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lundi 10 octobre 2016 Blessures de femme, par Nicole Moreau
Elle était amère et expliquait cela par une vie difficile ; Elle avait été adoptée et, pour elle, découlait de cette décision de sa mère, un sentiment de rejet avec lequel elle était incapable de vivre ; ce sentiment semblait à l’origine de toutes ses difficultés avec les gens ; Elle prenait systématiquement une position défensive, même avec les personnes dont elle pensait qu’elles étaient proches d’elle ; Elle ne se rendait pas compte que cela pouvait s’avérer rébarbatif pour ces personnes ; Pourtant, elle avait retrouvée sa mère biologique alors qu’elle avait l’âge adulte et disait clairement qu’elle n’aurait pas souhaité développer des liens avec elle ; Elle sentait qu’elle avait eu une enfance meilleure avec sa famille d’adoption que ce qu’elle aurait eu avec sa famille biologique ; Elle pensait avoir eu une vie professionnelle difficile, elle avait pour son dire qu’elle n’avait jamais été reconnue à sa juste valeur ; Cependant, elle paraissait ne pas voir les marques de reconnaissance qu’elle rapportait de diverses origines qu’elle rapportait avoir reçues ; Elle paraissait croire être la seule à s’être fait « voler » des idées ou des projets ; Elle réagissait systématiquement en personne victime, mais ne s’en rendait pas vraiment compte ; Pourtant, elle était maintenant à la retraite depuis plusieurs années ; Elle semblait incapable de vivre avec ses blessures, qu’elles soient d’enfance, professionnelles ou sociales ; Elle paraissait incapable d’aller vers l’avant, de passer à une autre étape de sa vie, toutes les activités dans lesquelles elle s’engageait ravivaient ses blessures, ce qui rendait la poursuite de celles-ci difficile ; Pour elle, les blessures des autres ne pouvaient être aussi grandes que les siennes, estimant ainsi qu’elle était la femme la plus malheureuse qu’elle connaisse ; Elle ne savait pas encore que les douleurs ne peuvent se comparer, chaque personne vit ses blessures de façon différente ; Cette réaction défensive systématique l’amenait à vouloir exercer le plus grand contrôle sur les personnes et leurs paroles ; Elle avait même de la difficulté à accepter que d’autres puissent penser dans le même sens qu’elle, semblant présumer que ceux-ci s’emparaient alors de ses dires et le même cycle recommençait. Mis en ligne sur Sisyphe, le 10 octobre 2016 Commenter ce texte © Sisyphe 2002-2014 | ||||
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