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samedi 1er décembre 2018

Fil de presse, décembre 2018

par Sisyphe






Écrits d'Élaine Audet



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Ces articles proviennent de diverses sources médiatiques en ligne. Les faits rapportés et les opinions exprimées dans ces articles n’engagent que leurs auteur-es. On peut consulter les fils de presse des années et des mois précédents à gauche dans cette page.

Décembre 2018

. #Nabrogezpas - Une mobilisation exceptionnelle qui crie haut et fort : #nabrogezpas !
Le Conseil Constitutionnel est saisi d’une question prioritaire de constitutionnalité visant à abroger l’interdiction de tout achat d’un acte sexuel issue de la loi du 13 avril 2016 renforçant la lutte contre le système prostitutionnel et l’accompagnement des personnes prostituées. Plus de 60 associations de lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants, ainsi que des personnalités féministes, se mobilisent et demandent au Conseil constitutionnel d’écouter la parole des survivantes de la prostitution et de ne pas abroger. Parmi elles, 13 associations se sont déjà portées parties intervenantes auprès du Conseil constitutionnel en défense de la loi. Il ne peut y avoir d’égalité entre les femmes et les hommes, sans lutte contre toutes les violences sexuelles et sexistes, y compris la prostitution. Parce que les femmes et les enfants les plus pauvres ou vulnérables, les migrant·e·s, les réfugié·e·s, les personnes racisées ou appartenant à des minorités ethniques ou sociales, les victimes de violences sexuelles dans l’enfance sont les premières victimes de la prostitution. Cette loi les protège.

. Slate France - Où sont les fonds pour la lutte contre les violences faites aux femmes ?
Madeline Da Silva, militante féministe appartenant au comité organisateur de la marche Nous Toutes du 24 novembre dernier, est catégorique : "Ce qu’il manque, c’est l’argent qui permettra d’organiser tout cela." Et si l’argent n’arrive pas, c’est que le sujet des violences sexistes et sexuelles n’est toujours pas une priorité. Le constat de la militante est partagé par les auteurs et autrices du rapport "Où est l’argent contre les violences faites aux femmes ?", signé conjointement par le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE) et quatre autres conseils et fonds de financement. Publiée le 22 novembre 2018, c’est la troisième étude du genre, et selon ses résultats, il faudrait au bas mot 506 millions d’euros pour que la lutte contre les violences conjugales puisse être menée efficacement –soit six fois plus que la somme dépensée actuellement, estimée à 79 millions d’euros. Quand à l’hypothèse haute, elle chiffre les dépenses nécessaires à 1,1 milliard d’euros.

. Le Devoir - Chrystia Freeland, personnalité de l’année du monde des affaires
En fin de compte, la ministre a dirigé les efforts du Canada pour assurer qu’un nouvel accord de libre-échange nord-américain soit conclu. Ce tour de force a valu à Mme Freeland le titre de personnalité canadienne du monde des affaires de l’année 2018. La ministre a été le choix de 81% des responsables des salles de nouvelles interrogés par La Presse canadienne. La première ministre de l’Alberta, Rachel Notley, a terminé deuxième avec près de 10% des voix. Lire aussi : "L’année Freeland". Parmi les ministres les plus en vue, seule Mme Freeland, qui a piloté la renégociation de l’accord de libre-échange avec les États-Unis et le Mexique, jouit de l’estime d’un grand nombre d’électeurs canadiens. Avec un score de +20, presque la moitié des Canadiens qui la connaissent croient qu’elle fait un bon travail, tandis que 29 % pensent le contraire.

. Terrafemina - L’anthologie de la révolution féministe de 1966 à 1988 réunie en un seul ouvrage
Dans La révolution féministe, les autrices nous entraînent, avec de nombreuses images d’archives, dans l’épopée du féminisme moderne. Un magnifique livre à s’offrir et à offrir qui se picore ou se dévore. Les femmes ont-elles vraiment brûlé leur soutien-gorge en 1968 ? Vous le saurez en lisant La Révolution féministe : la lutte pour la libération des femmes 1966-1988. Mais vous en découvrirez bien plus dans ce passionnant ouvrage, riche en photos d’archives et en reproductions de tracts et d’affiches d’époque. Il a été écrit par Bonnie J.Morris et D-M Withers, la première étant professeuse d’histoire des femmes à UC Berkeley et à Stanford, et la deuxième étant une spécialiste britannique de l’histoire culturelle des femmes. Ce livre magnifique retrace l’histoire moderne du féminisme occidental, des États-Unis à la France, mais passe aussi par tous les pays d’Europe où la révolte fut bouillonnante : en Italie, en Angleterre ou en Allemagne.

. Le Parisien - Pouvoir d’achat : le SOS des mères célibataires
Une famille sur cinq est aujourd’hui monoparentale dans notre pays. Et ce sont ultra majoritairement des femmes à leur tête, confrontées à un quotidien de plus en plus difficile. Parmi les voix des Gilets jaunes qui se sont élevées venant des classes moyennes et populaires, une parole féminine a percé : celle des mères seules. "Et elles sont nombreuses sur les ronds-points", atteste le Premier ministre, Édouard Philippe, dans son interview parue ce lundi dans les Échos. Selon l’Insee, le seuil de pauvreté est établi à 1 112 euros mensuels (avec un seuil à 50% du revenu médian) pour un parent solo avec un enfant de moins de 14 ans à charge. En septembre, une étude a été lancée, portée par la secrétaire d’État à l’égalité Femmes-Hommes, Marlène Schiappa, pour établir un état des lieux précis des difficultés rencontrées par ces familles.

. LCI - Zineb El Rhazoui, ancienne journaliste de Charlie Hebdo, menacée de mort pour des propos sur l’islam
Vendredi 14 décembre sur le plateau de Cnews, Zineb El Rhazoui, ancienne journaliste de Charlie Hebdo, déclare que l’islam doit "se soumettre à la critique". Depuis, elle est victime d’une campagne de harcèlement sur les réseaux sociaux, et reçoit menaces de mort et menaces de viol. Alors celle qui vit sous protection policière depuis bientôt quatre ans (soit les attentats de Charlie Hebdo) a décidé mardi 18 décembre de porter plainte. Le lendemain sur Twitter, elle déclare : "Face à l’ignoble déferlement de haine reçu sur les réseaux sociaux, j’ai déposé plainte et demandé à Thibault de Montbrial de m’assister pour faire condamner les auteurs. Merci à tous ceux qui me soutiennent. L’islamisme ne passera pas." Et depuis, Zineb El Rhazoui continue d’affirme haut et fort sa pensée, comme ce mercredi 19 décembre sur le même plateau de Cnews. "Je réitère ce que je pense : l’islam doit se soumettre aux lois de la République, à l’humour, à la raison, à la critique, comme toutes les autres religions." Écouter la vidéo.

. Le Journal de Montréal - Véronique Hivon, la courageuse
Véronique Hivon est une politicienne hors norme. Députée du Parti québécois depuis décembre 2008, avocate de formation et ex-ministre, Mme Hivon est l’antithèse même de ceux qui font ce qu’on appelle de la "vieille politique". Femme d’intelligence de l’esprit et du coeur, de dialogue, de courage et de détermination, en cela, elle me fait beaucoup penser à Marguerite Blais, ex-ministre libérale et nouvellement ministre au gouvernement Legault. Elles sont toutes deux porteuses d’une vision humaniste des dossiers qu’elles défendent avec brio. Lorsque nécessaire et productif, elles savent aussi s’élever au-dessus des frontières partisanes. De une, la mise sur pied d’un comité de travail non partisan pour revoir l’ensemble du processus judiciaire et d’accompagnement des victimes. Deux, la création d’un tribunal spécialisé en violence sexuelle et violence conjugale. Question de rétablir la confiance durement amochée des victimes envers le système de justice.

. Slate France - Le fantasme masculin de la virginité continue de peser sur la vie des femmes
Sources d’injonctions sociales et de fantasmes masculins, les idées reçues sur la virginité et l’hymen ont un impact concret sur les femmes en droit civil comme pénal, ainsi que sur leur corps. L’hymen, cette petite membrane située à l’entrée du vagin et dont la forme varie selon les personnes, ne sert biologiquement à rien. Il peut se rompre lors d’une première pénétration ou être assez souple pour rester en place lors de ce rapport et des suivants. Sauf en cas de malformation, il laisse passer le sang des règles sans pour autant servir de protection quelconque contre les infections ou les intrusions. Et encore moins contre les viols ou les violences obstétricales, qui n’amènent qu’une faible part des femmes victimes à porter plainte. Mais avant d’être débattus par des magistrats, l’hymen et le concept de virginité font l’objet de discours sociaux et médicaux. Pauline Mortas, historienne et autrice de Une rose épineuse, la défloration au XIXe siècle en France, a exposé dans son ouvrage le développement du discours purement médical sur la virginité et les grandes précautions prises à l’époque sur ce lien entre virginité et état de l’hymen.

. Le Devoir - La communauté médicale dénonce les stérilisations forcées
L’Association médicale canadienne se dit "très préoccupée" par les cas récemment rapportés de stérilisation forcée ou contrainte de femmes autochtones au Canada. La présidente de l’AMC, Gigi Osler, a déclaré que personne ne devrait subir une procédure sans son consentement préalable, libre et éclairé. Faire pression sur les femmes pour les stériliser constitue une violation des droits de la personne, mais aussi de l’éthique médicale, a-t-elle ajouté. Mme Osler accorde l’appui de l’AMC à une sénatrice ontarienne qui réclame une enquête nationale sur la question. L’association prévoit également participer à un groupe de travail fédéral, provincial et territorial proposé par Ottawa.

. Huffington Post Québec - Parlons violence conjugale avec Richard Martineau
Dans un texte publié le 16 décembre dernier dans le Journal de Montréal, le chroniqueur Richard Martineau exprime son indignation face au meurtre de Christine St-Onge, qu’il qualifie de "dégueulasse". Le titre accrocheur laisse ensuite place à une analyse moyenâgeuse de la violence conjugale sous l’angle du manque d’assurance et d’estime de soi des femmes, dans lequel M. Martineau tente de nous éduquer sur ce que nous devrions faire, nous les femmes, pour éviter d’être violentées... De tels propos nous ramènent si loin en arrière, en plus d’être carrément intolérables en 2018. C’est pourquoi, dans les prochaines lignes, je vais donc m’adresser à vous M. Martineau, dans une tentative d’éducation sur un sujet dont vous n’êtes visiblement pas expert, mais où vous vous permettez toutefois de jeter le blâme sur les victimes et les victimes potentielles. La prochaine fois, peut-être pourriez-vous cibler les agresseurs dans vos chroniques ou, mieux encore, vous abstenir entièrement de vous prononcer sur le sujet. Lire aussi : "En finir avec le ’victim blaming’ : Une réponse à Denise Bombardier".

. La Presse - Sommet au Vatican sur les agressions sexuelles
Les organisateurs d’un sommet du Vatican sur les agressions sexuelles préviennent que l’affaire menace la crédibilité de l’Église catholique et demandent aux participants de rencontrer des victimes personnellement avant de s’y rendre. Cet appel démontre clairement que, dans plusieurs coins de l’Église, des évêques continuent à fermer les yeux sur l’ampleur du problème et n’ont jamais rencontré une seule victime. Dans une lettre transmise mardi aux présidents des conférences des évêques de toute la planète, les organisateurs écrivent que l’Église doit offrir "une réponse compréhensive et communautaire" à la crise, et que la première étape est "de reconnaître la vérité de ce qui s’est produit". Le pape François a convoqué les leaders de l’Église à ce sommet, qui aura lieu du 21 au 24 février, afin de formuler une réponse à la pire menace à planer sur son pontificat.

. Huffington Post Québec - Agressions sexuelles et procès criminels : un tout nouveau cours pour les juges
Pendant que des causes d’agressions sexuelles se succèdent dans les palais de justice et à la une des journaux, la magistrature s’occupe de former ses troupes : un tout nouveau cours - obligatoire - portant sur les procès en droit criminel, avec un accent particulier sur ceux pour agressions sexuelles, sera offert dès janvier aux juges des cours supérieures. Le cours intensif d’une durée d’une semaine a été concocté pour les juges nommés à la magistrature depuis moins de cinq ans. Il est l’initiative d’une équipe de magistrats et d’experts, qui travaillent sur ce projet depuis quelques années, chapeautée par l’Institut national de la magistrature (INM). Si le cours vise le processus criminel de façon plus large, les scénarios utilisés seront ceux de causes d’agressions sexuelles, a expliqué en entrevue la juge Adèle Kent, chef des affaires judiciaires pour l’INM, qui a piloté le projet de développement du nouveau cours.

. RFI - La longue marche des femmes au travail
202 années... plus de deux siècles ! C’est le temps qu’il faudra attendre, au rythme où vont les choses, pour que les hommes et les femmes atteignent la parité économique. Autrement dit, une participation égale au monde professionnelle dans des conditions égales...notamment pour le salaire ! Mais aussi dans l’accès au financement par exemple. C’est le dernier rapport du "Forum économique mondial" sur l’écart entre les hommes et les femmes dans le monde qui le dit. Comme chaque année depuis 2006, les données de plus de 140 pays ont été passées au crible en matière de "survie", d’accès à l’éducation, à la santé, à la politique et donc aussi de représentation des femmes dans le monde économique. Avec la représentation en politique, c’est ce qui met le plus de temps à se construire.

. Les Glorieuses - Ces hommes qui m’expliquent la vie, les mecsplicateurs
Le "mansplaining" est une contraction entre le terme "man" (homme) et "explaining" (explication), d’où la traduction de "mecsplication". S’il n’a pas été utilisé en tant que tel par l’essayiste américaine Rebecca Solnit, c’est bien elle qui en a expliqué les tenants dans son essai Ces hommes qui m’expliquent la vie (Editions de l’Olivier). Peu importe ce que les femmes disent, les hommes pensent en savoir davantage sur la question. Elle raconte alors un épisode très amusant où, lors d’une soirée mondaine, un homme lui demande d’un ton péremptoire quels sont les sujets de ses livres. L’écrivaine en ayant écrit sept, elle choisie de mentionner le thème du dernier : le photographe Eadweard Muybridge et l’industrialisation du quotidien. Son interlocuteur la coupe instantanément pour lui demander si elle avait lu cet ouvrage très important sur le même thème paru la même année que le sien. Solnit doute déjà : il existerait un livre sur le même thème (on ne peut pas vraiment dire qu’il ne soit pas "niche") dont elle n’aurait pas connu l’existence ? Une amie essaie d’interrompre l’interlocuteur : "C’est elle qui l’a écrit". Une première fois, une seconde. Elle doit s’y prendre à quatre reprises pour qu’il blêmisse de sa bêtise.

. Le Devoir - Il faut revoir le cours Éthique et culture religieuse
Nous saluons l’engagement pris par la CAQ de déposer un projet de loi sur la laïcité dès la rentrée parlementaire. Quel soulagement qu’un gouvernement soit enfin à l’écoute des Québécois dans leur aspiration, plus que légitime, de parachever le modèle de laïcité hérité de la Révolution tranquille ! Nous saluons tout particulièrement la volonté d’appliquer la loi sur la laïcité à l’école. En effet, quoi de plus prioritaire qu’une école laïque qui garantisse la liberté de conscience de nos enfants ? Or, dans ce contexte, il est impensable de ne pas revoir le cours ECR, qui, tel qu’il est enseigné présentement, constitue une atteinte à la liberté de conscience des enfants et de leurs parents. En effet, son volet "culture religieuse" stigmatise les enfants en fonction d’une pratique religieuse, discrimine les enfants non pratiquants, propage des stéréotypes et véhicule des dogmes religieux. Il va à l’encontre des droits des femmes à l’égalité, comme le montre clairement l’avis du Conseil du statut de la femme (CSF) "L’égalité entre les sexes en milieu scolaire", déposé à l’Assemblée nationale en novembre 2016.

. La Presse - Nouvelle politique sur le harcèlement sexuel. Les entreprises sont-elles prêtes ?
D’ici le 1er janvier, tous les employeurs du Québec doivent se munir d’une politique de prévention du harcèlement psychologique et sexuel. Cette politique doit aussi inclure le traitement des plaintes. Or, selon un sondage CROP réalisé pour l’Ordre des conseillers en ressources humaines, seulement 51% des travailleurs croient que leur employeur a une telle politique. La Presse a joint plusieurs grandes organisations pour savoir si leur politique est prête. La Société de transport de Montréal, Hydro-Québec, Bombardier, le Groupe Aldo, Lowe’s Canada et Metro nous ont affirmé qu’ils avaient déjà une politique contre le harcèlement psychologique et sexuel. Comment se fait-il alors que la moitié des travailleurs ne soient pas au courant de la politique de leur employeur ? La directrice générale de l’Ordre des conseillers en ressources humaines, Manon Poirier, affirme qu’il s’agit d’un problème de diffusion. "Si la politique n’est pas connue et pas diffusée, elle est plus ou moins utile." Lorsqu’une plainte pour harcèlement en milieu de travail est déposée à un employeur, 82% des répondants au sondage CROP ont répondu que celui-ci devait procéder obligatoirement à une enquête. Or cette affirmation est vraie pour les entreprises de compétence fédérale, mais pas obligatoire pour celles de compétence provinciale québécoise. "C’est dommage que les Québécois des entreprises de juridiction provinciale aient le minimum requis en matière d’exigences légales."

. Le Journal de Québec - Milieu culturel : les femmes sont moins bien payées
Dans son rapport paru lundi, l’Observatoire de la culture et des communications révèle qu’il y a encore du chemin à faire pour atteindre la parité dans le milieu culturel. Les femmes gagnent moins et leur salaire augmente moins rapidement que celui des hommes, souligne le rapport, qui a cumulé des données sur une période de dix ans, de 2005 à 2015. Le revenu médian des hommes dans le milieu culturel était de 38 660 $ en 2015, tandis que celui des femmes était de 33 220$. L’écart s’est creusé entre les salaires des hommes et des femmes depuis 2005. Le revenu des hommes a augmenté de 35% de 2005 à 2015, et celui des femmes, de 26%. Des 36 professions associées au milieu culturel, 30 d’entre elles enregistrent un écart salarial négatif entre les hommes et les femmes. Au Québec, l’écart de rémunération est présent dans presque tous les secteurs, selon le rapport. Un des écarts les plus importants se trouve chez les techniciens et techniciennes en audiovisuel. La différence entre le revenu médian des hommes et des femmes est de 21 217$.

. La Gazette des femmes - L’égalité, ça s’apprend dans les livres aussi
À glisser sous le sapin cette année : des livres jeunesse qui pulvérisent les stéréotypes et qui fournissent des modèles de femmes combatives, audacieuses, inspirantes. Parce qu’un monde plus égalitaire, ce sera toujours un précieux cadeau pour vos enfants. Sur la couverture : un garçon qui danse, une fille qui fait une grimace. Le ton est donné. Élise Gravel passe ici à la moulinette - dans Tu peux - les stéréotypes de genre. En s’adressant directement à ses fidèles (Hé, psst ! Toi, l’enfant !), elle rappelle à son petit lecteur qu’il peut être sensible, avoir peur, prendre soin des autres, être un artiste ou une princesse, et à sa jeune lectrice qu’elle peut être drôle ou en colère, faire du bruit, se salir, puer (des fois) ou être une aventurière. Bref, souligne-t-elle, chacun·e peut être ce qu’elle ou il veut, peu importe son sexe. >i>Nos héroïnes d’Anaïs Barbeau-Lavalette a un avantage non négligeable : il nous raconte la vie de femmes de chez nous, des pionnières de la Nouvelle-France jusqu’à Ellen Gabriel, militante et artiste mohawk qui fut une figure importante de la crise d’Oka.

. Le Devoir - Le voile est un moyen de contrôle du corps de la femme
À la députée de Taschereau. Vous n’apportez rien de nouveau dans ce débat de société légitime et indispensable, si ce n’est de répandre des faussetés qui dénaturent ma religion et celle de mes parents. Ainsi, le voile que des femmes portent sur la tête et que vous semblez trouver anodin, sachez qu’il n’a aucune existence dans le Coran. Le voile n’est pas musulman, c’est notre étoile jaune, à nous, femmes musulmanes et non islamistes. Il est imposé par l’islam dévoyé par l’alliance du politique et du religieux depuis près de 40 ans. C’est cette vision islamiste qui a fait que j’ai dû quitter mon Algérie pour me réfugier au Québec pour échapper à mon exécution, cette vision fondamentaliste que votre parti semble avoir adoptée en son sein sans même en comprendre les dangers. Dans les pays où l’islamisme s’est imposé, les femmes prennent le risque d’une agression chaque jour non pour une faute commise, mais tout simplement parce qu’elles sont femmes. Chaque geste que vous poserez ici pour rendre l’islam politique acceptable fera reculer le combat de ces femmes et fera la joie des islamistes qui imposent ce voile dans les pays musulmans. Les religions nous ont assez asservies. Votre rôle ne devrait-il pas consister à nous aider à nous affranchir de cette déviance sociale ?

. Le Monde - En Islande, les railleries sexistes de six députés ne passent pas
Lundi 17 décembre, Bara Halldorsdottir est convoquée au tribunal de Reykjavik. Quatre députés accusent l’Islandaise de 42 ans d’avoir terni leur réputation, en enregistrant à leur insu, le 20 novembre, une vidéo de leur conversation dans le bar Klaustur, au centre de la capitale. Pendant trois heures, six membres du Parlement, l’Althing, y tiennent des propos sexistes et misogynes à l’égard de leurs collègues, ironisent sur le mouvement #metoo et se moquent d’une ancienne députée, handicapée physique, en fauteuil roulant. Transmise à plusieurs médias, la vidéo est devenue virale en quelques heures, provoquant un scandale national en Islande, pays champion du monde de l’égalité hommes-femmes.

. L’Essentiel - Séoul veut des bébés mais les femmes moins
Les Sud-Coréennes hésitent à se marier et à faire des enfants. Le taux de natalité, parmi les plus faibles du monde, recule. Le gouvernement vient d’annoncer une panoplie de mesures pour tenter de renverser la tendance mais les esprits chagrins jugent qu’elles n’auront guère d’effet face aux causes profondes du problème. De nombreuses entreprises rechignent à employer des mères, mettant en doute leur capacité à effectuer les longues journées de travail qui sont la norme en Corée du Sud, et ne veulent pas payer les congés maternité. Quand Ashley Park avait refusé de partir, son patron l’avait harcelée sans relâche, lui interdisant de participer aux réunions et l’ignorant "comme si j’étais un fantôme invisible". La direction avait aussi menacé de licencier son mari, employé par la même entreprise. Après avoir lutté plus de six mois, elle finit par craquer et démissionner. "J’ai étudié et travaillé si dur pendant des années pour obtenir un emploi à un moment où le taux de chômage des jeunes était si élevé. J’aimais tant mon travail et regardez ce qui m’est arrivé".

. Le Devoir - Chez George Sand avec Michelle Perrot
Ce n’est pas par son œuvre, mais par sa maison que l’historienne Michelle Perrot a véritablement découvert George Sand. Cette maison, c’est celle de Nohant, où George Sand a reçu toute sa vie la colonie artistique du XIXe siècle. George Sand, née Aurore Dupin, avait hérité cette maison du département de l’Indre, en France, de sa grand-mère, et c’est là qu’elle voulait réaliser ses rêves, rêve de femme libre, rêve d’écrivaine et rêve de maternité. Nohant, ce sont des gens, des lieux, un jardin, une maison, une terre. Et c’est le thème central du livre George Sand à Nohant. Une maison d’artiste, que Michelle Perrot fait paraître au Seuil, dans la Librairie du XIXe siècle. Sand disait que Nohant était un lieu où l’on pouvait "être artiste pour soi, sans se donner en spectacle au monde", bien qu’on y trouve un théâtre.

. TRADFEM - Le ministère de la Trans-Vérité
Je suis fascinée par la façon dont des concepts semblent surgir de nulle part, se saisissent de l’imagination populaire, puis s’implantent et deviennent incontestables. Une de ces idées est que les individus peuvent être "nés dans le mauvais corps", de sorte que les hommes puissent être des femmes. Alors qu’il n’existe pas la moindre preuve scientifique, neuroscientifique ou autre, qu’une personne étant sans aucune ambiguïté mâle puisse en fait être une femme, comment la société a-t-elle pu en arriver à un point où les personnes qui remettent en question la prétention que "les transfemmes sont des femmes" sont couramment qualifiées de nazis, d’intolérantes et de transphobes ? Une nouvelle nomenclature est apparue qui partage les femmes en deux groupes, les "cis" (femmes biologiques) et les "trans". Voilà un tour de passe-passe linguistique qui rend crédible l’idée que certains hommes peuvent en réalité être des femmes. Mais peu importe à quel point ils soignent leur apparence extérieure "féminine", les "transfemmes" (par opposition aux transsexuels) ont un pénis. L’affirmation – à la fois banale et tautologique – que les femmes n’ont pas de pénis est maintenant considérée comme une provocation. Lorsqu’un groupe féministe a récemment distribué, à Liverpool, des autocollants mentionnant ce fait, la police a ouvert une enquête.

. Slate France - La liste de Noël féministe (pour combler toute la famille)
On ne le répètera jamais assez : si vous en avez les moyens, offrez des livres pour Noël. Et n’écoutez pas les mauvais esprits qui affirment qu’offrir un livre, ce n’est quand même pas très original. Cette phrase donne l’impression qu’il n’existe qu’un seul et unique livre, dont toutes les librairies seraient remplies jusqu’à craquer. Je crois qu’il serait à peu près aussi judicieux de dire : "Offrir des jouets aux enfants, ce n’est quand même pas très original." Et quitte à offrir des livres, autant le faire avec un objectif, pour éviter de piocher parmi les meilleures ventes mises en avant par la librairie capitaliste la plus proche. Cette année, vous pourriez n’offrir que des livres féministes. La probabilité pour que cela fasse râler une partie de vos proches n’est pas exactement égale à zéro, mais si le livre offert est adapté et que vous êtes capable d’expliquer à chaque personne pourquoi il a été choisi spécifiquement pour elle, alors il n’y a plus de barrière.

. 20 Minutes - États-Unis : Une musicienne gagne 70.000 dollars de moins que son collègue masculin, elle attaque l’orchestre
Elizabeth Rowe, première flûtiste de l’orchestre symphonique de Boston (BSO, Etats-Unis), a attaqué son employeur en justice cet été. Elle l’accuse d’être en violation de l’Equal Pay Act. Ce texte de loi entré en vigueur dans le Massachusetts en juillet oblige les sociétés à rémunérer de la même façon les personnes effectuant des tâches similaires. Or, la musicienne a constaté que l’homme qui occupe le poste de premier hautbois perçoit près de 70.000 dollars de plus qu’elle chaque année. La plaignante explique que tout au long des 14 ans passés dans l’orchestre, elle a régulièrement demandé une augmentation de salaire. Elizabeth Rowe affirme que son employeur a ignoré ses requêtes mais a aussi pris des mesures contre elle afin de décourager de nouvelles demandes. Les dirigeants auraient ainsi annulé l’invitation reçue par la flûtiste à participer à une interview avec la célèbre journaliste Katie Couric pour débattre de l’égalité femmes-hommes.

. Le Huffington Post Québec - Agressions sexuelles : Trudeau se dit prêt à revoir le Code criminel
Le premier ministre Justin Trudeau se dit ouvert à revoir le Code criminel pour que davantage de plaintes de viols et d’agressions sexuelles mènent à des accusations. Il a tenu ces propos vendredi lors d’une entrevue accordée à La Presse canadienne. L’affaire Gilbert Rozon a soulevé l’indignation au Québec au cours des derniers jours. Sur les 14 plaintes reçues par la police, une seule a été retenue par le Directeur des poursuites criminelles et pénales. Le fondateur du festival Juste pour rire a été accusé de viol et d’attentat à la pudeur sur une femme pour des gestes qu’il aurait commis il y a 40 ans. La Presse canadienne n’a pas demandé au premier ministre de commenter le cas précis de Gilbert Rozon, mais plutôt la possibilité de changer le Code criminel pour qu’il soit plus facile de porter des accusations.

. Le Devoir - Consentement sexuel : une occasion manquée pour Ottawa ?
Le gouvernement fédéral vient-il de rater une occasion rare de clarifier ce que le Code criminel dit du consentement sexuel ? Des sénateurs le pensent à la suite de la sanction royale du projet de loi C-51. Dans une lettre envoyée aux élus à la fin novembre, ces sénateurs estimaient qu’en "citant le fait d’être “inconscient” comme unique exemple de ce qui peut rendre une personne incapable de former son consentement à une activité sexuelle, on envoie le mauvais message". On renforcerait ainsi "le stéréotype selon lequel une femme en état d’ébriété, mais toujours consciente, sera probablement tenue pour responsable si quelqu’un s’en prend à elle alors qu’elle est en situation de grande vulnérabilité", évoquaient les sénateurs. Les amendements proposés établissaient des facteurs qui guideraient la Cour pour déterminer les cas où un plaignant est incapable de donner son consentement. Ces amendements ont toutefois été rejetés par le gouvernement.

. Le Monde - Le Parlement irlandais adopte la légalisation de l’avortement
Sept mois après un référendum historique contre l’interdiction constitutionnelle de l’interruption volontaire de grossesse (IVG), le Parlement irlandais a adopté jeudi 13 décembre le projet de loi légalisant l’avortement. Le texte avait commencé à être examiné en octobre. Il prévoit l’autorisation de l’IVG sans conditions jusqu’à douze semaines ou dans les cas de "risque pour la vie" ou de "grave danger pour la santé" de la femme enceinte. Il permet aussi l’avortement en cas d’anomalie du fœtus qui pourrait conduire à sa mort in utero. Le premier ministre, Leo Varadkar, a salué un "moment historique", sur son compte Twitter. "C’est un progrès important pour les droits fondamentaux des femmes, mais des obstacles demeurent dans le projet de loi", a déclaré Amnesty International. L’ONG regrette en particulier les "délais obligatoires d’attente" et la "poursuite de la criminalisation des professionnels de santé".

. Le Huffington Post France - Parce qu’il n’y a pas de prostitution heureuse, la loi doit continuer de la combattre
Le 12 novembre dernier, le Conseil d’État a transmis au Conseil Constitutionnel la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) déposée par plusieurs associations qui militent pour la reconnaissance du "travail du sexe". L’objectif de ces lobbyistes est clair : faire censurer le volet répressif de la loi du 13 avril 2016 "visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées", qu’ils avaient déjà combattue avec virulence avant son adoption. La décision du Conseil d’État révèle la duplicité de la démarche de ces militants, qui prétendent agir au nom du droit à la santé et à la sécurité des personnes prostituées. En effet, les rapporteurs concluent que certaines dispositions de la loi du 13 avril 2016 pourraient porter atteinte au "droit au respect de la vie privée" et à la "liberté d’entreprendre". Mais ce droit et cette liberté sont respectivement ceux du client et du proxénète, pas ceux des personnes en situation de prostitution. Aujourd’hui, 80 à 90% d’entres elles sont d’origine étrangère, victimes de la traite organisée par des réseaux criminels transnationaux. Le choix assumé de vendre des services sexuels, au nom du droit à disposer de son corps, n’existe pas – ou très marginalement. La prostitution "heureuse" est une fiction.

. Le Devoir - Agressions sexuelles. Il faudrait revoir le Code criminel, croit le nouveau directeur du SPVM
Au lendemain du dépôt d’accusations contre Gilbert Rozon, le nouveau directeur du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Sylvain Caron, croit que le temps est venu de revoir le Code criminel afin de faciliter les procédures pour les victimes alléguées. "Clairement, chaque fois qu’il arrive une crise, ça amène des modifications quelque part. Je pense que le législateur doit se poser des questions sur l’approche en matière d’agressions sexuelles." Le nouveau chef de police évoque le fardeau de la preuve et les exigences en matière de corroboration, qu’il faudrait peut-être revoir, suggère-t-il. Alléger la preuve requise pour les plaignants et plaignantes ? "Non, plutôt faire ça différemment", répond-il.

. Radio-Canada - Le féminisme universaliste de Julie Latour
L’avocate Julie Latour voit son combat pour l’interdiction des signes religieux chez les fonctionnaires comme le prolongement de son militantisme pour un féminisme universaliste. À l’opposé, le féminisme "relativiste" et le discours actuel sur la diversité et l’intersectionnalité ne sont, selon elle, que le "retour à la bien-pensance qui était notre lot à l’époque duplessiste". La juriste a toujours cherché à travailler pour l’avancement du droit des femmes. Elle a d’ailleurs été entre autres attirée vers ce domaine grâce à sa belle-mère, la première femme députée à l’Assemblée nationale du Québec, Marie-Claire Kirkland-Casgrain, décédée en 2016. "On s’est éloignés de la théocratie pour arriver dans des sociétés démocratiques libérales, raconte-t-elle au micro de Michel Lacombe. Plus il y a de porosité entre l’État et le religieux, plus les droits des femmes sont menacés." L’avocate s’inquiète de ce qu’elle perçoit comme une différence dans le traitement de l’égalité raciale et de l’égalité entre les hommes et les femmes.

. Slate France - Encore une nouvelle inégalité filles-garçons à l’école
Le Cnesco, le conseil national de l’évaluation du système scolaire, vient de publier une étude sur l’orientation intitulée "Comment l’école française aide-t-elle les élèves à construire leur orientation ?". L’orientation est inégalitaire socialement, on se sent plus ou moins libre de faire ses choix à résultat égal suivant son milieu d’origine. Parfois les options ne sont tous simplement pas disponibles, on sait que c’est un enjeu pour le petits lycées ou dans les régions où les établissements sont éloignés les uns des autres. À ces inégalités, d’ailleurs déjà existantes comme le montre le rapport, s’ajoute une inégalité fille-garçons que je n’ai jamais encore vue figurer dans les slogans de manifs : "Les jeunes femmes sont particulièrement concernées par le renoncement : 78% des filles ont renoncé à une orientation envisagée, contre 64% des garçons. Ce phénomène tient notamment au coût et à la durée des études : 25% des jeunes femmes renoncent à cause de la durée des études et 36% en raison de leur coût (contre respectivement 18% et 21% des jeunes hommes). Les aspirations des filles sont cependant souvent supérieures à celles des garçons à 15 ans (à performance et origine sociale fixée) : on peut donc faire l’hypothèse qu’au fil du parcours elles sont plus conduites à renoncer à leur première idée."

. Le Devoir - Mary MacLane, redécouverte d’un génie de l’autofiction
"Si j’étais née homme, à l’heure qu’il est j’aurais déjà fait forte impression sur l’univers — ou du moins l’une de ses parties. Mais je suis femme, et Dieu, ou le Diable, ou le Destin, ou quiconque est responsable de mon sort, a écorché l’épaisse enveloppe extérieure de ma peau et m’a balancée au milieu de l’existence…", écrit Mary MacLane, 19 ans, en 1901, avec lucidité. Car sa langue et sa fougue fulgurantes, son intelligence de la forme qui lui fait inventer l’autofiction avant l’heure et son grand talent d’écriture seront restés trop longtemps dans les craques de l’histoire littéraire. (Re)découverte. C’est la maison américaine Melville House qui a réédité en 2013 son portrait, best-seller de 1902, I Await The Devil’s Coming. Les Éditions du sous-sol suivent avec Que le diable m’emporte, impeccable version française. Hélène Frappat, traductrice d’expérience et auteure, a été saisie à la lecture de ce texte qu’on lui offrait de transposer en français.

. La Presse - Gilbert Rozon. La honte ou la prison
Le système judiciaire, tel qu’il existe, ne répond pas au fléau des agressions sexuelles. Entre ce système qui ne cesse d’innocenter ces hommes montrés du doigt par des dizaines de femmes et la disparition de la présomption d’innocence - ce spectre brandi à tort et à travers dès qu’une dénonciatrice mise de côté ose se rebiffer -, n’y a-t-il pas une solution ? Au Québec, le producteur Gilbert Rozon s’est retrouvé médiatiquement, mais pas officiellement, au banc des accusés pour agressions sexuelles. Une dizaine de femmes se sont identifiées comme victimes durant les semaines qui ont suivi le reportage sur Weinstein. Des "courageuses" qui mettaient beaucoup en jeu. Hier, on a appris que la plupart des dossiers apportés à la police ne donneraient pas lieu à des poursuites criminelles. On attend de savoir si tout a été rejeté. Devant cette situation, cette décision du DPCP de ne pas porter d’accusations, la question maintenant s’impose plus que jamais : que sont censées faire les femmes qui se sont senties victimes d’un agresseur sexuel ? Se taire ? Parler ? Accuser ? Virer le monde à l’envers ? On sait que ne pas parler n’est pas une solution. Lire aussi : "Justice à deux vitesses".

. Le Devoir - L’accès à l’aide à mourir hautement inégal selon les régions
Le fossé marqué observé dans l’accès à l’aide à mourir selon les régions suscite la grogne chez certains médecins, qui estiment que l’accès à ce soin et à tout autre soin de fin de vie devrait être le même partout au Québec. "La maladie est la même pour tous les patients du Québec. Pourquoi y a-t-il tant d’écarts dans certaines régions ? S’il y a des dérapages, ils sont là. Le mandat de la Commission sur les soins de fin de vie est de protéger les personnes vulnérables. Qu’arrive-t-il à ceux qui ont fait une demande légitime et ne l’ont pas eue ?" déplore le Dr Alain Naud, médecin spécialisé en soins palliatifs et dans l’aide à mourir au CHU de Québec. De façon générale, le bilan des soins de fin de vie dispensés au Québec depuis décembre 2015 démontre que le fort taux de demandes non autorisées se maintient, année après année. Depuis trois ans, pas moins de 36% des patients n’ont pas vu leur demande se matérialiser pour des raisons qui leur échappent. Dans la vaste majorité des cas, les délais pour évaluer ou traiter les demandes avant que les patients décèdent ou deviennent inaptes sont en cause. Lire aussi : "Faut-il élargir l’aide médicale à mourir ?"

. Basta Mag - Le rapport annuel d’Amnesty rend hommage aux combats des femmes
En Inde et en Afrique du Sud, des milliers de personnes sont descendues dans la rue pour protester contre les violences sexuelles endémiques. En Arabie saoudite et en Iran, des militantes ont bravé le risque d’une arrestation en résistant, respectivement, à l’interdiction de conduire et à l’obligation de porter le voile islamique. Aux États-Unis, en Europe et au Japon, des millions des personnes ont participé à la deuxième marche des femmes organisée dans le cadre du mouvement#MeToo, demandant la fin de la misogynie et des atteintes aux droits des femmes. En Argentine et surtout au Chili, elles ont pris les rues pour dénoncer la domination masculine. Se réjouissant "du pouvoir grandissant de la voix des femmes", Kumi Naidoo, secrétaire général de l’ONG, cite l’exemple de l’Irlande où les citoyennes et citoyens "encouragés par les puissants appels qui ont été lancés pour que les droits des femmes soient enfin respectés, ont massivement voté pour la suppression de l’interdiction de l’avortement". Amnesty International annonce d’ailleurs en fin de rapport qu’en 2019, elle va mener un combat pour la dépénalisation de l’avortement dans tous les pays où il constitue encore un crime.

. Le Huffington Post - Plaidoyer pour retirer le volet ’Religion’ des cours d’Éthique et culture religieuse
Nos institutions scolaires et universitaires ont pour mission d’enseigner la science et le savoir. Est-il souhaitable d’accepter que l’école enseigne ces faussetés ? C’est une honte d’autant plus que le Québec est la seule province qui enseigne les religions dans les écoles. Depuis de nombreuses années, au Nouveau-Brunswick, tout enseignement religieux a été banni. En réitérant notre demande, souvenez-vous, M. le ministre, qu’une pétition demandant le retrait du volet "Religion" du cours ÉCR a été présentée à l’Assemblée nationale en 2016 par Jean-François Lisée, alors chef du Parti québécois. Pouvez-vous nous assurer que ce choix d’enlever le volet "Religion" sera fait comme l’ont demandé, depuis sa mise en place en 2008, un groupe de parents de Drummondville, le collège des Jésuites, la Fédération des femmes du Québec, le Mouvement laïc québécois, l’Association des humanistes, PDFQ, le groupe Pour les droits des femmes, et plus de cinq mille personnes ayant apposé leur signature sur la pétition ? Dans une société laïque, au lieu d’enseigner la religion, il serait plus logique d’enseigner la laïcité. Elle est une valeur sociale indispensable pour protéger à la fois les croyants et les non-croyants ; la laïcité assure l’égalité des uns et des autres.

. Le Devoir - "Marguerite Yourcenar. Portrait intime" : entre l’érudition et la magie
Son nom évoque le classicisme et l’érudition. Mais Marguerite Yourcenar puisait aussi dans la magie, celle des voyages comme celle, plus prosaïque, de la cuisine, pour écrire ses romans. C’est ce que dévoile le très beau Marguerite Yourcenar. Portrait intime, qu’Achmy Halley signe chez Flammarion. Au fil des pages et des photos, on découvre une femme proche de la vie, foncièrement marginale et écologiste avant l’heure, notamment dans le cadre des décennies passées sur l’île de Mount Desert, au large du Maine, aux États-Unis, en compagnie de sa compagne Grace Frick. Là-bas, les deux femmes sont perçues comme des "hippies avant la lettre", militantes pacifistes et écologistes, ne mangeant pas de viande. Première femme à avoir été reçue à l’Académie française, elle regrettait d’être devenue du même souffle une vedette "ennuyeuse" plutôt qu’une femme qui tente de capter la réalité. Elle se définissait comme "un être qui se sent perpétuellement brûler".

. Le Quotidien - 15 ans dans l’enfer de la prostitution
Marie Drouin a eu besoin de 15 ans pour se sortir de l’univers de la prostitution. Elle est aujourd’hui une active pour la société et en tant qu’intervenante à la Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (CLES), elle aide celles qui tentent à leur tour de s’échapper de ce milieu sans scrupules. Mme Drouin offrait une conférence à une centaine de personnes, jeudi soir, à la salle François-Brassard du Cégep de Jonquière. Elle répondait à l’invitation de la Table de concertation sur la violence faite aux femmes et aux adolescentes de Jonquière. Plus ou moins habituée de donner des conférences, elle a pourtant livré un vibrant témoignage, sans passer par quatre chemins, - un public captif.

. Terrafemina - Bientôt des gilets violets contre les violences faites aux femmes ?
Au mois de novembre, un rapport sur le budget global du gouvernement, sur ce qui devait pourtant être la grande cause du quinquennat, ridiculisait l’engagement de l’État : 80 millions contre 500 millions minimum pour réaliser le juste nécessaire. Partout, les associations font avec les moyens du bord. Très investies sur ces questions, et à l’initiative d’un premier rassemblement contre les violences conjugales début octobre, les comédiennes Muriel Robin et Eva Darlan et la militante Karine Plassard rencontreront le Premier ministre Edouard Philippe jeudi 13 décembre à 11h. Un communiqué écrit par Muriel Robin, Karine Plassard et Eva Darlan lundi 10 décembre rappelle les chiffres des violences faites aux femmes. Elles citent le rapport de novembre sur les besoins pour faire face à ce fléau : "Il est apparu vital de disposer d’un budget entre 500 millions et 1 milliard par an."

. Challenges - Pourquoi il faut repenser la place des femmes en entreprise
Great Place to Work, l’acteur de référence sur les questions liées à la qualité de vie au travail, a dévoilé les chiffres inédits de son enquête sur la place des femmes en entreprise et l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. À la question posée "Quels sont, selon vous, les freins que peuvent rencontrer les femmes pour évoluer dans l’entreprise ?", 60% des Français ont identifié les comportements sexistes comme un frein que rencontrent les femmes pour évoluer dans l’entreprise. "On retrouve aussi la maternité et la vie de famille à 55%, qui sont des freins persistants, encore aujourd’hui", soulève Sarah Ferry. Pour 40%, on retrouve la "tradition propre à l’entreprise" et 28% la "tradition propre au secteur". Et lorsqu’on cumule les freins les moins cités de cette étude, on s’aperçoit qu’ils entrent dans la catégorie "auto-censure" (14%), mais aussi la formation (8%), et l’envie (5%). Une note d’optimisme est toutefois à relever auprès de la jeune génération, qui est potentiellement moins tolérante aux comportements sexistes.

. Huffington Post Québec - Sondage Léger : le port de signes religieux est "inacceptable" chez les enseignants, selon 61% des Québécois
Trois Québécois sur cinq estiment que le port d’un signe religieux visible - comme le voile, la kippa ou la croix - par un enseignant est "inacceptable", selon un sondage Léger exclusif. Le Québec est la seule province canadienne où une majorité de citoyens est de cet avis. Le gouvernement de François Legault prévoit déposer au printemps prochain un projet de loi interdisant aux enseignants et aux employés de l’État en position d’autorité (juges, policiers, gardiens de prison) d’arborer un signe religieux visible. Ce sondage, comme un autre récent coup de sonde de la maison CROP pour Radio-Canada, semble confirmer que le nouveau premier ministre a la bénédiction d’une majorité de Québécois pour aller de l’avant. Bien que ce soit chez les 55 ans et plus que l’opposition au port de signes religieux est la plus prononcée (73%), les Québécois les plus jeunes demeurent divisés. Près d’un millénial sur deux (48%) trouve inacceptable qu’une enseignante porte le voile, par exemple.

. Coalition Internationale pour l’Abolition de la Maternité de Substitution - L’utérus aux œufs d’or. Une dystopie
Que serait-il arrivé si la "gestation pour autrui" était née à l’initiative d’un groupe de femmes ? Y avez-vous déjà pensé ? En fait, si les femmes avaient eu l’idée de vendre leurs nouveau-nés, elles auraient été l’objet d’un rejet social immense et généralisé et pourraient même risquer d’être lapidées dans certains pays, car, selon les termes de Silvia Federici : "La femme qui demande de l’argent pour la reproduction est la pire, elle est la servante du diable". Depuis le début, ce fut une affaire d’hommes. D’entrepreneurs, ça va de soi. Ils avaient les mains libres pour créer un empire très juteux avec l’achat et la vente de nouveau-nés. Seulement voilà… ils avaient besoin de femmes pour les mettre au monde, parce que, bien sûr, les hommes ne le peuvent pas. Et comme les femmes éprouvent un attachement naturel pour ces enfants qui se développent dans leur ventre, ils ont convaincu ceux qui voulaient bien les écouter que ces femmes ne sont pas des mères, mais seulement des "gestatrices". Gestatrices !

. RFI Afrique - Prix Nobel de la paix : Nadia Murad et Denis Mukwege font passer leur message
À Oslo en Norvège, le gynécologue congolais, le docteur Denis Mukwege et l’activiste kurde Nadia Murad ont reçu officiellement en leur prix Nobel de la paix. Et à la tribune, les lauréats ont voulu faire passer un message fort. Dix minutes avant le début de la cérémonie, silence complet dans la salle majestueuse de l’hôtel de ville d’Oslo, signe du caractère solennel de l’événement. La présidente du comité le dit : c’est leur combat pour la justice qui lie les deux lauréats. Une Irakienne et un Congolais, c’est une première pour leurs pays respectifs. Nadia Murad a dénoncé le "génocide" contre sa communauté les Yézidis, une minorité au sein de la minorité kurde et de cette communauté internationale "qui n’a rien fait". Des massacres qui l’ont privé de sa mère, ses frères et ses neveux, mais aussi de son innocence. À la tribune, le docteur Mukwege n’est pas moins éloquent. Il revient sur l’origine de sa colère, l’attaque contre son hôpital de Lemera en octobre 1996 et les patients tués dans leur lit. Lire aussi : "Les lauréats du Nobel lancent un appel contre les violences sexuelles".

. TRADFEM - Appel au lobby trans
En tant que personnes transsexuelles, nous sommes consternées par l’escalade du harcèlement, des menaces et des agressions infligés à des femmes et à des groupes de femmes au nom d’un "activisme pour les droits des transgenres" ("Trans lobby sent me death threats, claims professor", Times, 6 décembre, http://bit.ly/2QktcVn). Au cours des dernières années, la rhétorique violente utilisée dans les médias sociaux a trop souvent débordé dans la vie réelle. Après le harcèlement de Julie Bindel et de la Working Class Movement Library, l’agression physique de Maria Maclachlan et l’utilisation récente de tactiques de "port de masques" pour contrer une assemblée féministe à Bristol, nous trouvons horrifiantes les méthodes d’intimidation et d’agression dirigées contre Rosa Freedman, spécialiste des droits de la personne (et enseignante à l’Université de Reading qui a reçu des menaces de mort et de viol et dont on a uriné sur la porte de son bureau). Nous cherchons à faire cause commune avec les femmes opposées à la violence masculine et nous condamnons les menaces, le harcèlement et l’intimidation des femmes qui soutiennent que les mesures de protection fondées sur le sexe jouent un rôle crucial dans une société encore marquée par le sexisme. Les femmes sont opprimées à cause de leur sexe, pas à cause de quelque identité sexuelle métaphysique.

. Le Devoir - Une "flambée de militantisme féminin"
Le 10 décembre 1948, l’Organisation des Nations unies adoptait la Déclaration universelle des droits de l’homme. Soixante-dix ans plus tard, Amnistie internationale dresse un bilan du chemin parcouru, mais met aussi en lumière certains aspects sur lesquels "l’humanité régresse" dans son rapport pour l’année 2018. Et si les femmes ont été les premières victimes des droits bafoués, elles ont aussi été au coeur de la contestation, soulève l’organisation. Dans le document publié lundi, intitulé "Les droits humains aujourd’hui", le nouveau secrétaire général d’Amnistie internationale (AI) depuis août, Kumi Naidoo, parle d’une "indéniable flambée de militantisme féminin" lors de l’année 2018. Et c’est parce qu’il y a encore beaucoup à faire : "En 2018 encore, de nombreux gouvernements soutiennent ouvertement des politiques et des lois qui assujettissent et répriment les femmes". Lire aussi : "Il y a 70 ans, la Déclaration universelle des droits de l’homme." Et "Une Déclaration battue en brèche".

. La Presse - Des femmes médecins privées de leur titre
En donnant le titre de "mademoiselle" plutôt que de "docteure" à une médecin ayant publié un article scientifique dans ses pages, la revue médicale américaine Contemporary Pediatrics a causé une petite tempête sur les médias sociaux cette semaine. Beaucoup reprochent à la publication de faire de la discrimination. La situation a d’autant plus choqué les critiques que l’un des coauteurs de l’article, le Dr Eric H. Kossoff, portait, lui, le titre de "docteur". Au début de novembre, dans un article sur l’usage des cannabinoïdes comme traitement pour l’épilepsie paru dans Contemporary Pediatrics, la Dre Susan L. Fong était présentée dans sa biographie comme "Mademoiselle Fong". Fellow en neurologie pédiatrique à l’hôpital Johns Hopkins, la Dre Fong est pourtant titulaire de deux doctorats. Le Fellowship est d’ailleurs une formation complémentaire qui permet à un médecin déjà en pratique de se spécialiser dans un domaine médical pointu.

. Paris Match - Des milliers de femmes birmanes vendues de force en mariage en Chine
La Chine compte aujourd’hui un surplus de quelque 33 millions d’hommes en raison de sa politique de contrôle des naissances instaurée de 1979 à 2015. Pour combler ce fossé, des dizaines de milliers de femmes pauvres du Cambodge, du Laos, de Birmanie et du Vietnam partent se marier chaque année en Chine, certaines de leur plein gré tandis que d’autres y sont forcées par leur famille ou sont victimes de trafiquants. En Birmanie, quelque 7500 femmes de l’État Kachin et de l’Etat Shan dans le nord du pays ont été vendues comme épouses à des Chinois, d’après ce rapport publié par l’école américaine de santé publique Johns Hopkins Bloomberg. L’étude, s’appuyant sur le témoignage de plusieurs dizaines de femmes birmanes, a révélé que la plupart avaient été obligées d’avoir des enfants. Les mariages sont souvent arrangés par les anciens du village ou les familles des jeunes femmes, qui ne peuvent pas refuser car elles sont en bas de l’échelle sociale. Elles sont parfois contraintes d’épouser des hommes plus âgés, malades ou handicapés.

. La Presse - Polytechnique 6 décembre 1989 - J’aurais pu être elles. elles auraient pu être moi
Texte lu par la députée Véronique Hivon à l’occasion de la vigile commémorant le 25e anniversaire de la tragédie de Polytechnique. Le 6 décembre 1989, 14 jeunes femmes poursuivaient leurs études, remplies d’énergie, d’intelligence, de talent et d’espoir. Elles poursuivaient le chemin qui devait les mener à la vie professionnelle qu’elles avaient choisie. Le 6 décembre 1989, 14 ambitions, 14 sourires, 14 regards lumineux se sont éteints sous les projectiles sombres d’une horrible violence misogyne. Quatorze jeunes femmes laissaient derrière elles des parents, amoureux, frères, sœurs, amis effondrés, des compagnons de classe dévastés, un Québec brisé, plongé dans l’incompréhension, ébranlé dans sa conviction d’être une société paisible, progressiste et égalitaire. J’aurais pu être elles. Elles auraient pu être moi. Et moi, j’ai une chance inouïe. Je suis en vie. J’ai cette chance, qui s’accompagne de la responsabilité de porter le devoir de mémoire auprès des générations montantes, de faire une différence, de changer les choses. Et je ferai tout pour y arriver. Je le ferai avec mes 32 consœurs élues avec qui nous venons de mettre sur pied un forum non partisan sur la violence sexuelle. Je le ferai avec elles et avec nos 91 collègues masculins. Nous le ferons avec les femmes et les hommes du Québec qui croient, comme Marie Cardinal, que "la cause des femmes, c’est la cause des gens" et qui l’enseigneront à leurs enfants, filles et garçons.

. Slate France - Les hommes sous-estiment le niveau de harcèlement sexuel auquel sont exposées les femmes
En dépit du mouvement mondial #MeToo encourageant les femmes à témoigner des violences qu’elles ont subies et subissent afin de montrer à quel point le phénomène est global, massif et systématique, une nouvelle étude montre que les hommes sous-estiment encore largement le harcèlement sexuel. Une étude Ipsos appelée "Les périls de la perception" vise à mettre en avant les différences entre les statistiques relatives à un sujet et les estimations que les gens s’en font. L’un de ces sujets était donc le harcèlement sexuel, et les résultats sont probants. Ipsos a sélectionné des sondages (sujets à caution, donc) qui indiquent l’ampleur du harcèlement sexuel dans douze pays différents. L’institut a ensuite demandé à des habitants et habitantes : "Sur cent femmes de votre pays, selon vous, combien d’entre elles ont été la cible d’une forme de harcèlement sexuel depuis l’âge de 15 ans ?". Les hommes sont souvent bien loin de la vérité.

. Le Figaro - Un infirmier ou une infirmière ? Google veut rendre ses traductions moins sexistes
Les biais des intelligences artificielles sont un débat régulier chez les scientifiques et les entreprises de nouvelles technologies. Des machines peuvent reproduire, ou aggraver, des inégalités présentes dans notre société : sexisme, racisme, etc. Google Translate va désormais traduire les mots de l’anglais vers le français en proposant un exemple masculin et un exemple féminin, afin d’éviter de réduire certains métiers ou adjectifs aux hommes ou aux femmes. La version pour ordinateur de la plateforme doit désormais proposer systématiquement la version masculine et féminine d’un mot, plutôt que de choisir un seul genre de référence. Ce changement concerne les traductions de l’anglais vers des langues où le genre est particulièrement important dans la manière d’écrire et d’accorder les mots, comme le français, l’italien, le portugais ou l’espagnol. Par exemple, si l’on tape "nurse" dans Google Translate, pour le traduire en français, on obtient désormais deux options : "infirmière" et "infirmier".

. Axelle Magazine - Rencontre avec l’écrivaine turque Asli Erdogan : "L’exil est aussi une prison"
La journaliste et romancière turque Asli Erdogan, exilée à Francfort, vit toujours sous la menace de la réclusion à perpétuité. Asli Erdogan a été incarcérée en août 2016, quelques semaines après le coup d’État manqué d’une faction de l’armée, puis des purges massives d’opposant·es. Il était reproché à cette écrivaine et journaliste d’avoir signé un article dans un journal pro-kurde (Özgür Gündem) où elle clamait son indignation et dénonçait les atteintes à la liberté d’opinion. Elle a finalement été libérée le 29 décembre 2016. Depuis, devenue malgré elle le symbole des prisonnier·ères d’opinion en Turquie, elle vit en exil dans l’attente de son procès, sans cesse ajourné. Elle encourt une peine de réclusion "aggravée", "un nouveau mot pour signifier la perpétuité", explique-t-elle.

. Radio-Canada International - Plus de trois victimes sur quatre de meurtres domestiques au Canada sont des femmes
Un rapport de l’Initiative canadienne de prévention de l’homicide domestique, un projet pluriannuel qui étudie les homicides domestiques en mettant l’accent sur les groupes vulnérables, a été rendu public. Selon les données de partout au pays, de 2010 à 2015, 76 % des 476 personnes tuées lors d’un homicide conjugal au cours de cette période étaient des femmes ou des filles. Tout aussi préoccupant, il apparaît que l’appartenance d’une femme à certains groupes démographiques augmente encore davantage ses risques de mourir dans des circonstances violentes. Parmi les groupes de femmes les plus vulnérables se trouvent les Autochtones, les immigrantes et les réfugiées, les personnes vivant dans des zones isolées ou rurales et les enfants. Les personnes appartenant à ces groupes représentaient 53% des victimes d’homicide au cours de cette période, selon le rapport. Pour les femmes autochtones, pour lesquelles le taux d’homicides conjugaux était deux fois plus élevé que la population non autochtone pendant la période couverte par le rapport, la recherche a révélé que des conditions socio-économiques médiocres et le racisme systémique jouent un rôle dans le maintien des personnes dans des circonstances violentes.

. Slate France - Les femmes préfèrent travailler avec d’autres femmes qu’avec des hommes
Deux sociologues nord-américaines, Wen Fan et Yue Qian, ont étudié le bien-être au travail en fonction du genre des travailleurs et des travailleuses et de celui de leurs collègues. L’une de leurs découvertes est que les femmes sont bien plus heureuses lorsqu’elles travaillent avec d’autres femmes. Lorsque des femmes sont présentes dans des sphères professionnelles principalement dominées par des hommes, leurs collègues analysent leur présence comme une menace à leur masculinité. Cela entraîne des comportements dégradants qui servent à défendre leur domination, tout particulièrement du harcèlement sexuel. Une étude de 2012 suggère en effet que le harcèlement sexuel est avant tout une arme destinée à conserver le pouvoir. Les femmes en position de direction en entreprise en sont spécifiquement victimes. En plus d’être rabaissées, les femmes sont traitées comme des intruses par leurs collègues masculins. Elles sont marginalisées et peu intégrées à la culture d’entreprise. Leurs compétences sont aussi sans cesse remises en question.

. Axelle Magazine - Reportage au Brésil : au cœur de la "favela des femmes"
Au Brésil, depuis août 2013, une favela fondée par des femmes fonctionne avec une règle absolue : l’interdiction des violences domestiques et sexuelles, sous peine d’exclusion. Ici, ce sont les femmes qui dirigent et occupent les postes clés. À Osasco, quand le village de fortune baptisé "Ocupaçao Esperança" ("occupation espoir") voit le jour en août 2013, les nouveaux "favelados" et "faveladas" ne sont pas guidé·es par la seule question matérielle. Le groupe compte un bon nombre de mères célibataires qui, à l’époque, ont l’idée de fonder une véritable enclave contestataire en rupture totale avec la société jugée machiste, violente et individualiste. Si bien que cinq ans plus tard, à distance du flanc hideux qu’offre la ville industrielle, l’îlot, désormais composé de 500 familles, est encadré et dirigé uniquement par des femmes. Un cas unique au Brésil, au point que le lieu est désormais surnommé la "favela des femmes"…

. Gouvernement du Canada - La ministre Ng annonce l’octroi d’un financement pour la recherche sur l’entrepreneuriat féminin
À l’heure actuelle, moins de 16% des petites et moyennes entreprises canadiennes sont détenues par des femmes. Pour augmenter le nombre de femmes qui se lancent en affaires et favoriser leur participation à l’économie, le gouvernement du Canada investit dans le Portail de connaissances pour les femmes en entrepreneuriat (PCFE). Le PCFE, qui est un élément de la Stratégie pour les femmes en entrepreneuriat, fera progresser la recherche, recueillera d’importantes données et diffusera de l’information sur l’avancement de l’entrepreneuriat chez les femmes au Canada. Le PCFE produira également un rapport sur les progrès des femmes entrepreneures au pays. Aujourd’hui, la ministre de la Petite Entreprise et de la Promotion des exportations, l’honorable Mary Ng, a annoncé le nom du consortium qui recevra un financement de près de 9 millions de dollars sur trois ans pour la réalisation du PCFE. Le consortium retenu sera dirigé par l’Université Ryerson (anglais) et est constitué de 8 centres régionaux, de 10 partenaires et de 37 organismes de soutien.

. Le Journal de Montréal - Soins à domicile : la ministre McCann s’engage à allouer les budgets nécessaires
La ministre de la Santé Danielle McCann ouvre les vannes et s’engage à offrir aux établissements de santé tout l’argent nécessaire pour répondre aux besoins en santé à domicile. Une directive en ce sens a été envoyée mercredi à tous les centres de santé du Québec, a confirmé la ministre. "Nous, on veut que l’ensemble des établissements du Québec donne les services en soins à domicile. Alors on a donné comme directive qu’on va répondre aux besoins de la population en maintien à domicile", a indiqué Mme McCann, en mêlée de presse, mercredi. La ministre réagissait à un article du quotidien "La Presse" voulant qu’un centre intégré de santé de Montréal ait dû mettre la hache dans les soins à domicile en raison d’un manque de budget. Or, la ministre ne trouve pas cette avenue logique, puisque de toute façon, l’État québécois devra "payer les soins ailleurs".

. Convergences plurielles - Féminisme islamique : une intrusion par effraction dans nos sociétés
Le contenu de cette réflexion est un essai de réponse à la question que se posent bien des sociologues, des anthropologues, des politologues et des observateurs des sociétés occidentales sur l’intrusion par effraction de ce qui est qualifié de ‘’féminisme islamiste’’. Ses militantes le justifient comme étant un féminisme distinct. À l’évidence et sans aller dans le détail cela confesse d’une stupidité à laquelle seuls les islamistes nous ont habitués et qu’ils sont les seuls en mesure de déployer en s’infiltrant insidieusement dans le monde des organisations sociales, les universités et les centres de recherches et, même dans les écoles primaires, avec le soutien silencieux et le laxisme de gouvernants corrompus idéologiquement. Avant de poursuivre, il faut noter qu’en 2018, parler de féminisme n’est plus l’apanage des femmes. Je suis féministe et membre de Pour le droit des Femmes du Québec (PDFQ). Comme tous les autres membres masculins de cette organisation, je n’y ai pas le droit de vote, mais ma voix compte. Mon propos est écouté, pris en considération et avec attention par toutes et tous les autres membres.

. Cabinet du premier ministre du Québec/Telbec - Polytechnique Montréal - Le drapeau du Québec en berne pour commémorer les évènements
Afin de souligner le 29e anniversaire des évènements tragiques survenus à Polytechnique Montréal, le drapeau du Québec qui flotte sur la tour centrale de l’hôtel du Parlement de même que celui de Polytechnique seront placés en berne dès demain matin, à la demande du premier ministre, M. François Legault. Ils le resteront jusqu’à la tombée du jour. Rappelons que, le 6 décembre 1989, treize étudiantes et une employée de Polytechnique Montréal tombaient sous les balles d’un tireur qui avait pris pour cibles les femmes de l’école. "Près de trente ans après la journée tragique du 6 décembre 1989, nous nous souvenons de ce geste d’une violence sans nom, perpétré contre des femmes. Ce jour-là, quatorze vies ont été prises par la haine, et un grand nombre ont été brisées. L’égalité entre les hommes et les femmes est un acquis fragile, mais elle représente une valeur fondamentale reposant sur des convictions fortes qui, jamais, ne seront vaincues." (François Legault, premier ministre du Québec). Lire aussi au sujet de Polytechnique : "Une commémoration pour les victimes de la tragédie de l’École Polytechnique jeudi". - Aussi : Tous les articles de Sisyphe sur la tuerie de Polytechnique depuis 15 ans. - "Contrôle des armes à feu : le Sénat se fait presser d’adopter le projet de loi" - "Briser le silence", poème. - "Ode aux-survivantes", poème. - "29 ans après le massacre de l’École Polytechnique, 1112 femmes et enfants tuées par des hommes en tant qu’hommes (ou par des inconnus) au Québec"

. Le Devoir - #MoiAussi, ça ne change pas le juge
L’onde de choc provoquée par le mouvement de dénonciation #MoiAussi dans la dernière année n’a pas ébranlé les colonnes du palais de justice, explique la juge en chef de la Cour du Québec, Lucie Rondeau. Si une prise de conscience collective en a découlé, le rôle du juge, c’est d’appliquer des règles de loi, rappelle la magistrate. L’insatisfaction exprimée par certaines victimes d’agressions et de harcèlement sexuels à l’égard du système de justice a amené dans la dernière année plusieurs institutions à revoir leurs façons de faire. Récemment, le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a par exemple lancé une série de capsules vidéo pour démystifier le rôle des procureurs de la Couronne. Une ligne téléphonique destinée aux victimes a également été mise en place. Dans les murs du palais de justice, la vague #MoiAussi n’a néanmoins pas eu d’influence sur les décisions juridictionnelles, dit la juge en chef de la Cour du Québec.

. Les Échos - Financer les femmes : imposons la mixité dans l’économie numérique
Un collectif de femmes dirigeantes d’entreprise lance un appel pour féminiser les entreprises du numérique. L’accès aux fonds d’investissement est profondément inégalitaire. Comme dans tous les autres domaines, c’est une faute économique et sociale intenable. Alors que nous cherchons sans cesse à relancer notre économie, il est une source inexploitée de création de richesses et de croissance économique : les femmes. Notre pays n’aura jamais les moyens de ses ambitions si nous persistons à entretenir un écosystème non mixte et sexiste. Les entreprises ayant au moins une fondatrice ont des résultats plus élevés de 63 % que les entreprises n’ayant que des fondateurs. Atteindre la parité générerait plus de 2.000 milliards d’euros de PIB supplémentaire en Europe d’ici à 2025. Hommes et femmes, nous payons tous le prix inique du maintien du privilège masculin.

. UNESCO - 70ème anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l’homme : et les femmes ?
Hommage aux deux femmes, rédactrices de la Déclaration universelle des Droits de l’homme, Eleanor Roosevelt (États-Unis) et Hansa Mehta (Inde), dont les engagements nous inspirent dans les grands enjeux du XXIème siècle pour les droits des femmes. La Commission nationale française pour l’UNESCO et la Coordination Française du Lobby Européen des Femmes (CLEF), l’association Femmes Monde, l’association Femmes du Monde et Réciproquement, en partenariat avec la Mairie de Paris, vous invitent à un grand évènement le 10 décembre à partir de 18h à la Mairie du 3ème arrondissement à Paris. L’évènement consistera à rendre hommage aux deux femmes d’exception, rédactrices de la Déclaration universelle des droits de l’homme, Eleanor Roosevelt (États-Unis) et Hansa Mehta (Inde) qui ont marqué le XXe et le XXIe siècle dans l’esprit des valeurs de l’UNESCO. Eleanor Roosevelt, ancienne première dame des Etats-Unis, a, sa vie durant, été une militante des droits civiques. Hansa Mehta, grande dame de l’indépendance de l’Inde auprès de Gandhi, a, par la suite, été Représentante Permanente de l’Inde auprès de l’UNESCO.

. Le Monde - Éthiopie, la révolution par les femmes
"Durant mon mandat, je me concentrerai sur le rôle des femmes en vue d’assurer la paix, ainsi que sur les bénéfices de la paix pour les femmes". Lors de son discours d’investiture, le 25 octobre, Sahle-Work Zewde, tout juste désignée par le Parlement présidente de la République fédérale démocratique d’Ethiopie, pose le cadre. Si la diplomate de carrière, âgée de 68 ans, exerce une fonction essentiellement honorifique, sa nomination n’est pas passée inaperçue dans un contexte de réformes effrénées et de féminisation de l’équipe dirigeante du pays. Dix jours plus tôt, le premier ministre, Abiy Ahmed, formait un gouvernement paritaire et confiait les ministères régaliens de la paix et de la défense à des femmes. Le 1er novembre, la juge Meaza Ashenafi était choisie pour prendre la tête de la Cour suprême, tandis que l’opposante Birtukan Mideksa devenait, le 22 novembre, la nouvelle présidente de la Commission électorale nationale éthiopienne. "Le plafond de verre est brisé", s’est réjouie Meaza Ashenafi lors de sa prestation de serment. En Ethiopie, les femmes, qui représentent un peu plus de la moitié des 105 millions d’habitants, sont plutôt cantonnées au foyer. Elles "ont toujours été considérées comme des êtres faibles et subordonnés", s’indigne Siyane Aniley, "féministe" et doctorante à l’université d’Addis-Abeba.

. Le Huffington Post Québec - Ottawa débloque 50 M$ pour les survivantes de violence fondée sur le sexe
La ministre fédérale de la Condition féminine, Maryam Monsef, a annoncé un investissement de 50 millions$ sur cinq ans pour des programmes de lutte contre la violence fondée sur le sexe. Mme Monsef a annoncé que 60 projets à travers le pays recevraient jusqu’à 1 million $ chacun sur cinq ans pour combler les lacunes en matière de soutien aux personnes ayant survécu à la violence fondée sur le sexe, mais qui sont mal desservies par les programmes actuels — les femmes autochtones, les communautés LGBTQ2 , les femmes réfugiées et immigrantes, les personnes âgées, les femmes vivant dans des communautés rurales, éloignées ou nordiques, et les handicapées. Pour Paula Marshall, directrice générale du Réseau de soutien juridique aux Micmacs :"La plupart des femmes victimes de violence sont aussi des femmes marginalisées, qui luttent. Elles mènent peut-être un style de vie à haut risque, mais cela ne veut pas dire qu’elles ne méritent ni soutien ni espoir."

. La Presse - Tanya Lapointe. La lionne sur la route de l’égalité
La grande actrice Ingrid Bergman se plaisait à dire qu’elle était la personne la plus timide du monde, mais qu’elle avait un lion en elle qui refusait de se taire. Cette citation apparaît au tout début du livre 50/50 – Réflexions et solutions pour atteindre l’égalité, une collection de témoignages sur l’égalité et le féminisme sous la plume de la journaliste Tanya Lapointe. Le livre sortira le 5 décembre, le même jour où 50/50 : Le documentaire, qu’elle a réalisé avec la journaliste Laurence Trépanier, sera diffusé sur RDI avant d’être offert sur la plateforme Tou.tv. "Moi, je ne fonce pas dans les murs. Je veux rallier les gens. Pas les diviser. Mon livre est une sorte d’initiation à l’égalité. Je reviens à la base et je le fais pour les gens qui ne s’intéressent pas au sujet parce qu’ils n’en connaissent pas les tenants et aboutissants. Je veux leur montrer qu’il y a moyen d’avancer ensemble à travers un exercice que Laurence et moi avons voulu ouvert et empathique."

. Le Huffington Post Québec - Tuerie de Polytechnique : des roses blanches pour regarder vers l’avenir
La Semaine de la rose blanche, à la fois une commémoration de la tuerie de l’école Polytechnique et une campagne de financement pour éveiller l’intérêt scientifique des jeunes filles, bat son plein. "Bien sûr qu’on se souvient toujours, mais on regarde vers l’avenir", explique Michèle Thibodeau-Deguire, première femme diplômée en génie civil à Polytechnique, qui préside aujourd’hui le conseil d’administration de son alma mater. Cela fera bientôt 29 ans qu’un tueur est entré dans l’université de génie pour y faucher quatorze femmes avant de retourner son arme contre lui. Maintenant, Mme Thibodeau-Deguire veut faire de la date anniversaire de ce féminicide une occasion de faire des gestes porteurs d’avenir. La Semaine de la rose blanche est née d’une volonté d’attirer davantage de femmes en sciences, en technologies et génie. Elle permet à la population de se procurer des roses blanches virtuelles en échange d’un don à Folie Technique, un organisme d’animation scientifique qui cible des milieux défavorisés. Les sommes recueillies permettront plus spécifiquement d’offrir à des filles âgées de 7 à 17 ans l’occasion d’attraper la piqûre des sciences. Lire aussi : "29 ans après le massacre de l’École Polytechnique, 1112 des femmes et enfants tuées par des hommes en tant qu’hommes (ou par des inconnus) au Québec".

. La Presse - Une part des surplus aux familles et aux aînés, annonce Legault
Le premier ministre François Legault retourne une partie des surplus budgétaires aux contribuables : 423 000 familles toucheront une nouvelle allocation atteignant jusqu’à 500 $ pour leur deuxième et leur troisième enfant. Et 570 000 personnes de 70 ans et plus auront droit à 200 $ lors de leur prochaine déclaration de revenus. Québec a présenté lundi sa mise à jour économique qui affiche un surplus de 3,9 milliards de dollars au 30 septembre. Il prévoit que cet excédent se situera à 1,7 milliard à la fin de l’année, le 31 mars, entre autres en raison de l’impact de ses allègements financiers. Le gouvernement Legault instaure l’"allocation famille" qu’il avait promise en campagne électorale pour les familles ayant deux enfants ou plus. un nouveau crédit d’impôt remboursable est créé pour les personnes de 70 ans et plus gagnant moins de 22 500$. Il atteindra 200$ par aîné, s’appliquera pour 2018 et sera indexé annuellement par la suite.

. Le Journal de Montréal - "Lady Lacoste". Le portrait d’une femme d’exception
Après avoir raconté l’histoire de son ancêtre dans De tendres aspirations, la romancière Sylvie Gobeil s’est penchée sur celle d’une grande philanthrope montréalaise, Marie-Louise Globensky, dans son nouveau roman historique, Lady Lacoste. "J’aime faire du roman historique, sans inventer des personnages. Ma prédilection, c’est le 19e siècle. Je cherchais une femme qui a marqué son époque, mais qu’on ne connaissait pas." En feuilletant dans les archives, elle est tombée sur la photo d’une femme d’un certain âge, entourée de sept jeunes femmes. C’était Lady Lacoste. Ç’a piqué ma curiosité... et j’ai réalisé que c’était la mère de Marie Gérin-Lajoie et de Justine Lacoste-Beaubien. J’étais emballée !" En lisant les biographies de ces femmes – la première est une pionnière de la défense des droits des femmes au Québec et la deuxième fut gestionnaire de l’hôpital Sainte-Justine –, une constante revenait : elles remerciaient leur mère pour son ouverture d’esprit. Marie-Louise Globensky, née dans une famille bourgeoise de Montréal, s’est mariée à 17 ans avec un avocat de Boucherville, Alexandre Lacoste. Elle est devenue Lady Lacoste après l’anoblissement de son mari par la reine Victoria. Elle souhaitait que ses sept filles deviennent des femmes émancipées et engagées.

. La Presse - Les villes du Québec en action contre la violence conjugale
Offrir un congé de taxes, du transport gratuit, l’accès à des équipements publics, les municipalités peuvent agir concrètement de nombreuses manières pour aider les maisons d’hébergement et contrer la violence conjugale sur leur territoire. Depuis deux ans, la campagne Municipalités alliées contre la violence conjugale a réussi à rassembler 370 municipalités dans 16 régions du Québec. Elles se sont toutes engagées par l’adoption d’une résolution, mais elles sont maintenant appelées à passer à l’action. Le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale cherche aussi à rejoindre les autres localités, alors que selon le décret de population 2018 du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation on compte 1108 villes, villages, municipalités ou cantons au Québec.

. TRADFEM - Meghan Murphy, Twitter et la nouvelle misogynie transgenre
En août dernier, Murphy a été informée qu’elle avait "violé le règlement de Twitter à l’égard des comportements haineux". Elle a dû supprimer un certain nombre de messages précédents pour retrouver l’accès à son compte. Ces tweets désignaient Lisa Kreut, un autre homme s’identifiant à une femme, comme étant l’individu responsable de pressions exercées sur la société qui gérait les revenus publicitaires du site Web dirigé par Murphy, Feminist Current. Kreut avait également préconisé un boycottage du financement de l’éminente ONG féministe Vancouver Rape Relief (VRR) lors du congrès 2016 de la Fédération du travail de la Colombie-Britannique. Pour "transphobie", bien sûr. Depuis, Murphy a été bloquée par Twitter à plusieurs reprises pour avoir écrit des phrases aussi simples que "les hommes ne sont pas des femmes", "les hommes ne peuvent pas devenir des femmes" et pour avoir demandé "quelle différence y a-t-il entre un homme et une transfemme ?" Son compte a été à nouveau suspendu, définitivement, le 23 novembre. La direction de Twitter, pour justifier cette décision, a cité un tweet où elle avait écrit "Oui, c’est lui", en référence à un homme nommé Jonathan Yaniv, qui avait approché plusieurs esthéticiennes de Vancouver, en leur demandant de lui faire une épilation "brésilienne".

. Slate France - On apprend encore aux futurs gynécos à toucher les patientes endormies sans leur consentement
Lorsqu’on lui parle des "touchers vaginaux sur patientes endormies", cette affaire qui avait révolté l’opinion en 2015, Israël Nisand, président du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF), se justifie immédiatement : "Ça fait partie du geste opératoire, il faut faire un examen gynéco avant". Certes, lui répond-t-on, mais les externes (étudiantes et étudiants en médecine) doivent demander un consentement spécifique. "Je ne suis pas conscient de ça, il n’y a jamais eu de consentement spécifique", lâche-t-il, ignorant visiblement cette partie du code de déontologie de la médecine et l’article L1111-4 du code de la santé publique, qui affirme que "l’examen d’une personne malade dans le cadre d’un enseignement clinique requiert son consentement préalable". Plus tard, lorsqu’on lui enverra l’url de cet article du code, il répondra : « Eh bien je ne sais pas comment faire". Cette scène illustre à quel point le consentement continue encore de coincer auprès des gynécologues. Rappelons le droit : le code de santé publique précise que le consentement "porte également sur la participation éventuelle du patient à la formation d’étudiants ou de professionnels de santé", un consentement qui doit être donné de manière explicite, et ne peut être jugé comme déjà octroyé par le seul fait de se rendre dans un établissement où sont présents des élèves.

. Châtelaine - Aidantes naturelles : des mères prises en sandwich entre leurs enfants à élever et leurs parents qui vieillissent
Culpabilité. Avec un grand ou un petit c, ce mot fait partie du quotidien des "mères sandwichs". Si certaines s’en veulent de délaisser leurs enfants pour s’occuper de leurs parents malades, d’autres se sentent coupables de ne pas en faire assez pour accompagner ceux qui les ont élevées. Mais toutes expérimentent à divers degrés la lourdeur, la charge émotive, l’impuissance engendrées par le déclin de leurs parents. Nous ne sommes pas toutes égales devant la souffrance. Nous n’avons pas la même façon de l’aborder ni le même besoin de nous investir dans l’accompagnement d’un proche. Cette évidence m’a frappée pendant la préparation de ce reportage, lors de mes rencontres avec des mères coincées entre leurs enfants et leurs parents malades – toutes se sont oubliées jusqu’à mettre en péril leur propre santé. Mon vécu est différent du leur, mais en fin de compte, il est aussi semblable.

. Condition féminine Canada - Un nouvel investissement fédéral pour accroitre le nombre de femmes dans le secteur forestier au Canada
Terry Duguid, secrétaire parlementaire de la ministre de la Condition féminine, a annoncé aujourd’hui, au nom de l’honorable Maryam Monsef, ministre de la Condition féminine, que le gouvernement du Canada appuiera financièrement un projet visant à accroitre la sécurité économique des femmes en Ontario et dans l’ensemble du Canada. L’Institut forestier du Canada recevra 467 000 $ pour un projet de 36 mois intitulé "Plan d’action pour l’égalité entre les sexes dans l’industrie forestière". Ce projet vise à éliminer les obstacles systémiques empêchant les femmes de faire carrière et d’obtenir les emplois bien rémunérés de la classe moyenne dans ce secteur. Au nombre de ces obstacles, il y’a l’iniquité salariale et les problèmes de garde d’enfants, l’accès inégal à la formation et aux métiers, aux postes de gestion, ainsi qu’une méconnaissance du secteur en général. Dans le secteur forestier, les femmes sont sous-représentées à tous les niveaux.

. Le Monde - À l’issue de longs débats, l’Assemblée adopte la loi contre les violences éducatives ordinaires
C’est un court texte qui a provoqué de longs débats au Parlement. Vendredi 30 novembre, peu après minuit, la proposition de loi contre les "violences éducatives ordinaires"(VEO), examinée lors de la niche parlementaire du MoDem, a finalement été adoptée, à la quasi-unanimité. Seule la députée apparentée Rassemblement national Emmanuelle Ménard (Hérault) a voté contre. Le texte comporte deux articles, aux contours légèrement différents de ceux adoptés en commission des lois, le 21 novembre. Le premier prévoit d’insérer dans l’article 371.1 du code civil une mention sur l’exercice de l’autorité parentale. Ses titulaires ne "peuvent pas user de violences physiques ou psychologiques"à l’encontre de leurs enfants, dit le texte. Le deuxième article prévoit la remise au Parlement d’un rapport gouvernemental pour "évaluer les besoins et moyens nécessaires à la mise en œuvre d’une politique de sensibilisation, de soutien, d’accompagnement et de formation à la parentalité à destination des futurs parents".

. Slate France - Victoria’s Secret ne célèbre pas les femmes, elle les manipule
Faire défiler des mannequins en lingerie pour le simple plaisir de les regarder ? Une stratégie toujours d’actualité pour Victoria’s Secret, qui diffusera son défilé annuel le 2 décembre 2018. Avec son milliard de vues cumulées en ligne en 2017, son budget de douze millions de dollars en 2018 [10,5 millions d’euros] et des interludes musicaux assurés par les artistes les plus populaires (Destiny’s Child en 2002, Justin Timberlake en 2006, Spice Girls en 2007, Rihanna en 2012, Lady Gaga en 2016, entre autres), le défilé Victoria’s Secret est le Super Bowl de la mode –un brin ironique, puisque le sous-vêtement n’est pas la star du spectacle : ce que l’on regarde avant tout, ce sont les mannequins peu habillées. Alors même que les mouvements de libération de la parole de la femme depuis 2017 placent le sexisme et la misogynie au centre des débats, le défilé Victoria’s Secret, lui, reste intouchable. Depuis sa création en 1995, l’entreprise s’attribue même l’étiquette de marque féministe rendant puissante toute femme portant ses créations –un raccourci des plus culottés.

<<<--- Voir les fils de presse précédents dans la colonne de gauche.

Mis en ligne sur Sisyphe, décembre 2018



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