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mercredi 12 octobre 2016
Appel de textes de Recherches féministes pour "Femmes et pouvoir érotique"

"Femmes et pouvoir érotique", Vol. 32, no 1, 2019

Sous la direction de Julie Lavigne et de Chiara Piazzesi

Au cours de l’histoire occidentale, le pouvoir érotique des femmes a été construit comme une force ambiguë, capable d’influencer la conduite d’autrui. Ce pouvoir de séduction a été traditionnellement interprété comme un don, un devoir ou un service complémentaire du désir masculin. Source de fascination, il a aussi été craint comme pouvoir instrumental et émancipateur.

Le développement d’une société moderne de consommation a transformé le discours sur le pouvoir érotique des femmes sans changer son ambiguïté fondamentale : d’une part, il est espace d’agentivité, d’émancipation, d’invention de soi, de légitimation ; d’autre part, il est réduit aux qualités corporelles sexualisées que les femmes possèdent. Le pouvoir érotique est alors "prison", s’il est vrai que la légitimité sociale des femmes est conditionnelle par rapport à une désirabilité généralement définie par des critères normatifs stéréotypés et contraignants, qu’une mince proportion de femmes généralement privilégiées remplissent. Le pouvoir érotique niche au cœur d’une intersection des privilèges et de différentes formes d’oppression dont il faut tenir compte.

De manière parallèle à la sexualisation croissante des représentations et des autoreprésentations, le pouvoir érotique a été récemment conçu comme une forme de "capital", qui peut être accumulé, dépensé, performé, échangé. Formé par un ensemble de beauté, de charme, de savoir-faire et de sex-appeal, le capital érotique mesure la désirabilité de quelqu’un et l’influence qui en découle. La théorie des champs sexuels lie le capital érotique des personnes à des champs sexuels spécifiques. L’approche d’Hakim permet au contraire de le traiter comme un portfolio de ressources transversales. Cependant, elle ne problématise pas le caractère construit des différences genrées inscrites dans son accumulation et sa mobilisation : elle rend invisible le fait que l’insistance des femmes relativement à des ressources corporelles et personnelles sexualisées se situe dans des relations de domination matérielle et symbolique axées sur le genre, l’ethnicité, la classe sociale, l’âge, la capacité et l’orientation sexuelle.

Le numéro intitulé "Femmes et pouvoir érotique" discutera les questions suivantes :

. Quelles sont les représentations du pouvoir de séduction, du pouvoir érotique (qu’elles soient normatives, résistantes ou émancipatrices) qui sont livrées aujourd’hui ?
. Comment articuler les luttes de pouvoir qui traversent ce pouvoir ?
. Quels sont les avantages et les pièges du concept de "capital érotique" ?
. Par quels concepts et par quelles méthodes peut-on documenter le pouvoir érotique ?
. Comment théoriser les demandes pour une démocratisation du capital érotique ?
. Comment comprendre les effets de la pornographie courante (mainstream), féministe et queer sur le pouvoir érotique de certaines minorités ?

Les délais

Les propositions (300 mots) doivent parvenir à la revue avant le 1er mai 2017.

Les manuscrits (7 000 mots) doivent être soumis au plus tard le 1er septembre 2018 et respecter le protocole de publication. Voir site.

Ils doivent être transmis au secrétariat de la revue, ainsi qu’aux responsables du numéro : Julie Lavigne et Chiara Piazzesi.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 30 septembre 2016



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