Je veux rendre hommage à la militante féministe convaincue que tu étais, chère Ghislaine. C’est en 2001, lors d’une réunion du Conseil régional de la Fédération des femmes que Ghislaine et moi avons sympathisé pour la première fois. Elle me donnait le sentiment de m’avoir choisie. Elle m’a parlé de ses études féministes et de son implication chaque année à l’Université féministe d’été de l’Université Laval.

Sans hésiter, elle est venue me rejoindre sur le Conseil régional devenu un collectif regroupant les membres individuelles. Ce collectif décernait des fleurons féministes québécois à des féministes émérites de Québec. C’est Léa-Roback elle-même qui remettait ces fleurons. Elle la personnifiait avec brio et humour surtout, avec ses talents de conteuse. Ghislaine, si le collectif existait encore, tu aurais sûrement eu un fleuron ! Du collectif à la vice-présidence de la FFQ, nous nous sommes suivies. Que de voyages épiques et drôles nous avons faits ensemble à Montréal où je n’avais pas besoin d’entretenir la conversation ! Je me demandais parfois comment elle faisait pour ne pas avoir les cordes vocales enrouées !

Elle a également fait partie de la Coordination régionale de la Marche mondiale des femmes à Québec. Une manifestation, une marche, elle était partante ! Elle était de toutes les marches pour revendiquer des mesures contre la pauvreté et les violences faites aux femmes : les 8 mars de chaque année et les marches mondiales des femmes aux 5 ans... Chère Ghislaine, tu vas rater la prochaine en 2020 ! Mais peut-être seras-tu en esprit à nos côtés ? Son engagement pour la cause féministe l’a amenée à s’impliquer à la formation d’Option citoyenne mise au monde par Françoise David, pour qui elle avait une grande admiration. Il fallait absolument que ce parti en devenir soit féministe !

Aussi, elle ne manque pas d’idées originales. À Québec solidaire à ses débuts, lors des premières élections dans sa circonscription, je me souviens qu’elle m’avait incitée à venir y chanter ensemble avec nos costumes de chorale des Fêtes de la Nouvelle-France du chœur Arquemuse. Eh oui, c’est Ghislaine qui m’a introduite au chant choral à Québec. Les fêtes du 400e puis, dernièrement le Chœur en Supplément ’Air. Nous allons chanter pour toi Ghislaine, ton amie Marielle et moi, le 9 novembre prochain. Tu aurais bien voulu y être, c’est sûr ! Tu vas nous manquer. Nos dîners ensemble vont me manquer !

Au nom de toutes les féministes, en particulier celles que tu as côtoyées, merci Ghislaine pour tout, ton amitié, ta présence, ton militantisme, ton esprit critique, ton humour, ta sérénité...

Tu m’as déjà dit quelque chose comme : "Tu sais Marie Céline...‘l’immortalité, c’est quand on se souvient de toi .." "

Nous nous souviendrons, Ghislaine !

* Lu aux funérailles de Ghislaine Vézina, le 6 octobre 2019 .

Mis en ligne sur Sisyphe, le 17 octobre 2019

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