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lundi 8 mars 2021

Quand le féminisme se prend une vague

par Johanne St-Amour, féministe radicale et collaboratrice de Sisyphe






Écrits d'Élaine Audet



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Pour ce 8 mars 2021, nous vous présentons, en exclusivité, l’introduction du recueil de textes de Johanne St-Amour, Quand le féminisme se prend une vague/, qui paraîtra au printemps.

C’est en 2004 que tout a commencé. À la suite d’un commentaire au bas d’un article sur la prostitution publié par le site féministe Sisyphe.org, sa fondatrice et éditrice, Micheline Carrier, aussi journaliste et auteure, me demandait d’en faire un article. Notre collaboration n’a jamais cessé. Avec énergie, Micheline ainsi que sa co-éditrice Élaine Audet, féministe, poète et auteure, m’ont encouragée à pousser de plus en plus loin mes réflexions et à rendre compte des idéologies qui se disaient féministes, mais qui, en réalité, n’encourageaient aucunement l’avancement des femmes vers l’égalité et la défense de leurs droits.

Au début de cette collaboration, on venait de subir le faux débat de la Fédération des femmes du Québec (FFQ) sur la prostitution ET le "travail du sexe". Ce que Françoise David défendait encore à l’été 2020 "comme un débat indispensable dans un mouvement démocratique". Mais affirmer qu’un débat s’impose pour la démocratie ne veut nullement dire qu’il l’est, démocratique. Dans un des inédits de ce recueil, Remettre les pendules à l’heure je veux bien, mais de quelle heure parle-t-on ?, c’est ce que je demande à Mesdames David et Asselin, anciennes présidentes de la FFQ, qui critiquaient un article d’opinion que j’avais remis à La Presse en juin 2020, La FFQ creuse sa tombe, également présenté ici.

L’abolition de la prostitution a été mon principal cheval de bataille. Il l’est toujours. Les nombreux articles que j’ai rédigés sur ce sujet témoignent de mon éminente indignation face à ce phénomène. Un phénomène qui fait des femmes les "vassales" des hommes. Ces hommes à qui, alors, est accordé un droit de prostituer. La Loi sur la protection des collectivités et des personnes victimes d’exploitation, proclamée en décembre 2014, fondée sur le modèle nordique, est un pas important vers une véritable libération des femmes. Elle vient contrer tous les faux discours sur la "liberté des femmes de se prostituer". D’ailleurs, je tiens à souligner qu’une partie des profits de la vente de ce livre seront versés au Collectif d’aide aux femmes exploitées sexuellement (CAFES).

Après le "débat" sur la prostitution, nous avons assisté à celui sur les accommodements religieux et sur la laïcité. De plus en plus sécularisé, le Québec fait face à une montée de la religiosité. Mais comme le dit si bien Fatima Houda-Pepin, femme politique et politicologue québécoise, le rapport à la religion n’est pas monolithique. Chacun pratique à sa façon, et cet accroissement vient aussi avec ses intégristes qui désirent imposer leurs lois. Il était crucial pour moi de rendre compte de l’existence de ces extrémismes qui instrumentalisent les religions à des fins politiques et qui fragilisent les droits des femmes.

Le débat qui a toujours lieu sur la parité entre les femmes et les hommes dans les lieux de pouvoir, presque 80 ans après le droit de vote des femmes, est essentiel à notre avancement. J’y ai consacré quelques articles afin d’en démystifier certains tenants et aboutissants. Il faut encore démontrer aujourd’hui l’importance de ce débat, et combattre un des principaux arguments qui entrave la parité : le doute sur leurs compétences. Quand il n’y avait aucune femme dans les différents lieux de pouvoir, était-ce à cause de l’absence de femmes compétentes ? La progression de l’accession des femmes dans les lieux de pouvoir est lente, trop lente. Et comme le dit si bien Esther Lapointe, directrice du Groupe Femmes, Politique et Démocratie (GFPD), un organisme qui aide les femmes qui veulent accéder au pouvoir :"[Elle] est non seulement lente, mais elle n’est ni progressive, ni linéaire, ni constante. À ce rythme, la parité ne pourrait être effective qu’en 2040."

Un sujet qui ébranle ces droits est l’idéologie du genre. Depuis plusieurs années, s’appuyant sur les revendications des personnes homosexuelles, le militantisme transgenre, bien qu’il affirme le contraire, vilipende les droits des femmes. Et ce, au cœur même de ce que nous sommes intrinsèquement, viscéralement : des adultes de sexe féminin !

Il fallait voir l’acharnement de Gabrielle Bouchard, un homme qui se dit femme et qui a accédé à la présidence de la FFQ en 2017, modifier la lutte des femmes pour l’adapter à la réalité des transgenres et des "non-binaires". Selon Bouchard, le mouvement féministe ne peut plus se jouer "autour de l’utérus", mais doit se revendiquer de la "pluralité de ses expériences" !

De nouvelles lois provinciales et fédérales en rapport avec l’idéologie du genre compromettent l’avancée des femmes. Quand un juge affirme que l’identité de genre est plus fiable que le sexe et qu’il faudra donc modifier le tout sur les papiers de l’État civil, il y a lieu de se questionner.

Cette idéologie met également nos filles en danger. Elles sont de plus en plus nombreuses à se revendiquer de l’autre sexe, alors qu’en réalité elles souffrent peut-être d’autres troubles comme l’anorexie, la dépression, l’autisme, ou encore présentent une personnalité "borderline". Elles s’autodiagnostiquent en faisant une courte recherche sur l’Internet, leur principale source d’informations. Les militants transgenres misent sur l’approche "affirmative" (auto-identification), même pour les adolescentes de 14 à 17 ans. Quid des thérapies exploratoires qui permettaient aux jeunes de comprendre ce qu’elles vivent. Mais de plus en plus de détransitionnistes réclament plus de vigilance de tous les intervenants et des gouvernements.

Cette question est tellement importante que nous en sommes rendus à revendiquer haut et fort des droits fondés sur notre sexe. Comme cet organisme La Women Human Rights Campaign (WHRC) et sa Déclaration des Droits des Femmes fondés sur le sexe biologique (1). Plus de 15 177 personnes, dans 127 pays et avec la collaboration de 313 organismes ont signé cette déclaration jusqu’à maintenant ! Réalise-t-on le recul ?

Toutes ces luttes des dernières années se sont déroulées dans l’esprit de l’analyse intersectionnelle, cette "nouvelle vague" qui imprègne maintenant les universités, les politiques, les organismes, etc. Elle a permis une approche individuelle des problématiques féministes, en poussant des personnes dans la marge, en catégorisant les gens. Plusieurs articles sont donc dédiés à ce concept.

Une de mes plus grandes motivations, en écrivant sur Sisyphe.org et d’autres médias, est qu’il permet de contrer les discours dominants. Voilà, entre autres, ce que permet l’Internet : la diversité des opinions. La couverture médiatique habituelle est souvent incomplète, inappropriée ou même parfois tendancieuse. Ce sont les mêmes motivations qui m’amènent à publier ce recueil.

Ces courants vont souvent de pair avec l’appui à une certaine diversité, au multiculturalisme et à une certaine inclusion. De beaux idéaux qui ne doivent pas occulter le but avéré : le droit de toutes les femmes vers l’égalité.

Bonne lecture !

1. Il est toujours possible de signer la Déclaration des Droits des Femmes fondés sur le sexe biologique du WHRC : ici.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 7 mars 2021



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Johanne St-Amour, féministe radicale et collaboratrice de Sisyphe


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