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vendredi 14 novembre 2003


États-Unis
Un programme qui prive les enfants de leur mère

par Liz Richards






Écrits d'Élaine Audet



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J’œuvre auprès de plaignantes mères de famille depuis 1995. Un jour, j’ai été informée, par leurs dirigeants eux-mêmes, qu’un organisme de défense des droits des pères de Virginie du Nord utilisait un programme fédéral de garde d’enfants comme stratégie dite de " terre brûlée" contre les mères.

Ma banque de données, plus de 850 demandes, inclut 80 plaintes provenant de Virginie du Nord, la plupart concernant les droits des pères. Et, bien qu’ils parlent de " garde commune " et d’" éducation conjointe ", en réalité, cela se traduit par du harcèlement juridique et des enfants privés de leur mère.

Les gens supposent que les tribunaux sont en faveur des mères. Or, il existe une hostilité profonde envers les mères qui se plaignent. Un phénomène de sympathie inversée envers les hommes perçus comme opprimés résulte souvent en un backlash contre les femmes.

Les hommes emploient ce stratagème pour obtenir la garde des enfants ainsi que pour bénéficier d’obligations financières réduites - allant même jusqu’à provoquer des querelles pour susciter des plaintes. Les hommes ont appris qu’ils pouvaient mentir au tribunal et justifier leur comportement inadéquat en accusant les femmes. Peu de gens osent les confronter, tandis que les femmes sont sommées de se taire - tant par leur propre famille que par leurs avocats.

Ces porte-flambeaux des droits du père font en fait partie d’une branche secrète d’une organisation juridique basée en Californie, l’Association des tribunaux de la famille et de médiation (Association of Family and Conciliation Courts), qui les utilisent pour créer des litiges. Le Conseil des droits des enfants (Children’s Rights Council) et la Coalition américaine pour les pères et les enfants (American Coalition for Fathers and Children), basés en Virginie, sont des groupes très actifs au sein de cette association.

Le Conseil des droits des enfants est lié de près aux juges et aux professionnels de l’Association des tribunaux de la famille et de médiation, et lui fournit les cas de ses membres. Ce conflit d’intérêt demeure secret.

Le Conseil des droits des enfants est également affilié à des psychologues pro-pédophiles, tels Richard Gardner et Ralph Underwager, dont les thèses - fortement critiquées - en faveur des abuseurs/pédophiles, sont utilisées en cour pour masquer les abus et attribuer la garde aux pères.

Le Conseil des droits des enfants et la Coalition américaine pour les pères et les enfants ont mis en œuvre un programme fédéral relatif à la " garde-type ", basé sur les méthodologies de Gardner, bien que celui-ci soit dénoncé par beaucoup de membres de la profession juridique comme faisant la promotion de la pédophilie.

Tant la Revue trimestrielle de droit de la famille (Family Law Quarterly), la branche californienne de l’Organisation Nationale des Femmes (California National Organization for Women) que l’Université de Wellesley ont publié des rapports confirmant la tendance de plus en plus répandue des tribunaux à attribuer la garde des enfants aux hommes abuseurs, tandis qu’ils restreignent les mères victimes à un droit de visite limité.

Les programmes de garde pour les pères sont financés par le Service d’exécution des ordonnances de pension alimentaire aux enfants (Child Support Enforcement Office), du Ministère fédéral de la santé et des services aux citoyens, un département dirigé par les alliés des droits des pères depuis dix ans.

Tant David Gray Ross, ex-commissaire du Service d’exécution des ordonnances de pension alimentaire aux enfants, que l’actuel secrétaire adjoint du Ministère fédéral de la santé et des services aux citoyens, Wade Horn, ont contribué à transformer le ministère en agence de garde pour les pères, par l’intermédiaire des programmes " Accès/Visite " et " Père responsable " incorporant les méthodologies de Gardner.

Alors que ces programmes sont présentés au public comme favorisant une " paternité responsable ", les documents officiels indiquent que le but est de fournir gratuitement aux pères des avocats pour plaider leur cause et obtenir la garde des enfants.

Ces programmes étatiques sont si biaisés en faveur des abuseurs qu’à Tacoma (Washington), le programme a assumé les frais de l’avocat du tireur isolé de Beltway (Beltway Sniper) John Allen Muhammad, - dont un voyage à l’est des États-Unis à la recherche de l’ex-conjointe de son client.

Le Ministère de la Santé de Virginie gère plusieurs de ces programmes et a d’ailleurs alloué au Conseil pour les droits des enfants une subvention pour la mise en place de centres de visites.

Mais des personnes qui surveillent ce genre d’activités ont dénoncé les pratiques malhonnêtes ayant cours dans ces centres, comme la manipulation des chiffres pour obtenir plus de financement ou l’omission de mentionner au tribunal le comportement violent d’un père afin qu’il obtienne la garde des enfants.

En outre, Wade Horn a initié une Campagne de Paternité de Virginie (Virginia Fatherhood Campaign), en ayant recours à son ancienne organisation, l’Initiative de Paternité Nationale (National Fatherhood Initiative), qu’il rémunère, sur une base annuelle, à titre de consultant. Après que j’eus identifié des contradictions majeures révélées par des entrevues avec la plupart des bénéficiaires de la Campagne de Paternité de Virginie, un rapport de vérification de l’État a confirmé que la conjointe de Horn travaillait pour l’Initiative de Paternité Nationale et que le programme référait des hommes à des groupes de pères afin de les " aider " avec leurs problèmes de pension alimentaire et de garde d’enfants.

La division virginienne d’exécution des ordonnances de pension alimentaire aux enfants (Virginia Division of Child Support Enforcement) gère un autre programme en collaboration avec la Campagne de Paternité de Virginie , en procurant une aide spéciale aux pères. Ainsi, cette agence étatique viole les règles de l’éthique en fournissant des services juridiques aux adversaires des clients pour lesquels ils sont mandatés par le Congrès.

Le Service d’exécution des ordonnances de pension alimentaire aux enfants a pour mission de faire exécuter les ordonnances, et non de divulguer des astuces à l’autre partie sur la façon de contourner la loi. Si les législateurs et les fonctionnaires du Ministère de la Santé estiment que les hommes ont besoin d’une aide additionnelle afin de ne pas perdre leur cause en cour, il suffit alors de créer un organisme de promotion des droits des hommes, et non pas de se cacher derrière des noms tels que " paternité responsable " et autres revendications trompeuses afin d’inciter les pères à les appuyer.

Les programmes de paternité causent un grave préjudice aux enfants et à leurs mères. Ils devraient être abandonnés immédiatement - et faire l’objet d’enquêtes.

(Révision de la traduction : Nathalie Durand)

Northern Virginia, Opinion Section 14-Jan-03
Reproduction sur Sisyphe autorisée par l’auteure. On peut la joindre à LIZGOAL@aol.com

Mis en ligne sur Sisyphe, le 7 novembre 2003



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Liz Richards

Liz Richards est directrice de l’Alliance nationale pour la justice devant les tribunaux de la famille d’Annandale (Annadale-based National Alliance for Family Court Justice).



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