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lundi 25 avril 2005 Devons-nous sanctionner des crimes qui n’ont pas encore été commis ?
par Guy Roy Même après avoir abandonné Jeff Filion à son sort à la suite de l’utilisation de sa cause de manière démagogique, l’ADQ persévère et lève maintenant l’étendard de la vengeance et de la haine dans un procès public contre des crimes qui n’ont pas encore été commis. C’est toute la présomption d’innocence qui est remise en question. Imaginez-vous condamné-e-s par une opinion plus ou moins fabriquée par ce type de parti à l’aulne de ceux qui allument vite les bûchers de l’intolérance et du lynchage public. C’est ce que l’ADQ annonce comme stratégie de lutte à la récidive. Quel procès, après ces campagnes de dénigrement pour des criminel-le-s ayant payé leur dette à la société ? Serait-il vraiment bénéfique pour les enfants que le système judiciaire s’acharne ? Les droits des enfants ont fait l’objet de débats publics et des lois de protection de la jeunesse ont été adoptées. D’un côté, la droite en appelle de leur sécurité en demandant des couvre-feux et plus de répression au lieu d’éducation civique et, de l’autre, elle s’élève hypocritement contre les libérations conditionnelles, i.e. la possibilité de se réformer après un crime, parce que les enfants seraient menacé-e-s. C’est une démagogie de bas étage qui escamote des solutions déjà trouvées, comme Parents-Secours, qui offre une assistance directement par des citoyen-ne-s vigilant-e-s, ou des services spécialisés comme la maison pour enfants dans St-Roch. L’ADQ avance sur un terrain miné qui devrait susciter une réplique des criminologues, des intervenant-e-s auprès de la jeunesse et de tout citoyen-ne qui rejette la menace suspendue au-dessus de sa tête de campagnes haineuses contre des criminel-le-s capables de réhabilitation grâce au précieux travail des agent-e-s correctionnel-le-s souvent limité-e-s dans leurs budgets d’opération. En niant toute efficacité des programmes de libération conditionnelle comme incitatifs à la réhabilitation, l’ADQ néglige tous les progrès des sciences humaines depuis Pinel et qui ont fait évoluer les institutions pénitentiaires. En somme, l’ADQ se pointe encore comme l’instrument d’une politique réactionnaire qui ne répond à aucun besoin ni des criminel-le-s réformé-e-s, ni des enfants menacés, mais qui n’a d’objectif que de flatter les futur-e-s électeur-trice-s abusé-e-s sans considération pour les progrès de société. Il faut sans doute y passer pour que les autres partis traditionnels, sans audace devant la médiocrité des solutions, se concertent pour maintenir le statu quo, peu soucieux qu’ils sont de faire la promotion d’un bien commun nouveau à trouver. Mis en ligne sur Sisyohe, le 25 avril 2005. Commenter ce texte © Sisyphe 2002-2014 | ||||
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