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jeudi 7 mars 2019 ONU Femmes - « Penser équitablement, bâtir intelligemment, innover pour le changement »
Déclaration de Phumzile Mlambo-Ngcuka, Sous-Secrétaire générale des Nations Unies et Directrice exécutive d’ONU Femmes, à l’occasion de la Journée internationale des femmes À l’heure où l’innovation prime, façonne et change la manière de vivre des personnes partout dans le monde, nous devons veiller à ce que son utilisation ait un impact positif sur la vie des femmes et des filles. Cela signifie qu’il faut veiller à ce que les femmes et les filles ne soient pas seulement des consommatrices d’innovations, mais qu’elles aient leur place en tant qu’innovatrices. Grâce à leur participation, la conception et l’exécution de solutions peuvent répondre aux besoins uniques des femmes et des filles, de la création d’un travail décent à la fourniture de produits, de services et d’infrastructures pour les femmes de tous les horizons. Le thème de la Journée internationale des femmes cette année « Penser équitablement, bâtir intelligemment, innover pour le changement » place l’innovation au cœur des efforts qui doivent être accomplis pour mieux refléter les besoins et les points de vue des femmes et des filles et pour surmonter les obstacles auxquels elles se heurtent au niveau des services publics ou des possibilités qui leur sont offertes. L’éloignement ne doit plus être un facteur d’exclusion si la technologie de l’argent mobile et les paiements numériques permettent aux ménages, même les plus isolés, de recevoir les prestations sociales auxquelles ils ont droit. L’absence d’un accès par la route ne doit plus empêcher les patients de recevoir les médicaments pouvant leur sauver la vie, grâce à des inventions intelligentes comme celle de cette jeune Nigériane de 15 ans, Eno Ekanem, qui a mis au point un drone pour effectuer des livraisons dans les zones rurales, contrôlées par messagerie SMS. Le manque d’éclairage électrique n’a pas empêché Lorina Karway, sage-femme, de mettre au monde des bébés en pleine nuit dans des zones très reculées du Libéria : en effet, elle a réussi à improviser en utilisant la lampe de son téléphone portable. Néanmoins, aujourd’hui, des lampes solaires simples, à faible coût et fabriquées par des femmes, ont apporté une solution créative et durable à Lorina Karway et à de nombreux centres de santé et foyers particuliers qui, jusque-là, n’avaient pas accès à l’infrastructure énergétique. Cette invention majeure qui donne accès à un type d’énergie renouvelable moderne pourra être développée à l’avenir pour en faciliter davantage l’usage. Les idées innovantes et pertinentes des femmes apportent également des changements transformateurs aux infrastructures à grande échelle, qu’elles soient tangibles ou virtuelles. Notre plateforme entrepreneuriale « Buy from Women » utilise la technologie mobile pour connecter les agricultrices et les coopératives à l’information, aux finances et aux marchés, optimisant ainsi la chaîne d’approvisionnement pour les femmes. L’énorme projet énergétique solaire « Senergy » de Dakar, au Sénégal, s’est appuyé sur l’opinion des femmes dans une optique de développement, ce qui a permis d’apporter des améliorations profitant à toutes et tous, telles que la modernisation de l’école locale, le financement d’une association de microcrédit pour promouvoir les petites entreprises des femmes dans la zone, ou encore des locaux pour une unité maternelle. Marwa al-Sabouni, architecte syrienne qui s’est vu décerner un prix pour sa vision relative au réaménagement du quartier rasé de Baba Amr, dans la ville de Homs, a proposé des moyens en vue de rétablir la coopération, la cohésion sociale ainsi qu’un sentiment d’identité à la suite des dévastations causées par la guerre. L’innovation et la technologie sont à l’image de leurs concepteurs et réalisateurs. Si l’on sait que les algorithmes déterminent de plus en plus la sélection et la réponse, nous devons réagir face à l’évidence, encore aujourd’hui vérifiée, selon laquelle les femmes sont trop souvent absentes des données sur lesquelles les décisions sont fondées. Les « mégadonnées » ne constituent une base fiable pour la prise de décision que si elles s’appuient sur un ensemble d’informations impartiales. Celles et ceux appartenant à des groupes sous-représentés et marginalisés en raison de leur race, de leur origine ethnique, de leur orientation sexuelle ou de leur condition socioéconomique, doivent également avoir la possibilité de créer et de donner leur avis sur ce qui est créé par d’autres, dans de multiples domaines : il peut s’agir de planification urbaine pour veiller à la sécurité des passants et des piétons avec de simples mesures, telles qu’un meilleur éclairage urbain et des allées piétonnes, qui sont prises à partir d’enregistrements de données concernant les zones « rouges » où se produisent des attaques ou des actes de harcèlement ; il peut s’agir de la construction de toilettes qui répondent aux besoins des femmes lorsqu’elles ont leurs règles ; ou bien de l’utilisation de la biométrie en tant que preuve d’identité pour remplacer les documents officiels que de nombreuses femmes ne possèdent pas ou ne contrôlent pas. Dans chacun de ces scénarios, il est essentiel que l’innovation et la technologie tiennent compte d’une perspective de genre afin d’éliminer les obstacles et d’accélérer les progrès en faveur de l’égalité des sexes. Notre Coalition mondiale de l’innovation pour le changement, réunissant des représentants du secteur privé, des milieux universitaires et d’institutions à but non lucratif, vise à développer le marché de l’innovation et à œuvrer en faveur des femmes, pour ainsi parvenir plus rapidement à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes. Les femmes et les filles doivent se voir offrir la chance de contribuer à de réels changements et à l’adaptation des politiques, des services et des infrastructures qui ont un impact sur leurs vies. Nous l’avons vu lors des marches récentes d’action pour le climat en Europe et ailleurs dans le monde : elles sont prêtes. Lorsque nous mettons sur le devant de la scène celles et ceux qui sont les moins entendus, les moins visibles — qu’il s’agisse d’individus ou des centaines de millions de travailleuses et travailleurs du secteur informel qui actuellement ne sont pas écoutés, ou si peu, au niveau des actions de planification officielle ou de protection financière en cas de mauvais état de santé, de besoins de garde d’enfant et d’un âge plus avancé – nous nous attaquons aux problèmes sociaux les plus profonds et nous pouvons voir se réaliser les progrès que nous souhaitons. ONU Femmes : http://www.unwomen.org/fr/news/stories/2019/3/statement-ed-phumzile-international-womens-day-2019 Mis en ligne sur Sisyphe, le 7 mars 2019 Commenter ce texte © Sisyphe 2002-2014 | ||||
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