L’Union des Familles Laïques manifestera le 6 mars avec le Mouvement
Ni Putes Ni Soumises, et avec celles et ceux qui veulent une reconquête féministe et laïque de la rue.

Il y a un an, le Mouvement Ni Putes Ni Soumises, tout nouvellement
créé, réunissait dans les rues de Paris 30.000 personnes.

L’émotion soulevée par le drame abominable de la mort de la jeune Sohane, 17 ans, française d’origine algérienne, brûlée vive, à Vitry, pour avoir refusé de se soumettre à la loi d’un petit caïd de banlieue, avait contribué à la mobilisation autour de cette jeune association.

Une stèle, déposée sur la tombe de Simone de Beauvoir, rapproche depuis symboliquement deux femmes de génération, de classes sociales et de cultures différentes : l’une a pensé la libération des femmes, l’autre l’a appliquée, et en est morte.

Ce 6 mars, à 10 h 45, à la division 20, de l’avenue du "boulevard" du cimetière Montparnasse, 3, boulevard Edgar Quinet (75014), avec le mouvement fondé par Simone de Beauvoir "La Ligue du Droit international", et la Coordination Féministe et Laïque, nous rendrons un hommage au combat de ces deux femmes.

Depuis une année, malgré le développement du Mouvement Ni Putes Ni
Soumises, les violences faites aux femmes n’ont pas diminué, en France et dans les quartiers, malgré la levée, parfois, du tabou du silence.

Mais depuis un an, le sexisme et le machisme contre les jeunes filles se sont vus renforcés par l’offensive des fondamentalistes religieux autour du voile islamique à l’école.

Les jeunes filles subissent de plus en plus de menaces et de pressions, se voyant qualifiées de filles faciles si elles refusent de le porter, à l’école ou dans la rue.

Les quatre manifestations de jeunes filles voilées, dans Paris et dans plusieurs communes de France, en deux mois, doivent recevoir la réponse qu’elles méritent.

Ce 6 mars doit marquer le début de la reconquête laïque et féministe de la rue, pour défendre le droit des femmes, la laïcité, l’égalité et la mixité. De tels mots d’ordre sont incompatibles avec la présence dans notre cortège de jeunes filles voilées.

Manifester, cette année, lors de la journée internationale du droit des femmes, sans faire référence à l’émotion provoquée, dans toute la France, par ces manifestations obscurantistes qui relayaient des mots d’ordre venus de Téhéran ou de La Mecque est une grave erreur, qui ne peut permettre le succès de cette manifestation.

C’est pourquoi l’Union des Familles Laïques se retrouvera aux côtés du Mouvement Ni Putes Ni Soumises, de la Coordination Féministe et Laïque, et des dizaines d’associations qui ont signé notre texte d’appel à la manifestation du 6 mars, refusant de voir les revendications féministes et laïques noyées dans un catalogue de revendications sociales qui édulcorent les vrais enjeux de cette journée.

L’Ufal appelle toutes les femmes et les hommes de ce pays, largement majoritaires, qui réclamaient une loi, et qui ne supportent plus les provocations des intégristes religieux contre la laïcité et le droit des femmes, à se retrouver dans le cortège qui défendra ces valeurs, sans les voir galvaudées par la présence de militantes islamistes et par des défenseurs du voile à l’école.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 3 mars 2004

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