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mercredi 6 octobre 2004
Le prix Nobel de littérature à l’Autrichienne Elfriede Jelinek

Elfriede Jelinek, inclassable et dérangeante

STOCKHOLM (AFP) - Inclassable et dérangeante, l’Autrichienne Elfriede Jelinek, 57 ans, récompensée jeudi par le prix Nobel de littérature, a évolué du roman vers l’art dramatique, et dénonce implacablement la violence sexuelle contre les femmes.

Auteur controversé dans son pays qu’elle critique régulièrement, vivant recluse, honnie par l’extrême droite, elle est née le 20 octobre 1946 dans la ville de Mürzzuschlag en Styrie, d’un père d’origine tchèque et juive et d’une mère issue de la haute bourgeoisie viennoise.

C’est à Vienne qu’elle grandit et fait ses études, apprenant aussi très tôt la musique et la composition au Conservatoire de Musique.

Après le lycée, elle suit des cours en théâtre et d’histoire de l’art à l’université de Vienne tout en continuant ses études musicales. En 1971 elle obtient son diplôme d’organiste au conservatoire.

Très tôt, Elfriede Jelinek écrit des poèmes. Elle débute avec le recueil de poésie "Lisas Schatten" (1967). Entrée en contact avec le mouvement étudiant, elle se lance dans la critique sociale et publie en 1970 son roman satirique "Wir sind Lockvögel, baby !" ("Nous sommes des appâts, baby !").

Ce livre, comme son roman suivant publié deux ans plus tard, montre une "résistance langagière dirigée contre la culture populaire et ses représentations mensongères sur la bonne vie", a noté le jury Nobel.

Après quelques années passées à Berlin et à Rome au début des années 70, Elfriede Jelinek s’est mariée en 1974 et a résidé alternativement à Vienne et à Munich.

Le public littéraire allemand accueille favorablement ses romans "Les amantes" (1975), "Les exclus" (1980) et "La pianiste" (1988), à fondement autobiographique et qui en 2001 a fait l’objet d’une adaptation remarquée à l’écran par Michael Haneke, avec Isabelle Huppert dans le rôle principal.

"Ces romans représentent chacun dans le cadre de leur problématique un monde sans grâce où le lecteur est confronté à un ordre bloqué de violence dominatrice et de soumission, de chasseur et de proie", selon l’académie suédoise.

"Jelinek montre comment les clichés de l’industrie du divertissement s’installent dans la conscience des êtres humains et paralysent leur résistance aux injustices de classe et à la domination sexuelle", a écrit le jury.

Dans "Lust" (1989), oeuvre qualifiée par certains de pornographique, elle cherche à montrer que la violence sexuelle contre les femmes est le modèle de base de notre culture.

Jelinek a particulièrement fustigé l’Autriche dans son roman fantasmagorique "Die Kinder der Toten" ("Les enfants des morts) en 1995 où elle la représente comme un royaume de morts.

Elle s’appuie néanmoins sur la longue tradition littéraire de son pays, utilisant un langage élaboré pour sa critique de la société, dans la lignée de Johann Nepomuk Nestroy, Karl Kraus, ou encore Thomas Bernhard et le groupe de Wiener.

L’originalité des textes de Jelinek est qu’ils "varient entre prose et poésie, incantation et hymne" et "contiennent des scènes théâtrales et des séquences filmiques", a estimé le jury Nobel, notant que l’essentiel de son écriture s’est déplacé de la forme du roman à celle de l’art dramatique.

Sa première pièce radiophonique en 1974 a été un succès qui ne s’est pas démenti depuis. Elle a depuis écrit un grand nombre de textes pour la radio et le théâtre, "où elle a progressivement abandonné le dialogue classique pour une sorte de monologue polyphonique".

Elle reste fidèle à elle-même sur son site internet provocateur qui aborde toutes les questions brûlantes du moment.

Source : AFP http://fr.news.yahoo.com/041007/202/434ze.html

Site Internet de la récipiendaire pour qui sait lire l’Allemand.

Lire aussi : http://www.lalibre.be/article.phtml?id=5&subid=103&art_id=187260
http://www.liberation.fr/page.php?Article=244316

Mis en ligne sur Sisyphe, octobre 2004.



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