Communiqué

Nous avons le plaisir de vous annoncer la sortie de Disent-ils (13 euros)... un recueil de textes et nouvelles vibrants et percutants dont la quatrième de couverture dit ceci :

"Les voyantes de ce recueil nous montrent clairement le présent de la relation - pensée, fantasmée et mise en actes - des hommes aux femmes dans la crudité nue et sa turpitude, et en tout lieu : discours ordinaire, littérature, peinture, paroles, mots et actes. Viols figurés et réalisés, femmes bestiales ou éthérées, trop existantes, sur-figurées, non figurées, défigurées. Ainsi... disent-ils."

Disent-ils, éditions AHLA (Montréal) et Bagdam,Toulouse, regroupe des textes de Michèle Causse, Danielle Charest, Jacqueline Julien, Michèle Larrouy, Françoise Leclère et est enrichi d’une préface de Nicole-Claude Mathieu.

"Peut-on encore être inacceptable aujourd’hui ?" telle fut la question désabusée de l’homme Baudrillard à l’université de Montréal un jour des années 80. Cette phrase me foudroya ...Un homme (bien sûr) dans une aula magna à lui toute dévouée disait que "tout peut désormais se dire et se faire et se dire" dans le champ symbolique connu de tous, sans causer le moindre scandale. Et pour cause ! Je ressentis alors comme la pire des provocations cette question d’un intellectuel nanti. Elle se grava à tout jamais en moi, jusqu’à ce jour d’hui où je dois DÉFENDRE cet ’"inacceptable’" qu’aucun homme jamais n’accepte : entendre de la voix de l’autre (avec un petit a) les faits et méfaits dont il se rend quotidiennement coupable, l’obliger à lire (dans ce style "strident" si vite reproché à qui dénonce le forfait, y compris à la chère V.Woolf) la somme des dégâts que le phallus nexus du socius impose non seulement à plus de la moitié de l’humanité mais à l’humain tout entier réduit à l’humanalité.

Cinq voix, cinq écritures, cinq indignées lucides disent comment "l’ennemi principal" use et abuse de sa rente de situation dans la vie, dans l’art, dans l’enseignement, dans l’écriture. Cinq voix qu’il faut lire une à une, en faisant une pause entre chaque acte d’accusation tant il est rare - voire unique - de lire dans un même volume les figures de l’abjection, de la violence, telles qu’elles se présentent à tout moment sans choquer personne, pas même celles qui en pâtissent, bien trop effrayées de reconnaître ce que nul(le) ne veut savoir "les hommes haïssent les femmes" (à quelque exception près, connue et rebattue). Ici, celles qu’on nommera erynnies ou folles (honneur qui échut à Valérie Solanas) osent dire ce qu’il en est d’un âge où la Sapiens n’a pas encore commencé : elles osent être l’honneur de leur sexe (sic). Fierté que d’aucunes, espérons-le, partageront au plus vite avec elles sans méconnaître les représailles qu’entraîne le courage.

Michèle Causse

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Mis en ligne sur Sisyphe, le 8 octobre 2006

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