quoi que ce soit de notre travail (quel que soit son contenu), de peur d’être mises dans le même panier.

C’est une stratégie utilisée pour maintenir les autres femmes dans la peur et le silence, et ça marche.

Nous perdons le droit de parler de notre corps, comme le souligne Berns. Les femmes ont des droits qui sont directement liés à la compréhension que nous avons été opprimées, historiquement, parce que nous sommes nées de sexe féminin. Le patriarcat existe uniquement parce qu’il y a environ 6000 ans, les hommes ont cherché un moyen de contrôler la capacité de reproduction des femmes. Le "genre » a pris forme pour que les hommes puissent revendiquer la propriété du corps des femmes et présenter leur domination comme naturelle. Les féministes ont dû se battre pour les droits des , au nom du fait que les femmes n’étaient pas inférieures et qu’elles avaient besoin d’une protection spéciale, non pas à cause de leurs sentiments personnels ou d’une quelconque "identité de genre", mais à cause de leur biologie et d’une discrimination liée à la biologie. "Vous pouvez être inquiète de perdre votre travail ou vos amies, mais vos droits sont plus importants que toute autre chose", conclut Berns.

J’en suis arrivée à la conclusion qu’il n’y a rien à gagner à vivre dans la peur d’être étiquetée de ces façons, au moyen d’acronymes haineux ou d’allégations de "phobies" diverses. Il n’y a rien de plus là que des tactiques visant à nous diviser pour régner. On ne peut échapper à ces chasses aux sorcières, à moins d’être prêtes à mentir ou à nous taire, ce qui constitue une sentence bien pire que le fait d’être diffamée, ciblée, et qualifiée de noms absurdes par des antiféministes.

Je ne veux plus jamais consacrer le moindre effort à rester à l’abri de ces insultes parce que, ce faisant, elles atteignent leur objectif. Je suis solidaire de mes sœurs qui prennent la parole et continuent à le faire malgré les attaques et les censures dirigées contre elles.

Vous pouvez nous appeler ce que vous voulez, parce que nous savons ce que vous voulez vraiment dire : "Nous sommes féministes, pas du genre fun."

Les antiféministes gagnent et continueront à gagner tant que nous demeurerons silencieuses. Ces personnes continueront à se dire "féministes" tout en diffamant et calomniant des femmes du mouvement. Des hommes de gauche continueront à nous balancer fièrement des accusations d’antiféminisme et à censurer notre travail, réconfortés par le soutien et le silence de ces "activistes queer", "activistes du travail du sexe" et féministes libérales – des gens qui se sont révélés des traîtres à la cause des femmes et dont la politique consiste à inventer de nouveaux mots pour déguiser la domination masculine et la violence contre les femmes. À nous de prendre la parole et d’être solidaires de nos sœurs, en dépit des répercussions.

Bindel conclut en disant :

"Il nous faut être plus courageuses... Celles d’entre nous qui sont un peu plus âgées et qui ont été dans le féminisme plus longtemps ont une dette à l’égard des féministes plus récentes et plus jeunes. Parce que comment diable pouvons-nous espérer qu’elles s’impliquent dans un mouvement dynamique et cohérent si elles sont terrifiées à l’idée d’être jetées hors de leurs groupes d’amitié et de leurs propres communautés ?

... S’il vous plaît, ne capitulons plus. Je comprends à quel point cela nous fait peur.

Il y a encore des féministes qui me disent : "Je ne peux pas vous intégrer à notre programme, je ne peux pas vous demander de prendre la parole au sujet de cela, je ne peux pas inclure votre nom parce qu’ils vont nous tomber dessus.
Eh bien qu’ils essaient de nous tomber dessus – parce que nous les attendons de pied ferme."

Je suis à tes côtés, ma sœur.

*TERF : "Trans Exclusive Radical Feminist" ; SWERF : "Sex Worker Exclusive Radical Feminist"

 Version originale dans Feminist Current, 27 septembre 2016.
 Traduction : TRADFEM

Mis en ligne sur Sisyphe, le 21 octobre 2016



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Meghan Murphy, journaliste et écrivaine, Feminist Current

Meghan Murphy est écrivaine et journaliste indépendante, secrétaire de rédaction du soir pour le site rabble.ca, et fondatrice et directrice du site Feminist Current. Elle a obtenu une maîtrise au département d’Études sur les femmes, le genre et la sexualité de l’Université Simon Fraser en 2012.

Meghan a commencé sa carrière radiophonique en 2007, dans une caravane installée au milieu d’un champ de moutons. Son émission s’appelait « The F Word » et était diffusée à partir d’une toute petite île au large des côtes de la Colombie-Britannique. Elle a pleinement profité de la liberté que lui laissait cette radio pirate : buvant de la bière à l’antenne, lisant des passages d’Andrea Dworkin, et passant du Biggie Smalls. Elle est revenue à Vancouver, où elle a rejoint l’émission de radio nommée, coïncidence, elle aussi « The F Word », qu’elle a produite et animée jusqu’en 2012. Le podcast de Feminist Current est le projet « radio » actuel de Meghan, une façon de communiquer une analyse critique féministe progressiste à quiconque s’y intéresse. Feminist Current est une émission syndiquée à Pacifica Radio et hébergée par le réseau de podcasts Rabble.

Meghan blogue sur le féminisme depuis 2010. Elle n’hésite pas à penser à contre-courant et a été la première à publier une critique des défilés Slutwalk, en 2011. C’est l’une des rares blogueuses populaires à développer en public une critique à la fois féministe radicale et socialiste de l’industrie du sexe. Les critiques adressées par Meghan au #twitterfeminism, à la mode du burlesque, à l’auto-objectivation des selfies, et au féminisme du libre choix lui ont valu une foule d’éloges et d’attaques, mais surtout une reconnaissance comme écrivaine qui n’a pas peur de dire quelque chose de différent, en dépit de ce que le féminisme populaire et les grands médias décrètent comme ligne du parti.

Vous pouvez trouver ses écrits en version originale dans les médias Truthdig, The Globe and Mail, Georgia Straight, Al Jazeera,Ms. Magazine, AlterNet, Herizons, The Tyee, Megaphone Magazine, Good, National Post, Verily Magazine, Ravishly, rabble.ca,xoJane, Vice, The Vancouver Observer et New Statesman. Meghan a également participé à l’anthologie Freedom Fallacy : The Limits of Liberal Feminism.

Meghan a été interviewée par Radio-Canada, Sun News, The Big Picture avec Thom Hartmann, BBC Radio 5, et Al Jazeera, ainsi que dans de nombreux autres médias.

Isabelle Alonso a publié une interview d’elle sur son blog.



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  • Remettre en question la notion d’identité de genre et le silence imposé à l’analyse féministe
    (1/1) 5 novembre 2016 , par





  • Remettre en question la notion d’identité de genre et le silence imposé à l’analyse féministe
    5 novembre 2016 , par   [retour au début des forums]

    Le 4 novembre la censure a à nouveau eu gain de cause, une féministe a été empêchée d’animer un questionnement social sur les trans-identités. La présentation a été « crashée » par un groupe d’activistes trans, les accusations de transphobie ont volé, et la discussion a été annulée avant même qu’elle ne commence. L’UQÀM a même effacé l’annonce de la conférence de ces serveurs, mais est tout de même disponible dans la « cache Google ».
    L’inaction a dominé depuis tellement longtemps, la montage sera difficile à surmonter. http://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache%3Ahttps%3A%2F%2Fsociologie.uqam.ca%2Ftoutes-les-nouvelles%2F1-nouvelle%2F629-invitation-seminaire-societe.html

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