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vendredi 3 avril 2009 Décrochage scolaire - Réponse à la chronique du 31 mars de Lysiane Gagnon, par Yasmina Chouakri
Madame Gagnon, Chercher des raisons au décrochage scolaire des garçons, c’est très bien ! Mais y trouver les bonnes raisons est une autre chose, madame Gagnon ! Car il s’agit avant tout, pour un sujet aussi préoccupant, de bien se documenter et de faire des analyses sérieuses avant et surtout, surtout, de ne pas avoir de position arrêtée sur certains points ! Le point qui m’intéresse tout particulièrement dans votre chronique est celui, parmi les causes au décrochage scolaire des garçons que vous évoquez, de la "féminisation" des écoles et de la nécessité de les "masculiniser" afin d’aider les garçons à moins décrocher. De grâce, cessez de faire le jeu de tous ceux qui accablent les femmes de toutes les causes des maux actuels de la société québécoise. C’est un raccourci rapide et honteux ! Je vous rappelle que le secteur de l’enseignement a été de tout temps un secteur féminin au Québec et ailleurs dans le monde. Pourtant, le décrochage des garçons semble être un phénomène relativement nouveau ici ! Il existe des réalités dans les pays du Sud où les femmes ne peuvent occuper que ce secteur et y sont parfois encore plus nombreuses qu’au Québec ! Pourtant, les garçons n’y décrochent pas plus souvent que les filles ! Pourquoi le secteur de l’éducation est-il traditionnellement féminin ? Certainement pas parce qu’il y a une machination des femmes ou des féministes à occuper ce secteur et à y propager des valeurs "féminines", comme si ces valeurs étaient négatives et ne faisaient pas partie des valeurs communes de la société ou opposées au valeurs universelles ! Tout simplement parce que les femmes occupent encore aujourd’hui les secteurs les moins valorisés de la société ! La littérature et les chiffres le démontrent clairement ! Voyez-vous, madame Gagnon, lorsque je m’interroge personnellement sur le décrochage scolaire en général, parmi les raisons fondamentales qui me viennent à l’esprit, il y a la prédominance des valeurs de consommation de la société d’aujourd’hui, mais surtout les raccourcis de pseudo-analyses qui façonnent la pensée et inondent abondamment les médias et la littérature de masse. Tiens, un exemple me vient à l’esprit qui concerne le décrochage scolaire des garçons : la féminisation des écoles ! Assez entendu, ce raccourci !!! Yasmina Chouakri Mis en ligne sur Sisyphe, le 3 mars 2009 Commenter ce texte © Sisyphe 2002-2014 | ||||
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