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jeudi 17 novembre 2016 Journée mondiale des droits de l’enfant du 20 novembre et pour commémorer le 27e anniversaire de la Convention relative à ces droits
La Convention relative aux droits de l’enfant a été adoptée par l’ONU le 20 novembre 1989. (1) Le 20 novembre 2016 marquera donc son 27e anniversaire. (2) Cette Convention est en fait le traité international le plus ratifié en matière de droits de l’homme. Il définit une liste de droits de l’enfant, notamment le droit à la vie, à la santé, à l’éducation, le droit de jouer, le droit à une vie de famille, le droit d’être protégé de la violence et de la discrimination, et de faire entendre sa voix. Le ministère de la Famille du Québec invite la population à souligner le 20 novembre. (3) Le gouvernement canadien invite les enfants à « faire entendre leur voix » (4) et Unicef-Canada fait de même. (5) Pour les gouvernements de la presque totalité des pays du monde, l’enfant a besoin d’une protection spéciale « en raison de son manque de maturité physique et intellectuelle. Il a besoin d’une protection spéciale et de soins spéciaux, notamment d’une protection juridique appropriée, avant comme après la naissance ». (6) Quelques bonnes raisons de célébrer le 20 novembre Dans le contexte de l’Amérique du Nord, Edupax accorde une attention particulière à l’article 17 où l’on reconnaît l’importance de la fonction remplie par les médias. Les États parties signataires de la Convention sont notamment tenus :
Jamais dans l’histoire, l’attention des petits humains n’a été convoitée aussi intensément, avec des moyens aussi sophistiqués et attrayants. Jamais ils n’ont baigné dans une mer médiatique où des experts du divertissement numérique cherchent à capter leur attention avec moyens aussi puissants et addictifs. Devant une telle sollicitation pour « créer du temps de cerveau disponible » (7), les jeunes sont des proies alléchantes et vulnérables, ce qui a rendu le commerce de l’attention extrêmement lucratif. L’appétit des entreprises du divertissement numérique et du marketing tolère difficilement les entraves ou les limites à leur liberté de commerce. Les dommages de la hausse du temps-écrans prennent des formes variées : déficit d’attention, obésité, impulsivité, désensibilisation, radicalisation. Partout dans le monde, on soigne maintenant la nomophobie, une dépendance maladive au téléphone. Et que dire de l’addiction aux jeux vidéo, aux réseaux sociaux et à la pornographie ? Edupax saisit l’occasion du 18e anniversaire de la Convention relative aux droits des enfants pour rappeler que la publicité destinée aux enfants est interdite au Québec depuis 1980. Cet encadrement juridique a permis à nos enfants d’être parmi les moins obèses au Canada et aux États-Unis (8). Depuis 1980, le Québec est toujours la seule juridiction d’Amérique du Nord —et une des rares dans le monde— à pouvoir bénéficier d’une telle protection de sa progéniture contre l’appétit des agences de marketing. Les bienfaits ont été évalués par des chercheurs de Vancouver et de l’Illinois en 2011 (9) (10). Edupax invite les parents à consulter les conseils fournis par la psychologue clinicienne française Sabine Duflo qui recommande d’aider les enfants à Grandir pas à pas (11). Edupax dénonce les effets pervers de la violence utilisée comme appât pour capter l’attention des enfants et les enchaîner à l’écran. Malgré le déni des diffuseurs et de certains consommateurs, l’impact dramatique des divertissements violents est connu et abondamment documenté par des scientifiques du monde entier et du Québec. Selon la Dr Linda Pagani, de l’Université de Montréal, les jeunes enfants qui regardent trop la télévision ont plus de risques d’adopter un comportement agressif et antisocial à l’égard d’autres élèves à l’âge de 13 ans (12). Ces conclusions de Madame Pagani confirment celles publiées en juillet 2015 qui montraient une corrélation entre le nombre d’heures passées à regarder la télévision chez les enfants d’un peu plus de 2 ans et la probabilité que ceux-ci deviennent victimes d’intimidation à la fin de leur école primaire (13). Selon le Lieutenant-Colonel David Grossman (14), les divertissements violents, et surtout les jeux vidéos, sont en bonne partie responsables de l’augmentation des agressions commises aux États-Unis, au Canada et dans une douzaine de pays où les statistiques sont disponibles (15). Selon Liliane Lurçat, doyenne des chercheurs de France sur la relation écrans-enfants : "Les enfants sont soumis à un véritable bombardement émotionnel. Sous l’effet des productions violentes, la barbarie exhibée fait des émules. (…) La Manipulation des enfants constitue un problème extrêmement préoccupant pour le présent comme pour l’avenir de notre société" (16). Selon l’Unesco, l’utilisation de l’Internet pour alimenter la radicalisation est efficace. Au début de novembre dernier, la capitale du Québec accueillait la conférence « Internet et la radicalisation des jeunes : prévenir, agir et vivre ensemble » (17). Ce colloque faisait suite à un autre tenu à Paris les 14-15 juin 2015 : « Les jeunes et Internet : combattre la radicalisation et l’extrémisme. » (18) Selon le Dr Victor Strasburger, de l’Université du Nouveau Mexique, le bilan des 60 années de recherches sur l’impact de la consommation de divertissements violents est catégorique et accablant (19)(20). L’impact négatif des jeux vidéo violents entraîne des dommages importants contrairement au tableau complaisant dressé lors de l’émission Découverte du 13 novembre 2016 (21). L’analyse de Strasburger rejoint celle du Dr Douglas Gentile (22) et celles des Dr Craig Anderson et Brad Bushman (23). Edupax invite les enseignant-e-s à affûter le jugement critique de leurs élèves grâce aux situations d’écriture mises en ligne comme outils éducatifs (24). Jacques Brodeur / 418-932-1562 - courriel - Site. Notes Mis en ligne sur Sisyphe, le 16 novembre 2016 Commenter ce texte © Sisyphe 2002-2014 | ||||
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