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lundi 1er juin 2009 SOS Radio-Canada, la riposte publique au démantèlement
Nous sommes un groupe de citoyens inquiets. La radiodiffusion publique est menacée au Canada. Et, à travers elle, notre culture l’est aussi. Le 25 mars, en raison d’un manque à gagner de 171 M $, Radio-Canada a annoncé qu’elle allait devoir vendre des actifs et sabrer 10 % de ses effectifs, soit 805 postes, dont non moins de la moitié dans les services français. Problème : avant d’arriver à ces compressions, les Conservateurs ont, dans un geste idéologique, refusé de venir en aide à Radio-Canada, à qui une avance de fonds sur ses crédits parlementaires ou la possibilité d’emprunter aurait suffi. Plusieurs émissions ont donc été abandonnées, les compressions ont été rendues publiques et les retraites ou licenciements seront tous annoncés d’ici septembre. Nous sommes un groupe de citoyens décidés. Décidés à défendre la radiodiffusion publique au Québec. Et, à travers elle, notre culture. Le 21 mai, l’ex-chef d’antenne du Téléjournal de Radio-Canada, Bernard Derome, a appelé la société civile à agir face au démantèlement de la Société d’État. Nous y réfléchissions déjà. Cet appel nous a convaincus d’accélérer le pas. Pourquoi ? Radio-Canada n’est pas un luxe. C’est un choix de société. Radio-Canada est un moteur de notre développement culturel et social. C’est un modèle journalistique et un chien de garde de notre démocratie. Ces coupes ne sont pas un redressement administratif, mais un règlement de compte politique. Bien entendu, le modèle économique de Radio-Canada ne fonctionne plus, selon les mots mêmes de son pdg Hubert T. Lacroix. En dollars courants, Radio-Canada dispose de 400 M $ de moins dans son budget qu’en 1990. Les revenus publicitaires chutent, les coûts de programmation augmentent, l’infrastructure de communication vieillit et le financement des salaires de base souffrent d’un manque à gagner. Prévenant, le Comité permanent du patrimoine avait suggéré, en février 2008, un redressement majeur : un financement stable sur 7 ans, qui passe de 33 $ à 40 $ par habitant, assorti de conditions et d’un protocole d’entente. Tous les partis ont accepté cette formule, sauf quelle formation ? Sauf les Conservateurs. Nous sommes un groupe de citoyens informés. Nous savons combien la radiodiffusion publique est importante. Importante, notamment, pour notre culture. À 40 $ par Canadien, Radio-Canada offrirait un bon rendement sur l’investissement. À seulement 0,12 $ par jour par personne, la radiodiffusion publique canadienne ne se classerait que 15ième parmi 18 pays industrialisés. Elle se classerait loin derrière la Suisse (154 $), la Grande-Bretagne (124 $) et la France (80 $)… Si bien sûr elle continuait à être financée sous la moyenne occidentale de 80 $ par habitant, elle continuerait néanmoins d’offrir un service public de qualité dans les deux langues officielles (et bien d’autres) à la radio, à la télévision, sur le web et dans 28 autres plateformes, d’un océan à l’autre et via six fuseaux horaires. Or, les dernières compressions restreignent cette activité, elles risquent de faire passer la Société d’État du rôle de radiodiffuseur public à celui de radiodiffuseur de boutique. Elles réduisent Radio-Canada à demander les mêmes choses que les radiodiffuseurs privés : un plus grand accès au Fonds des médias ainsi que des redevances sur la distribution par câble ou satellite. Elles réduisent CBC à diffuser de nombreuses émissions américaines aux heures de grande écoute à titre de locomotive publicitaire : Martha Stewart, Roue de Fortune, Jeopardy, Les Simpsons, Battle of the Blades, Super Speller… Nous refusons cela pour Radio-Canada. Nous refusons cela pour notre culture. Le 31 mai, nous lançons le mouvement SOS Radio-Canada.Ce blogue sera votre point de chute pour les prochains mois. C’est ici que vous pourrez agir, que vous pourrez nous écrire ou nous faire part de toute information ou activités que vous jugerez utiles. C’est ici que vous trouverez de l’information sur les actions que nous entreprendrons ainsi que de l’analyse des enjeux et des rapports de force. C’est ici que nous ferons reculer le prochain gouvernement. C’est ici que nous ouvrirons ensemble la voie à la sauvegarde d’une institution qui nous a formés comme peuple et comme individus, et dont nous sommes tous partie prenante. Mis en ligne sur Sisypjhe, le 1 juin 2009 VOIR EN LIGNE : SOS Radio-Canada Commenter ce texte ![]() © Sisyphe 2002-2014 |
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