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samedi 14 février 2004 « À bâbord » se penche sur la "réingénierie" de Charest
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L’égalité hommes-femmes dans la représentation : un objectif collectif Deuxième Rendez-vous mensuel de la démocratie : "Le taux de participation sous des modes de scrutin proportionnels" Nous unir et soutenir Pauline Marois pour réaliser l’indépendance du Québec Les membres du Parti québécois peuvent agir pour que leur parti mérite à nouveau sa réputation démocratique Encore du chemin à parcourir au Québec pour une pleine participation des femmes à la société Pas de religion dans les garderies du Québec à compter de juin 2011 Le Mouvement pour une démocratie nouvelle demande à l’ADQ et à QS d’exiger une réforme électorale complète La meute est lâchée Recrutement militaire dans les écoles – Le recul de la FFQ injustifié Projet de loi 94 sur les accommodements raisonnables - Il faut des amendements Les membres du Parti libéral du Québec peuvent compléter la réforme du mode de scrutin Les membres du Parti québécois doivent préserver l’héritage de René Lévesque Projet de loi 94 sur les accommodements raisonnables - L’arbre qui cache la forêt (bis) Le "old boys network" toujours actif - Une commission à reculons Égalité - Il est temps de joindre le geste à la parole ! Encore une fois, de nombreuses voix réclament un nouveau mode de scrutin Pour une représentation équitable des femmes et des hommes en politique - Mémoire du Conseil du statut de la femme sur le projet de loi no 78 14 semaines pour s’engager à améliorer la représentation des femmes dans la députation Les intérêts de Lucien Bouchard L’égalité durable - Mémoire déposé à la Commission parlementaire relative à la loi électorale Urgence démocratique - Il ne reste que 26 semaines pour une réforme du mode de scrutin Réforme du mode de scrutin - Un consensus citoyen écarté au profit de voix influentes Ne nous résignons pas à l’idée de subir une démocratie déficiente Mouvement pour une démocratie nouvelle au Forum social québécois Islamisme au Canada - "Gardiennes de l’Identité" …non, plutôt gardiennes de l’égalité Un budget n’est jamais neutre ! De l’importance des quotas dans les conseils d’administration : réponse à Stephen Jarislowsky Réforme du mode de scrutin : ne ratons pas les prochaines élections Le Collectif pour un Québec sans pauvreté inquiet des hausses de tarifs annoncées dans le budget du Québec Investissons les lieux de pouvoir Budget du gouvernement du Québec - Le Conseil du statut de la femme énonce ses attentes "L’équité salariale devient un droit acquis au Québec" - Christiane Pelchat, présidente du CSF Travailleuses de services de garde et de soins de santé. Résumé du jugement de la Cour supérieure du Québec blâmant le gouvernement Jean Charest et Pauline Marois : les personnalités politiques les plus utiles à l’égalité des femmes en 2008 PPP - Une dernière occasion d’en parler avant longtemps La parité au Conseil des ministres : une injustice faite aux hommes ??!! 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Politique gouvernementale pour favoriser la participation de tous (et de toutes*) à l’essor du Québec Stratégie gouvernementale d’intégration des personnes immigrantes - Il reste beaucoup à faire, dit la FFQ Le Parti québécois dépose un projet de loi pour l’accès des enfants à leur pleine pension alimentaire Tous les votes doivent être égaux, quel que soit le lieu où ils s’exercent et quel que soit le parti choisi Les organismes communautaires du Québec exigent une rétractation du journal "La Presse" Pensions alimentaires : Québec pige dans les poches des enfants ! Cocorico de mâles péquistes Le gouvernement n’a plus aucune raison de priver le Québec d’un mode de scrutin véritablement proportionnel Québec détourne 46,5 millions par année destinés aux enfants les plus pauvres ! Des dizaines de personnalités appellent à se mobiliser pour la défense d’un système public, accessible et de qualité au Québec Groupe de travail Castonguay : des groupes de femmes réclament un débat public d’urgence Boisclair parti, le Parti québécois toujours en quête d’un "sauveur" Parti québécois - Marois ou Duceppe Scrutin proportionnel - Dumont et l’ADQ respecteront-ils leur engagement ? Pour en finir avec le mode de scrutin - Lancement d’une campagne Le véritable changement viendra lorsque les résultats électoraux seront proportionnels Élections Québec 2007 - Un véritable séisme, par Michel David, "Le Devoir" Élection au Québec lundi 26 mars Élections Québec 2007 - Voter progressiste, c’est voter solidaire Services de garde - Pourquoi ne pas laisser payer les riches ? Dossier Élections Québec 2007 La mondialisation menace-t-elle notre culture ? 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Mettre le féminisme au coeur du politique Les femmes ont besoin du régime des rentes du Québec Un budget équitable au service d’un Québec d’abord solidaire Appui à la Coalition Solidarité Santé contre le projet de loi 25 à Québec Le cabinet Charest marque un recul pour les femmes Des femmes exigent leur place dans les institutions démocratiques au Québec Au Québec, une consultation bidon sur la pauvreté |
En dépit des protestations qui s’élèvent de partout pour lui rappeler qu’ "on n’a pas voté pour ça", le premier ministre Jean Charest engonce de plus en plus le Québec dans le carcan néolibéral pour le plus grand profit de l’entreprise privée. M. Charest a beau se pavaner à l’étranger en essayant de se donner une stature de chef d’État, ici même, on ne voit en lui qu’un apprenti maladroit qui brandit la hache contre une institution censée être au service du peuple, l’État, et contre les acquis sociaux des Québécoises et des Québécois. Le premier ministre a baptisé ses coupes à blanc de "réingéniérie"... C’est sur cette "réingénierie" entre autres que se penche la revue sociale et politique À bâbord dans son édition de janvier-février 2004, qui consacre également un dossier à la démocratie participative et un bilan à 10 ans de zapatisme au Mexique. Les iniques lois 8, 25, 30 et 31 Dans une entrevue accordée à À bâbord, la présidente de la FIIQ, Jennie Skene, analyse les intentions qui se profilent dernière des lois adoptées par un coup de force antidémocratique en décembre dernier : la loi 30 (fusion et réduction des unités d’accréditation syndicale dans le réseau de la santé), la loi 31 (qui amende l’article 45 du Code du travail pour faciliter la sous-traitance pour des tâches couvertes par les conventions collectives) et la loi 25 (fusion des CLSC, CHSLD et hôpitaux pour créer des réseaux locaux de santé dirigés par les centres hospitaliers). Le fusionnement des établissements est destiné, selon Jennie Skene, à créer un bassin d’activités assez important et rentable pour intéresser l’entreprise privée à la prise en charge de certains services. La même attitude "impériale et antidémocratique" transparaît, selon elle, dans la loi 30 : imposer la fusion des unités syndicales dans le réseau de la santé, c’est aller à l’encontre du droit d’association inscrit dans la Charte des droits, chambarder les mécanismes de négociation et diviser les syndiqué-es. « En aménageant les accréditations, certains groupes de salariées se retrouveront isolés de leurs ancienne unités syndicales, syndicat ainsi affaibli, la sous-traitance sera plus facile »(1). Quant à la loi 25, elle est une atteinte à la démocratie : en modifiant la représentation dans les c.a. des établissements, on ne tiendra plus compte des réalités locales. Dans le domaine des politiques familiales, le gouvernement Charest piétine sans ménagement les quelques récents acquis des travailleuses. Si son prédécesseur, après s’être fait longtemps prié, avait fini par assurer une certaine universalité des services et rendu justice aux travailleuses des garderies en leur accordant un statut de salariée, un redressement salarial et un fonds de pension, la loi 8 leur enlève ce statut, tout en les maintenant sous le contrôle de l’État. Le coût des tarifs de garderie croît de 30% et l’État s’approprie des surplus (qui étaient réinvestis selon les priorités des Centres de la petite enfance) pour augmenter - peut-on s’en étonner ? - le nombre de place en garderies à but lucratif dans le secteur privé. Adieu équité salariale, droit à la syndicalisation, possibilité d’améliorer leurs conditions de travail : les travailleuses en garderie n’ont pas les mêmes droits que les autres travailleurs/travailleuses, c’est-à-dire semaine de 40 heures (maximum), congé de maternité, retrait préventif, etc. Plus que « déni de leurs droits fondamentaux dont plusieurs sont des acquis des luttes féministes » (Carmen Duplain) (2), c’est l’une des pires bassesses de ce gouvernement jusqu’ici. D’autres ne sauraient tarder et, puisque les femmes sont clairement la cible de ce gouvernement (les femmes sont majoritaires comme travailleuses du secteur de la santé, majoritaires dans les emplois précaires que créera la sous-traitance, majoritaires parmi les plus pauvres de la société), la défiguration sinon la disparition du Conseil du statut de la femme sera probablement la prochaine. À bâbord analyse un autre coup de jarnac administré aux moins nantis, soit la réforme de l’assistance sociale baptisée hypocritement assistance-emploi. En 2008, cette réforme créera deux catégories de personnes dans le besoin. Les personnes inaptes au travail recevront un "revenu de solidarité" et les personnes aptes au travail mais en chômage seront admissibles, à partir de 2005, à un "revenu minimum garanti", sans égard à leurs besoins (seuil minimal de prestation : 418$) et sous obligation de contrepartie, c’est-à-dire de réintégrer le marché du travail. Qu’arrivera-t-il à celles qui ne trouveront pas d’emploi ? Elles seront tout simplement sans revenu. Le gouvernement québécois multiplie depuis des décennies les programmes destinés à aider les chômeuses et chômeurs à réintégrer le marché du travail. Tous ces programmes ont procuré de belles subventions aux entreprises participantes qui ont créé très peu d’emplois permanents. La plupart des entreprises ne devaient fournir que de 6 à 12 mois de travail aux employé-es. Ces mesures étaient davantage des mesures de soutien aux PME que de réelles mesures d’insertion au marché du travail (3). Le gouvernement Charest va-t-il poursuivre dans cette voie pour satisfaire ses amis, les gens d’affaires ? « Démocratiser la démocratie » Devant ces attaques directes aux droits sociaux et démocratiques des personnes les moins nanties, on assiste à une mobilisation syndicale qu’on n’avait pas vue depuis longtemps et les rumeurs d’une grève générale vont bon train. À bâbord prend le pouls de cette mobilisation dont les syndicats se disent très encouragés. Il reste cependant à construire un front commun syndical et à élaborer une stratégie concertée pour empêcher le gouvernement Charest de saccager davantage les acquis sociaux. Ce qui n’est pas sans rapport avec le second dossier présenté dans cette troisième édition d’À bâbord, la démocratie participative. En effet, comment renverser la vapeur au sein des régimes politiques où on nous appelle à voter tous les quatre ans et, entre-temps, on décide au-dessus de nos têtes, à l’encontre de nos besoins et de la justice la plus élémentaire ? Une représentation plus juste suppose une réforme du mode de scrutin, idéalement l’adoption d’un mode de scrutin proportionnel avant la prochaine élection. Diane Lamoureux fait un bref rappel des démarches amorcées en ce sens avant l’élection du 14 avril 2003 : « Les deux principaux enjeux devant guider notre réflexion sur la réforme du mode de scrutin sont les suivants : l’expression réelle d’un pluralisme politique et l’égalité entre les femmes et les hommes dans la représentation politique (...) Plus le système électoral sera proportionnel, plus il sera à même de répondre aux exigences d’un pluralisme politique réel », écrit-elle (4). Dans son discours du trône, le premier ministre Jean Charest annonçait un projet de réforme pour le printemps 2004, mais le printemps n’est pas loin et on ne voit toujours rien venir. Néanmoins, on n’a pas à attendre l’adoption d’un mode de scrutin proportionnel pour instaurer une nouvelle démocratie à la base. Comment s’y prendre pour que les citoyen-nes puissent non seulement se faire entendre mais participer aux décisions qui les concernent ? Certain-es pensent qu’une véritable « démocratie participative » aiderait à moyen terme à atteindre cet objectif. Contrairement à la démocratie représentative dans laquelle on élit des gens pour nous représenter sans avoir ensuite le moindre mot à dire dans les décisions qu’ils prennent, « la démocratie participative est un instrument de décentralisation pour permettre la participation de tous. Les idées de tous peuvent circuler et sont prises en considération avec des réponses logiques émises par le pouvoir en place. » Il faut multiplier les lieux de discussion, les collectifs, les comités de citoyens, les pratiques démocratiques à la base. Ces changements radicaux pourraient d’abord être expérimentés au niveau municipal (5), croit-on, et À Bâbord cite les exemples de Porto Alegre au sud du Brésil, de Bobigny, en banlieue parisienne, de petit Bourg en Guadeloupe, et de l’Argentine (6). La démocratie participative suppose, pour exister, des mouvements sociaux actifs et forts, et elle devrait s’articuler à "un projet politique plus global", sans quoi elle risque d’être récupérée par les visées centralisatrices néolibérales ou de rester une expérience "folklorique". Réinventer la démocratie exige donc que les forces progressistes s’unissent afin d’élaborer une stratégie de réappropriation du pouvoir par les victimes du "déficit" démocratique qu’engendrent les régimes néolibéraux (7). On ne voit pas encore poindre à l’horizon cette union des forces progressistes ou de gauche, selon À bâbord, qui se demande pourquoi le collectif D’Abord solidaires « se disperse en trois sous-groupes » (mouvement - parti - action autogérée) alors qu’il serait urgent de s’unir contre la montée de la droite. Est-il pertinent de créer un autre parti qui viserait les mêmes objectifs et les mêmes "clientèles" que l’UFQ ? demande-t-on (8). Pour ce qui est d’accroître l’influence de la gauche au sein du PQ, À bâbord se montre sceptique. Il rappelle que Bernard Landry a ignoré, lors de la dernière élection, les propositions de Pierre Dubuc, directeur de L’aut’journal, à l’effet que le PQ soutienne des candidats de gauche. « Qu’est-ce que la gauche pourrait bien espérer du PQ sinon être utilisée avant d’être jetée encore une fois ? », demande la revue (9) 10 ans de zapatisme À bâbord fait un bilan passionnant de 10 ans de zapatisme au Mexique, un mouvement qui a changé l’histoire de ce pays. C’est à une véritable guerre contre les Indiens que se livrent les gouvernements mexicains depuis dix ans, rappelle la revue, qui analyse l’influence de l’insurrection zapatiste sur la société et la politique mexicaines, notamment sur les mouvements autochtones, et rappelle la contribution de l’Armée zapatiste de libération nationale (EZLN) « à l’émergence du mouvement altermondialiste et à l’élaboration de nouvelles articulations entre les luttes locales, nationales et internationales ». (10) On peut lire également dans cette troisième édition d’À bâbord des articles au sujet d’événements nationaux et internationaux, dont un article de Normand Baillargeon sur l’endocrinement que pratique le ministère de l’Éducation du Québec, un compte-rendu du livre de Jacques B. Gélinas sur le virage à droite du PQ, une analyse des choix (limités) de la gauche en vue de la prochaine élection fédérale et une entrevue avec Riad Turk, de l’opposition politique en Syrie. Revue politique et sociale encore jeune, À bâbord veut s’ouvrir à toutes les composantes de la gauche québécoise et prend l’engagement de l’intervention sociale et politique. On peut s’y abonner (5 numéros pour 25$) à l’adresse suivante : À bâbord À bâbord a également un site Internet. Notes 1. Christian Brouillard, « Des restructurations à saveur marchande. Une entrevue avec Jennie Skene sur les réformes dans le réseau de la santé », p.8-9 Mis en ligne sur Sisyphe le 9 février 2004 |