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septembre 2004 Je vais en prison aujourd’hui
Laura Milo : "Je vais en prison aujourd’hui" Je vais en prison aujourd’hui. Si au dernier moment les autorités ne retrouvent pas la raison, je vais languir en prison pour une période indéterminée, jusqu’à ce que l’armée décide que "j’ai payé ma dette à la société". Je vais en prison aujourd’hui, et à cause de cela, je devrai mettre fin à mon travail social et éducatif. Je vais dans un environnement totalement déprimant au lieu d’être une personne engagée. Certains de mes partenaires dans ce pays ont perdu leur boussole morale, et je refuse de m’en accommoder. Une injustice a été commise, pas seulement envers moi mais aussi envers les citoyens qui ont déclaré honnêtement ce que leur conscience leur dictait. Une injustice a été commise envers tous ceux qui refusent de se dérober à leur responsabilité et deviennent de simples rouages dans un système qui nous détruit comme société et comme individus. Ceux qui ont agi avant moi sont déjà en train de payer le prix pour avoir insisté à offrir leur contribution selon leur conscience et pas contre elle. Ce n’est pas un cas de désobéissance civile ; c’est plutôt un cas de conscience. C’est ma seule et unique conscience, qui me dit ce qui est juste et injuste ; je n’en ai pas d’autre. Tout ce que je demande est de pouvoir continuer mon service communautaire que j’ai assuré depuis deux ans, à Yeruham, dans les vieux quartiers d’Askelon, à Kityat Moshe, à Rehovot, à Jesse Cohen, Holon, dans les Katamons de Jérusalem, à Shlomi, Acre et d’autres places qui ont besoin de moi. C’est une demande simple qui devrait être acceptable. Pourquoi devrais-je maquiller mon cheminement ou mentir pour pouvoir faire des choses en concordance avec ma vision. L’état ne comprend-il pas que par ce comportement indigne il se nuit à lui-même ? Car les grands idéaux d’une société démocratique devraient être d’encourager des citoyens actifs et critiques. La FDI et la Cour suprême ont réussi à transformer en malédiction les gens politisés. Ce ne devrait pas être l’attitude de mon pays. Je ne suis pas un virus destructeur et je ne permettrai à personne d’en faire un de moi. Je suis une jeune femme idéaliste qui lutte pour l’obligation et le droit de prendre une part active dans la construction d’une société juste - une société israélienne qui poursuive un idéal de Je crois que chaque personne a un sens de justice qui est pur et beau, et il suffit de leur rappeler de l’utiliser. Je crois en les gens, et ni la FDI ni la Cour suprême ne peuvent me l’enlever. Cette lettre de Laura Milo est parue dans le Ha’aretz de lundi (23 août 2004). Le même jour, l’armée l’a renvoyée dans la prison 400 pour la seconde fois, de nouveau pour 14 jours. Elle est là parce que l’armée et la Haute Cour de justice ont jugé sa conscience et ont estimé qu’elle laissait à désirer. Pour eux, refuser d’opprimer un autre peuple est inadmissible. Laura est seule en prison et a un besoin urgent de support moral. Envoyez le plus vite possible des courriels de soutien à : Daniel Milo. Traduit et transmis par Édith Rubinstein N.B. Daniel Milo est le père de Laura. Dans un courriel, il signe "un père pas peu fier". N’hésitons pas à lui adresser des courriels de soutien qu’il transmettra à Laura. Merci de diffuser cette lettre partout où vous le pourrez. Mis en ligne sur Sisyphe le 31 août 2004. Commenter ce texte © Sisyphe 2002-2014 | ||||
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