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jeudi 18 décembre 2003 Le cheminement d’une plainte contre la publicité sexiste
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Le 10 octobre dernier, le bureau de Montréal des normes canadiennes de la publicité recevait une plainte sur la publicité sexiste de la Boutique Option qui surplombe l’autoroute des Laurentides. Dans l’accusé de réception que la plaignante reçoit, Mme Delage directrice des normes, annonce de nouvelles procédures pour répondre à l’annonceur et pour réclamer une demande d’évaluation auprès du Conseil des normes, sans quoi le dossier sur la plainte sera fermé. (Le NCP sert d’intermédiaire pour acheminer la correspondance.) La requérante répond à l’annonceur cinq jours plus tard et sollicite par le fait même une demande d’examen de la part du conseil. Au terme de trois semaines, aucune réponse n’est donnée. On interroge la directrice de l’organisme. Elle répond : " La procédure en vigueur dans notre organisme prévoit que nous offrons la chance à l’annonceur d’ajouter à ses commentaires avant que le Conseil ne se penche sur une plainte." Autrement dit, l’annonceur a un deuxième recours pour s’expliquer. Or, l’annonceur n’a pas fait parvenir de nouveaux commentaires. Il ne voulait rien ajouter selon la directrice Mme Delage, qui ajoute que le conseil des normes se réunira le 10 décembre pour rendre une décision. Il se sera alors écoulé deux mois après que la plainte ait été déposée à l’attention du NCP. Il est à noter que le 7 novembre, l’annonceur monsieur Legault avisait madame Delage que la campagne publicitaire tirait à sa fin. Au 4 décembre, la publicité se trouvait encore affichée sur le même panneau-réclame. La Meute québécoise encourage donc à écrire ou à téléphoner aux normes canadiennes de la publicité de Montréal et au commerçant pour contester l’affichage d’une telle publicité. Les normes canadiennes de la publicité Boutique Option Inc. La Meute québécoise qui dit : "Non, aux publicités sexistes" Le conseil se réunissait le 10 décembre pour rendre sa décision. Voici donc le paragraphe principal de la réponse du NCP transmise à la plaignante par la voie de la directrice des normes Mme Delage, le 16 décembre dernier. « Le conseil a pris connaissance des explications de l’annonceur, Mis à jour de Sisyphe, le 18 décembre 2003. LETTRE TYPE À ADRESSER À UNE COMPAGNIE Date : ………………. Objet : La publicité…………. Madame, Monsieur, Bonjour, Je m’adresse à vous, parce que je sais que vous êtes responsable de la diffusion des publicités de votre compagnie. Je suis très préoccupé-e par les publicités sexistes dont vous êtes le promoteur. Par votre travail, vous invitez à des rapports inégaux entre les femmes et les hommes notamment dans la publicité de « -------------------------------------- » qui propose -------------------------------------------. Vous utilisez le corps de la femme pour vendre votre produit. Si c’était une personne membre de votre famille qui servait d’objet sexuel de commerce, qu’en penseriez-vous ? Se voir exhiber tel un morceau de viande n’a rien de tellement digne. C’est une marchandisation de la femme, dans son corps et dans sa dignité. Cette publicité --------------------------- a pour effet de renforcer les stéréotypes sexuels et sexistes, ce contre quoi, depuis des décennies, les femmes se sont battues et se battent encore. Ces modèles ont des effets néfastes sur les relations entre les personnes, proposant une domination d’un sexe par rapport à un autre. Vos publicités me heurtent, j’en suis un otage malgré moi. Je veux offrir aux jeunes, filles et garçons, une vision d’un monde sans violence, sans discrimination et pour cela, ils doivent être témoins de publicités respectueuses des personnes. En conséquence, je vous demande de retirer cette publicité : Signature |