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mercredi 20 avril 2005 Entre liesse et tristesse : les péripéties papales
par Lucie Poirier Encore, les bulletins de nouvelles, en mal de cotes d’écoute, ont été monopolisés par les péripéties papales. Encore, il semble primordial de donner une importance absolue à un représentant religieux : le nouveau pape, Benoît XVI. Un homme qui déjà s’est exprimé sans nuances, sans compassion, ni même compréhension. Un homme qui, peut-être contre son gré, s’est retrouvé dans les « Jeunesses hitlériennes » où, il n’en demeure pas moins, il a reçu l’enseignement d’une doctrine drastique. Un homme élu « à la va vite » par ses pairs qui semblent pressés de lancer le message de la continuation d’une mentalité inconsciente, insoucieuse, intransigeante. Un choix qui semble un mépris des adeptes (la moitié des catholiques résident en Amérique du Sud), un déni des réalités (deux tiers des sidéens sont des Africains). Pourquoi des gens accordent-ils tant de crédibilité à un homme qui n’aime pas les femmes, les homosexuels, qui rejettent la possibilité du mariage des prêtres et du sacerdoce des femmes ? Les figures emblématiques de notre monde (Bush, Benoît XVI) sont des puissants imbus de leur règne sans concession, des misogynes fiers de l’être, et qui refusent la remise en question, l’ouverture au changement. En liesse, un fidèle déclarait : « L’Église a un père à nouveau » ; vocabulaire très significatif de la conviction patriarcale qui l’anime. Il est bien triste, très énigmatique et paradoxalement désincarné ce père qui, supposément, n’a pas connu de femme, ni eu d’enfants, ni vécu le quotidien d’un travailleur ou d’un chômeur et qui, pourtant, dogmatise, devant des ouailles bizarrement pâmées, ce qu’il n’a pas lui-même expérimenté. Pourquoi avoir confiance en un homme à l’aise dans l’opulence de la richesse et qui prêche le sacrifice ? Encore, comme Bush, qui a été élu un homme exemplaire, qui dicte, qui dirige, et qui inquiète parce qu’il ne recommande pas ce qui améliore, ce qui prévient, ce qui fait du bien. Pourquoi tant de gens s’en remettent-ils à des hommes qui symbolisent l’inflexibilité, l’intolérance et l’absence d’acceptation, de conciliation ? Pourquoi refuse t-on d’admettre que ça n’aide jamais quand les évaluations et les décisions sont vides d’amour, sans intelligence ni âme ? L’évolution n’exige t-elle pas d’aller au-delà des idées reçues, des opinions stagnantes, des statu quo idéologiques ? Quand donc entendrons-nous une réponse sensée après avoir demandé aux dirigeants obstinés : Lucie Poirier Montréal, le 20 avril 2005. Commenter ce texte © Sisyphe 2002-2014 | ||||
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